Utilisateur non connecté
elsenews:spot-2024:12:trump-economiste-critique [ElseNews]

Outils pour utilisateurs

Outils du site


elsenews:spot-2024:12:trump-economiste-critique

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentes Révision précédente
elsenews:spot-2024:12:trump-economiste-critique [27/12/2025/H17:53:15]
216.73.216.167 supprimée
— (Version actuelle)
Ligne 1: Ligne 1:
  
-@DATE@ 
- 
- 
----- 
-====== Le Monde – Daron Acemoglu, prix Nobel d’économie : « Avec Trump, les Etats-Unis risquent de sombrer dans le capitalisme de connivence » ====== https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/05/daron-acemoglu-prix-nobel-d-economie-les-effets-de-l-administration-trump-ne-seront-pas-immediats-mais-si-cela-se-confirme-ils-seront-tres-nefastes-pour-la-democratie-comme-pour-l-economie_6430812_3234.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default 
- 
-<hidden Article Complet (utilisateurs connectés)> 
-<ifauth @user> 
- 
-Vous pouvez partager un article en cliquant sur l’icône de partage en bas à droite de celui-ci. 
-La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite. 
-Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente. 
-Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr. 
-En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ». 
- 
-https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/05/daron-acemoglu-prix-nobel-d-economie-les-effets-de-l-administration-trump-ne-seront-pas-immediats-mais-si-cela-se-confirme-ils-seront-tres-nefastes-pour-la-democratie-comme-pour-l-economie_6430812_3234.html 
- 
-ÉCONOMIE 
-Daron Acemoglu, prix Nobel d’économie : « Avec Trump, les Etats-Unis risquent de sombrer dans le capitalisme de connivence » 
-Le professeur au Massachusetts Institute of Technology explique, dans un entretien au « Monde », comment l’affaiblissement probable des institutions démocratiques sous le second mandat de Donald Trump risque de menacer, à terme, l’économie américaine. 
-Propos recueillis par Marie Charrel 
-Propos recueillis par Marie Charrel 
-Propos recueillis par Marie Charrel 
-Aujourd’hui à 05h30, modifié à 11h23 
-Lecture 6 min 
-Article réservé aux abonnés 
-Offrir 
- 
-Daron Acemoglu, à Paris, le 13 juin 2024. BRUNO LEVY/CHALLENGES-REA 
-Professeur au Massachusetts Institute of Technology, Daron Acemoglu a, avec Simon Johnson et James Robinson, reçu le prix Nobel d’économie 2024 pour leurs travaux sur les différences de prospérité entre les nations. Réputé pour ses recherches sur la façon dont les institutions favorisent ou entravent la croissance, cet économiste turco-américain, d’origine arménienne, estime que l’élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis va augmenter les incertitudes partout dans le monde. Et, surtout, fragiliser la démocratie américaine, comme son économie. 
- 
-Donald Trump a été élu pour un second mandat, en partie grâce à la colère des classes populaires. Sa politique économique y répondra-t-elle ? 
-Les incertitudes sont grandes, car personne, y compris lui, ne sait quelle politique il mènera exactement. Mais je doute fort qu’il mette en place des mesures susceptibles d’apaiser les mécontentements, en partie alimentés par les prix élevés, qui l’ont porté au pouvoir. 
- 
-L’inflation est, aujourd’hui, sous contrôle. Donald Trump tentera de s’en attribuer le mérite, même s’il est peu probable que son programme contienne la hausse des prix dans les mois à venir. S’il les applique, des droits de douane élevés sur la Chine feront grimper l’inflation à court terme, sans ramener des emplois. 
- 
-Mais le plus inquiétant est sans doute son projet de dérégulation de l’économie, notamment de l’intelligence artificielle (IA), et, surtout, la menace qu’il représente pour les institutions américaines. 
- 
-En 2016, vous écriviez déjà que les institutions ne sont pas aussi solides qu’on le pense, surtout face au populisme autoritaire que Trump incarne. La démocratie américaine est-elle en danger ? 
-Absolument. La solidité de ses contre-pouvoirs est surestimée. Durant le premier mandat de Donald Trump, deux éléments ont joué en sa défaveur. D’abord, il était incompétent et inefficace, notamment parce qu’il était entouré de personnes pas toujours d’accord avec lui. Ensuite, la société civile s’est mobilisée contre ses mesures les plus extrêmes, comme sur l’immigration, lors de manifestations, dans les médias ou dans les tribunaux. 
- 
-Le Monde Jeux 
-Chaque jour de nouvelles grilles de mots croisés, Sudoku et mots trouvés. 
-Jouer 
-Aujourd’hui, le 47e président des Etats-Unis est bien plus expérimenté. Il a une équipe unifiée derrière lui, tandis que la société civile est complètement démoralisée et divisée. Son administration va sans doute affaiblir les normes démocratiques, accroître l’arbitraire, miner davantage la confiance dans les institutions. Les effets ne seront pas immédiats, mais, si cela se confirme, ils seront très néfastes pour la démocratie comme pour l’économie. 
