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Réduire la charge mentale des femmes, c’est aussi l’affaire de la tech [ElseNews]

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25/12/2025/H21:35:02


Réduire la charge mentale des femmes, c’est aussi l’affaire de la tech

OPINION. Nous, femmes engagées en faveur de la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes, prenons la parole à l'occasion du 8 novembre, journée dédiée à l'inégalité salariale.

La charge mentale, une réalité criante et souvent invisible pour une immense majorité de femmes, contribue directement à l'inégalité salariale entre les femmes et les hommes. Ce fardeau qui englobe la gestion incessante des tâches domestiques et familiales est souvent relégué au second plan ses effets minimisés, voire ignorés. Soi-disant « de la sphère privée exclusivement », la charge mentale constitue pourtant un véritable frein à la carrière des femmes, en particulier dans des secteurs comme la tech, où elles sont déjà sous-représentées.
Dans le secteur de la tech, une femme sur deux quitte la profession après 35 ans, souvent en raison d'un manque de soutien face aux défis de la charge mentale. Les femmes, confrontées à une culture de travail qui ne prend pas en compte leurs besoins spécifiques, choisissent de modifier leur temps de travail ou de renoncer à des postes à responsabilités. Cela crée des écarts de progression et de rémunération, aggravant la situation dans un domaine où les femmes sont déjà minoritaires.
Lorsque les femmes assument une part disproportionnée des tâches domestiques et familiales, elles sont souvent contraintes de réduire leur temps de travail ou de renoncer à des postes à responsabilités pour maintenir un équilibre, créant ainsi des écarts de progression et de rémunération. Ce temps et cette énergie investis dans des responsabilités invisibles se traduisent en opportunités professionnelles manquées, en promotions retardées et en salaires inférieurs, accentuant ainsi le fossé entre les femmes et les hommes.
Les chiffres sont sans appel : 70% de la charge du quotidien personnel et familial est encore porté par les mères. Plus de 80% des femmes passent une heure de travail par jour à gérer des contraintes personnelles. 82% des femmes cadres disent que cela affecte leur santé mentale (Étude Yolo, 2023).
L'impact sur les carrières est immense : 50% des femmes vont modifier leur temps de travail dès une première maternité, 44 % renoncent à des postes à responsabilité pour des raisons familiales (Études IPSOS et ESSEC, 2022). Certaines s'arrêtent, d'autres optent pour le temps partiel, et de plus en plus disent « non ». « Non » à cette promotion dont elles rêvent, « non » à ce projet par crainte de « manquer de temps ».
Cette réalité est d'autant plus préoccupante dans un secteur où la diversité est essentielle à l'innovation et à la performance. En outre, la sous-représentation des femmes dans les équipes dirigeantes de la tech empêche une réelle prise en compte de leurs besoins, renforçant un cycle d'inégalité difficile à briser.
Malgré ce constat, rares sont les politiques RH des entreprises qui intègrent encore pleinement la question de la charge mentale. Des initiatives émergent pour réduire l'écart de rémunération et promouvoir l'égalité des chances, trop peu visent à alléger cette pression invisible qui freine la carrière et l'épanouissement professionnel de nombreuses femmes. En ignorant la charge mentale, nous laissons des talents se retirer de leur propre ambition, et freinons ainsi l'ascension de nombreuses femmes.
Alors non, ce n'est pas un simple « problème de plus » : c'est un réel frein essentiel au progrès des carrières féminines et à la diversité dans les instances dirigeantes. La loi Rixain, imposant un minimum de 30% de femmes cadres dirigeantes d'ici 2027, est un pas en avant, mais elle ne s'attaque pas à cet obstacle structurel.
La charge mentale n'est pas une question individuelle, c'est un défi collectif !
Il est de la responsabilité des dirigeants et décideurs de transformer leurs organisations. La charge mentale est un fardeau que trop de femmes portent en silence. En leur permettant de s'en libérer, elles ont enfin la possibilité et le pouvoir de réaliser leur potentiel, de progresser sans entrave et de préserver leur santé mentale.
Des solutions existent : fin du présentéisme, horaires flexibles, conciergeries, accompagnement spécifique et personnalisé des salariés, soutien à la carrière des femmes au quotidien. Mais il faut faire plus.
La charge mentale n'est pas une fatalité, elle est le produit d'une culture de travail obsolète qui doit changer. Les entreprises doivent agir pour créer des espaces où chacun peut réussir et s'épanouir sans compromis. Et tant que la charge mentale pèsera majoritairement sur les femmes, et que la représentation féminine dans des secteurs comme la tech restera insuffisante, l'égalité salariale restera un objectif lointain, inaccessible, laissant des générations de talents inexplorés et de potentiel inexploité.
__ (1) Cosignataires
Camille Agon, co-fondatrice de Yolo - You Only Live Once
Rebecca Fischer-Bensoussan, co-fondatrice de Yolo - You Only Live Once
Rebecca Amsellem, créatrice et rédactrice du média Les Glorieuses à l'origine de la création de la journée du 8 novembre
Yasmine Iamarene, fondatrice MIPI
Cecile Bury, fondatrice Neptune Eléments
Solenne Bocquillon, fondatrice Soft Kids
Chrystele Gymaret, fondatrice Ekoklean on Demand
Camille Vever, fondatrice Maison Vever
Lara Rouyres, Chairman French Tech Grand Paris
Caroline Ramade, CEO de la start up 50 in tech
Marie Eloy, présidente de Bouge ta boite

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