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-====== Où est passé le sexe bizarre ? ====== https://www.lemonde.fr/intimites/article/2025/02/02/ou-est-passe-le-sexe-bizarre_6527533_6190330.html 
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-JM 
-INTIMITÉS 
-LE SEXE SELON MAÏA 
-Où est passé le sexe bizarre ? 
-CHRONIQUE 
-Maïa Mazaurette 
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-A l’heure où sévissent algorithmes, censure et pression normative, Maïa Mazaurette, chroniqueuse pour « La Matinale du Monde », invite à préserver notre curiosité. 
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-Publié le 02 février 2025 à 04h30, modifié le 02 février 2025 à 07h15   Temps deLecture 5 min. 
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-En 2010, la journaliste Agnès Giard, sexperte historique et autrice de l’excellent blog Les 400 Culs chez Libération, publiait aux éditions du Cherche Midi un essai qui continue de faire référence : Le sexe bizarre, pratiques érotiques d’aujourd’hui. Ce livre est épuisé depuis longtemps… et on pourrait se demander si son sujet n’a pas subi le même sort. En 2025, où sont les hommes faisant l’amour à des pots d’échappement ? Où sont les looners – les fétichistes du ballon ? Quelle librairie dois-je fréquenter pour tomber sur des photos vintage de prostituées faisant le clown ? Quel cabaret propose du strip-tease sur la thématique du tricot ? (Je rassure les curieux : les réponses sont dans cette chronique.) En somme : que reste-t-il, aujourd’hui, du sexe bizarre ? 
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-Commençons par définir le terme. Agnès Giard évoquait des « jeux sexuels hors normes : talons hauts, chatouille, babyphilie [jouer au bébé], hypnose érotique, dog play ou splosh [s’enduire de fluides ou de matières], sur des sites amateurs qui échappent généralement à toute censure en raison de leur contenu non-pornographique ». Le sexe bizarre concerne de toutes petites communautés avec leurs codes, leur folklore et leurs fêtes. 
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-Pour ma part, vous connaissez ma passion pour les chiffres, j’aurais tendance à qualifier de « bizarre » ce que le monde de la statistique qualifie de « queue » ou de « traîne », c’est-à-dire le cumul des minorités qu’on trouve à l’opposé de la norme. En dessous de 1 %, on ne voit plus apparaître grand-chose dans les sondages, et les recherches deviennent extrêmement rares : c’est pourquoi je placerais une limite artificielle juste au-dessus. Pour moi, sont bizarres les fantasmes partagés par moins de 2 % de la population mais, évidemment, chacun sa définition. 
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-Le mot lui-même, « bizarre », est ambigu. Il induit deux tendances contraires : la fascination et la répulsion, l’intérêt voyeur et une forme de jugement. « Bizarre » marque également l’appartenance aux générations boomer et X : de la même manière que les kinks ont remplacé les préférences, paraphilies, fétichismes et autres perversions, le queer a remplacé le bizarre. Il ne s’agit pas seulement d’une anglicisation : alors même que queer et bizarre possèdent la même définition, leurs connotations s’opposent. Une personne queer appartient à des communautés progressistes, informées, politisées. Une personne bizarre, en 2025, est juste inquiétante. C’est pourquoi je préfère parler de statistiques : au moins, on se débarrasse du jugement. 
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-« Bizarre » ? Comme c’est étrange 
-Il faut dire qu’il y a encore vingt ans, le sexe bizarre n’était pas nécessairement valorisé, mais il était apprécié comme le sont les curiosités. La marge venait à nous toute seule, en cavalant sur ses petites pattes biscornues. Nous étions aux débuts d’Internet, avant le passage du rouleau compresseur algorithmique : les contenus étaient tellement mal rangés qu’en cherchant de l’engrais pour son jardin, on pouvait tomber sur du fétichisme des poignées de porte. Les internautes émerveillés découvraient un monde fantasmatique globalisé – le « bizarre », c’était souvent le fantasme étranger – et bien plus tolérant que leur environnement quotidien. Le « bizarre » incluait le BDSM… mais aussi certains contenus qu’on catégoriserait aujourd’hui comme LGBT +. 
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-Cette curiosité n’était pas limitée aux contenus en ligne. De la cinémathèque aux festivals, de lieux comme la Fistinière (un lieu qui célèbre la pratique du fist fucking) au marché du sextoy encore balbutiant, tout semblait célébrer une relation intéressée et jouissive au bizarre – je me rappelle avec affection d’un stimulateur clitoridien ressemblant à une râpe à fromage. 
