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-====== Le Monde – Des tours de Marseille aux gratte-ciel de Dubaï, sur la piste de l’argent de la drogue des quartiers nord ====== https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/11/04/des-tours-de-marseille-aux-gratte-ciel-de-dubai-sur-la-piste-de-l-argent-de-la-drogue-des-quartiers-nord_6374819_4355770.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default 
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-Dans les quartiers nord de Marseille, une bande de trafiquants a amassé des millions d’euros en vendant de la drogue dans la cité des Oliviers. 
-Malgré l’arrestation et la condamnation de nombreux acteurs de ce réseau, l’argent du trafic a échappé à la justice française. Et pour cause… 
-A des milliers de kilomètres de là, plus de 20 millions d’euros ont été investis dans des appartements haut-de-gamme dans un quartier huppé de Dubaï. 
-Des tours de Marseille aux gratte-ciel de Dubaï, sur la piste de l’argent de la drogue des quartiers nord 
-Par Jérémie Baruch et Abdelhak El Idrissi 
-Par Jérémie Baruch et Abdelhak El Idrissi 
-Par Jérémie Baruch et Abdelhak El Idrissi 
-Article réservé aux abonnés 
-Enquête Alors que la justice s’intéresse de plus en plus au patrimoine immobilier d’importants trafiquants de stupéfiants marseillais, « Le Monde » a enquêté sur deux immeubles de luxe de l’émirat où de nombreux appartements leur appartiennent. 
-C’est l’histoire de deux gratte-ciel de verre et de béton baptisés « Act One » et « Act Two », en référence aux ballets en deux actes joués à l’opéra voisin. Hauts d’une cinquantaine d’étages, ils sont sortis de terre en 2022, dans un quartier de Dubaï que certains promoteurs locaux qualifient volontiers de « kilomètre carré le plus prestigieux du monde ». 
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-Sols de marbre clair, larges balcons, salles de sport et piscines extérieures… Une grande partie des 778 appartements avaient été vendus avant même la construction. Une centaine de nationalités s’y côtoient aujourd’hui. Des Américains, des Chinois, des Saoudiens, des Pakistanais, et aussi une poignée de Français. Parmi ces derniers, certains sont des propriétaires au profil particulier, qui se sont fait remarquer en achetant des étages entiers. Il ne s’agit ni de footballeurs fortunés ni d’investisseurs classiques en quête de rentabilité : tous sont liés au trafic de drogue en France. 
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-Leur présence à Dubaï a attiré l’attention de la justice française, décidée à mettre la main sur les millions d’euros ainsi investis dans la pierre. Selon les informations du Monde, le parquet de Marseille a ouvert, en juillet, une enquête sur le patrimoine immobilier de plusieurs figures locales du narcotrafic détenant des biens à Dubaï, spécifiquement dans les fameuses Act One et Act Two. Ces investigations, confiées à l’Office antistupéfiants (Ofast), portent sur des faits de « blanchiment de trafic de stupéfiants et de blanchiment en bande organisée à l’encontre de plusieurs membres d’un important réseau de trafic de cannabis », confirme le parquet, qui ajoute qu’une « demande d’entraide pénale internationale a été formalisée à destination des Emirats arabes unis », afin d’identifier le patrimoine complet des personnes en question. 
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-Plusieurs acteurs majeurs du réseau des Oliviers – du nom d’une cité des quartiers nord de Marseille connue comme un point de vente important pour le cannabis, la cocaïne et la MDMA – sont au cœur de l’enquête. 
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-Vue des tours Act One et Act Two à Dubaï, le 10 mars 2022. 
-Vue des tours Act One et Act Two à Dubaï, le 10 mars 2022. OLE MARTIN WOLD 
-Parmi eux, Amdjad A., qui a comparu, en mars, devant le tribunal correctionnel de Marseille. Cet homme d’une trentaine d’années avait alors admis son implication dans le trafic et son rôle d’« intermédiaire pour le transport et la livraison » de stupéfiants au réseau des Oliviers. Il avait aussi reconnu travailler avec d’autres réseaux marseillais, niçois ou lyonnais. Mais il s’était montré moins coopératif au sujet de l’argent ainsi gagné. Dans une conversation téléphonique interceptée par les policiers, sa femme évoquait pourtant des biens immobiliers acquis à Dubaï. Interrogé à ce propos, le prévenu avait démenti tout investissement de ce type. Il a été condamné à huit ans de prison, sans que la justice ait pu, à ce jour, confirmer cette piste. 
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-Etonnante copropriété 
-Or, Le Monde a pu établir qu’au moins 45 appartements du complexe Act One-Act Two, allant du deux-pièces au penthouse, appartiennent ou ont appartenu récemment à des narcotrafiquants français ou à leur entourage, liés pour la plupart à la cité des Oliviers. 
