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-====== Masturbation mentale féminines : Le Monde – La charge émotionnelle des sœurs aînées : « Je suis costaud, je préfère morfler pour les autres » ====== https://www.lemonde.fr/intimites/article/2024/11/09/la-charge-emotionnelle-des-s-urs-ainees-je-suis-costaud-je-prefere-morfler-pour-les-autres_6385108_6190330.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default 
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-https://www.lemonde.fr/intimites/article/2024/11/09/la-charge-emotionnelle-des-s-urs-ainees-je-suis-costaud-je-prefere-morfler-pour-les-autres_6385108_6190330.html 
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-DAMIEN FLORÉBERT CUYPERS 
-La charge émotionnelle des sœurs aînées : « Je suis costaud, je préfère morfler pour les autres » 
-Par Tiphaine Thuillier 
-Par Tiphaine Thuillier 
-Par Tiphaine Thuillier 
-Aujourd’hui à 17h00 
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-TÉMOIGNAGES Premières nées de la fratrie, certaines filles se sentent investies d’une forme de devoir d’écoute et de soin envers leurs cadets. Un rôle, nourri aussi par les représentations littéraires et cinématographiques, qui n’a rien d’une fatalité et peut être réinventé à l’âge adulte. 
-Lecture 8 min 
-Ce matin de septembre, Virginie, 46 ans, prend la route pour la soutenance de son mémoire sur « L’échec des filles en mathématiques en classe de CP ». C’est l’ultime étape de l’année dense et studieuse vécue par cette inspectrice de l’éducation nationale en reprise d’études. Concentrée, elle passe en revue les points de sa présentation dans sa tête quand son téléphone sonne. Elle jette un œil sur l’écran : sa plus jeune sœur cherche à la joindre. Elle hésite quelques secondes puis décroche. « Je lui ai dit que j’allais à mon oral, mais elle a vite embrayé et s’est mise à râler contre notre frère qui ne répond jamais aux messages. C’est un sujet récurrent entre nous. On en a déjà parlé des dizaines de fois », se souvient Virginie. Après de longues minutes de conversation, l’aînée raccroche et poursuit son chemin. A la fin de la journée, elle se contente de poster brièvement sur le groupe WhatsApp partagé avec ses deux sœurs et son frère qu’elle a soutenu son mémoire et que tout s’est bien passé. 
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-Virginie est l’aînée de quatre enfants, et elle a l’habitude que ses cadettes – son frère communique peu par téléphone ou messagerie – l’appellent « pour se plaindre ». Cette fois-ci, comme toutes les autres, elle a donc répondu présent. « J’aurais pu ignorer l’appel, avance-t-elle. Mais cela faisait plusieurs fois qu’on se loupait et je savais qu’elle voulait vider son sac. Avec mes sœurs, je suis dans la réception de leurs histoires et de leurs récits. Cette posture me convient, même si parfois on me reproche de ne pas répondre assez vite. » En y repensant, Virginie se dit que, ce jour-là, c’était peut-être bien elle qui aurait été « légitime » à réclamer une oreille attentive. Mais elle ne l’a pas fait. 
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-Elle le dit sans détour, elle se sent un peu comme la « deuxième maman » de ses deux frangines de 42 et 37 ans. « Je me suis toujours occupée de Margaux, la petite dernière, que j’allais chercher à l’école dès ses 3 ans. Avec elle, j’ai endossé un rôle très maternant, et j’aimais ça. » Margaux confirme : « J’étais tellement fan d’elle, elle était la perfection incarnée. Quand elle me regardait, je me sentais hyper fière. » Trente-quatre ans plus tard, la petite fille devenue adulte confirme que son aînée tient une place à part dans la fratrie. « Virginie est calme, réfléchie, elle a un jugement hyper sûr. Elle se confie assez peu, c’est une forteresse, et elle maintient l’édifice collectif. C’est vrai qu’elle est toujours là pour moi, mais je trouve ça un peu normal, poursuit Margaux dans un éclat de rire. Elle a une longueur d’avance sur l’analyse de la vie, sur la manière de fonctionner avec nos parents. En la regardant, j’entrevois un peu ce qui m’attend dans les prochaines années. » 
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-Image caricaturale 
-La sagesse et la disponibilité de Virginie lui viennent-elles directement de son rang dans la fratrie ? Ces vertus sont-elles spécifiques à son état de sœur aînée ? Naître en premier confère-t-il des traits de caractère particuliers ? En avril, le New York Times a consacré un article au « syndrome de la fille aînée » (eldest daughter syndrome), citant une vidéo virale – 6 millions de vues – sur TikTok, dans laquelle Kati Morton, une psychologue américaine, dressait le portrait-robot des premières de lignée : sens des responsabilités, désir d’aider les autres membres de la famille et ressentiment envers les parents. 
