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-====== Le Monde – Avant son investiture, Donald Trump redouble de promesses devant ses partisans euphoriques réunis à Washington ====== https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/20/a-washington-donald-trump-redouble-de-promesses-devant-ses-partisans-euphoriques_6506179_3210.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default
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-INTERNATIONAL
-Avant son investiture, Donald Trump redouble de promesses devant ses partisans euphoriques réunis à Washington
-Lors d’un meeting, dimanche 19 janvier, sous la pluie puis la neige, le président élu américain a multiplié les promesses de rupture dans un mélange classique d’improvisations, de plaisanteries et d’interactions avec une foule acquise à sa cause.
-Par Piotr Smolar (Washington, correspondant)
-Par Piotr Smolar (Washington, correspondant)
-Par Piotr Smolar (Washington, correspondant)
-Aujourd’hui à 02h10, modifié à 08h37
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-Le président élu américain, Donald Trump, monte sur la scène de la Capital One Arena, le 19 janvier 2025 à Washington, pour le dernier meeting avant son investiture. ANNA MONEYMAKER / AFP
-Capitale des élites tant honnies par les partisans de Donald Trump, Washington s’est livrée sans résistance, dimanche 19 janvier, au mouvement MAGA (Make America Great Again). Dans un centre-ville barricadé et grillagé, sous la pluie puis la neige, une foule importante a convergé vers le Capitol One Arena, la salle de spectacles d’habitude animée par des exploits sportifs, pour un meeting de Donald Trump. Guère découragés par l’idée de rester à la porte, les partisans du président élu voulaient adresser un message par leur seule présence. Le rendez-vous sortait de l’ordinaire, à la veille de l’investiture de leur idole, le 45ᵉ président des Etats-Unis sur le point de devenir le 47ᵉ. « Papa est à la maison », disait l’un des tee-shirts en vente sur les dizaines d’étals, installés le long de la file d’attente. Sous le slogan, une image de Donald Trump, les bras écartés, devant la Maison Blanche.
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-Tandis qu’en coulisses, dans une incroyable improvisation, les conseillers continuaient de revoir le script exact de la journée de lundi, bouleversée par la météo, le président élu s’est fait attendre. Il a été précédé sur scène par des figures familières du monde MAGA : l’acteur Jon Voight, son conseiller politique Stephen Miller, sur le point de devenir directeur adjoint de l’administration, ou encore le chanteur Kid Rock. Au terme d’un week-end de bals et de festivités dans la capitale, le président élu a pris la parole vers 17 heures, ne boudant pas son plaisir, entre meeting de campagne et veillée d’armes.
-Dans un mélange classique d’improvisations, de plaisanteries et d’interactions avec les fans, s’ajoutant au squelette de discours préparé, Donald Trump a multiplié les promesses de rupture. « Demain à midi, a-t-il dit, le rideau tombera sur quatre années de déclin américain, et nous débuterons un nouveau jour complet de force, de prospérité, de dignité et de fierté américaines. »
-« Vers des succès sans équivalent »
-Le président élu, Donald Trump, danse sur la chanson « YMCA » interprétée par les Village People lors de son dernier meeting avant investiture à la Capital One Arena à Washington, le 19 janvier 2025. ANNA MONEYMAKER / AFP
-Donald Trump s’est focalisé sur l’urgence migratoire. Elle sera au cœur de la rafale de décrets présidentiels dont la publication est annoncée dès lundi, avec la levée des restrictions sur les forages énergétiques et la gestion des administrations publiques. « Nous allons arrêter l’immigration illégale une fois pour toutes », a-t-il dit. Le magnat a aussi promis de chasser le « wokisme » des rangs de l’armée, les programmes DEI (diversité, équité, inclusion) des administrations, de restaurer le patriotisme dans les écoles ainsi qu’un « Etat de droit impartial », ou encore de construire un bouclier antimissiles Dôme de fer (du nom du modèle israélien).
