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-====== Le Monde – « Salle de shoot » à Marseille : « le message, c’est : continuez à vous injecter dans la rue » ====== https://www.lemonde.fr/sante/article/2024/11/08/salle-de-shoot-a-marseille-le-message-c-est-continuez-a-vous-injecter-dans-la-rue_6382933_1651302.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default 
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-https://www.lemonde.fr/sante/article/2024/11/08/salle-de-shoot-a-marseille-le-message-c-est-continuez-a-vous-injecter-dans-la-rue_6382933_1651302.html 
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-SANTÉ 
-« Salle de shoot » à Marseille : « le message, c’est : continuez à vous injecter dans la rue » 
-Dans la cité phocéenne où se rendent les ministres de l’intérieur et de la justice ce vendredi, le projet de création d’une salle de consommation de drogue à moindre risque a déraillé dans sa dernière ligne droite, début 2024. Dix mois plus tard, les acteurs de terrain alertent sur une situation critique au centre-ville. 
-Par Gilles Rof (Marseille, correspondant) 
-Par Gilles Rof (Marseille, correspondant) 
-Par Gilles Rof (Marseille, correspondant) 
-Aujourd’hui à 09h00, modifié à 09h03 
-Lecture 8 min 
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-Le Collectif Citoyens Enfants Libération s’oppose à l’ouverture d’une halte soins addictions jugée trop proche des écoles, en novembre 2023 à Marseille. GAELLE MATATA/HANS LUCAS 
-Le quartier de la porte d’Aix est en plein réaména­gement. A l’arrière de l’arc de triomphe qui marque l’entrée du centre de Marseille, la façade immaculée de l’Institut méditerranéen de la ville et des territoires, inauguré en octobre 2023, brille au soleil. Symbole d’une rénovation qui entend dessiner l’urbanisme d’une métropole du XXIe siècle. A l’arrière du bâtiment, l’ambiance change. Caché des regards, un groupe d’hommes et de femmes squatte des escaliers flambant neufs. 
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-Ce large passage est l’une des nouvelles zones de consommation de drogue à ciel ouvert apparues ces derniers mois au cœur de Marseille. Ici, assis ou allongé sur les marches, on fume principalement de la cocaïne, préalablement préparée avec de l’ammoniaque, que les épiciers du centre-ville vendent à 5 euros la bouteille. Du crack ­artisanal, des « galettes » de « coke basée », dans le jargon local des utilisateurs. On s’en injecte aussi, comme le montrent les seringues que Romain Prod’homme, Florent Grénot et Luc Fabre récoltent du bout de leurs pinces vertes. Short, baskets, en tee-shirt ou maillot de l’OM, ces trentenaires qui compilent plusieurs années d’expérience dans le domaine de la réduction des risques assurent une des maraudes du Bus 31/32, structure historique de support aux usagers de drogue à Marseille. 
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-Cet article est tiré du « Hors-Série Le Monde – Les narcotrafiquants : leurs réseaux, leurs crimes, la riposte », novembre-décembre 2024, en vente dans les kiosques ou par Internet en se rendant sur le site de notre boutique. 
-Trois fois par semaine, comme d’autres associations, ils sortent à la rencontre des réalités de la rue, saluent les habitués par leur prénom – tous ont été changés dans l’article –, prennent des nouvelles de leur santé, les orientent en cas de problème aigu. Aux nouveaux visages, comme Ahmid, jeune homme habillé sportswear qui s’apprête à fumer son crack dans une cour discrète au pied du conseil régional, ils expliquent leur rôle, amorcent un dialogue. A tous, ils distribuent du matériel neuf, pour tenter de réduire les risques de contamination : pipes en verre, embouts en plastique, filtres pour éviter d’inhaler le pire de la préparation, seringues pour les « injecteurs »… « On propose aussi du bicarbonate pour qu’ils arrêtent d’utiliser l’ammoniaque, qui entraîne de multiples complications pulmonaires », explique Florent Grénot. Un produit de substitution, moins nocif mais plus délicat à utiliser sur un bout de trottoir, qui séduit peu. 
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-Plus besoin d’aller dans les quartiers 
-Acteurs de terrain et élus locaux le confirment. Après l’été 2023, géographie et typologie de la consommation de drogue à Marseille se sont transformées. « On observe l’apparition de ­nouveaux points de vente de rue en centre-ville, dont la particularité est de vendre en très petite quantité à destination d’un public très précarisé (…), ce qui n’était pratiqué jusqu’à présent que dans quelques points de vente en cités », constate le rapport Trend 2023 de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives. Un effet des opérations de police XXL répétées sur les points de deal des quartiers nord autant que du rapprochement des réseaux de leurs clients, déjà constaté après la crise du Covid-19. 
