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LE QUARTIER LIBRE DE SERGE RAFFY. L’ex-candidate de la gauche à Matignon aurait-elle compris que le NFP est une alliance de carton-pâte ?
Par Serge Raffy
Publié le 21/10/2024 à 07h13
Temps de lecture :
3 min
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Lucie Castets a une qualité rare, elle est d'une totale lucidité. La candidate autoproclamée à Matignon durant plusieurs mois, propulsée au firmament des médias, comme une marque de lessive sortie de nulle part, a visiblement beaucoup appris sur le petit univers des partis politiques. Elle a senti très vite qu'il fallait qu'elle se dégage du traquenard dans lequel elle avait été poussée. Le « trait d'union » de la gauche, figure de proue supersonique et circonstancielle du NFP, ce front de carton-pâte, contrôlé par la machine LFI, et son grand sachem, n'était en fait qu'une façade, un faux-semblant.
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Dès qu'une occasion s'est présentée pour que celle qu'Anne Hidalgo qualifie de « pépite » entre vraiment dans le jeu du pouvoir, en l'occurrence l'élection partielle de la première circonscription de l'Isère, les masques sont tombés. Lucie Castets, députée de l'Isère ? Oui, mais seulement sous la bannière de la secte mélenchoniste, et non pas de l'union de la gauche, ont prévenu les hiérarques de LFI.
Pas une potiche
N'avait-elle pas été cooptée par Jean-Luc Mélenchon après lui avoir fait passer un grand oral téléphonique, du genre contrôle de son coefficient marxiste ? La dame avait déjà donné des signes d'indépendance en répliquant au « le programme et seulement le programme » de Mélenchon, le soir des élections législatives de juillet, par un « tout est négociable » révélateur de son esprit rebelle. L'énarque, passée par Sciences Po et la direction du Trésor, a très vite fait comprendre à ceux qui voulaient l'enfermer dans la case « marionnette » qu'elle n'était pas du genre à jouer les potiches.
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Même Emmanuel Macron avait été surpris par son flegme et sa capacité à maîtriser les sujets. Devant le chantage de LFI lui promettant une candidature hostile si elle faisait la forte tête, elle a renoncé. Sage décision. Geste d'émancipation d'une femme plus politique qu'on ne croyait et qui se positionne pour les futures élections législatives. Quand ? Évidemment, personne n'est maître d'un calendrier politique qui n'a jamais été aussi imprévisible. En attendant, bye, bye, la candidate fantoche d'une gauche au bord de la crise de nerfs. Bonjour, la femme libre que même des gens comme Dominique de Villepin ou Bernard Cazeneuve apprécient ouvertement.
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Lucie Castets ne sera plus un casse-tête pour Mélenchon et ses amis. Elle a sauté du train, sans état d'âme. Elle a choisi de surfer sur un début de notoriété qui lui a permis de jouer les météorites dans l'espace médiatique pourtant sursaturé. Mais pour quel programme politique ? Elle a joué habilement sur toutes les sensibilités du PS, mais aussi sur les faiblesses des écologistes, ces derniers ayant un besoin vital d'avoir des énarques en tête de gondole s'ils veulent, un jour, parvenir au pouvoir.
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Son problème : la célébrité est parfois très éphémère, surtout quand elle n'a pas de base électorale, le fameux fief, le socle qui permet de ne jamais sombrer dans l'oubli. Un siège de députée à l'Assemble nationale eût été idéal. Hélas, la candidate virtuelle de Matignon est désormais une députée virtuelle de l'Isère. Il va donc falloir qu'elle dure, sans parachute, ce qui, de nos jours, relève de la prouesse. Qui va croire encore qu'elle pourrait jouer une saison 2 comme candidate du NFP, en cas de descente aux enfers du gouvernement Barnier ? Selon Hegel, l'Histoire ne passe jamais deux fois les mêmes plats. Sur ce coup, difficile de contredire le philosophe allemand.
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