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Le grand mirage financier de l’IA : les investisseurs s’impatientent [ElseNews]

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26/12/2025/H05:16:18


Le grand mirage financier de l’IA : les investisseurs s’impatientent

Après l’euphorie, le réveil est dur pour la tech américaine. Fin octobre, lors des résultats du troisième trimestre, Meta (Facebook, Instagram…) et Microsoft chutaient en Bourse d’environ 3 %. En cause : le décalage entre les faibles revenus générés par l’intelligence artificielle et les investissements massifs. L’IA est-elle une bulle spéculative ? La ruée vers l’or de l’IA débouchera-t-elle un jour sur un modèle rentable ? « C’est la question à 600 milliards de dollars », s’interrogeait cet été David Cahn, gérant du fonds Sequoia Capital, dans une note pointant l’écart entre les recettes et les dépenses.
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Si les capitalisations boursières se sont envolées ces derniers mois – celle de Nvidia, le « vendeur de pioches », a franchi le cap des 3 000 milliards de dollars – les investisseurs commencent à déchanter : le Nasdaq composite, qui représente une majorité d’entreprises tech, a dévissé de 2,76 % début octobre. « Trop d’optimisme et de hype peuvent être dangereux. Les vrais changements ne surviendront pas avant dix ans au moins », estime Daron Acemoglu, Prix Nobel 2024, dans une note de la banque d’affaires Goldman Sachs intitulée : « Trop de dépenses, pas assez de bénéfices ? »
« Il faudra montrer des signes de progrès »
Pour Jim Covello, responsable de la Global Equity Research chez Goldman Sachs, l’IA n’est pas capable de résoudre un problème à 1 000 milliards de dollars : « Elle vise à construire de la capacité avant que nous n’en ayons besoin, plutôt que trop tard », a tranché le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, lors d’un point téléphonique avec les investisseurs. « L’IA sort de toute rationalité », décrypte Alexandre Fretti, ex-CEO de la plateforme Malt. Pour la seule année 2024, Meta vient d’annoncer une hausse de ses investissements de 38 à 40 milliards de dollars. Microsoft et Google n’hésiteront pas non plus à sortir le chéquier. Ce dernier prévoit notamment 12 milliards ou plus chaque trimestre.
Tous font le pari d’investir massivement pour ne pas être devancés. Sundar Pichai, PDG d’Alphabet, société mère de Google, résumait ainsi les raisons de la frénésie : « Le risque de sous-investir dans l’IA est terriblement supérieur à celui de trop investir. » Et tous croient presque religieusement à l’avènement d’une intelligence artificielle générale, sorte de super-humain qui pourrait remplacer les hommes dans des tâches cognitives d’ici dix ans. Gil Luria, analyste à D.A. Davidson, met en garde : « Les investisseurs d’entreprises cotées attendent des résultats beaucoup plus vite, il faudra montrer des signes de progrès. »
Temps agités pour Mistral AI
Le jeu est nettement plus dangereux pour les start-up. Elles n’ont pas, comme les géants, une activité principale comme filet de sécurité. D’autant que sur ce segment OpenAI se taille la part du lion, avec 3,4 milliards de dollars générés cette année. L’entreprise vient de réaliser une levée de fonds de 6,6 milliards la valorisant à 157 milliards. Son avance lui a permis de mettre en place un abonnement à 20 euros par mois pour l’usage d’un ChatGPT premium.
Les modèles des autres start-up sont, eux, plus obscurs. Celui de Mistral AI, la société fondée par trois Français qui rêvent de rivaliser avec OpenAI, « n’est pas clair », fait remarquer Xavier Lazarus, fondateur de la société d’investissement Elaia : « Nous ne voyons pas encore quelle place ils vont trouver entre logiciels fermés et open source, ni comment ils vont monétiser leurs investissements. »
Valorisée à 5,8 milliards d’euros, Mistral ne communique pas sur son chiffre d’affaires. Et semble traverser des temps agités : Florian Bressand, ex-directeur des opérations de Mirakl, a quitté l’entreprise en septembre, un an après avoir été recruté. Toujours en Europe, la jeune pousse Aleph Alpha, l’espoir allemand de l’IA, a décroché, faute d’avoir trouvé un modèle et des clients.
« L’échec fait partie de notre métier »
La pépite britannique Stability AI, qui génère des images, était au bord du gouffre cet été. En juin, elle a levé 80 millions de dollars in extremis, s’est dotée d’un nouveau PDG et a licencié une vingtaine de salariés. Aux Etats-Unis, certains s’interrogent sur le modèle d’Anthropic, dans laquelle Amazon a investi 4 milliards de dollars. La rivale d’OpenAI dépense environ 2 milliards de dollars par an et ne produit que 150 millions de chiffre d’affaires, selon The New York Times.
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Rien d’étonnant, tempère Pierre-Eric Leibovici, cofondateur du fonds d’investissement Daphni : « L’échec fait partie de notre métier. Toutes les disruptions suivent le même cycle. D’abord on crée les usages, ensuite on fait payer. » Jean Bourcereau, président du fonds Ventech, anticipe pour sa part que les start-up d’IA spécialisées dans des usages concrets tireront leur épingle du jeu : « Un ou deux fournisseurs d’IA devraient rafler une mise énorme et une myriade de fournisseurs d’applications gagneront très bien leur vie. » Les jeux sont ouverts.
https://www.challenges.fr/entreprise/tech-numerique/le-grand-mirage-financier-de-l-ia-les-investisseurs-s-impatientent_912087

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