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-====== Le Monde – Le Royaume-Uni lance de nouvelles enquêtes sur le scandale des « grooming gangs » ====== https://www.lemonde.fr/international/article/2025/02/05/le-royaume-uni-affronte-la-realite-des-grooming-gangs_6532150_3210.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default 
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-https://www.lemonde.fr/international/article/2025/02/05/le-royaume-uni-affronte-la-realite-des-grooming-gangs_6532150_3210.html 
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-INTERNATIONAL 
-Le Royaume-Uni lance de nouvelles enquêtes sur le scandale des « grooming gangs » 
-Le premier ministre britannique, Keir Starmer, a débloqué 10 millions de livres sterling pour des enquêtes supplémentaires sur le scandale des agressions sexuelles perpétrées sur des mineures par des hommes d’origine pakistanaise. 
-Par Cécile Ducourtieux (Oldham (Royaume-Uni), envoyée spéciale) 
-Par Cécile Ducourtieux (Oldham (Royaume-Uni), envoyée spéciale) 
-Par Cécile Ducourtieux (Oldham (Royaume-Uni), envoyée spéciale) 
-Aujourd’hui à 05h00, modifié à 14h45 
-Lecture 8 min 
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-Une victime britannique d’un « grooming gang » à son domicile, le 8 janvier 2025. Elle avait 14 ans lorsqu’elle a été agressée sexuellement à Rochdale, au Royaume-Uni. HOLLIE ADAMS / REUTERS 
-Il y a un mois, Elon Musk donnait une visibilité internationale à Oldham, une ville de 240 000 habitants (dont 13,5 % d’origine pakistanaise) située au nord de Manchester, au Royaume-Uni. Avec son centre-ville réduit à un centre commercial et à un marché couvert en partie vide, Oldham est une ancienne « ville-usine ». 
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-Hérissée de filatures de coton au XIXe siècle, elle est devenue un point focal de l’extrême droite britannique pour les rumeurs concernant les grooming gangs, des groupes exploitant sexuellement des mineures, qui seraient essentiellement constitués d’hommes d’origine pakistanaise et y auraient sévi impunément. 
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-LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ 
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-Le patron de Tesla, proche de Donald Trump, a réclamé que la secrétaire d’Etat aux violences faites aux femmes du gouvernement britannique, Jess Phillips, aille « en prison » pour avoir refusé que le ministère de l’intérieur mène une enquête sur ces gangs à Oldham, et il a accusé le premier ministre, Keir Starmer, d’être « complice du viol » du Royaume-Uni. 
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-Lire aussi 
-Jess Phillips, la sous-secrétaire d’Etat britannique aux violences faites aux femmes, victime de Musk 
-Elon Musk a-t-il eu raison de souligner l’inaction supposée des autorités britanniques et suscité un débat utile ? « Je n’ai pas d’opinion sur Elon Musk, mais il a braqué les projecteurs sur notre ville et cela a nous aidés », répond Abdul Wahid, un conseiller municipal (indépendant) et un des représentants de la communauté musulmane et pakistanaise ayant osé réclamer une investigation. « Si ces crimes horribles ont été commis, ils doivent être dénoncés. Je suis peiné que certains dénoncent les Pakistanais comme tous coupables, mais tant qu’on n’aura pas mené une enquête sérieuse, on n’éliminera pas ces soupçons », nous explique-t-il, le 27 janvier, à la mairie d’Oldham. 
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-Les premières rumeurs sur l’existence de grooming gangs dans les Midlands et le nord de l’Angleterre – des régions parmi les plus défavorisées du Royaume-Uni – sont apparues au début des années 2000. Le schéma est particulier : des hommes séduisent des mineures en leur offrant des boissons, des courses en taxi… Ils se font passer pour leurs petits amis, mais les contraignent à avoir des relations sexuelles avec d’autres membres du groupe. 
