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-====== Le Monde – Eric Lombard, le ministre qui a amadoué le Parti socialiste ====== https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/02/17/eric-lombard-le-ministre-qui-a-amadoue-le-ps_6550247_823448.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default 
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-Politique 
-Eric Lombard, le ministre qui a amadoué le Parti socialiste 
-Le ministre de l’économie est parvenu, cinquante jours après son arrivée à Bercy, à faire adopter le budget par 49.3, après le rejet des motions de censure sur lesquelles les socialistes se sont abstenus, dans la douleur. 
-Par Mariama Darame et Nathalie Segaunes 
-Par Mariama Darame et Nathalie Segaunes 
-Par Mariama Darame et Nathalie Segaunes 
-Article réservé aux abonnés 
-Eric Lombard, ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, à Bercy, le vendredi 14 février 2025. 
-Eric Lombard, ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, à Bercy, le vendredi 14 février 2025. KAMIL ZIHNIOGLU POUR « LE MONDE » 
-Bienvenue en politique. En gagnant ses galons d’homme « clé » du dispositif de François Bayrou, le ministre de l’économie et des finances Eric Lombard a perdu, à 66 ans, un bien précieux : son anonymat. « Vendredi soir, alors que je dînais dans une brasserie avec mon épouse, des gens sont venus me saluer et me demander des selfies », découvre le bizuth, se pliant de bonne grâce à la médiatisation inhérente à son nouveau statut, tout en la regrettant. « La notoriété est pour lui un mal nécessaire, explique son ami Gilles Le Gendre, ancien député Renaissance. Il n’a aucune jouissance narcissique à devenir un personnage célèbre. » 
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-Inconnu du grand public jusqu’ici, le nouveau maître de Bercy a un profil atypique pour le poste : il n’a pas fait l’Ecole nationale d’administration (mais HEC), n’appartient à aucune obédience politique, et sa fortune personnelle le situe parmi les Français les plus aisés, « le dernier décile », dit-il. Descendant d’une grande famille juive d’industriels du textile à Troyes (le groupe Devanlay), ancien dirigeant de la banque BNP Paribas puis de l’assureur Generali France, Eric Lombard est riche. Et se prépare à endurer les réactions que ne manquera pas de provoquer la prochaine publication de son patrimoine par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. « La France a un problème avec l’argent », déplore le financier. 
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-L’erreur serait de prendre ce grand bourgeois affable pour un « techno » égaré en politique, assurent ses amis : la politique est la passion de sa vie. Séduit par l’autogestion yougoslave à 20 ans, le jeune Lombard fait partie, à 27 ans, des collaborateurs de Michel Rocard. « Tu as raison de travailler avec lui, c’est le meilleur ! », l’encourage son grand-père, qui a été proche de Léon Blum. Il adhère au Parti socialiste (PS) en 1991, devient conseiller du ministre de la justice, puis de l’économie, Michel Sapin. Avant de rejoindre Paribas en 1993, alors que le PS vient d’enregistrer une défaite historique aux élections législatives. « Si Rocard avait été président, j’aurais basculé plus tôt en politique », assure-t-il. 
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-Campagne méthodique 
-Cofondateur des Gracques, un groupe de hauts fonctionnaires de gauche, il signe un appel à « un rapprochement entre Ségolène Royal et François Bayrou » avant l’élection présidentielle de 2007. Dix ans plus tard, le banquier soutient Emmanuel Macron, incarnation à ses yeux de la deuxième gauche. Une fois ce dernier élu, Eric Lombard mène une campagne méthodique et victorieuse pour le convaincre de le nommer à la Caisse des dépôts et consignations. 
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-A la tête de l’institution financière, où sa rémunération est divisée par deux, il opère le rapprochement avec La Poste et la prise de contrôle d’Orpéa. Il tisse aussi son réseau, négociant avec tous les financiers de la place, et rencontrant tout ce que le pays compte d’élus locaux et de parlementaires. Dans son livre, Au cœur de la finance utile (L’Observatoire, 2022), Eric Lombard, qui ne peut prétendre à un troisième mandat à la Caisse, signale son intérêt pour la politique. 