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-LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ 
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-La présence de « doses de cocaïne à 10 euros », vendues sur des points ouverts parfois vingt-quatre heures sur vingt-quatre, expliquerait la nouvelle concentration de consommateurs en situation de grande précarité dans une zone entre la gare Saint-Charles, la porte d’Aix et la Canebière. « Ces usagers qui faisaient la manche le matin au centre, puis montaient dans les quartiers nord acheter leur produit et se l’injecter où personne ne les voyait, restent désormais en ville toute la journée, à proximité des points de deal. Et cela entraîne forcément une hausse de leur consommation », constate Victor Martin, le directeur du Bus 31/32, qui a réorienté la quasi-totalité de ses tournées vers le centre de Marseille. 
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-Lire aussi 
-Des projets de « salles de shoot » en passe d’aboutir à Lille, à Bordeaux et à Marseille 
-La nuit est tombée sur le haut de la Canebière quand Joachim Levy attaque sa maraude. « Il y a du monde, ce soir », lance, après un long coup d’œil circulaire, ce grand gars aux bras tatoués et à la coupe en brosse. A 48 ans, « Jo », comme on l’appelle dans le milieu de la réduction des risques à Marseille, dirige Nouvelle Aube, l’association d’autosupport (ici, des toxicomanes qui viennent en aide à des toxicomanes) qu’il a fondée en 2010 et qui compte désormais vingt postes en équivalent temps plein et un budget annuel de 700 000 euros. « Il y a une grande tension dans la rue. Partout, on cherche à repousser les usagers de drogue. On met des caméras de vidéosurveillance, des vigiles à l’entrée des parkings, on pénalise les squats… Mais la pression policière ne fait pas disparaître les gens : tout déborde dans l’espace public », constate-t-il. 
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-Sur un trottoir qui longe la gare Saint-Charles, dont le parking est désormais entièrement barricadé, deux femmes et un homme sont en pleine ­montée. A terre, une cuillère qui a servi au mélange de cocaïne. « Les lieux où les gens consommaient à l’abri des regards ont été bouclés… Et aujourd’hui, les riverains sont exaspérés et cela se comprend, souffle Jo. Mais quand ils nous appellent pour se plaindre, je ne me gêne pas pour leur dire que c’est pour cela qu’on veut une HSA. » 
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-La « HSA », pour halte soins addictions, ou salle de consommation à moindre risque, que ses détracteurs ont pris l’habitude d’appeler « salle de shoot ». « C’est plutôt une salle de ressources qui permet un parcours sécurisé pour les usagers et donc moins de recours aux urgences et de contamination », définit Joachim Levy, qui rappelle que « la consommation de drogue dans l’espace public n’est pas une fatalité ». 
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-Levée de boucliers des riverains 
-En 2023, les acteurs de terrain marseillais ont bien cru que leur ville accueillerait enfin la troisième HSA française, après Paris et Strasbourg. Evoqué mais toujours bloqué par décision politique sous Jean-Claude Gaudin (Les Républicains), le dispositif figure au programme du Printemps marseillais, la coalition de gauche qui prend la ville en juin 2020. Et sa cheffe de file d’alors, l’écologiste Michèle Rubirola, médecin, en est une partisane convaincue. 
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-Lire le tribune de Michèle Rubirola : 
-Marseille : « Tergiverser sur l’ouverture d’une “Halte soins addictions”, c’est accepter toujours plus de consommation de drogues en pleine rue » 
-En janvier 2022, l’arrêté gouvernemental ouvrant la possibilité d’expérimenter des HSA jusqu’au 31 décembre 2025 lui donne une toile de fond légale. Et même le décès, en février 2023, de la psychiatre Béatrice Stambul, locomotive historique du dossier, ne freine pas l’avancée. L’ensemble des associations locales impliquées dans la réduction des risques se fond dans un groupe de pilotage et élabore un cahier des charges validé par les tutelles. ASUD Mars Say Yeah, l’association fondée par Béatrice Stambul, pilotera la future salle, baptisée en son honneur « Ferry B. ». 
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-Le point le plus épineux du dossier – trouver un lieu – semble même réglé à la rentrée 2023. Le 110 boulevard de la Libération, dans le 4e arrondissement, vaste site municipal bénéficiant d’une cour fermée, est adoubé à la fois par l’agence régionale de santé (ARS), les hôpitaux universitaires de Marseille (AP-HM), mais aussi par les préfets de région et de police. « Même situé en bordure de l’hypercentre, le lieu était nickel. La cour permettait que les activités ne soient pas visibles de l’extérieur. Il y a eu des réunions sur place avec des architectes pour les aménagements, de l’argent mis sur la table, le soutien de l’Inserm, de l’AP-HM… Et puis patatras », se rappelle Didier Febvrel, délégué régional de Médecins du monde, membre du comité de pilotage. 