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-La police ne commence à enquêter sérieusement qu’au début des années 2010. En 2011, le pays prend conscience de l’ampleur du phénomène quand Andrew Norfolk, journaliste pour le Times, chroniquant un scandale semblable à Rotherham (Yorkshire), ose citer un point commun à nombre de coupables présumés : la plupart sont d’origine pakistanaise. Dans cette ville, 1 400 victimes sont identifiées, pour une période allant de 1980 à 2013. Neuf membres d’un gang sont condamnés en 2011 à Rochdale, à quelques kilomètres au nord d’Oldham, et des dizaines de victimes sont identifiées. 
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-La crainte d’une accusation de racisme 
-Des musulmans violant des Blanches ? Ces scandales sont de la dynamite politique qu’exploite immédiatement l’extrême droite – le British National Party et des personnalités comme Tommy Robinson, en prison depuis fin 2024 pour outrage à un tribunal, dont Elon Musk réclame la libération. 
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-Lire aussi 
-Elon Musk réclame la libération de Tommy Robinson, figure de l’extrême droite britannique 
-« La raison pour laquelle ce type de violences sexuelles sur des enfants a été ignoré était d’abord la crainte qu’une action policière puisse être perçue comme raciste. Cette situation a été exacerbée par les modes opératoires de ces gangs : les victimes ne coopéraient pas avec la police car elles ne voulaient pas que [ceux qui se présentaient comme] leurs “petits amis” aient des ennuis », explique Alan Edwards, ex-détective, qui mena une enquête policière baptisée « Chalice », à Telford (Shropshire), ayant abouti à la condamnation de sept membres d’un gang en 2012. 
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-« Dans bien des cas, la police considérait ces jeunes filles comme des fauteuses de troubles, fugueuses, impliquées dans des délits mineurs, plutôt que de reconnaître qu’elles étaient manipulées et maltraitées par leurs supposés “petits amis”. L’enquête [à Telford] a nécessité une approche proactive plutôt qu’une approche traditionnelle, réactive, pour commencer sans le soutien initial des victimes », ajoute Alan Edwards, qui a aussi été déployé au Kosovo et en Afrique de l’Est pour coordonner des enquêtes anticorruption et sur des trafics d’êtres humains. « Avant Telford, je n’avais pas été confronté à ce type d’agissements. J’ai découvert que la police néerlandaise, si. Elle appelait les membres de ces gangs les “loverboy”. Ceux qui en parlaient dans les médias, à l’époque, étaient taxés de racistes », ajoute Alan Edwards. 
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-En 2015, une enquête nationale sur les violences sexuelles et l’exploitation des mineurs est lancée par la ministre de l’intérieur de l’époque, Theresa May. Elle ne traite que de manière marginale des grooming gangs : elle se penche surtout sur les agressions commises dans les Eglises anglicane et catholique. Elle conclura, en 2022, à de graves négligences des Eglises et des services sociaux, plus préoccupés par leur réputation que par la protection des enfants. 
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-Lire aussi | en 2018 : 
-Au Royaume-Uni, le soupçon de biais racial resurgit dans une vaste affaire d’exploitation sexuelle 
-A la suite des enquêtes de police ou parallèlement, des investigations publiques locales, destinées à comprendre pourquoi les gangs ont pu proliférer, sont menées à Rotherham, à Rochdale et à Telford. Elles concluent aussi au manque d’attention des institutions envers les victimes. L’enquête publique à Telford, publiée en 2022, estime que plus de 1 000 jeunes filles ont été l’objet de telles violences depuis les années 1980. 
