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-====== Article de journaliste d'opinion : Le Monde – Le livre de Jordan Bardella, un objet marketing propulsé par Vincent Bolloré ====== https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/11/10/le-livre-de-jordan-bardella-un-objet-marketing-propulse-par-vincent-bollore_6386048_823448.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default 
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-Politique 
-Le livre de Jordan Bardella, un objet marketing propulsé par Vincent Bolloré 
-« Ce que je cherche », paru samedi 9 novembre, est un ouvrage à peine politique, encore moins littéraire, dans lequel le président du Rassemblement national étale ses inquiétudes identitaires et appelle son camp à l’union des droites, à rebours de la stratégie prônée par Marine Le Pen. 
-Par Clément Guillou 
-Par Clément Guillou 
-Par Clément Guillou 
-Article réservé aux abonnés 
-Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, à Naestved (Danemark), le 28 septembre 2024. 
-Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, à Naestved (Danemark), le 28 septembre 2024. INGRID RIIS / AFP 
-C’est le risque, lorsque l’on écrit une autobiographie à 29 ans : sauf à évoquer les disputes de cour d’école et deux mandats traversés comme une ombre, on se trouve assez vite la plume dans le vide. A la lecture de Ce que je cherche, (Fayard, 324 pages) le livre de Jordan Bardella paru samedi 9 novembre, l’on comprend les montagnes de précautions apportées par le Rassemblement national (RN) à maintenir le secret autour de son contenu : ses fans n’apprendront pas grand-chose qu’ils ne sachent déjà, et qui cherche à comprendre la pensée politique de Jordan Bardella aura perdu 22,90 euros. « J’entends déjà mes détracteurs. Ils jugeront ce livre médiocre, indigent et sans intérêt », écrit le président du RN en conclusion, comme pour désamorcer d’éventuelles critiques à mettre sur le compte du militantisme supposé de la presse, l’un des fils directeurs de l’ouvrage. 
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-A peine politique, encore moins littéraire, cet objet marketing est propulsé à l’approche de Noël par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré, qui a mis la main sur tout ce qui permet de vendre un livre : une maison d’édition puissante, un groupe médiatique et le réseau de distribution Relay. « Ni un essai, ni un programme », prévient d’emblée Jordan Bardella, le livre se veut « le reflet de [son] existence ». Mais les 324 pages sont dénuées de toute introspection, révélation ou anecdotes nouvelles sur la courte vie d’un homme déjà ausculté par la presse et sujet d’une biographie fouillée (Le Grand Remplaçant, de Pierre-Stéphane Fort, Studiofact Editions, 240 pages, 20 euros), publiée en mai. 
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-Le premier tiers, réécrit durant l’été, déroule la séquence des élections européennes (9 juin) et des législatives anticipées (30 juin et 7 juillet). Le jeune homme ne fait qu’entrouvrir le rideau sur ces semaines où il s’est préparé à être premier ministre – tout juste apprend-on qu’il prévoyait d’installer au ministère des armées son allié Eric Ciotti. Lequel obtint, étant jeune, d’échapper au service militaire. 
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-Rhétorique zemmouriste 
-Ses racines italiennes et son enfance dans une cité de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) n’occupent finalement qu’une petite partie de l’ouvrage. Le député européen manque de s’interroger sur les contradictions entre les conditions de l’intégration réussie de ses parents et grands-parents italiens – titre de séjour, logements proposés par l’Etat, naturalisation – et le programme qu’il défend à la tête du RN. Il s’attarde sur les difficultés de la vie quotidienne dans sa cité – qui n’est, pour autant, pas un coupe-gorge –, mais reconnaît aussi les facilités dont il a bénéficié pour s’extraire de ce milieu : scolarité dans le privé catholique, environnement familial protecteur. 
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-Jordan Bardella ne perce pas vraiment le mystère de son engagement, qui l’a vu passer des cours d’alphabétisation donnés à des étrangers au militantisme pour renvoyer du pays ces mêmes personnes. C’est là, écrit-il, qu’il a compris l’impossible « assimilation » de nombreux immigrés, en même temps qu’il se passionnait pour Marine Le Pen, comme sa mère. Tous deux ont le sentiment que la triple candidate à la présidentielle « met des mots sur [leur] quotidien dans le quartier : l’insécurité, la perte de [leurs] repères, le sentiment d’abandon et la difficulté à boucler les fins de mois. Sa parole [l]’emplit d’esprit ». Du Front national (l’ancien nom du RN), assure-t-il, il « ignore tout de son histoire, de ses fondateurs et même de Jean-Marie Le Pen ». Ce qu’il en découvrira à l’heure de prendre sa carte, au lycée, ne lui déplaît visiblement pas, puisqu’il se presse de poser en photo avec le patriarche plusieurs fois condamné pour ses propos antisémites et négationnistes. 