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-Sauf que depuis… il s’est passé plein de choses, à commencer par la généralisation des algorithmes, qui mettent en avant le plus petit dénominateur érotique commun. Sur sa page d’accueil, le site Pornhub propose d’abord les catégories les plus populaires selon la zone géographique de l’internaute (à Rome, faites comme les Romains, en France, on propose du contenu français..). Ensuite apparaissent quelques dizaines de catégories suggérées, les plus populaires en général, parmi lesquelles deux ou trois seulement possèdent ne serait-ce qu’un lien ténu avec le bizarre. 
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-Ensuite, la censure. Même si les législations américaines paraissent loin de nous, elles ont une influence considérable sur ce que l’on consomme – et même sur ce qu’on désire. Les lois Sesta-Fosta, supposées lutter contre le trafic sexuel, ont introduit dans le droit américain la responsabilité des fournisseurs de services en ligne quant au contenu présent sur les plateformes. Depuis, les réseaux sociaux comme Instagram sont devenus extrêmement prudents quant à la pornographie, l’érotisme et même la nudité (sauf X, puisque Elon Musk se fiche de la modération). Pas mieux du côté des services venus de Chine, comme TikTok. Or face à ces géants de la production de contenu, l’Europe a bien du mal à faire entendre sa petite voix… et d’ailleurs, qui se battra pour faire exister un érotisme qui sera bloqué, banni et flouté à tout bout de champ ? 
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-Enfin, il faut mentionner la normalisation de certains recoins du bizarre entrés dans des logiques de surproduction. Une vidéo, ou dix, ou cent, mettant en scène des tentacules extraterrestres, c’est bizarre… mais quand elles sont produites par milliers, ça devient juste une industrie. Par ailleurs, cette surproduction enferme les consommateurs dans des bulles fantasmatiques. Puisqu’on n’aura jamais fini de regarder du sexe tentaculaire, on n’est jamais obligé de chercher autre chose. Comble de la normalisation : même sur les sites pornos, le mot bizarre renvoie à du contenu pas franchement bizarre. 
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-Antiquité foutraque 
-Ce qui nous amène à la situation actuelle. L’érotisme de la marge semble piégé dans des limbes. Ecrasé par les algorithmes d’un côté et par la censure de l’autre, il voit une fraction de ses contenus normalisés, et les autres oubliés, avec pour conséquence, un appauvrissement du paysage. Il n’y a pas, aujourd’hui, en France, de média bizarre, ni de média érotique. C’est un problème. On ne peut pas constamment déplorer l’absence d’alternatives érotiques sans se donner les moyens de faire vivre les créateurs et créatrices de bizarre. 
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-Car, évidemment, ces personnes n’ont pas cessé d’exister quand elles ont perdu leur visibilité. Le monde du bizarre existe encore. Puisqu’on n’y accédera plus nécessairement par hasard, il faut faire la démarche de le chercher. Pour ceux qui aiment lire, consultez les catalogues des éditions du Murmure, de la Musardine, et la section photo de la Manufacture des Livres. Les livres érotiques autopubliés sur la plateforme Amazon constituent une cour des miracles assez stupéfiante, de même que les fan-fictions sur Archive Of Our Own. 
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-Pour alimenter votre curiosité, fouinez cette antiquité foutraque qu’est Reddit… et ne négligez pas la formule magique de la surprise en ligne : n’importe quel mot + règle 34. En pornographie, l’acteur-clef du secteur est le site kink.com. Pour vos sextoys, direction Bad Dragon, un pilier historique du bizarre, et pour vos ballons de looner, j’aime bien UltraLooner. 
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-Paris reste une ville favorable au bizarre. Désolée pour les habitants des régions, mais c’est là que je vis et je suis sûre que la bizarrerie passe le périphérique. La librairie et galerie Les larmes d’Eros vous accueille sur rendez-vous – vous y trouverez des photos de prostituées faisant le clown – et propose également des ventes aux enchères à Drouot où vous trouverez de nombreuses curiosités érotiques. A ce sujet, ne négligez pas les galeries : Au bonheur du jour, Obsession… Les cabarets restent merveilleusement bizarres et pour le strip-tricot spécifiquement, rendez-vous au Bas-Nylon. Certains lieux de nuit font vivre les fantasmes les plus étranges, comme Cris et Chuchotements. Ne ratez pas non plus l’Etrange Festival, qui se tient chaque année au Forum des Images. Et bien sûr, suivez avec attention les articles de ma consœur Agnès Giard. 
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-Pour terminer de vous encourager : le bizarre, comme l’érotisme, fait partie de notre patrimoine. Il faut pouvoir le défendre, l’entretenir… et lui reconnaître une fonction d’antidote. Quand la lassitude menace notre imaginaire, heureusement qu’il nous reste la marge. Et derrière elle, toute une armée de l’ombre de passionnés. 
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-Maïa Mazaurette 
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