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-A Telford, « quand je menais l’enquête, nous pensions qu’il y avait 150 victimes et 100 suspects sur une période de dix ans, raconte Alan Edwards. Beaucoup ont échappé à la condamnation. Les deux principaux suspects de notre enquête avaient la vingtaine [au début des années 2010]. Ils étaient jeunes quand ces comportements ont pu commencer et il n’est pas déraisonnable de supposer qu’ils ont pu servir d’appâts, au début, pour attirer des victimes auprès de membres plus âgés du réseau. » 
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-Un conseil municipal « trop impliqué » 
-Le contexte, à Oldham, est particulier. Une enquête locale a bien été menée, mais dans le cadre d’une investigation plus large (l’« Assurance Review »), décidée en 2017 par Andy Burnham, le maire du Grand Manchester, sur les ratés des autorités et de la police dans la région. En 2022, elle avait conclu qu’elle n’avait pas recueilli de « preuves d’agissements à grande échelle d’exploitation d’enfants » dans les bars à chicha et les services de taxis de la ville, « même si un petit nombre d’enfants ont été exposés à de l’exploitation sexuelle ». 
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-« L’“Assurance Review” n’a pas été correctement menée. Elle ne portait que sur les années 2011 à 2014. Le conseil municipal était trop impliqué. Les victimes n’ont pas été assez associées », dénonce l’élu Abdul Wahid. 
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-Lire aussi 
-Au Royaume-Uni, l’incurie des policiers du Grand Manchester face aux victimes d’un réseau pédocriminel 
-Il estime que le cas de Shabir Ahmed n’a pas été assez exploré. Cet homme a été condamné à près de quarante ans de prison cumulés pour avoir été l’un des principaux membres du grooming gang de Rochdale. Or, il a été employé par le conseil municipal d’Oldham entre 1988 et 2006. Brian Hobin, conseiller municipal indépendant à Oldham depuis 2019, est celui qui s’est le plus battu pour obtenir l’ouverture d’une nouvelle enquête. Sa rencontre avec une victime, Samantha Walker-Roberts, l’avait bouleversé. La jeune femme avait subi, à l’âge de 12 ans, en 2006, de multiples viols sans que la police ou les autorités municipales ne lui soient venues en aide. 
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-Elle a témoigné lors de la première enquête à Oldham, mais en réclame une nouvelle. Sur les neuf hommes qui l’ont violée, un seul a été emprisonné. « Ce n’est pas juste, témoigne-t-elle dans le Times du 12 janvier. Je suis en contact avec d’autres victimes et leurs familles qui n’ont jamais été entendues (…). Je veux une nouvelle enquête pour elles », ajoute la jeune femme de 31 ans. « Ma rencontre avec cette victime m’a ouvert les yeux. Je me suis dit qu’il était de mon devoir d’agir pour qu’une enquête vraiment indépendante prenne mieux en compte les victimes », explique Brian Hobin, rencontré à Oldham. 
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-Emballement médiatique 
-A six reprises, l’élu propose l’enquête au vote au conseil municipal. Elle est rejetée à chaque fois par la majorité travailliste. « Certains, au conseil, ont peur que cela ouvre une boîte de Pandore et handicape leur carrière », pense M. Hobin. 
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-« Il y a eu des victimes de violences sexuelles à Oldham qui veulent une enquête sérieuse. Mais d’autres personnes, qui prétendent se soucier des agressions, ont surtout saisi cette occasion pour lancer une vendetta contre le conseil municipal. Cela fait six ans que Raja Miah [un habitant d’Oldham très actif en ligne] assure sur les réseaux sociaux qu’il y aurait un énorme scandale d’agressions sexuelles à Oldham et que le conseil l’aurait dissimulé pour conserver le soutien de la communauté musulmane, sans jamais apporter de preuves », raconte Joshi Herrmann, rédacteur en chef du journal d’investigation local The Mill, qui a longuement enquêté sur Oldham. Pour lui, le Labour local aurait surtout péché par maladresse, refusant de donner raison à l’agitateur en ligne, mais sans répondre aux inquiétudes légitimes de certains élus. 