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-Notre enquête se fonde sur le croisement de plusieurs sources ouvertes ou confidentielles : des documents cadastraux de l’émirat, des contrats de location, des publications sur les réseaux sociaux et les sites spécialisés dans l’immobilier, ainsi qu’un leak (une fuite d’informations) partagé avec Le Monde par le cercle de réflexion américain Center for Advanced Defense Studies, dans le cadre de l’investigation collaborative « Dubai Unlocked », qui révèle les propriétaires de centaines de milliers de propriétés à Dubaï. 
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-Ces données cadastrales relient Amdjad A. à vingt-cinq appartements, acquis pour plus de 15 millions d’euros en 2021. Soit une surface globale de 2 270 mètres carrés, couvrant notamment l’ensemble du 41e étage de la tour Act Two et la majorité des logements des 5e et 40e étages. Le trafiquant détient ces appartements de prestige en copropriété avec l’un de ses amis d’enfance, Cédric S., déjà condamné, en 2018, pour trafic de stupéfiants. Tous deux ont grandi ensemble dans la cité des Oliviers. En octobre 2006, ils faisaient partie de la bande d’adolescents impliquée dans l’incendie d’un bus, au cours duquel une étudiante, Mama Galledou, avait été grièvement brûlée. Des faits qui leur avaient valu des condamnations à de la prison ferme. 
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-Leur ami Eddy M., condamné dans cette affaire, est lui aussi lié au complexe Act One-Act Two. Mis en cause dans plusieurs dossiers de stupéfiants, celui que la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) qualifie de « malfaiteur chevronné » purge actuellement une peine de sept ans à la maison d’arrêt de Grasse (Alpes-Maritimes). 
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-La justice s’est intéressée à sa compagne au printemps 2021, en raison de l’inadéquation entre son train de vie – hôtels de luxe, voyages, aménagement intérieur… – et ses quelques centaines d’euros de salaire pour des activités d’onglerie. Mise en examen, elle peinait à rassembler les fonds pour s’acquitter de sa caution de 10 000 euros, sollicitant même un allégement du montant. C’est pourtant à cette époque qu’elle est devenue propriétaire de douze appartements dans les tours dubaïotes, payés 7 millions d’euros. 
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-Des « narco-Airbnb » à 1 000 euros la nuit 
-Un an à peine après cet achat sur plan, la compagne d’Eddy M. revend quatre de ses douze appartements pour près de 2 millions d’euros. Une opération qui alimente les soupçons de blanchiment, d’après les enquêteurs spécialisés. Il faut dire que, aux yeux des trafiquants, Dubaï n’est pas seulement l’endroit rêvé pour profiter d’un cadre luxueux. Outre l’opportunité de blanchiment, un ticket d’entrée de 500 000 euros d’investissement permet de bénéficier d’un permis de résidence de dix ans, valable également pour sa famille. Un sésame utile pour espérer rester à distance de la justice française. 
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-Une vue depuis la terrasse de l’une des tours Act One-Act Two donnant sur le Burj Khalifa, à Dubaï, le 6 août 2023. 
-Une vue depuis la terrasse de l’une des tours Act One-Act Two donnant sur le Burj Khalifa, à Dubaï, le 6 août 2023. GIULIO DI STURCO POUR « LE MONDE » 
-La location des appartements offre par ailleurs la possibilité de dégager des revenus réguliers, peu susceptibles d’attirer l’attention des autorités locales. Ainsi, au moins trois des appartements d’Amdjad A. sont loués à l’année, pour un loyer total de 187 500 euros sur douze mois. L’un des baux a été enregistré auprès des autorités de l’émirat, le 20 mars, soit le jour où l’intéressé comparaissait devant le tribunal correctionnel de Marseille. Le bail le plus récent a été signé fin septembre, alors qu’Amdjad A. est en détention, dans l’attente de son procès en appel, prévu en janvier 2025. Une grande partie de ses autres appartements dubaïotes sont proposés en location de courte durée sur des plateformes telles que Booking ou Airbnb. Les tarifs ? Plus de 1 000 euros la nuit lors des fêtes de fin d’année, pour une « expérience de vie haut de gamme » et une « vue à couper le souffle sur la Burj Khalifa [plus haut gratte-ciel du monde] », selon un avis récemment laissé par un client. 
