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| - | ====== Le Monde – En immersion avec des narcotrafiquants : | ||
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| - | SOCIÉTÉ | ||
| - | En immersion avec des narcotrafiquants : | ||
| - | Trois profils, une activité… Ils s’appellent Eduardo, Lorenzo et Luigi. Mexicain, brésilien et italien, ils ont entre 30 et 40 ans et sont tous les trois engagés dans le trafic de stupéfiants. Le premier est dans le commerce, le deuxième est « juge » dans une mafia et le troisième est un entrepreneur. Portraits. | ||
| - | Par Bertrand Monnet (professeur à l’Edhec) | ||
| - | Par Bertrand Monnet (professeur à l’Edhec) | ||
| - | Par Bertrand Monnet (professeur à l’Edhec) | ||
| - | Aujourd’hui à 05h00, modifié à 11h45 | ||
| - | Lecture 7 min | ||
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| - | Illustration. AP / U.S. DISTRICT ATTORNEY | ||
| - | Bertrand Monnet est professeur à l’Ecole des hautes études commerciales (Edhec), où il est titulaire de la chaire Management des risques criminels. Depuis vingt ans, il conduit des études de terrain en immersion avec différentes organisations criminelles en Amérique du Sud, au Nigeria, en Italie et dans les Balkans. Il est le réalisateur de la série de documentaires Narco Business, coproduite par l’Edhec et Le Monde. | ||
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| - | Eduardo | ||
| - | Assis au volant de sa Jeep, porte ouverte, Eduardo déguste un filet de bœuf grillé tout juste enroulé dans une crêpe de maïs qu’une jeune femme vient de lui apporter respectueusement. Poussé à fond, son autoradio crache un narcocorrido, | ||
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| - | Cet article est tiré du « Hors-Série Le Monde – Les narcotrafiquants : | ||
| - | Eduardo tient une fonction stratégique pour le groupe : le commerce. « Mon rôle à moi, c’est l’export. Et le blanchiment d’argent dans certains endroits. » Il ne vient pas de la sierra, mais de la ville. Et il voyage très souvent pour son clan. Aux Etats-Unis et en Europe pour les ventes, au Panama et à Dubaï pour le blanchiment. Toujours en mouvement, Eduardo utilise cinq téléphones dont il change souvent. Et même sur Signal ou Telegram, il ne communique jamais d’informations sur ses voyages ni sur ses activités. | ||
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| - | A 30 ans, Eduardo vit confortablement, | ||
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| - | Père de famille attentif, il explique que s’il trafique des tonnes de drogue chaque année, c’est, bien sûr, pour mettre ses enfants définitivement à l’abri du besoin. Puis, comme il le fait dix fois par jour, il plonge deux doigts dans le petit sac plastique plein de poudre blanche qu’il garde toujours dans sa poche, et sniffe un trait de cocaïne : son seul vice, dit-il. | ||
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| - | Dollars, flambe et cadavres | ||
| - | Même défoncé à la coke, il reconnaît à demi-mot la nocivité de son activité pour des milliers de toxicomanes à travers le monde. Mais il ajoute aussitôt que le trafic est aussi dangereux pour les « narcos » : | ||
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| - | Notre enquête vidéo : | ||
| - | Au cœur des laboratoires mexicains de fentanyl : découvrez le premier épisode de notre série vidéo « Narco Business » | ||
| - | Eduardo aurait pu devenir avocat ou cadre dans une grande entreprise, ici ou ailleurs au Mexique. Mais il aime profondément cette existence libre et dangereuse, hors la loi. Fasciné par les armes, il possède plusieurs fusils automatiques qu’il fait venir des Etats-Unis, et une collection de pistolets automatiques Glock, dont l’un porte une icône du Christ sur sa crosse en or… Chaque week-end, il part dans la Sierra Madre occidentale se ressourcer dans le sanctuaire du cartel, où il retrouve d’autres boss du clan. Mais il adore aussi les narcofiestas organisées dans les motels de Culiacan, où les membres du cartel passent des nuits survoltées. Sons narcocorridos à plein tube, jeunes femmes dénudées et cocaïne à volonté : quand les « narcos » célèbrent leur état de bandits… Non, Eduardo ne pourrait pas mener une autre vie que la sienne. Entre dollars, flambe et cadavres. | ||
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| - | Lorenzo | ||
| - | A 30 ans, Lorenzo est un cadre important du PCC, le Primeiro Comando da Capital, la plus puissante mafia brésilienne. En vingt années de crime, il a patiemment gravi les échelons de cette mafia depuis son premier braquage à 14 ans, quelques meurtres et de nombreux trafics. Incarcéré à plusieurs reprises, il a été repéré en prison, le berceau du PCC, puis recruté par son padrino [« parrain »], | ||
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| - | Le Monde Ateliers | ||
| - | Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences | ||
| - | Découvrir | ||
| - | « Regarde, | ||
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| - | Il lance une autre série d’images prises à bord d’un petit yacht… : ce « narco » est riche. Interrogé sur l’intérêt, | ||