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-Mi-août 2024, son nom est évoqué pour Matignon. Lorsque Emmanuel Macron l’appelle pour évoquer avec lui cette éventualité, Eric Lombard vogue au large de La Trinité-sur-Mer (Morbihan), à la barre de son voilier. L’heure est finalement aux « politiques », Michel Barnier est nommé premier ministre. Mais pour le banquier, l’été 2024 restera celui d’un « basculement psychologique dans un autre univers », dit-il, celui de la politique. 
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-Car très vite, le Savoyard lui propose de prendre la tête d’un « grand Bercy ». Eric Lombard refuse. « Ce n’était pas possible pour lui d’être dans un gouvernement placé sous la coupe du Rassemblement national [RN] », souligne Michel Sapin. Nommé premier ministre, François Bayrou lui propose Bercy à son tour, mais en se montrant « très clair sur le fait qu’il ne voulait pas négocier avec le RN », se souvient Eric Lombard. Il lui dit aussi qu’il « y a d’autres noms possibles » pour le poste. Mais dans ce jeu de flipper où « la balle va très vite », c’est finalement bien le patron de la Caisse des dépôts et consignations qui sera chargé d’aller chercher l’accord de non-censure avec le PS sur le budget 2025. 
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-Négociations nocturnes 
-Au 7e étage de l’Hôtel des ministres de Bercy, le lundi 6 janvier, caméras et micros se bousculent pour immortaliser la rencontre au sommet entre les représentants du PS et les ministres. C’est le baptême du feu pour Eric Lombard et la ministre des comptes publics, Amélie de Montchalin. Autour de la table, le premier secrétaire Olivier Faure, flanqué des présidents des groupes socialistes à l’Assemblée et au Sénat, Boris Vallaud et Patrick Kanner, ainsi que les députés Jérôme Guedj (Essonne) et Philippe Brun (Eure). 
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-Soucieux de déjouer les tentatives de discussions individuelles, le ministre pose d’emblée le cadre des discussions : elles seront exclusivement collectives. A la sortie, les socialistes sont loin de souscrire à un accord sur le budget, mais ils ne se cabrent plus. La censure de Michel Barnier a créé un précédent regrettable pour une partie de la gauche. Les « insoumis » boudent, mais les écologistes et les communistes répondent eux aussi à l’invitation. Eric Lombard savoure une première victoire. « Il y a chez lui une gourmandise pour la politique », décèle M. Guedj. 
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-Deux jours plus tard, les socialistes acceptent de se rendre à une soirée de travail à Bercy. Ecologistes et communistes se joignent aux négociations nocturnes. Autour du buffet, l’air est soudain plus léger. « On retrouve l’union de la gauche et moi, ça me fait plaisir », plaisante le ministre avec ses invités, ému par ces « vraies retrouvailles ». Olivier Faure, taquin, se dit prêt à rester toute la nuit, et même le lendemain, pour parvenir à une issue. « On a bien fait les négociations de la Nupes et du NFP dans ces conditions », ironise-t-il. Eric Lombard évoque alors un lointain souvenir, sa participation à « la commission des résolutions pour les rocardiens au Congrès de Rennes en 1990 ». Mais au PS, personne ne se souvient avoir aperçu le disciple de Rocard dans cette commission mémorable, dont il ne pouvait statutairement faire partie. 
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-Rassurer le patronat 
-La relation entre Eric Lombard et Olivier Faure, lui aussi ancien rocardien, n’a cependant pas débuté dans les murs de la forteresse de Bercy. Les deux hommes ne sont pas des intimes, mais ont noué « une amitié politique » depuis l’arrivée du député de Seine-et-Marne à la tête du PS, en décembre 2016. Leur lien ne s’avère décisif qu’une fois Michel Barnier délogé de Matignon. Dans les couloirs de BFM-TV, le premier secrétaire du Parti socialiste et l’eurodéputé social-démocrate Raphaël Glucksmann évoquent la figure d’Eric Lombard comme un homme de gauche qui aurait pu avoir leur satisfaction à Matignon. Le ministre l’apprendra à la suite de la révélation de la journaliste de la chaîne d’information Apolline de Malherbe qui, sur son plateau, confond Olivier Faure, alors que ce dernier menace de censurer le gouvernement auquel appartient son « ami ». 
