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Perversion narcissique : "Macron est l’incarnation d’une classe dirigeante assoiffée", selon le chercheur Marc Joly [ElseNews]

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Perversion narcissique : "Macron est l’incarnation d’une classe dirigeante assoiffée", selon le chercheur Marc Joly

Marc Joly, sociologue, est chargé de recherche au CNRS (laboratoire Printemps, UVSQ). Ses travaux ont largement contribué à renouveler la compréhension de la sociologie et de son histoire. Il a notamment publié Devenir Norbert Elias ( 2012), La Révolution sociologique (2017) et Pour Bourdieu (2018).

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Perversion narcissique : “Macron est l’incarnation d’une classe dirigeante assoiffée”, selon le chercheur Marc Joly
Popularisée par les fictions et les faits divers, la notion de perversion narcissique ne s’inscrit pas que dans la seule intimité de couples dysfonctionnels, elle vise aussi la politique, lieu de domination et d’exercice du pouvoir par excellence ou… par défaut.
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Par Jérome Pilleyre

Publié le 05 janvier 2025 à 09h00
34 commentaires

Emmanuel Macron est, pour le sociologue Marc Joly, l'« incarnation d’une classe dirigeante assoiffée d’accumulation capitaliste et incapable de faire le deuil de la masculinité hégémonique ». © Thierry LINDAUER
« Le pouvoir tend à corrompre, et le pouvoir absolu corrompt absolument », notait il y a un siècle et demi l’historien et homme politique libéral britannique Lord Acton. L’inverse n’est-il pas vrai ? Celui qui a le pouvoir, qui en use et en abuse, ne le pervertit-il pas ? Face à l’ivresse du pouvoir, la tempérance ne va pas de soi. Beaucoup versent dans la démesure, l’hubris.

Le chercheur Marc Joly a ausculté l’un d’eux, Emmanuel Macron, à l’aune d’une notion, la perversion narcissique, qu’il a sociologiquement questionnée.

La notion de perversion narcissique a, en une vingtaine d’années, envahi les médias. Que recouvre cette pathologie ?

C’est une catégorie psychanalytique forgée par un psychiatre et psychanalyste, Paul-Claude Racamier (1924-1996), pour saisir précisément des mécanismes psychiques et des interactions que les approches habituelles des troubles mentaux laissent dans l’ombre. Il s’agit des dynamiques par lesquelles un individu va utiliser autrui comme un ustensile ou un faire-valoir afin de se débarrasser de ses propres angoisses, d’affects qui lui sont insupportables, de conflits qu’il ne sait pas élaborer.

Les hommes sont-ils plus enclins à développer cette pathologie que les femmes ?

Là où la sociologie rencontre la psychanalyse, c’est que le fonctionnement défensif identifié par Paul-Claude Racamier apparaît typique des groupes et individus dont le pouvoir décline, perd toute légitimité et qui ne le supportent pas. Cela explique sociologiquement la surreprésentation masculine. Je me suis donc concentré sur ce fait social : une réaction masculine au processus d’autonomisation des femmes et aux normes égalitaires.

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