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| - | Politique | ||
| - | Le livre de Jordan Bardella, un objet marketing propulsé par Vincent Bolloré | ||
| - | « Ce que je cherche », paru samedi 9 novembre, est un ouvrage à peine politique, encore moins littéraire, | ||
| - | Par Clément Guillou | ||
| - | Par Clément Guillou | ||
| - | Par Clément Guillou | ||
| - | Article réservé aux abonnés | ||
| - | Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, à Naestved (Danemark), le 28 septembre 2024. | ||
| - | Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, à Naestved (Danemark), le 28 septembre 2024. INGRID RIIS / AFP | ||
| - | C’est le risque, lorsque l’on écrit une autobiographie à 29 ans : sauf à évoquer les disputes de cour d’école et deux mandats traversés comme une ombre, on se trouve assez vite la plume dans le vide. A la lecture de Ce que je cherche, (Fayard, 324 pages) le livre de Jordan Bardella paru samedi 9 novembre, l’on comprend les montagnes de précautions apportées par le Rassemblement national (RN) à maintenir le secret autour de son contenu : ses fans n’apprendront pas grand-chose qu’ils ne sachent déjà, et qui cherche à comprendre la pensée politique de Jordan Bardella aura perdu 22,90 euros. « J’entends déjà mes détracteurs. Ils jugeront ce livre médiocre, indigent et sans intérêt », écrit le président du RN en conclusion, comme pour désamorcer d’éventuelles critiques à mettre sur le compte du militantisme supposé de la presse, l’un des fils directeurs de l’ouvrage. | ||
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| - | A peine politique, encore moins littéraire, | ||
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| - | Le premier tiers, réécrit durant l’été, déroule la séquence des élections européennes (9 juin) et des législatives anticipées (30 juin et 7 juillet). Le jeune homme ne fait qu’entrouvrir le rideau sur ces semaines où il s’est préparé à être premier ministre – tout juste apprend-on qu’il prévoyait d’installer au ministère des armées son allié Eric Ciotti. Lequel obtint, étant jeune, d’échapper au service militaire. | ||
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| - | Rhétorique zemmouriste | ||
| - | Ses racines italiennes et son enfance dans une cité de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) n’occupent finalement qu’une petite partie de l’ouvrage. Le député européen manque de s’interroger sur les contradictions entre les conditions de l’intégration réussie de ses parents et grands-parents italiens – titre de séjour, logements proposés par l’Etat, naturalisation – et le programme qu’il défend à la tête du RN. Il s’attarde sur les difficultés de la vie quotidienne dans sa cité – qui n’est, pour autant, pas un coupe-gorge –, mais reconnaît aussi les facilités dont il a bénéficié pour s’extraire de ce milieu : scolarité dans le privé catholique, environnement familial protecteur. | ||
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| - | Jordan Bardella ne perce pas vraiment le mystère de son engagement, qui l’a vu passer des cours d’alphabétisation donnés à des étrangers au militantisme pour renvoyer du pays ces mêmes personnes. C’est là, écrit-il, qu’il a compris l’impossible « assimilation » de nombreux immigrés, en même temps qu’il se passionnait pour Marine Le Pen, comme sa mère. Tous deux ont le sentiment que la triple candidate à la présidentielle « met des mots sur [leur] quotidien dans le quartier : l’insécurité, | ||
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| - | Les obsessions identitaires de sa famille politique sont d’ailleurs intactes, comme dans ses discours. « Désassimilation », « morcellement du pays », « guerre civile » : sa vision de l’étranger menaçant irrigue l’ensemble de l’ouvrage. Jordan Bardella revient à plusieurs reprises sur la différence entre « immigration d’antan » et immigration d’aujourd’hui, | ||
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| - | Pour le reste, Jordan Bardella se garde bien de dissiper l’épais brouillard qui nimbe sa vision du monde, d’éclairer son travail d’élu ou de donner à voir ce qu’il entend faire du Rassemblement national, qu’il préside. La seconde moitié du livre consiste en une succession de lieux communs entrecoupés de citations d’auteurs ou d’hommes politiques, parfois peu à-propos. On cherchera en vain une façon d’appréhender la société française, si ce n’est dans cette formule, déjà prononcée par lui devant un parterre de chefs d’entreprise : « La simplification porte en elle-même un modèle de société. La simplification est l’autre nom de la confiance. Elle est le projet d’une société tournée vers l’avenir qui valorise le travail, l’audace, l’entrepreneuriat et croit en la responsabilité. » | ||
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| - | Ebauche de réflexion | ||
| - | En 2012, année de la première adhésion de Jordan Bardella au Front national, Marine Le Pen publiait Pour que vive la France (éd. Jacques Grancher). Elle parsemait ce livre programmatique de références multiples, à la nouvelle droite, une école de pensée racialiste, mais aussi et surtout à la gauche, qu’elle soit chevènementiste, | ||
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| - | Jordan Bardella, qui n’a jamais caché son admiration pour Nicolas Sarkozy, a quelques mots doux pour l’action de l’ancien président de la République (2007-2012), | ||
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| - | L’heure ne semble plus au confusionnisme lepéniste, au « ni droite, ni gauche ». Jordan Bardella glisse cette adresse à son camp : « Les victoires futures passeront par l’unité du camp patriote, par une capacité à agréger les orphelins d’une droite plus orléaniste. Je veux aller plus loin dans cette direction et tendre la main. » Plus tôt, il professe « l’indispensable jonction (…) entre la classe populaire et une partie de la bourgeoisie conservatrice », dans les mêmes termes qu’Eric Zemmour. | ||
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| - | C’est là une pierre dans le jardin de sa mentor. Jordan Bardella préconise la stratégie prônée par le journaliste et idéologue Patrick Buisson (1949-2023), | ||
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| - | Clément Guillou | ||
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