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-LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ 
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-Aucune étude scientifique solide ne va dans le sens de l’existence d’un tel syndrome. Au contraire. En 2015, les travaux de trois chercheurs américains menés auprès de 20 000 personnes dans trois pays différents ont établi que la place dans la fratrie n’avait aucune influence sur la stabilité émotionnelle ou le sens des responsabilités. Tirer des conclusions hâtives sur la personnalité en fonction du rang de naissance n’est pas sérieux. 
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-Pourtant, ce diagnostic sauvage et non officiel semble faire mouche chez beaucoup de filles aînées. « Non, votre position dans la fratrie ne vous détermine pas pour la vie », tacle l’essayiste Blanche Leridon, qui vient de publier Le Château de mes sœurs. Des Brontë aux Kardashian, enquête sur les fratries féminines (éditions Les Pérégrines, 240 pages, 20 euros), et elle-même « enfant du milieu ». « Mais ce qu’on projette sur vous, notamment dans l’enfance, influence évidemment votre construction. » 
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-Lire aussi la critique 
-« Le Château de mes sœurs. Des Brontë aux Kardashian, enquête sur les fratries féminines » : la sororité comme acte politique 
-Or, les projections sur les grandes sœurs ne manquent pas. Il n’y a qu’à étudier les films, séries ou romans qui mettent en scène des familles pour se rendre compte que l’aînée y est souvent dépeinte de façon caricaturale. « Dans les représentations littéraires ou cinématographiques, la sœur aînée est en général celle sur laquelle pèse le poids de la responsabilité. Elle doit montrer la voie, être une petite mère par procuration », souligne Blanche Leridon. Meg, l’aînée des Quatre Filles du docteur March ? Elle est « aimable, douce et mesurée, et prend Amy, la petite dernière, sous son aile », écrit Wikipédia, résumant ainsi un puissant imaginaire collectif. Hannah, la brillante avocate qui règne sur la série britannique The Split ? Un roc qui a repris le flambeau maternel et tend les mouchoirs à ses sœurs en galère. Quant à Claire, l’aînée de la fratrie Vasseur dans Tout va bien, série sur la maladie d’une enfant, elle porte à bout de bras le clan meurtri par l’épreuve tout en pensant aux moindres détails logistiques. 
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-Dans la fiction, la sœur aînée est donc cet être vigilant qui accompagne sa fratrie sur le chemin de la vie. Même la chanson populaire participe à la construction du mythe du don de soi. Prenez cette pauvre Céline ( « la seule sans mari » ) chantée par Hugues Aufray : « Dis-moi, Céline, toi qui es notre aînée / Toi qui fus notre mère, toi qui l’as remplacée / N’as-tu vécu pour nous autrefois / Que sans jamais penser à toi ? » 
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-Début de la charge mentale 
-Dans son cabinet, la psychologue Stéphanie Haxhe, autrice de l’ouvrage Frères et sœurs des liens à soigner (Erès, 208 pages, 20 euros) ne reçoit (heureusement) pas que des Céline sacrifiées sur l’autel du devoir d’aînesse. Si elle refuse de parler de « syndrome », terme qui « pathologise les expériences », et préfère s’intéresser au « vécu des aînées », elle constate tout de même des caractéristiques récurrentes. « On retrouve souvent une forme de responsabilisation du premier enfant, qu’il soit fille ou garçon, détaille-t-elle. Mais les demandes ne sont pas les mêmes selon le genre : l’aîné devra être autonome et réussir, tandis qu’on exigera davantage des filles qu’elles soient matures et performantes, tout en continuant à s’occuper de la famille, à ne pas s’en détourner. Une fois adultes, elles ont en général le sentiment d’avoir beaucoup donné et de devoir continuer à le faire. » Dès le plus jeune âge, ces petites filles seraient donc encouragées à montrer de l’empathie, à se préoccuper des autres et de leurs besoins. De quoi alimenter une forme de charge mentale dont il est ensuite difficile de se défaire. 
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-Lire aussi 
-La place dans la fratrie détermine-t-elle le caractère ? 
