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====== Offensive jihadiste en Syrie : qui est Abou Mohammed al-Joulani, le chef des rebelles islamistes ? ====== https://www.cnews.fr/monde/2024-12-07/offensive-jihadiste-en-syrie-qui-est-abou-mohammed-al-joulani-le-chef-des-rebelles
Abou Mohammed al-Joulani prend de l’ampleur et du terrain en Syrie, sur des zones stratégiques convoitées depuis des années, et protégées depuis toujours par le régime de Bachar al-Assad. A 40 ans, le leader des rebelles islamistes est désormais tout près de renverser le pouvoir en Syrie.
Il est le visage de ces offensives, lancées le 27 novembre sur Alep et qui ont permis aux rebelles de faire chuter le régime dans les plus grandes villes stratégiques de la Syrie. Ne restent plus que la côte méditerranéenne, et Damas, la capitale. Abou Mohammed al-Joulani, ancien professeur d’arabe classique, a réussi ce que beaucoup voulaient en 2011. A l’époque, les manifestants de la révolution syrienne, qui a débouché à la guerre civile dans le pays, voulaient plus de libertés, et moins de misère. Pendant ce temps, lui, au début de sa trentaine, était déjà à la tête du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham.
un lourd passé de jihadiste
Malgré son nom peu connu, il justifie déjà d’un lourd passé de jihadiste. Né en 1984 à Deraa, au sud-Ouest de la Syrie, proche de la Jordanie, du Liban et d’Israël, il a commencé les combats en Irak, après l’invasion américaine de 2003, alors qu’il n’a qu’une vingtaine d’années. Dans les rangs d’Al-Qaïda, il va se distinguer et gravir peu à peu les échelons. Al-Joulani se rapproche du dirigeant jordanien de la branche d’Al-Qaïda en Irak, Abou Moussab Al-Zarqaoui. A la mort d’al-Zarqaoui lors d’une frappe américaine, il s’installe au Liban et tente de poursuivre un soutien idéologique dans ce sens, avant de vite revenir en Irak. Capturé par les Américains, il est fait prisonnier au sud du pays, près de Koweït, au camp de Bucca. Dans les geôles, le Syrien se remémore ses fonctions de professeur en enseignant aux autres détenus l’arabe classique. Parmi ses voisins de cellule, figure le futur calife de Daesh, Abou Bakr al-Baghdadi.
Ensemble, ils pilotent l’Etat islamique d’Irak et c’est de la province de Ninive qu’hérite le professeur. Bien qu’al-Joulani n’écourte rapidement cette collaboration. Puisqu’en août 2011, il regagne la Syrie et coupe les ponts avec al-Baghdadi.
Fort de ces expériences sur le terrain mais aussi parmi les penseurs islamistes, al-Joulani forme le Front al-Nosra, dont il prend la tête. En 2013, il est désigné «terroriste mondial» par les Etats-Unis. La même année, al-Baghdadi révèle que le Front al-Nosra et l’Etat islamique en Irak continuent de se soutenir, al-Joulani le parrainant toujours mais refusant de faire fusionner les deux groupes. L’ancien professeur d’arabe choisit alors de prêter allégeance officiellement à Al-Qaïda. Sa composition devient la branche officielle d’Al-Qaïda en Syrie. Jusqu’à début 2014, à Raqqa, où le Front al-Nosra entre en guerre contre l’Etat islamique en Irak et au Levant, aux côtés des rebelles.
Allégeance puis rupture avec Al Qaïda
Dans une interview accordée en mai 2015 à Al Jazeera à visage caché, Abou Mohammed al-Joulani déclare que son but est de combattre Bachar al-Assad. Et seulement lui. Il ajoute qu’il ne veut pas faire de la Syrie une rampe de lancement pour attaquer les Etats-Unis ou l’Europe, mais qu’il souhaite renverser le régime syrien. A l’époque, il espère qu’un Etat islamique émerge en Syrie après la guerre civile et tente de rallier les Alaouites à sa cause en leur assurant qu’ils ne seraient pas ciblés, malgré leur soutien au régime.
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En 2017, le Front al-Nosra rompt avec Al-Qaïda, change de nom et devient Hayat Tahrir al-Sham (Organisation de libération du Levant). Le monde découvre le visage d’Abou Mohammed al-Joulani dans une interview d’Al Jazeera où il explique ce changement dans l’intention de protéger la révolution syrienne et de se débarrasser de l’étiquette terroriste. La stratégie devient claire : apparaître aux yeux de la communauté internationale comme un groupe d’opposants à Bachar al-Assad, aux côtés des rebelles syriens. Le 28 janvier 2017 naît Hayat Tahrir al-Sham et al-Joulani en prend la tête le 1er octobre 2017.
Une poche, puis une région, puis le pays ?
Au pouvoir d’une organisation qui se veut strictement syrienne, al-Joulani prend rapidement possession d’une grande partie de la poche d’Idlib, au nord du pays, tout proche de la Turquie. Essentiellement composé de combattants syriens, ce groupe sunnite veut se voir désigné comme l’atlernative à Bachar al-Assad. Et ses prises de parole récentes le confirment : al-Joulani a spécifiquement précisé aux minorités d’Alep, ces alaouites, chrétiens, kurdes et chiites, qui peuplent une importante partie de la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia, qu’ils n’avaient pas à se convertir au sunnisme lorsque le régime y a chuté samedi 30 novembre.
L’ambition est claire : plaire au peuple et prendre le pouvoir en Syrie, seulement en Syrie, mais de toute la Syrie.
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