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-En revanche, il ne s’est guère attardé sur ses promesses de baisse rapide du coût de la vie, mentionnant en coup de vent les droits douaniers sur les importations. Le président élu a aussi confirmé son déplacement en fin de semaine en Californie, pour mieux apprécier le drame des feux à Los Angeles. « On vous aime », a-t-il lancé aux victimes, sans allusion à d’éventuelles conditions politiques, invoquées par certains républicains, en échange d’une aide fédérale.
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-Donald Trump s’est complu dans les volutes de sa victoire, détaillant ses hauts faits, par Etats et segments de population. « Nous n’avons pas seulement gagné un mandat, nous avons construit une nouvelle majorité américaine qui conduira notre pays vers des succès sans équivalent pour des générations à venir. » Il a mis en avant sa réussite impressionnante chez les jeunes pour justifier sa position au sujet de l’application TikTok : le président élu veut préserver son usage aux Etats-Unis et proposer une « joint venture » (un contrat de collaboration) aux propriétaires chinois. « Que vous aimiez TikTok ou pas, on va gagner beaucoup d’argent », conclut-il, sans que le « on » soit clairement identifié.
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-Dans la file d’attente devant le Capitol One Arena, Jill Johnson, 64 ans, balaye le risque majeur de conflits d’intérêts pour le nouveau président. Cette enseignante en primaire depuis près de quatre décennies, venue en voiture d’Albany (Géorgie), est confiante : « Tout le monde veille à ses propres intérêts. Trump saura faire la différence. » Et la baisse promise du coût de la vie, y croit-elle ? « C’est un homme d’affaires, et les Etats-Unis sont comme une grande entreprise. Trump l’a déjà fait, donc il peut le refaire. »
-« Nous sommes en guerre »
-Plus loin dans la file, Ellen Lopez, 66 ans, arbore autour du cou une guirlande d’étoiles lumineuses, aux couleurs de l’Amérique. Pour cette retraitée venue de Floride, les priorités sont claires. « Fermer la frontière. Et puis traquer le blanchiment d’argent et le gaspillage dans le gouvernement fédéral. Vous savez quoi ? Il paraît que seulement 20 % des employés vont physiquement au bureau tous les jours. »
-La retraitée se présente comme une ancienne « conservatrice classique et belliciste ». « On nous a beaucoup menti, j’ai appris à ouvrir les yeux. Aujourd’hui, c’est un grand jour pour l’Amérique. On doit reprendre la capitale, puis notre pays, et l’unifier, en rejetant l’agenda des mondialistes. Nous sommes en guerre. En guerre contre les banquiers, les Illuminati, les contrôleurs psychopathes, peu importe le nom que vous leur donnez. Vous avez vu ce qu’il se passe au Salvador, au Venezuela, en Roumanie, en Hongrie ? C’est une révolution populaire. »
-Et les géants de la tech, qui s’inclinent devant Donald Trump ? « Je trouve ça drôle. Ça s’appelle une capitulation. Zuckerberg [patron du groupe Meta] est un criminel et il sera poursuivi de toute façon pour ce qu’il a fait en 2020. » Le monde MAGA ne peut pardonner au fondateur de Facebook la censure qu’il a appliquée sur son réseau au moment de la pandémie de Covid-19. La victoire de Donald Trump est, pour eux, la réhabilitation de la liberté d’expression.
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-C’est l’avis de David Bruguiere, 58 ans, infirmier à domicile, arrivé de Longview (Texas) pour l’occasion. « Ça fait quatre ans que j’attends ce jour. Les démocrates ont piétiné nos droits constitutionnels, nos libertés. Regardez tous ceux qui ont été arrêtés injustement pour le 6-Janvier… » Selon l’infirmier, l’assaut au Capitole était « un coup monté » et personne n’aurait dû être poursuivi, parmi les manifestants ; il ne croit pas que 140 policiers ont été blessés. « Quels policiers ? On ne sait pas qui a commis des violences, ce n’était pas nous… » Lors du meeting, le président élu a promis à ses partisans qu’ils seront très heureux des grâces à venir, pour les « otages du 6-Janvier ».
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-Piotr Smolar (Washington, correspondant)
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