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-A peine révélée par la presse locale, l’implantation provoque une levée de boucliers de riverains. L’opposition municipale, qui polémique pourtant régulièrement sur la présence de seringues dans l’espace public, s’engouffre dans la contestation. La proximité de plus d’une dizaine d’établissements scolaires sert d’argument massue. Des tracts évoquent « une zone d’immunité pénale où le deal et la détention de drogues dures seront autorisés », une pétition en ligne est lancée. Elle réunira finalement 4 500 signatures… La secrétaire d’Etat à la ville, Sabrina Agresti-Roubache, toute à sa stratégie électorale pour les municipales 2026, reçoit les ­opposants. « J’ai réussi à stopper l’installation d’une salle de shoot à Marseille », revendiquera-t-elle, le 26 février, sur France Inter. 
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-Lire aussi 
-A Marseille, la misère des petites mains du trafic de drogue : « Ils ne me donnaient même pas d’argent » 
-Même s’il affirme au site Marsactu que sa majorité va faire la HSA « parce que c’est nécessaire et que c’est un engagement fort », le maire de Marseille, Benoît Payan (divers gauche), garde des réticences. Ce canton est celui où il est élu conseiller départemental et il veut éviter les polémiques avec ses habitants. Le dossier de la HSA marseillaise finit malgré tout sur le bureau du ministre de la santé Aurélien Rousseau… qui démissionne le 19 décembre 2023. Mi-janvier, lors d’un énième comité de pilotage, l’Etat émet un avis défavorable à l’implantation choisie. 
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-Une trahison politique 
-K.-O., les associations porteuses du projet dénoncent une « trahison politique commise par Benoît Payan et les représentants locaux de l’Etat ». « On abandonne à leur sort plus d’un millier de personnes usagères de drogues, tentant de survivre comme elles le peuvent dans les rues du centre-ville », alertent-elles dans une lettre ouverte. « Notre lobbying a été trop tardif », constate Didier Febvrel. « Je suis encore révoltée par la manière dont l’opposition a instrumentalisé un projet qui répond à une nécessité de santé publique », déplore dix mois plus tard Michèle Rubirola, désormais adjointe à la santé, qui concède aussi que son camp « a manqué de courage politique ». 
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-Maire Printemps marseillais du 1er secteur, où se concentre l’essentiel des points de consommation à ciel ouvert, Sophie Camard évoque, elle, « un projet mal porté et mal expliqué aux ­riverains ». Critiquée pour avoir refusé une première implantation près de la gare Saint-Charles, l’élue questionne toujours l’intérêt d’« une grande cathédrale qui absorbe beaucoup de budget et ne réglera pas les problèmes de terrain ». Elle compte plaider auprès de l’ARS pour des « HSA mobiles, qui se rendent au plus près des consommateurs, et un renforcement des structures existantes ». Elle souhaite aussi, comme certains autres acteurs, la création d’un « plan crack » au centre-ville de Marseille, « à l’image de ce qui se fait à Paris ». 
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-Des morts évitables 
-Ce que la HSA aurait pu changer, une salariée d’ASUD, qui tient à son anonymat, le raconte avec amertume : « L’hiver dernier, deux personnes que l’on suivait sont décédées d’overdose. Un accueil par des professionnels spécialisés et des secours appelés plus rapidement auraient peut-être pu éviter ces morts », explique-t-elle. 
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-La violence des arguments des opposants et le recul de la nouvelle municipalité laissent de profondes traces au sein des associations de réduction des risques comme chez les usagers. « Nous avons été trop confiants dans une temporalité politique désastreuse. Et on a pris dans la gueule le souffle violent de l’extrême-droitisation de la société », constate Joachim Levy. « Les réactions des riverains et des élus ont sacralisé la stigmatisation qui depuis trente ans accompagne les consommateurs de drogue. Dire qu’une HSA atténue les dégâts humains, sanitaires et sociaux n’est pas du militantisme : c’est de la science ! », insiste Max de la Verny, éducateur spécialisé et coordinateur du centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud) d’ASUD. Croisée à la porte d’Aix, Corinne, la trentaine, consommatrice régulière, dit se sentir « démunie ». « Le message, c’est : continuez à vous injecter dans la rue avec la peur au ventre. En étant au mieux jugés, au pire agressés verbalement ou physiquement. » 
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-La politique sanitaire, grande oubliée de la « guerre contre la drogue » 
-Depuis janvier 2024, le dossier de la HSA semble au point mort. Et l’approche des municipales de 2026 ne rassure guère ses défenseurs. A l’ARS, on assure pourtant que « la recherche d’un lieu d’implantation se poursuit » et que le projet « structuré et répondant aux besoins du territoire s’inscrit pleinement dans le cahier des charges national ». L’agence régionale rappelle également qu’elle finance annuellement treize Caarud, dont cinq sont basés à Marseille, à hauteur de 8,2 millions d’euros. Et que 38 autres millions d’euros sont consacrés aux trente-trois centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie que compte la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. 
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-Cet article est tiré du « Hors-Série Le Monde – Les narcotrafiquants : leurs réseaux, leurs crimes, la riposte », novembre-décembre 2024, en vente dans les kiosques ou par Internet en se rendant sur le site de notre boutique. 
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-JULIEN PACAUD POUR « LE MONDE » 
-Gilles Rof (Marseille, correspondant) 
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