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-Lire aussi 
-Elon Musk multiplie les attaques contre le premier ministre britannique, Keir Starmer 
-Aux élections locales de mai 2024, les travaillistes perdent leur majorité et doivent aller vers les élus indépendants pour maintenir leur contrôle sur le conseil. M. Hobin qui, comme son collègue Wahid, tient à se démarquer de Raja Miah, propose son assistance, en échange d’un soutien à sa demande d’enquête. Le Labour accepte et réclame donc l’investigation au ministère de l’intérieur. Mais la ministre, Jess Phillips, refuse le principe d’une enquête nationale, jugeant qu’une étude locale sera plus utile. Ce refus est monté en épingle par la chaîne GB News, très à droite, et Elon Musk s’en empare comme s’il s’agissait d’une vaste entreprise de dissimulation du gouvernement travailliste, retweetant les posts de M. Miah auprès de ses 211 millions de followers. 
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-Cet emballement médiatique a contraint le gouvernement de Keir Starmer à réagir. Le 16 janvier, le premier ministre a débloqué 10 millions de livres sterling (12 millions d’euros) pour des enquêtes supplémentaires dans des localités anglaises, dont Oldham. « Nous nous félicitons de ces annonces et de toutes les actions prises par le gouvernement pour lancer des enquêtes sur les violences sexuelles passées », a réagit Arooj Shah, la cheffe du conseil municipal d’Oldham. Brian Hobin espère que l’enquête se basera vraiment sur la parole des victimes et ne tient pas à remercier Elon Musk : « C’est lui donner trop d’importance et oublier le long combat des victimes pour obtenir qu’on les écoute. » 
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-La délicate question de l’origine ethnique 
-En réaction aux allégations de l’homme le plus riche du monde, la ministre de l’intérieur, Yvette Cooper, a aussi annoncé un audit de trois mois devant examiner les facteurs « culturels et sociétaux » pouvant expliquer le phénomène des grooming gangs, autrement dit, traitant la question délicate de l’origine ethnique de nombreux membres. 
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-Dès 2014, Nazir Afzal, alors procureur en chef pour le nord-ouest de l’Angleterre (et lui-même d’origine pakistanaise), disait sur l’antenne de Channel 4 : « S’il est vrai que les Britanniques blancs sont majoritaires quand il s’agit des agressions sexuelles sur mineurs dans notre pays, dans le cas spécifique des grooming gangs, les hommes d’origine asiatique et pakistanaise sont représentés de manière disproportionnée et nous devons comprendre pourquoi. » 
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-Elon Musk prend une place de plus en plus embarrassante dans le débat national britannique 
-Pourtant, aucune étude sérieuse n’a été menée à ce jour et les médias comme les autorités brandissent toujours les mêmes données, très partielles. En bonne place figure une étude très contestée du cercle de réflexion Quilliam, spécialiste de l’« extrémisme » islamiste, publiée en décembre 2017, assurant que 84 % des délinquants des grooming gangs sont d’origine pakistanaise. Selon des chiffres du ministère de l’intérieur publiés en novembre 2024, compilant les données des 44 forces de police du Royaume-Uni pour 2023, 83 % des suspects dans des crimes d’exploitation et de violences sexuelles sur mineurs sont blancs. Ce chiffre porte sur tous types de crimes sexuels contre les mineurs, pas sur les grooming gangs en particulier. 
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-Sur le terrain, à Telford, Alan Edwards a, lui aussi, été confronté à l’origine ethnique des perpétrateurs. « Ils ne voulaient pas que d’autres sachent ce qu’ils faisaient, en particulier leurs épouses et la police, ils n’ont donc impliqué que leurs cousins, neveux ou amis proches de leur communauté. Cela a conduit à une situation où l’enquête impliquait une majorité d’hommes d’origine pakistanaise. Ils ont profité d’une structure communautaire pour protéger leurs secrets », témoigne l’ex-inspecteur de police. Il ne pense pas que les grooming gangs opèrent encore à une large échelle au Royaume-Uni. « Il peut y avoir des cas isolés, mais la plupart des enquêtes portent désormais sur des agressions anciennes. Le comportement a été “dénoncé” et les gens peuvent en reconnaître les signes et se sentir plus confiants dans la réponse des forces de l’ordre. » 
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-Cécile Ducourtieux (Oldham (Royaume-Uni), envoyée spéciale) 
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