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-Les Marseillais ne sont pas les seuls narcotrafiquants français à avoir jeté leur dévolu sur Act One et Act Two. Parmi les propriétaires figure un certain Abdel Karim T. Cet homme originaire de la région lyonnaise, surnommé « le professeur », est l’une des cibles prioritaires de l’Ofast. Longtemps en fuite aux Emirats arabes unis, puis à Beyrouth, il a été extradé au cours de l’été vers la France et condamné, jeudi 31 octobre, à quinze ans de prison par le tribunal de Bordeaux, dans un dossier de trafic de cocaïne. A Dubaï, il est actuellement copropriétaire de l’ensemble du 47e étage de la tour Act One. Les sept appartements en question, parmi les plus prisés du bâtiment, ont été acquis en 2021 pour 4,6 millions d’euros. Certains sont disponibles à la location sur Airbnb. 
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-Etonnante copropriété que celle des deux tours… On y trouve encore un appartement détenu par Yassine M., condamné à cinq ans de prison pour avoir importé en France des centaines de kilos de cannabis. Ce dernier dispose par ailleurs, avec son épouse, d’autres biens immobiliers dans le reste de l’émirat. 
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-Demandes d’arrestation sans réponse 
-Le hasard suffit-il à expliquer la concentration d’autant d’acteurs majeurs du narcotrafic issus de régions et de réseaux distincts dans un même ensemble immobilier ? Si aucun de leurs avocats n’a souhaité éclaircir cette curieuse concomitance, une source judiciaire explique au Monde qu’« à Dubaï les trafiquants se rencontrent et font des affaires ». « Ils se partagent aussi les astuces afin de blanchir l’argent », ajoute la même source. 
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-D’après les registres consultés par Le Monde, le même numéro de téléphone de contact a été renseigné pour les appartements d’Amdjad A. et Abdel Karim T. Deux des deux-pièces qu’ils ont acquis, strictement identiques, sont situés l’un au-dessus de l’autre, aux 46e et 47e étages – juste au-dessus de celui de l’épouse de Yassine M., au 45e étage. Enfin, les trois amis marseillais des Oliviers font appel à la même société de conciergerie dubaïote pour leurs locations Airbnb, Medait Star Holidays, qui n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. 
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-L’acquisition quasi simultanée de trente-sept appartements par des figures de la cité des Oliviers, en 2021, pourrait suggérer une opération coordonnée. L’ampleur des montants déboursés – soit 21,7 millions d’euros en cent jours – pose la question de la logistique ayant permis aux acquéreurs de disposer à Dubaï de tels fonds. L’argent est-il arrivé en petites coupures ? « Même si c’est risqué, certains tentent encore de voyager directement avec des sommes d’argent en liquide », dit un magistrat financier. Si les écoutes policières du dossier des Oliviers ont bien confirmé que plusieurs dizaines de milliers d’euros en liquide avaient été transportées en avion, ces quantités sont incompatibles avec l’achat de tels biens. 
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-D’après plusieurs sources, le principal stratagème pour convertir l’argent de la drogue en investissement immobilier à Dubaï reposerait sur un système de compensation. « Le cash ne quitte pas forcément la France », précise un enquêteur spécialisé. Le principe est le suivant : les trafiquants se débarrassent de leurs petites coupures au profit de chefs d’entreprise friands d’argent liquide pour rémunérer leurs travailleurs non déclarés ; en échange, ces dirigeants effectuent des virements qui arrivent à Dubaï, « grâce à un circuit de fausses factures et de sociétés-écrans ». Le recours aux cryptomonnaies ou encore aux dépôts d’argent dans des banques peu regardantes, suivis de virements sur des comptes aux Emirats, est également fréquent. Pour mettre à l’abri le produit du crime, les délinquants misent par ailleurs sur le manque de volonté des Emirats arabes unis en matière de coopération judiciaire. Bien des demandes d’arrestation et d’identification du patrimoine restent sans réponse. 
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-Longtemps délaissée au profit d’une stratégie principalement centrée sur la saisie de drogue, l’approche financière des dossiers de stupéfiants revient au cœur des enquêtes. Pour le parquet de Marseille, le dossier des Oliviers traduit cette volonté d’« assécher la capacité financière de ces organisations criminelles et ainsi atteindre leurs capacités d’investissement et de fonctionnement ». Avec l’installation d’un magistrat de liaison français dans la fédération émiratie, les enquêteurs ont, selon une source judiciaire, « bon espoir » d’obtenir une meilleure coopération. A ce titre, le dossier Act One-Act Two constitue un véritable test. 
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-Vous avez des informations à nous transmettre ? 
-N’hésitez pas à contacter de façon sécurisée notre équipe enquêtes, qui se tient à votre disposition pour échanger avec vous si vous disposez d’informations ou de documents d’intérêt public. 
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-Jérémie Baruch et Abdelhak El Idrissi 
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