- 
-Comment l’économie sera-t-elle affectée ? 
-Si le ministère de la justice se politise, si les organismes tels que la Réserve fédérale, l’Agence de la protection de l’environnement ou la Securities and Exchange Commission – le gendarme boursier – perdent leur indépendance, le pays risque de sombrer dans le capitalisme de connivence. Les citoyens perdent alors confiance dans les réglementations, certaines personnes sont favorisées, au détriment de l’expertise et des bonnes décisions. Les conséquences peuvent être désastreuses pour l’investissement – or, l’économie américaine dépend de l’innovation, laquelle nécessite une grande confiance dans les contrats et les institutions – et, à terme, pour les salaires et l’emploi. 
- 
-Pourquoi une dérégulation de l’intelligence artificielle vous inquiète-t-elle ? 
-Mal régulée, l’IA peut produire de sérieux dégâts. Sans garde-fou, les deepfakes et manipulations en tout genre des consommateurs comme des citoyens pourraient exploser. Bien sûr, elle peut être utilisée comme une technologie favorable aux salariés. La plupart des travailleurs, que ce soit un médecin cherchant un diagnostic ou un électricien cherchant à identifier un dysfonctionnement, peuvent devenir plus productifs et meilleurs, s’ils ont de bonnes informations grâce à l’IA. 
- 
-Lire aussi 
-Présidentielle américaine : sur les images générées par IA, les étiquettes permettant de les reconnaître se font encore rares 
-Mais nous en sommes encore loin. Nous avons besoin d’une stratégie nationale ambitieuse pour faire émerger ces bons usages. Or, ce n’est pas ce sur quoi se concentre l’industrie aujourd’hui. Je redoute que les dérégulations envisagées par Donald Trump ne favorisent les géants de la Silicon Valley, et ne conduisent à automatiser davantage une série de tâches, au détriment des travailleurs. 
- 
-Donald Trump a choisi Elon Musk pour tailler dans la bureaucratie fédérale. En Argentine, le président Javier Milei promet de couper dans les dépenses publiques « à la tronçonneuse ». Pourquoi ce courant libertarien a-t-il le vent en poupe ? 
-Pour des raisons idéologiques. Le mécontentement envers les partis de centre gauche, sur lequel prospère une alternative autoritaire populiste de droite, s’exprime dans de nombreux pays. Aux Etats-Unis, cette droite populiste capitalise, entre autres, sur le fait qu’un excès de mauvaises régulations a des conséquences néfastes dans certains secteurs clés, comme la construction et les infrastructures – un excès qui explique en partie la baisse de la productivité du travail ces trente dernières années. 
- 
-En Chine – et je ne suis pas un grand fan de ce pays –, un pont cassé commence à être réparé après deux ou trois jours. Aux Etats-Unis, cela peut prendre des années : le temps d’obtenir les autorisations nécessaires, de traiter les diverses objections concernant le bruit ou les nuisances possibles liées aux chantiers… Les normes et la consultation des citoyens sont, bien sûr, indispensables, mais, aux Etats-Unis, ces démarches ont pris une forme dévoyée et très compliquée. 
- 
-Mais vous soulignez également que trop peu de régulation peut être désastreux… 
-Oui. Le manque de normes conçues par des experts peut être particulièrement coûteux pour la santé, l’éducation, l’environnement et les consommateurs, avec le risque de voir proliférer de mauvais produits. 
- 
-Le problème des Etats-Unis, et sûrement de la France aussi, est qu’ils ont beaucoup de mauvaises réglementations et trop peu de bonnes, à savoir celles qui empêchent les entreprises de mal agir, sans les contraindre excessivement. En la matière, il n’est pas rare que les intentions louables aboutissent à de piètres résultats. Un exemple : le règlement général de l’Union européenne sur la protection des données. Il est vital de protéger les données personnelles, mais l’Europe a conçu des normes établissant un coût d’entrée sur le secteur trop élevé pour les petites entreprises, sans être très efficaces pour les grands groupes. Il conviendrait de tout remettre à plat. Mais, étrangement, dans nos systèmes démocratiques, nous ne nous débarrassons jamais des mauvaises réglementations existantes pour recommencer. 
- 
-Quelles conséquences la politique économique de Donald Trump pourrait-elle avoir pour le reste du monde ? 
-Là encore, l’incertitude est grande, et risque d’augmenter partout sur le globe, d’autant que Trump va, sans doute, affaiblir encore la gouvernance internationale. Il est peu réaliste qu’il impose des droits de douane élevés sur les produits français ou allemands, mais il conservera probablement une grande partie de l’Inflation Reduction Act [le grand plan de soutien à l’industrie, lancé en 2022] et du Chips Act [les subventions au secteur des semi-conducteurs], car ces mesures sont favorables à l’investissement américain. Ce qui se fera probablement au détriment de l’industrie européenne. Si tant de Français ou d’Allemands de la tech viennent s’installer dans la Silicon Valley, c’est parce qu’ils y trouvent l’argent qui manque en Europe pour soutenir l’innovation. C’est un problème. D’autant que le Vieux Continent va devoir investir davantage dans sa défense. 