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-Le ministre de l’économie capitalise, depuis, sur cette proximité supposée avec l’appareil socialiste. « Olivier Faure était prêt à avoir un dialogue avec le gouvernement, et c’est clairement pour ça que le premier ministre m’a demandé d’y entrer », expose-t-il. Moins suffisant qu’un Bruno Le Maire, plus expérimenté qu’un Antoine Armand, Eric Lombard réussit, cinquante jours après son arrivée à Bercy, là où son prédécesseur a échoué : le budget est adopté par 49.3, après le rejet des motions de censure sur lesquelles les socialistes se sont abstenus dans la douleur. Nécessité a fait loi. 
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-Mais les élus du parti à la rose demeurent sceptiques sur l’ancrage à gauche d’Eric Lombard. « Le récit médiatique sur son positionnement à gauche a été rapidement démenti par l’inflexibilité de ses arbitrages sur la question des salaires ou du pouvoir d’achat », relève le député socialiste de l’Eure Philippe Brun. C’est d’ailleurs la macroniste Amélie de Montchalin qui a avancé, dans le huis clos des négociations, une proposition de taxation du patrimoine des plus fortunés qui fait tiquer jusqu’à l’Elysée. 
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-Pour rassurer le patronat, Eric Lombard réaffirme dans Les Echos, le 22 janvier, sa doxa pro-business : malgré les concessions coûteuses faites aux socialistes, la politique de l’offre restera sanctuarisée. Une hausse de la flat tax sur les revenus du capital ? Enterrée. La contribution des hauts revenus ? Aménagée. La surtaxe sur les sociétés ? Ramenée à un an au lieu de deux. Quant aux allégements de charge, il défend le statu quo de la copie Barnier.  « Lombard a été rattrapé par la patrouille », juge le sénateur socialiste du Nord, Patrick Kanner, qui voit là l’influence d’Emmanuel Macron. Le ministre, qui échange régulièrement avec le chef de l’Etat, assume le désaccord : « On est resté sur le fil jusqu’au bout. La politique de l’offre, Emmanuel Macron y est attaché, moi aussi. » 
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-Position humaniste 
-En contribuant à déverrouiller le PS, l’élève de Michel Rocard est devenu, au sein du gouvernement, « une pièce maîtresse de la sensibilité social-démocrate », estime Gilles Le Gendre. La ministre venue des Républicains Catherine Vautrin l’appelle affectueusement « mon pote de gauche ». « Il est le dernier représentant d’une génération qu’on croyait perdue, celle des hauts fonctionnaires qui ont des convictions et des compétences techniques », loue le député (Parti radical, rattaché au groupe Liot) d’Eure-et-Loir Harold Huwart, qui l’a côtoyé à la Banque publique d’investissement pendant cinq ans. 
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-Eric Lombard tiendra-t-il face aux coups de boutoir de l’aile droite du gouvernement ? En défendant l’immigration de travail et le droit du sol, notamment face à son homologue de l’intérieur, Bruno Retailleau, pour qui « l’immigration n’est pas une chance pour la France », Eric Lombard revendique une position humaniste auprès des élus de gauche. « Sauf qu’il le fait mezzo voce, note Jerôme Guedj. Or s’il veut peser et crédibiliser le récit qu’il fait de lui, il devra à un moment donné sortir de son couloir et affirmer un vrai désaccord. » 
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-En janvier, Lombard est ainsi ressorti « lessivé » d’un tête-à-tête avec Bruno Retailleau, qui plaidait pour une forte restriction du champ d’application de l’aide médicale d’Etat. Une confrontation brutale, loin des mœurs florentines de la Caisse des dépôts. « Dans un gouvernement allant du Modem à LR, c’est normal qu’il y ait des tensions », relativise-t-il, persuadé que François Bayrou est le garant de l’équilibre au sein du gouvernement. Son fils Pierre, conseiller d’Etat, vient de quitter le cabinet d’Anne Hidalgo, à la mairie de Paris, pour rejoindre l’équipe de Raphaël Glucksmann, leader de Place publique. Son épouse Françoise, sculptrice, est « beaucoup plus à gauche que lui, relève un intime. Jamais il ne se fâchera avec son milieu familial pour garder son poste ». 
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-Mariama Darame et Nathalie Segaunes 
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