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| - | « Fais attention à toi » | ||
| - | Le yin et le yang : tel est le symbole du PCC. « Nous sommes des bandits. Moi, je suis dans le noir. Toi, tu es dans le blanc : tu es un homme du bien. Les chefs ont vérifié que tu n’étais pas flic, c’est pour ça que tu n’as pas été exécuté l’autre jour », précise-t-il en revenant sur l’enlèvement dont j’ai été victime, quelques semaines plus tôt, avec mon accompagnateur sur le territoire qu’il administre. | ||
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| - | Lire l’interview de 2017 avec un des cadres du PCC : | ||
| - | Brésil : « Le PCC ne tue jamais gratuitement » | ||
| - | « Tu fais un travail dangereux, tu dois faire attention à toi », me conseille ensuite le criminel chevronné, quand je lui montre des entretiens faits avec des pirates nigérians et des « narcos » colombiens. Le regard très vif, il me livre des réflexions passionnantes sur l’économie criminelle et la nécessité d’en enseigner les vrais risques à mes étudiants de l’Edhec. Et conclut, en sortant du bar où nous nous sommes retrouvés, que s’il n’avait pas été membre du PCC, il aurait aimé être businessman, | ||
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| - | « Tu vois, ça, tout ce crack, c’est la malédiction du pays ! », | ||
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| - | Luigi | ||
| - | « Un kilo. Pure. » Debout, les mains dans les poches de son survêtement bleu sombre, le jeune trafiquant désigne de la tête le bloc de cocaïne qu’il vient d’apporter dans la chambre de mon hôtel, proche du port de commerce de Naples. Il a pu extraire sans peine cet échantillon de l’un des appartements où la marchandise est stockée par dizaines de kilos. C’est la carte de visite de Luigi, son cousin, cadre d’un clan puissant de la Camorra, qui a accepté de me rencontrer et souhaite prouver son sérieux par cette « preuve ». | ||
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| - | Quelques jours plus tard, ce n’est pas sur son territoire, trop surveillé par la police, que je rencontre le boss camorriste, mais au fond d’une zone commerciale sans âme, où il m’attend dans le bureau du gérant d’un vaste night-club, vide à cette heure de la matinée. « La boîte a été saisie par la justice et donnée à une association antimafia puis à une entreprise légale, mais le nouveau directeur est devenu un ami… », me dit-il dans un sourire entendu. Agé de 40 ans, en jean, pull noir et baskets italiennes à la mode, il a une allure totalement banale dans la région. Il m’explique être chargé de plusieurs places de vente de drogue pour son clan. | ||
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| - | Déterminisme familial | ||
| - | « L’argent, | ||
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| - | Lire aussi l’enquête | ||
| - | La DZ Mafia, une PME de la drogue devenue un label criminel aux ambitions mafieuses | ||
| - | A force de violence et d’intimidation, | ||
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| - | Au quotidien, il mène une vie simple, me dit-il, sans rien d’ostentatoire. « Normalement, | ||
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| - | Une carrière intense, lucrative, mais courte… « J’aurais aimé être joueur de foot », m’avait-il d’ailleurs répondu lorsque je lui demandais quelle vie il aurait aimé avoir s’il n’était pas entré dans la Camorra. Avant de préciser sur un ton fataliste que ces discussions n’avaient pas de sens. | ||
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| - | Au croisement du droit du sang et du droit du sol, pour les jeunes hommes de Secondigliano, | ||
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| - | Cet article est tiré du « Hors-Série Le Monde – Les narcotrafiquants : | ||
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| - | Bertrand Monnet (professeur à l’Edhec) | ||
| - | NOS LECTEURS ONT LU ENSUITE | ||
| - | En Géorgie, la présidente réclame de nouvelles élections législatives, | ||
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| - | Aujourd’hui à 11h45 | ||
| - | « Les vélos ont pris le pouvoir sur tous les autres usagers. Ils ne respectent rien ! » : | ||
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| - | Aujourd’hui à 08h15 | ||
| - | La France Buissonnière : | ||
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| - | Aujourd’hui à 04h30 | ||
| - | « On essaie de capter les étudiants dès le début de leur cursus » : | ||
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| - | Aujourd’hui à 06h00 | ||
| - | Donald Trump annonce le retour de Tom Homan, qu’il surnomme « le Tsar des frontières », | ||
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| - | Aujourd’hui à 10h01 | ||
| - | SNCF, aviation, agriculteurs… les appels à la grève et à la mobilisation se multiplient en France | ||
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| - | Aujourd’hui à 11h02 | ||
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