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Coût de l’énergie, «cauchemar administratif»... Quand le patron de Michelin s’inquiète de la compétitivité européenne [ElseNews]

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Coût de l’énergie, «cauchemar administratif»... Quand le patron de Michelin s’inquiète de la compétitivité européenne

Sur les coûts salariaux en France, «le gros problème, ce n’est pas tant le niveau de salaire, c’est l’écart entre le brut et le net», a estimé Florent Menagaux vendredi, devant des sénateurs.
26 janvier 2025 par Wladimir Garcin-Berson
C’est un réquisitoire en règle, auquel s’est livré l’un des grands patrons tricolores. Vendredi 24 janvier, le dirigeant de Michelin, Florent Menagaux, s’est rendu au Sénat pour donner son point de vue sur la crise de la filière automobile. L’occasion pour l’homme d’affaires, en poste depuis 2019, de dénoncer les travers dont pâtit la compétitivité européenne et française, plus particulièrement en matière salariale ou réglementaire. Et ce, alors que son entreprise fait face à «une invasion massive de pneumatiques en provenance d’Asie».
Face à l’appétit de concurrents, l’Union européenne décroche et devient de moins en moins attrayante, a argumenté le président. Par rapport à une base 100 qui serait le coût de production de Michelin en Asie, celui aux États-Unis était de 127, en 2019, et celui en Europe à 134. Des chiffres qui ont augmenté respectivement, en 2024, à 176 et 191. «On est deux fois plus chers en Europe qu’en Asie», a résumé le patron.
Cette progression s’explique d’abord par la flambée des coûts de l’énergie en Europe, ces dernières années, alors que l’industrie pneumatique est «fortement consommatrice d’énergie». Malgré son électricité décarbonée, la France garde un coût supérieur à celui des États-Unis. Les salaires ont aussi augmenté, en même temps que l’inflation se répandait dans l’économie. En outre, Michelin souffre d’une fiscalité tricolore notoirement élevée, qui pèse notamment sur les coûts de production. Dans ces circonstances, «comment voulez-vous être compétitif ? Ce n’est pas possible», s’est exclamé Florent Menagaux, rappelant que l’Hexagone est «champion d’Europe des prélèvements obligatoires». Une position qu’il avait déjà défendue dans l’émission du Figaro «Esprit d’entreprise», en septembre dernier : «Pourquoi nous n’arrivons pas, avec ces niveaux de prélèvement, à équilibrer nos finances publiques ? Là est la vraie question», s’interrogeait-il alors.
Salaires et réglementations
Le dirigeant, qui est derrière la mise en place d’un salaire «décent» pour tous les employés de son groupe en France, est également revenu sur l’épineuse question des augmentations, trop coûteuses pour les entreprises, et dont une partie seulement revient dans la poche des travailleurs au bout du compte. «On va prendre 100 euros brut versés en France. Le coût moyen pour l’entreprise, c’est 142. Le salarié, lui, va toucher 77,5. […] Les mêmes 100 euros, versés en Allemagne, vont coûter 120 à l’entreprise, et le salarié va toucher 80», a-t-il ensuite détaillé, sans citer les sources de son calcul. Au Canada, à titre de comparaison, «le coût pour l’entreprise, c’est 115, pour le salarié, c’est 85. Pour la Thaïlande, le coût pour l’entreprise, c’est 120, et pour le salarié, c’est 80».
Un constat qui explique le malaise des employeurs comme des salariés, insatisfaits, en France. Dans l’Hexagone, «le gros problème, ce n’est pas tant le niveau de salaire, c’est l’écart entre le brut et le net», a estimé Florent Menagaux. Un «sujet collectif qui ne va pas du tout», alors que le coût salarial «est trop élevé», quand le net «est trop faible». Le patron est loin d’être le seul à pointer du doigt ce problème : dans son dernier livre, l’ancien ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, estimait même que l’écart entre le brut et le net pouvait s’établir entre «40 à 50%.
La compétitivité européenne est également plombée par sa réglementation «créative», a plaidé ironiquement l’homme d’affaires. Écrasante, celle-ci ne cesse d’évoluer, compliquant toute réflexion sur le temps long ainsi que tout investissement. Par ailleurs, «une directive [européenne, NDLR] qui a une déclinaison dans tous les pays, pour nous, c’est 27 déclinaisons, sur une même réglementation, avec des spécificités ici ou là, et des surenchères locales». Un «cauchemar administratif» à gérer, s’est inquiété Florent Menagaux, estimant que la machine européenne s’était «complètement emballée». Un constat, là encore, déjà entendu, y compris chez Mario Draghi, et auquel Bruxelles a promis de répondre, alors que les concurrences chinoise et américaine sont plus féroces que jamais.

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