-D’où vient cette injonction à penser aux suivants ? Des parents, bien évidemment… Car, même s’ils jurent la main sur le cœur qu’ils ont élevé leurs chérubins sans faire la moindre différence, ils se leurrent. « Il n’y a jamais d’égalité en pratique dans les familles », lâche le pédiatre Marc Sznajder, auteur de l’ouvrage Les Aînés et les Cadets (Odile Jacob, 2011). Puisque le premier enfant crée le parent, les attentes autour de son berceau sont en général très élevées. « A chaque naissance, les parents se détendent un peu plus, et n’ont plus l’impression de jouer leur vie et leur réputation. Ils laissent la place à plus de créativité », constate Stéphanie Haxhe. Marie, quadragénaire installée en Suisse, se souvient parfaitement de l’écart qu’elle ressentait entre le regard parental posé sur elle et celui dont a bénéficié sa sœur, plus jeune de treize mois. « Elle était légère, tête en l’air. Elle oubliait plein de choses et ça passait. Tu en parles à ma sœur et mes parents, ils te diront que ça n’est pas aussi caricatural, mais je l’ai vécu comme ça. J’avais de la pression au niveau scolaire, toujours peur de mal faire. En tant que première, j’ai senti que je devais réussir davantage. » 
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-Dans le salon de son appartement parisien, Juliette, responsable communication de 40 ans, mère de deux filles de 6 ans et demi et 3 ans et d’un garçon de quelques semaines, observe sa fille aînée. Elle n’a qu’une peur : l’enfermer dans un rôle de grande sœur serviable et dévouée. Alors, elle se montre vigilante. « Quand la petite me réclame, elle se précipite vers elle et lui dit : “Maman est occupée, que veux-tu ?” C’est mignon, mais je ne lui demande pas de me remplacer, elle n’a pas à répondre aux besoins de sa sœur. Je ne sais pas si elle le fait par altruisme ou si elle sent une forme de devoir implicite émanant de moi, mais je ne veux pas tomber dans cette facilité-là. Je ne veux pas non plus que, en cas de conflit, ce soit toujours à elle de céder ou de se montrer accommodante, juste parce qu’elle a quelques années de plus. » 
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-Quand Juliette imagine ses filles à l’âge adulte, elle dit espérer qu’elles auront une relation proche, mais « sans s’inviter dans la vie de l’une et de l’autre ». L’antimodèle, pour elle, c’est celui de sa tante, la sœur aînée de sa mère, qui s’est beaucoup investie dans la famille au sens très large. « Elle s’est même occupée de mon grand-père paternel quand il était malade. Je me demande souvent pourquoi elle en a fait autant. » 
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-Rebattre les cartes 
-Anouk, 40 ans, réfléchit elle aussi souvent aux raisons qui l’ont poussée à beaucoup s’investir pour ses trois jeunes sœurs, chacune ayant deux ans et demi d’écart avec la suivante. Elle se souvient avec humour d’avoir été « la police des bonnes manières », rabâchant à ses sœurettes de se tenir droites et de manger la bouche fermée. Mais elle a surtout mis des années à se délester d’un très fort sentiment de responsabilité, qui s’est accru lors de la séparation de leurs parents, alors qu’Anouk avait 14 ans. « Ma mère s’est remise en couple avec un homme plus jeune, et on a connu une forme de précarité. Je la sentais moins disponible pour nous, en tout cas pas à 100 %, et j’ai pensé que je devais combler le vide. J’ai toujours considéré que j’avais un rôle de protectrice, d’initiatrice. Je me sens costaud et je préfère morfler pour les autres. » Plus tard, elle a continué de se montrer ultraprésente. Il a fallu un départ pour l’Australie afin qu’Anouk casse cette mécanique et se déleste de ce poids émotionnel. « Cette séparation a été essentielle pour moi, et elle nous a rapprochées, confie-t-elle. On est très soudées désormais. » 
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-Vie de couple, déménagements, parentalité… Les étapes de la vie d’adulte peuvent permettent de rebattre les cartes entre frères et sœurs, et d’envoyer valser l’ordre chronologique. « En grandissant, on s’exonère un peu de sa place dans la fratrie, estime Blanche Leridon. Passé un certain âge, on ne sait plus qui est l’aînée ou la cadette, mais on prend soin les uns des autres. L’aînée se sent alors libérée d’un poids, car les enjeux évoluent. » 
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-Il faut penser aux parents, et anticiper leur vieillissement. Virginie pense que ce sera « pour [s]a pomme », parce qu’elle est l’aînée – on y revient –, mais aussi parce qu’elle vit juste à côté de chez eux. « On blague souvent, avec mon frère et ma sœur, sur le fait que c’est moi qui vais payer l’Ehpad, s’amuse Marie. Je sais aussi que, s’il faut vider la maison, je vais m’y coller, mais cela ne me pèse pas car je ne me sens pas seule face à tout ça. Je sais qu’ils seront là. » Stéphanie Haxhe reçoit beaucoup de frères et sœurs pour quelques séances de thérapie collective. « On n’est pas condamné à rester dans les mêmes positions figées, rappelle la psychologue. Les rôles dans la fratrie sont très horizontaux, par opposition aux liens avec les parents, beaucoup plus verticaux. Ils peuvent donc être redistribués. » Un peu comme dans le second volet de La Reine des neiges, où Elsa transmet la couronne du royaume sur lequel elle régnait à Anna, sa sœur cadette, et envoie valser le pouvoir et la charge d’être l’aînée. 
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-Tiphaine Thuillier 
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