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-Les obsessions identitaires de sa famille politique sont d’ailleurs intactes, comme dans ses discours. « Désassimilation », « morcellement du pays », « guerre civile » : sa vision de l’étranger menaçant irrigue l’ensemble de l’ouvrage. Jordan Bardella revient à plusieurs reprises sur la différence entre « immigration d’antan » et immigration d’aujourd’hui, et la difficulté de « concilier des univers culturels éloignés ». Soit la paraphrase favorite de l’extrême droite racialiste pour décréter l’impossible intégration de populations extraeuropéennes. Jordan Bardella revendique la lecture, dans sa jeunesse, de Renaud Camus, inventeur de la théorie raciste et complotiste du « grand remplacement ». La rhétorique zemmouriste se glisse çà et là, jusqu’à une référence directe au polémiste maurrassien dans une phrase creuse parmi d’autres : « A la croisée des chemins, la France n’a jamais cessé de surprendre ni de dire son dernier mot. » Allusion au dernier ouvrage du multicondamné pour incitation à la haine raciale, et à sa tournée littéraire aux airs de précampagne, en 2021. 
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-Pour le reste, Jordan Bardella se garde bien de dissiper l’épais brouillard qui nimbe sa vision du monde, d’éclairer son travail d’élu ou de donner à voir ce qu’il entend faire du Rassemblement national, qu’il préside. La seconde moitié du livre consiste en une succession de lieux communs entrecoupés de citations d’auteurs ou d’hommes politiques, parfois peu à-propos. On cherchera en vain une façon d’appréhender la société française, si ce n’est dans cette formule, déjà prononcée par lui devant un parterre de chefs d’entreprise : « La simplification porte en elle-même un modèle de société. La simplification est l’autre nom de la confiance. Elle est le projet d’une société tournée vers l’avenir qui valorise le travail, l’audace, l’entrepreneuriat et croit en la responsabilité. » 
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-Ebauche de réflexion 
-En 2012, année de la première adhésion de Jordan Bardella au Front national, Marine Le Pen publiait Pour que vive la France (éd. Jacques Grancher). Elle parsemait ce livre programmatique de références multiples, à la nouvelle droite, une école de pensée racialiste, mais aussi et surtout à la gauche, qu’elle soit chevènementiste, marxiste ou altermondialiste. Dans cet ouvrage touffu, ce titre de chapitre désignait l’ennemi à combattre : « Le sarkozysme, stade suprême du mondialisme ». En douze ans, l’ennemi a changé de camp. 
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-Jordan Bardella, qui n’a jamais caché son admiration pour Nicolas Sarkozy, a quelques mots doux pour l’action de l’ancien président de la République (2007-2012), quelques regrets aussi. Mais il réserve ses piques à la gauche, responsable d’avoir fabriqué « une société qui ne croit en rien », coupable d’avoir privatisé la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques au bénéfice d’« une secte qui cherche à imposer ses dérives prétendument progressistes », et surtout à Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise. 
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-L’heure ne semble plus au confusionnisme lepéniste, au « ni droite, ni gauche ». Jordan Bardella glisse cette adresse à son camp : « Les victoires futures passeront par l’unité du camp patriote, par une capacité à agréger les orphelins d’une droite plus orléaniste. Je veux aller plus loin dans cette direction et tendre la main. » Plus tôt, il professe « l’indispensable jonction (…) entre la classe populaire et une partie de la bourgeoisie conservatrice », dans les mêmes termes qu’Eric Zemmour. 
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-C’est là une pierre dans le jardin de sa mentor. Jordan Bardella préconise la stratégie prônée par le journaliste et idéologue Patrick Buisson (1949-2023), chantre de l’alliance entre droite et extrême droite, dont Marine Le Pen ne veut pas entendre parler. Surtout, il assume le rapprochement avec une « droite plus orléaniste », libérale et modernisatrice. Il y a là le ferment d’un débat stratégique, l’ébauche d’une réflexion, hélas jamais poursuivie ni argumentée. Mais cette simple phrase en dit aussi long sur l’état d’esprit du jeune homme que le chapitre lyrique consacré à Marine Le Pen et son « stoïcisme incandescent ». C’est en tout cas le pari que semble avoir fait Vincent Bolloré, à la recherche de celui ou celle qui pourra mener à terme le rapprochement entre le camp identitaire et le camp libéral. 
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-Clément Guillou 
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