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Vin sans alcool ou huile d'olive : les vignerons bordelais s'adaptent à la crise [ElseNews]

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26/12/2025/H00:58:10


Vin sans alcool ou huile d'olive : les vignerons bordelais s'adaptent à la crise

Les dérèglements climatiques, la baisse de la consommation de vin et les difficultés économiques poussent des vignerons à arracher leurs vignes. Une crise multifactorielle dont personne ne voit la fin mais qui incite des viticulteurs à investir dans des produits alternatifs tels que le vin désalcoolisé ou la culture d'oliviers.

En 2021, Fabien Bougès a planté 540 oliviers sur son exploitation viticole girondine pour se diversifier. Il vient de récolter ses premières olives. (Crédits : Fabien Bouges)

Du vin, oui, mais du vin sans alcool ! Face à des jus un peu trop boisés et « masculins » qui n'ont plus la cote, Bordeaux Families a investi l'an dernier 2,5 millions d'euros dans une machine à désalcooliser le vin, importée d'Afrique du Sud. La coopérative située à Sauveterre-de-Guyenne regroupe 300 vignerons et 5.000 hectares de vignoble pour une production de 300.000 hectolitres chaque année, essentiellement en appellation Entre-Deux-Mers. Au bout d'un an seulement, elle a mis sur le marché plus de 2 millions et demi de bouteilles de vin sans alcool, soit un peu moins de 10 % de sa production totale.
« C'est une bonne dynamique qui commence à s'installer, se réjouit Anna-Sophie Sobecki, responsable marketing et communication de la coopérative. On pensait toucher les jeunes de la génération Z qui consomment « healthy » (pour être en bonne santé) mais on se rend compte que le produit séduit surtout les flexibuveurs, des personnes qui continuent à boire de l'alcool mais apprécient de faire des pauses. »
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Un test à grande échelle
Le processus commence par une vinification traditionnelle, puis le vin est distillé sous vide à basse température, une opération durant laquelle l'alcool, mais aussi une partie des arômes qu'il faut ensuite rajouter manuellement, s'évaporent. « Notre plus gros marché aujourd'hui, ce sont les Pays-Bas, où les ventes augmentent. Là-bas, nos produits sont vendus sous nos marques dans les supermarchés, précise Anna-Sophie Sobecki. En France, nos bouteilles sont déjà distribuées par des cavistes et un test à grande échelle est prévu en janvier avec France Boissons, le leader de la distribution dans les bars, hôtels, cafés et restaurants, et dans les magasins Leclerc. Il faut une animation pour accompagner le consommateur et lui proposer de goûter le produit. Avec une bouteille vendue entre 8 et 12 euros, on ne peut pas se contenter de la mettre en rayon. »
La machine à désalcooliser le vin achetée par Bordeaux Families (crédits : Bordeaux Families).
Bordeaux Families prévoit de faire passer de 10 % à 18 % la part de sa production de vin sans alcool dès l'an prochain. Elle a dû embaucher quatre personnes. Car le secteur est en pleine expansion : il a augmenté de 7 % en 2022 et de 11 % l'an dernier.
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Et pourquoi pas l'oléiculture ?
Non loin de là, à Gironde-sur-Dropt, on pourrait se croire parfois au milieu des paysages d'Andalousie. Certes, le climat du sud-Gironde n'est pas encore celui de la Méditerranée, mais il y a trois ans, ce sont bien 540 oliviers qui ont été plantés par Fabien Bougès sur une parcelle de deux hectares anciennement exploitée en céréales, sur un terrain au total de 50 hectares dont 35 de vignoble. Le viticulteur fait figure de pionnier. « En 2021, on a senti la crise arriver, raconte-t-il. On s'est dit qu'il fallait se diversifier. L'olivier répondait à l'adaptation au changement climatique mais aussi à un marché local avec très peu de concurrence par rapport à celui ultra-bouché du vin. » C'est aussi l'école de la patience : un olivier ne produit ses premiers fruits qu'au bout de six ou sept ans. C'est donc une mini-récolte de 300 kilos d'olives pour 25 litres d'huile que Fabien Bougès a produite cette année.
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Mais l'activité devrait à terme devenir une composante significative de l'exploitation, d'autant que le viticulteur s'apprête à arracher une dizaine d'hectares de vignes cette année à cause de la baisse de la consommation. Il a investi 25.000 euros dans un moulin d'occasion pour produire et vendre en direct son huile d'olive. Il envisage dans un avenir proche de passer de deux à cinq hectares plantés d'oliviers. « On n'ira pas beaucoup plus loin car on veut pouvoir maîtriser notre commercialisation et notre valorisation, explique-t-il. Surtout qu'on n'a pas encore trouvé quel arbre s'adaptera le mieux au sol et au climat de la région. Rien que sur ma parcelle, j'ai planté en bio 14 variétés différentes ! On en est encore aux balbutiements. »
Selon lui, une cinquantaine de viticulteurs de Nouvelle-Aquitaine se sont déjà lancés dans l'aventure, avec un peu plus de 200 hectares de surface au total. Une association a même été créée car la marge de progression est énorme : même si elle a baissé de 27,5 % entre 2022 et 2024, la consommation d'huile d'olive en France atteint 100.000 litres chaque année, dont à peine 4 % sont produits localement. La chambre d'agriculture de Gironde accompagne d'ailleurs ces projets de diversification grâce à quatre techniciens spécialement formés à l'oléiculture.
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