- 
-Comment l’industrie européenne, laminée par les concurrences chinoise et américaine, peut-elle s’en sortir ? 
-Les constructeurs automobiles allemands et français avaient une grande expertise sur les moteurs thermiques, et de l’avance sur leurs concurrents chinois. Mais la situation s’est inversée pour les véhicules électriques. Pour autant, l’industrie des voitures électriques est une option pour créer de bons emplois dans le cadre de la transition énergétique. Je veux croire que l’Europe saura donner l’impulsion pour être compétitive sur ce segment. 
- 
-Les mesures protectionnistes vont également intensifier les tensions avec la Chine… 
-Il y a trois grands sujets de tensions géopolitiques : la Russie, le Moyen-Orient et la Chine, autour de Taïwan. La Russie est un motif d’inquiétude, mais je suis bien plus préoccupé par les deux autres terrains. La politique imprévisible du républicain pourrait exaspérer la Chine. Au Moyen-Orient, des déclarations intempestives remettant en question l’équilibre des pouvoirs dans la région pourraient avoir des conséquences dangereuses. 
- 
-Lire aussi 
-La sécurité des Etats-Unis mise en question par une série de nominations controversées de Donald Trump 
-Les démocraties sont fragilisées partout dans le monde, car, dites-vous, elles n’ont pas tenu leur promesse de prospérité partagée, formulée après la seconde guerre mondiale. Pourquoi ? 
-Entre les années 1950 et 1970, il y avait, des deux côtés de l’Atlantique, une croissance rapide des salaires et une baisse des inégalités. Mais ces dernières ont commencé à augmenter très fortement dans les années 1980 aux Etats-Unis. Elles sont devenues évidentes pendant la crise financière de 2008, et, aujourd’hui, la confiance dans la démocratie est au plus bas partout. 
- 
-Que s’est-il passé ? Les pays n’ont pas suffisamment investi dans les services et les infrastructures, qui se dégradent partout. Le repositionnement des partis de centre gauche, devenus ceux des élites culturelles plutôt que de la classe ouvrière, a fait beaucoup de dommages. Ils ne comprennent plus les besoins réels de la population. 
- 
-Dans les années à venir, il sera essentiel qu’un gouvernement de centre gauche, dans un grand pays (France, Canada, Royaume-Uni ou Allemagne), sache rebâtir un consensus avec la société et renoncer à l’arrogance technocratique. Qu’il montre la voie en proposant un nouveau contrat social et égalitaire, répondant aux préoccupations des classes moyennes et ouvrières. Sans cela, il sera difficile de bloquer la droite autoritaire. 
- 
-Pourquoi les démocraties ont-elles également échoué, depuis les années 1970, à prendre en compte la question climatique ? 
-Aux Etats-Unis, les politiques de transition ont été coûteuses pour les ouvriers du Midwest travaillant dans les usines de charbon ou les industries extractives. Ils ont eu le sentiment qu’on les désignait comme responsables du changement climatique, et qu’ils devaient payer pour cela. Il aurait fallu les associer beaucoup plus à ces mutations en leur expliquant qu’en même temps d’autres usines positionnées sur la transition énergétique seraient ouvertes pour leur offrir des emplois. Mais, au niveau local, cet effort n’a pas été fait. 
- 
-Lire aussi 
-« Les prochaines guerres commerciales lancées par Donald Trump vont être bien plus graves » 
-Marie Charrel 
-NOS LECTEURS ONT LU ENSUITE 
-Que va-t-il se passer politiquement après la censure du gouvernement Barnier ? Posez vos questions à notre journaliste 
- 
-Aujourd’hui à 12h58 
-La drôle de grève de la fonction publique contre un gouvernement censuré 
- 
-Aujourd’hui à 05h30 
-En Turquie, une série télévisée « miroir de la société », passée de l’interdiction à un carton d’audience 
- 
-Aujourd’hui à 04h15 
-Le bitcoin s’envole après la nomination par Donald Trump d’un avocat favorable aux cryptomonnaies pour diriger la SEC, gendarme des marchés financiers 
- 
-Aujourd’hui à 05h22 
-« Emmanuel Macron est le premier responsable de cette situation politique inédite et hasardeuse » 
- 
-Aujourd’hui à 10h57 
-Chasse à l’homme à New York après l’assassinat en pleine rue de Brian Thompson, le patron d’UnitedHealthcare 
- 
-Aujourd’hui à 13h13 
-CONTRIBUTIONS 
-Bienvenue dans l’espace des contributions 
-Pour améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation. 
-Voir les contributions 
-</ifauth> 
-</hidden> 
× iphelper toolbox

you see this when javscript or css is not working correct

Untested
IP Address:
First usable:
Subnet:
Last usable:
CIDR:
Amount of usable:
Network address:
Reverse address:
Broadcast address: