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-====== Ni Politiques, ni fonctionnaires : Le Monde: A Valence, après les inondations, l’impossible retour à la normale : « A part les volontaires, personne ne nous a aidés » ====== https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/11/08/a-valence-apres-les-inondations-l-impossible-retour-a-la-normale-a-part-les-volontaires-personne-ne-nous-a-aides_6382863_3244.html 
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-LOYOLA PEREZ DE VILLEGAS MUÑIZ POUR « LE MONDE » 
-PLANÈTE 
-INONDATIONS EN ESPAGNE 
-A Valence, après les inondations, l’impossible retour à la normale : « A part les volontaires, personne ne nous a aidés » 
-Par Sandrine Morel (Algemesi (Valence), envoyée spéciale) 
-Publié aujourd’hui à 08h37, modifié à 12h15 
-Temps deLecture 6 min. 
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-REPORTAGELe bilan provisoire des pluies diluviennes atteint 211 morts et 78 disparus. A Algemesi, au sud de Valence, certains habitants n’ont reçu aucun secours des autorités. Le traumatisme est à vif et les rumeurs prospèrent. 
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-Assise sur le déambulateur de son père, à côté des meubles couverts de boue qui jonchent le trottoir devant sa maison, Beatriz Frau a le regard perdu dans le vide. Une semaine a passé depuis que des pluies diluviennes et une immense vague débordant la rivière Magro, a déferlé sur la ville d’Algemesi, commune rurale de 27 000 habitants, entourée d’orangers et de kakis, à 35 kilomètres au sud de Valence. Ici, comme dans le reste de la province, où les crues ont fait 211 morts et 78 disparus, le retour à la normale semble loin. 
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-Mercredi 6 novembre, Beatriz Frau a fini de débarrasser et nettoyer le rez-de-chaussée de sa modeste maison, dévasté. Cette employée d’une jardinerie, âgée de 40 ans, n’a toujours pas d’électricité et va se doucher chez des voisins, comme le reste de sa famille. Avec ses deux enfants, sa nièce et ses parents, qui vivent avec elle, elle reste coincée dans le quartier du Raval, dont les rues ne sont encore que de profonds bourbiers. 
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-Censée reprendre le travail lundi, elle ignore encore comment elle s’y rendra. « Ici, ni les pompiers ni les militaires ne sont venus », dit-elle, le visage déformé par une grimace. C’est la mairie qui a désigné les quartiers et les rues prioritaires, explique au Monde un responsable de l’armée, déployée en nombre dans la commune. Celui, pauvre et marginal, à majorité immigrée, du Raval, situé de l’autre côté des voies ferrées hors d’usage, a été oublié ou abandonné. 
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-Emilia Saba, dans sa maison située dans le quartier du Raval, à Algemesi (Espagne), le 6 novembre 2024. LOYOLA PEREZ DE VILLEGAS MUÑIZ POUR « LE MONDE » 
-« A part les volontaires, personne ne nous a aidés », confirme Emilia Saba, très affectée psychologiquement. Pour rentrer chez cette femme de 60 ans, sans emploi, il faut se frayer un passage entre des montagnes de boue et de détritus à l’odeur nauséabonde. Autour d’elle, une demi-douzaine de jeunes venus prêter main-forte, armés de raclettes, de balais brosses, masque sur le nez, l’aident à vider sa maison des meubles gorgés d’eau sale, où elle a cru mourir le 29 octobre. « L’eau s’est infiltrée sous la porte, puis elle a cassé un carreau et a commencé à monter jusqu’à dépasser un mètre. J’ai passé la nuit perchée sur un escabeau, avec mon mari, d’ordinaire sous assistance respiratoire, tandis que ma fille et mon petit-fils ont grimpé sur des meubles », se souvient-elle. 
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-Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Inondations en Espagne : « Pourquoi c’est aussi désastreux ici ? », à Chiva, dans la boue, l’urgence et la peine 
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-Au matin, de la famille et des voisins sont parvenus à casser la porte. Depuis, elle et son mari dorment chez sa sœur, sa fille de 40 ans sur un matelas au sol, tandis que son petit-fils est chez une tante. Il ne reste rien chez elle, et l’électricité n’a pas été rétablie. « Les forces me manquent. Ma maison n’était pas assurée, alors je n’aurais pas droit aux indemnités », ajoute-t-elle. 
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-« J’ai appelé la police locale toute la nuit » 
-Le gouvernement a annoncé un plan de 10 milliards d’euros pour la reconstruction, qui comprend des aides pour le remplacement des meubles et de l’électroménager endommagés, mais dans le quartier du Raval où il n’y a ni électricité ni Internet, l’information n’est pas arrivée. 
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-« Si je pouvais leur mettre la tête dans la boue aux politiques, je le ferai. A quoi servent-ils ? », lance Beatriz Frau, l’apathie cédant la place à la colère. Le 29 octobre, lorsque l’eau a commencé à monter dans la rue, vers 19 heures, elle se trouvait à la pharmacie. Elle est sortie en courant, a grimpé dans sa voiture et a eu juste le temps d’arriver chez elle et de mettre à l’abri sa fille, son fils et sa nièce au premier étage. « Quand je me suis retournée, j’ai vu une vague arriver vers nous », dit-elle. 
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-Lire aussi | Article réservé à nos abonnés A Valence, en Espagne, la colère des habitants après les inondations : « Nos hommes politiques n’ont pas pris la mesure de ce qui se passait » 
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-L’eau a recouvert tout le rez-de-chaussée, sa voiture, celle de son fils et celle de son père. Sur le mur extérieur, la marque de boue laissée par la crue est visible, à 1,80 mètre du sol. « Je m’en moque de savoir qui est le responsable de sonner l’alerte pour que l’on se prépare à cette crue. Personne ne l’a fait jusqu’à ce qu’on soit déjà sous l’eau », rappelle-t-elle. 
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-Un message écrit avec de la boue sur un mur d’Algemesi (Espagne) propose de l’aide psychologique gratuite, le 6 novembre 2024. LOYOLA PEREZ DE VILLEGAS MUÑIZ POUR « LE MONDE » 
-La controverse sur les responsabilités de la gestion défaillante de l’alerte rouge météorologique lancée le matin mais communiquée par messagerie téléphonique à 20 heures aux habitants, le 29 octobre, se poursuit, avec des attaques croisées entre le gouvernement conservateur de la Communauté autonome de Valence, et le gouvernement central espagnol dirigé par les socialistes. Le manque de prévision est d’autant plus surprenant à Algemesi, qu’à midi, à Utiel, à une centaine de kilomètres en amont, la même rivière Magro était déjà sortie de son lit, provoquant d’immenses dégâts. 
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-Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Inondations en Espagne : la région de Valence critiquée pour sa réaction tardive 
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-Sur son chemin vers Algemesi, la crue a été freinée par le barrage de Forata qui a failli céder après avoir retenu près de 30 hectomètres cubes d’eau. Pas assez au vu des pluies torrentielles qui se sont déversées sur la région, dépassant 450 mm par endroits. « De la fenêtre, j’ai vu un père et son fils appeler au secours toute la nuit, sur le toit d’une voiture. J’ai appelé la police locale toute la nuit. Personne n’est venu. Ils disent qu’il n’y a presque pas eu de morts ici, mais je n’y crois pas. Ils nous mentent », ajoute Beatriz Frau. 
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-Manque de transparence des autorités 
-Officiellement, la mairie d’Algemesi a recensé trois décès. Mais partout dans la ville, le manque de transparence des autorités régionales sur le nombre de disparus alimente les rumeurs. Le centre de coordination des urgences de la région de Valence fait état de 211 morts, mais n’a dévoilé aucune estimation des disparus depuis le 29 octobre. Pour y voir plus clair, depuis le 5 novembre, la police nationale et la Guardia civil ont repris le décompte, en ouvrant des bureaux pour centraliser les dépôts de plaintes. Selon le tribunal de justice de Valence, le nombre provisoire de disparus s’élève à 78 personnes. Les recherches continuent dans les lits des rivières et les champs. 
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-La salle à manger de l’école du quartier du Raval, à Algemesi (Espagne), le 6 novembre 2024. LOYOLA PEREZ DE VILLEGAS MUÑIZ POUR « LE MONDE » 
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-Un stade couvert de boue dans le quartier du Raval, à Algemesi (Espagne), le 6 novembre 2024. LOYOLA PEREZ DE VILLEGAS MUÑIZ POUR « LE MONDE » 
-Au Raval, les pieds dans des bottes trop grandes pour eux, des enfants aident à déblayer les rues. D’autres courent derrière un ballon dans la vase qui recouvre le vélodrome. La mairie d’Algemesi a promis que les cours reprendront lundi – comme dans 70 % des municipalités affectées, selon les estimations de la région –, mais au Raval l’un des murs de l’école primaire n’est plus qu’un trou béant et la cantine une montagne de boue. Personne n’y a encore mis les pieds. 
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-Dans les établissements scolaires du centre-ville d’Algemesi, au contraire, les volontaires et les services municipaux de nettoyage s’affairent. Il reste ici aussi beaucoup de travail à faire même si la situation s’est améliorée dans la ville en une semaine, d’abord grâce à la venue de pompiers de Murcie puis de nombreux effectifs de l’armée. Près de 8 000 militaires, 2 300 pompiers et 10 000 policiers et membres de la Guardia civil ont été déployés dans les zones affectées. Les grands axes ont été plus ou moins dégagés pour permettre le passage des camions et des tractopelles, les voitures détruites enlevées de la chaussée ou poussées sur le bord des trottoirs, mais des amoncellements de meubles et de boues bloquent encore des petites rues. 
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-Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Après les inondations en Espagne, la lente et difficile recherche des disparus 
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-Les débris s’empilent dans des décharges provisoires, la moitié des usines d’épuration des eaux de la province sont hors service, laissant craindre une contamination du parc naturel de l’Albufera par les eaux usées. « Il y en a encore pour des semaines à déblayer », prédit un militaire. 
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-« Deux jours sans manger » 
-Les rez-de-chaussée des maisons du centre d’Algemesi sont plus ou moins nettoyés, mais le paysage reste dévasté, comme après une guerre. Dans la rue, les voisins ont pour la première fois le temps de se raconter ce qu’ils ont vécu, telle cette femme restée cinq heures dans l’eau jusqu’à la ceinture ; le voisin Silverio, en fauteuil roulant, que sa femme a vu se noyer sous ses yeux sans rien pouvoir faire pour qu’il monte à l’étage ; les deux cadavres que les pompiers ont sortis d’un garage… 
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-A l’heure des repas, une file d’attente se forme devant les réchauds installés par une association de volontaires venus d’Algesiras, en Andalousie, où mijotent des potages de haricots blancs et de lentilles. « Je suis resté deux jours sans manger jusqu’à ce que je me décide à 2 heures à aller demander à un pompier un sandwich. J’en ai pleuré. Je n’avais jamais mendié à personne », dit Alberto Ramos, ancien serveur de 62 ans. 
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-Depuis une semaine, il ne peut faire de repas que grâce aux cantines installées par la mairie et des volontaires un peu partout dans la ville. Tous les supermarchés sont fermés et il n’a plus de voiture… Carmen Ortiz, directrice d’une crèche, y patiente pour prendre plusieurs rations afin de les livrer aux personnes âgées qui ne peuvent se déplacer et se signalent en accrochant une couverture à leur fenêtre. Des volontaires attendent aussi leur tour pour manger. Parmi eux, beaucoup d’étudiants de l’université de Valence, où les cours devraient reprendre en ligne à partir du lundi 11 novembre et se dérouler à distance durant au moins un mois. La circulation autour de Valence est extrêmement difficile, de nombreuses voies étant toujours coupées. 
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-Des volontaires dans les rues du quartier du Raval, à Algemesi (Espagne), le 6 novembre 2024. LOYOLA PEREZ DE VILLEGAS MUÑIZ POUR « LE MONDE » 
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-Laura Marti nettoie des vieux dossiers touchés par les inondations, chez elle, à Algemesi (Espagne), le 6 novembre 2024. LOYOLA PEREZ DE VILLEGAS MUÑIZ POUR « LE MONDE » 
-Sur la chaussée encore boueuse, devant la porte ouverte de sa maison, Laura Marti sèche une pile de 45-tours dont elle jette au fur et à mesure les pochettes détrempées. Conchita Piquer, Rocio Jurado ou Demis Roussos… « C’étaient les vinyles de mon père et même s’il n’est plus là, je veux les garder en son souvenir », explique cette femme de 65 ans. Dehors un tractopelle est sur le point d’emporter ses appareils électroménagers, ses meubles et ses objets chargés de souvenirs. « Ça fait six jours que je nettoie, je crois qu’on en a encore jusqu’à décembre. Pour le moment, on va chez ma fille faire nos lessives, mais on ne se plaint pas, on est tous vivants. » 
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-Sandrine Morel 
-Algemesi (Valence), envoyée spéciale 
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