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-====== Pourquoi le Mercosur inquiète les producteurs de viande du Massif Central ====== 
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-Journal économique et financier 
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-  Stratégie  Agriculture 
-Pourquoi le Mercosur inquiète les producteurs de viande du Massif Central 
-Alors que 40% des exploitations du Massif Central produisent de la viande bovine, l’accord de libre-échange avec le Mercosur fait craindre le pire aux agriculteurs. Le projet prévoit de faciliter l’importation de 99.000 tonnes supplémentaires de viande de boeuf en Europe, ce qui risque, disent-ils, de déstabiliser toute la filière. 
-Emilie Valès 
-18 Nov 2024, 17:34 
-Entre 2010 et 2020, le Massif Central a perdu 26 % de ses exploitations d’élevage. 
-Entre 2010 et 2020, le Massif Central a perdu 26 % de ses exploitations d’élevage. (Crédits : DR Emilie Valès) 
-Comme partout en France, les éleveurs du Massif central sont mobilisés. Après avoir bâché, hier soir, les panneaux d'entrée des villes du Cantal en les renommant des noms des villes brésiliennes Buenos Aires ou São Paulo, des actions sont prévues, aujourd'hui et dans les jours qui viennent, sur des ronds-points ou devant des préfectures. Ces agriculteurs sont vent debout contre le projet d'accord de libre-échange du Mercosur, qui faciliterait notamment l'importation de viande bovine en provenance de pays comme le Brésil ou l'Argentine. 
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-La Commission européenne précise qu'il s'agit de « petits volumes », puisque 99.000 tonnes de viande bovine seraient concernées par ces réductions de droit de douane, soit 1,6% de la production de l'Union européenne. Mais pour les éleveurs du Massif central, cela risque bien de déstabiliser la filière races à viande. 
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-« Les pays d'Amérique latine sont des gros exportateurs d'aloyaux, que ce soit des faux-filets, des rumstecks, des bavettes. Ces morceaux, les plus prisés, sont aussi ceux qui ont le plus de valeur. Ils permettent de faire des marges et intéressent les exportateurs. 99.000 tonnes, cela représenterait 25% de la production européenne d'aloyaux. C'est énorme », alerte Patrick Benezit, président de la Fédération nationale bovine et éleveur dans le Cantal. 
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-Deux modèles qui s'opposent 
-Et l'impact serait d'autant plus fort dans le Massif central, que le territoire compte de nombreux élevages bovins. 40% de ses 57.000 exploitations produisent, en effet, de la viande. Pour un volume équivalent à 20%, en moyenne, de la consommation française, axé notamment sur les morceaux nobles issus des vaches de races à viande (Charolaise, Limousine, Salers, Aubrac...) Une concurrence directe donc avec les pays du Mercosur. 
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-Dans ce territoire, ce qui choque le plus les éleveurs, c'est que les viandes qui seront importées ne respectent « aucune des normes de production sanitaires et environnementales imposées aux éleveurs européens ». Difficile à entendre alors que le Massif central reste, aujourd'hui encore, la plus grande prairie de France, avec 80 % de ses espaces agricoles en herbe. 
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- « Dans les pays du Mercosur, les éleveurs utilisent des farines de viande ou des activateurs de croissance à base d'antibiotiques. Tout cela est interdit chez nous depuis plusieurs années, voire des décennies. Ils ne respectent pas, non plus, les mêmes normes de bien-être animal. Ils ont, notamment, des centres d'engraissement géants », explique Mathieu Théron, éleveur dans le Cantal à Roannes-Saint-Mary. 
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-Avant de poursuivre, dépité : « Nous, dans le Massif central, nous avons des fermes familiales, avec en moyenne 50 à 60 bêtes par exploitant. Et nos vaches sont nourries majoritairement à l'herbe de nos prairies », explique ce trentenaire qui élève, avec son père et son frère, 200 vaches limousines. Il craint que cette viande importée se retrouve, non pas dans les circuits de la grande distribution « qui joue le jeu de la viande française » selon lui, mais dans les assiettes des restaurants. 
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-« Comment peut-on nous mettre en concurrence avec eux ? Tout nous sépare ! Et puis, dans le même temps, l'Europe nous demande d'être plus « verts » tous les jours. C'est incompréhensible », s'agace cet éleveur qui manifestera, ce soir, sur le Carrefour de l'Europe à Aurillac. 
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-« Pas besoin de nous en rajouter » 
-Au-delà de cette absence de réciprocité sur les conditions de production, les producteurs bovins redoutent que ces importations fassent baisser les prix. 
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-« Le coût de production de la viande n'est pas le même. Quand en France, les éleveurs sont payés entre 5,20 et 5,60 euros le kilo de viande en moyenne, au Brésil ou en Argentine, c'est 3,50 euros. Nous craignons que cela engendre de la concurrence déloyale », souligne Christian Bajard, coordinateur du Berceau des races à Viande du Grand Massif central, association qui regroupe des producteurs d'une vingtaine de départements, de la Bourgogne à la Lozère. 
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-Selon cet éleveur de Saône-et-Loire, ces importations pourraient porter un coup à une filière, déjà en proie aux difficultés. 
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-« Aujourd'hui, nous n'arrivons déjà pas à couvrir nos charges et nous octroyer une rémunération correcte. La loi Egalim 2 n'a pas porté ses fruits. Nous avons une production fragile, pénalisée par cette faible rémunération, les crises sanitaire et climatique, pas besoin de nous en rajouter », s'indigne cet éleveur d'une centaine de charolaises. 
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-La filière de la viande bovine est, en effet, l'une des moins rémunératrices. Selon le SIDAM (service inter-départemental pour l'Animation du Massif Central), le revenu disponible de ces exploitations, dans Massif central, était en moyenne de 25.600 euros pour 2021. Quand, dans le même temps, il était de 48.700 euros au niveau national tous types de fermes confondues. 
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-Maintenir une agriculture durable sur les territoires 
-Résultat : entre 2010 et 2020, le Massif Central a perdu 26 % de ses exploitations d'élevage. Un signal inquiétant alors que l'agriculture représente dans ce territoire plus de 30% de l'emploi. Dans le département du Cantal, c'est même le premier secteur économique. 
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-« Comment va-t-on attirer des jeunes ? Qui va reprendre les exploitations ? », interroge Christian Bajard du Berceau des races à Viande du Grand Massif central. 
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-« Nous sommes toujours la monnaie d'échange ! » 
-Et même si le Président de la République, Emmanuel Macron, a précisé, ces dernières heures, que « la France ne signerait pas en l'état ce traité de Mercosur », cela ne rassure pas les éleveurs. 
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-« La France doit activer son droit de veto. On attend des actes forts pas seulement des paroles. Sinon, le signal serait dévastateur », pointe Patrick Benezit, également vice-président de la FNSEA. 
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-La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a justement expliqué, ce matin, que des négociations se déroulaient en ce moment avec des pays de l'Union européenne afin de constituer « une minorité de veto ». 
-« Il y a des enjeux industriels, nous le comprenons, mais les agriculteurs ne veulent pas être sacrifiés pour que l'Europe puisse vendre des voitures. Nous sommes toujours la monnaie d'échange ! », s'insurge Christian Bajard. 
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-Emilie Valès 
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