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| - | ====== Collusion Etat CAC40 : Le Monde – A la CMA CGM, d’ex-collaborateurs macronistes en reconversion ====== https:// | ||
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| - | Société | ||
| - | A la CMA CGM, d’ex-collaborateurs macronistes en reconversion | ||
| - | Plus diversifié et plus attractif que dans le passé, l’armateur marseillais, | ||
| - | Par Jérôme Lefilliâtre | ||
| - | Par Jérôme Lefilliâtre | ||
| - | Par Jérôme Lefilliâtre | ||
| - | Article réservé aux abonnés | ||
| - | Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, au palais de l’Elysée, | ||
| - | Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, au palais de l’Elysée, | ||
| - | Marseille, terre d’accueil. Et point de chute des collaborateurs du camp macroniste en pleine reconversion professionnelle. Les anciens conseillers ministériels continuent d’affluer chez l’armateur CMA CGM, la grande entreprise qui règne sur la cité phocéenne, confirmant les affinités qui existent entre elle et le pouvoir. Ils ne sont pas moins de quatre à avoir rejoint le groupe depuis cet été. Des transferts validés, « avec réserve », par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). | ||
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| - | Passé par les cabinets de Jean Castex à Matignon (2020-2022) et d’Amélie Oudéa-Castera au ministère des sports (2022-2024), | ||
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| - | Avant eux, d’autres ont suivi le même chemin, notamment depuis 2021, année à partir de laquelle CMA CGM a commencé à engranger des superprofits. On en compte une petite dizaine, parmi lesquels Bertrand Bey, ex-directeur adjoint du cabinet de Sonia Backès (ancienne secrétaire d’Etat chargée de la citoyenneté, | ||
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| - | Proche du président de la Cour des comptes | ||
| - | Au sommet de CMA CGM, on trouve par ailleurs deux hauts fonctionnaires arrivés en 2023, et qui n’ont pas travaillé dans les cabinets macronistes : le directeur financier, Ramon Fernandez, ex-directeur du Trésor et ancien numéro deux d’Orange, plutôt marqué à droite, et une conseillère référendaire de la Cour des comptes et proche de son président, l’ancien ministre socialiste Pierre Moscovici, Camille Andrieu, qui officie comme directrice de cabinet de Rodolphe Saadé. | ||
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| - | Un autre a failli les rejoindre. Un gros calibre de l’administration, | ||
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| - | De tels mouvements, du pouvoir exécutif et de la haute administration vers des entreprises privées, sont courants. « C’est la même chose dans toutes les entreprises du CAC 40, souligne Ramon Fernandez. CMA CGM compte 160 000 collaborateurs dans le monde dont 20 000 en France. Moins de 1 % des recrutements se font depuis le secteur public. Je ne vois pas de spécificité. » L’argument résiste mal à la confrontation aux faits. | ||
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| - | A lire les derniers avis rendus par la HATVP sur les « mobilités » des agents et responsables publics, aucune autre grande entreprise ne s’est montrée aussi active sur ce marché que CMA CGM depuis les dernières élections législatives – à l’exception de l’agence de communication Havas, qui fournit traditionnellement des bataillons de conseillers ministériels et aime les récupérer quand s’achèvent leurs missions au sein de l’exécutif. | ||
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| - | Loin des cercles de décision parisiens | ||
| - | Pour le directeur financier de CMA CGM, ces recrutements témoignent de la montée en puissance d’une entreprise qui, sous l’impulsion de Rodolphe Saadé depuis 2017, a investi de nouveaux territoires, | ||
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| - | « C’est un groupe qui se développe et se diversifie de manière accélérée et a donc besoin de recruter des gens capables de s’adapter à une entreprise familiale qui a une grande liberté d’action, qui prend des décisions tous les jours et qui a des activités dans des secteurs très différents », explique Ramon Fernandez. Ce qui correspond selon lui au profil des personnes venues de l’administration publique : « Vous y apprenez à gérer la complexité, | ||
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| - | Ces multiples embauches traduisent aussi les efforts que la compagnie déploie pour se structurer au plus haut niveau et gagner en influence. Pour cette entreprise très implantée à Marseille, mais éloignée des cercles de décision parisiens, cela passe par l’arrivée de personnes connaissant bien les arcanes des ministères, | ||
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| - | Pour CMA CGM, un enjeu domine. Dans le contexte de crise budgétaire que traverse le pays, le très avantageux régime fiscal dont jouit le groupe – il est taxé au tonnage de ses bateaux et n’est pas soumis à l’impôt sur les sociétés – semble plus menacé que jamais. Avant que le gouvernement de Michel Barnier tombe, l’examen du projet de loi de finances pour 2025, désormais caduc, avait engendré le vote le 26 octobre d’un amendement du député socialiste Philippe Brun plafonnant à 500 millions d’euros le bénéfice possible de cette « taxe au tonnage ». Cette niche fiscale a coûté 5,6 milliards d’euros à l’Etat en 2023 selon le parlementaire, | ||
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| - | Un ancien gouverneur militaire de Marseille | ||
| - | Lors du débat budgétaire, | ||
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| - | En 2023, l’entreprise déclarait avoir sept collaborateurs se consacrant à la « représentation de ses intérêts », sous la supervision du vice-président du groupe, Paul Haéri. Parmi eux, Bertrand Bey, Patrice Bergamini, un ancien du ministère des affaires étrangères (1996-2001) et du service diplomatique de l’Union européenne (2012-2020), | ||
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| - | « Comme dans tous les grands groupes, nous avons une direction des affaires publiques, relève Ramon Fernandez. Son rôle est d’expliquer les enjeux du groupe aux régulateurs, | ||
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| - | L’ajustement possible de sa fiscalité est un tel souci pour le groupe que Rodolphe Saadé a pris la parole il y a quelques semaines pour mettre en garde contre toute « surenchère » en la matière : « Il y a des limites fortes à ne pas franchir pour rester compétitif », a-t-il grondé dans Le Figaro. Sans effet : quelques jours plus tard, l’Assemblée nationale adoptait la pérennisation de la « contribution exceptionnelle » demandée aux grandes entreprises et qui devait coûter 800 millions d’euros pour 2024 et 2025 à CMA CGM. | ||
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| - | Des mesures disparues avec la motion de censure qui a renversé le gouvernement Barnier. Mais elles ont rappelé à Rodolphe Saadé que, dans un paysage politique marqué par un Parlement morcelé et un président de la République affaibli, il ne pouvait plus compter seulement sur sa proximité avec Emmanuel Macron – qu’il a encore accompagné lors de la visite d’Etat au Maroc en octobre – pour faire valoir ses intérêts. Il lui faut travailler d’autres terrains d’influence. | ||
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| - | Jérôme Lefilliâtre | ||
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