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| - | ====== Ce que l’accord UE-Mercosur va mettre dans nos assiettes ====== | ||
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| - | L’accord de libre-échange UE-Mercosur a été finalisé le 6 décembre. Il permettra d’importer plus de viande aux hormones et antibiotiques, | ||
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| - | Main dans la main, grands sourires. La photo immortalise la présidente de la Commission européenne, | ||
| - | S’il reste plusieurs étapes avant la signature définitive du texte controversé, | ||
| - | • Davantage de bœuf et de poulet importés | ||
| - | L’accord consiste à abaisser, voire supprimer les droits de douane sur un certain nombre de produits. Sur la viande bovine, 99 000 tonnes pourront être importées avec un droit réduit à 7,5 %, auxquels s’ajoute un quota de 45 000 tonnes sur lesquelles aucun droit de douane ne s’appliquera. Soit autant de viande qui pourra entrer dans l’Union européenne « à des prix plus bas », explique Marine Colli, consultante indépendante spécialiste de l’accord. | ||
| - | La Commission européenne a calculé que cela ne ferait diminuer que de 0,7 à 1,2 % la production européenne de viande bovine. Mais « ces ratios n’ont pas beaucoup de sens, ce ne sont pas des carcasses entières qui sont envoyées en Europe, mais de l’aloyau — rumsteak, filet, faux-filet », rappelle l’experte. La concurrence se jouerait donc sur ce segment de marché où les prix sont élevés, et pour laquelle la production européenne s’élève à « 400 000 tonnes », estime-t-elle. Le quota total de 144 000 tonnes de viande bovine prévu par l’accord correspond donc plutôt à 36 % de la production européenne d’aloyau. Un chiffre conséquent, | ||
| - | Pour l’instant, | ||
| - | À la fin des négociations sur le traité, Ursula von der Leyen avec, de g. à d. : les présidents Javier Milei (Argentine), | ||
| - | Côté volailles, le scénario est similaire : beaucoup de filets, la partie la plus chère, sont importés. 180 000 tonnes auraient droit à des droits de douane réduits ou supprimés. Cette viande se retrouve « plutôt dans les produits transformés, | ||
| - | Il n’y a pas d’obligation d’indiquer la provenance de la viande pour ce type de produits, tels que les nuggets ou les cordons bleus. « Quand Carrefour [ou Intermarché] annonce qu’il n’y aura pas de viande du Mercosur dans ses rayons, il n’a en fait pas les moyens de le vérifier pour les produits transformés », constate-t-elle. | ||
| - | • De la viande aux hormones et aux antibiotiques | ||
| - | Ursula von der Leyen a voulu rassurer, le 6 décembre. « Nous avons négocié des clauses de sauvegarde robustes pour protéger vos revenus », a-t-elle promis aux agriculteurs. Et nos « standards restent intouchables ». « Des garanties ? Il n’y en a pas, riposte Karine Jacquemart, directrice générale de l’association de consommatrices et consommateurs Foodwatch. Nous faisons déjà du commerce alimentaire avec ces pays-là, il y a déjà des problèmes, et ils vont augmenter. » | ||
| - | Par exemple, les importations en Europe de viande bovine traitée avec une hormone de croissance, l’estradiol 17β, sont interdites. « Cette hormone est cancérigène », rappelle Foodwatch. Or, un rapport de la Commission européenne publié en octobre dernier constatait que les contrôles actuels pour vérifier que le bœuf aux hormones brésilien n’est pas exporté chez nous « sont inefficaces ». « Il est probable que nos importations nous exposent déjà à cette hormone interdite, pense Karine Jacquemart. Avec ce traité, on augmente les volumes et on s’expose encore plus au problème ! » | ||
| - | « Ces substances n’ont pas été interdites | ||
| - | Autre exemple, il est parfaitement légal d’importer chez nous de la viande traitée aux antibiotiques, | ||
| - | • Des pesticides interdits qui reviennent dans l’UE | ||
| - | L’accord ne s’intéresse pas qu’à la viande, il prévoit également de faciliter l’importation en Europe de 180 000 tonnes de sucre. Une culture massivement arrosée de pesticides interdits dans l’Union européenne a récemment montré une enquête internationale de journalistes. | ||
| - | Certaines plantations sont cultivées par le groupe français Tereos, d’autres fournissent Nestlé. « Ces substances n’ont pas été interdites chez nous par hasard. On augmente le risque d’en retrouver des résidus dans nos assiettes », précise Karine Jacquemart. | ||
| - | Une partie de ces pesticides interdits dans l’UE continuent d’ailleurs d’être produits… en France, notamment, pour être exportés. Et le Brésil en est le principal destinataire. L’accord UE-Mercosur prévoit une augmentation de ces exportations. Il risque donc d’augmenter l’exposition des populations américaines et européennes à ces substances pourtant considérées comme trop dangereuses pour être utilisées en Europe. Un bel « effet boomerang », dénonce Karine Jacquemart. | ||
| - | • Encore plus d’OGM pour nourrir nos troupeaux | ||
| - | Conséquence indirecte sur nos assiettes, le traité promet d’avoir des effets sur l’alimentation donnée au bétail élevé dans l’Union européenne. L’accord prévoit notamment une augmentation des importations de maïs. L’association générale des producteurs de maïs s’en émeut. | ||
| - | Selon le rapport produit par l’organisation, | ||
| - | « Sur les 178 substances actives autorisées sur maïs au Brésil et en Argentine, 92 sont interdites en Europe, note le document. Cette part est encore plus élevée à l’échelle de la France : 138 substances actives sur les 178 autorisées au Brésil et en Argentine sont interdites [...]. » 77,5 % des substances actives autorisées pour les producteurs du Mercosur sont ainsi interdites en France. Parmi elles, l’atrazine, | ||
| - | Pour autant, si les négociations sont terminées, le traité n’est pas encore signé, rappelle Karine Jacquemart : « On peut encore éviter le pire. J’espère que l’on parviendra à un rejet soit par le Conseil européen, soit par le Parlement européen. » | ||
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