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elsenews:spot-2024:11:defaillances-entreprises [26/12/2025/H06:53:55] 216.73.216.167 supprimée |
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| ====== Le Monde – Défaillances d’entreprises, plans sociaux, restructurations : une marée montante ====== https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/11/28/defaillances-d-entreprises-plans-sociaux-restructurations-une-maree-montante_6418421_3234.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default | |
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| https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/11/28/defaillances-d-entreprises-plans-sociaux-restructurations-une-maree-montante_6418421_3234.html | |
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| ÉCONOMIE | |
| Défaillances d’entreprises, plans sociaux, restructurations : une marée montante | |
| A la fin octobre, plus de 160 000 emplois en France étaient menacés par une procédure collective. Les restructurations, qui se multiplient, pourraient toucher au moins autant de salariés. Les Français redoutent désormais une remontée du chômage. | |
| Par Aline Leclerc et Béatrice Madeline | |
| Par Aline Leclerc et Béatrice Madeline | |
| Par Aline Leclerc et Béatrice Madeline | |
| Aujourd’hui à 14h00, modifié à 16h40 | |
| Lecture 7 min | |
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| ArcelorMittal qui annonce la fermeture de ses sites à Reims et à Denain (135 salariés) le 25 novembre, Le Coq sportif (330 salariés) placé en redressement judiciaire deux jours plus tôt, le sort des 450 salariés de l’usine chimique Vencorex suspendu jusqu’en mars, et, dernier en date, mercredi 27 novembre, 868 suppressions de postes chez l’équipementier automobile Valeo… L’annonce de la fermeture de deux sites Michelin et d’un plan de restructuration chez Auchan, actant le licenciement de près de 4 000 salariés en une seule journée mardi 5 novembre, a fait figure d’électrochoc. Le moral des Francais s’en ressent : leurs craintes face au chômage sont au plus haut depuis mai 2021, indique l’Insee, mercredi 27 novembre. | |
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| Lire aussi | |
| Paradoxe dans l’industrie : les plans sociaux se multiplient alors que les difficultés de recrutement persistent | |
| Annoncée depuis plusieurs mois, la vague de défaillances d’entreprises est bel et bien là. Le nombre de procédures collectives ouvertes − incluant donc les procédures de sauvegarde, lancées dès qu’il y a cessation de paiements, les redressements et liquidations judiciaires − est au plus haut depuis quinze ans. « Nous devrions atteindre environ 65 000 procédures au total à fin 2024 », estime François-Charles Desprat, président du Conseil national des administrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires. | |
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| « Sur les dix premiers mois de l’année, ce volume exceptionnel de défaillances − on compte en rythme de croisière environ 55 000 faillites par an − touche directement plus de 160 000 emplois. » Un chiffre spectaculaire, mais qui a augmenté moins vite que le nombre de faillites, en hausse de 20 % par rapport à 2023. Explication : « On observe un flot important de toutes petites entreprises, sans salariés et parfois sans activité », explique M. Desprat. Côté sectoriel, l’immobilier, très éprouvé sur les huit premiers mois de l’année, semble connaître un répit. En revanche, parmi les dossiers qui arrivent dans les études des administrateurs et mandataires judiciaires : des entreprises de la construction, du commerce, du secteur de l’hébergement et restauration… | |
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| A l’accumulation des faillites s’ajoutent les annonces de restructurations en dehors de toute procédure judiciaire. Mercredi 27 novembre, la CGT a indiqué avoir recensé 286 plans de suppressions d’emplois depuis septembre 2023, estimant qu’entre 128 250 et 200 330 emplois directs, indirects et induits sont supprimés ou menacés. Sa secrétaire générale, Sophie Binet, a appelé les salariés à « se mettre en grève et occuper leurs usines » face à cette « saignée ». | |
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| « Trois mille suppressions d’emplois annoncées dans la métallurgie depuis le début de l’été : l’industrie prend cher. Bougez-vous ! », alertait déjà, début septembre, Stéphane Destugues, secrétaire général de la CFDT-Métallurgie sur le réseau X. Faisant allusion notamment aux 1 000 suppressions de postes annoncées dans le spatial chez Thales Alenia Space et aux plans sociaux chez les sous-traitants automobiles Dumarey et Walor. | |
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| Le nombre de défaillances s’explique en partie par un phénomène de rattrapage. Le « quoi qu’il en coûte » des années 2020 à 2022 a permis à des entreprises en difficulté de survivre, à grand renfort de reports de cotisations, de prêts garantis par l’Etat ou d’activité partielle. Mais l’accélération des faillites et le retour des plans sociaux sont aussi le symptôme d’une fragilité nouvelle de l’économie française. | |
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| Plusieurs secteurs connaissent des bouleversements profonds, sur fond de changements de modes de consommation. Les Français se détournent des boutiques de prêt-à-porter pour la seconde main ou la fast-fashion chinoise accessible en ligne. Ils délaissent les hypermarchés. Auchan comme Casino n’ont pas su anticiper ces tournants, quand Carrefour s’est séparé discrètement de ses salariés en mettant une partie de ses magasins en location-gérance. | |
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| « Catastrophe dans l’automobile » | |
| L’industrie automobile, dans la transition vers l’électrique, traverse elle aussi une mutation profonde. « La catastrophe dans l’automobile, ça fait des années qu’elle est annoncée ! », rappelle Stéphane Destugues. La CFDT avait alerté dès 2021 sur les dizaines de milliers de suppressions d’emplois à venir. « Mais cela n’explique pas tout : on ferme des sites en France qui font des miroirs pour rétroviseurs ! Or des rétroviseurs, il y en aura toujours besoin de deux, même sur l’électrique ! », fait valoir M. Destugues. Pourtant, dans le Bas-Rhin, l’usine Flabeg, qui fabrique des miroirs pour les voitures, a été mise en liquidation au premier semestre, avec 108 emplois à la clé. | |
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| La grande panne des équipementiers automobiles, confrontés à la baisse des ventes et à la transition vers l’électrique | |
| « Les politiques très agressives des constructeurs ont obligé les sous-traitants français à baisser leurs prix, donc leurs marges et leurs capacités à innover et à investir. Une fois que le site n’est plus jugé assez compétitif, on envoie fabriquer les pièces en Europe de l’Est pour conserver la rentabilité », explique le syndicaliste. | |
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| Le Monde Jeux | |
| Chaque jour de nouvelles grilles de mots croisés, Sudoku et mots trouvés. | |
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| A ces mutations structurelles est venue s’ajouter la hausse des coûts de production. L’inflation a démarré à la sortie de la crise sanitaire, à l’été 2021, et s’est brutalement aggravée avec la flambée des prix de l’énergie consécutive à la guerre en Ukraine, en février 2022. Et ce alors que, dans le même temps, s’éteignait peu à peu le « quoi qu’il en coûte ». Les entreprises doivent désormais rembourser leurs prêts garantis par l’Etat. Les dispositifs d’activité partielle de longue durée, très sollicités dans l’industrie, notamment pour conserver les salariés et leurs compétences dans l’attente de la reprise, vivent aussi leurs derniers mois. | |
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| Moins de consommation, moins de demande | |
| Cette crise inflationniste, la plus grave depuis des décennies, a fait chuter la consommation. Et moins de consommation signifie moins de demande pour les entreprises, tout au long de la chaîne. « Quand nos clients ont moins d’activité, avec la baisse des dépenses alimentaires par exemple, c’est autant de marchandises en moins à transporter pour nous », détaille Rodolphe Lanz, secrétaire général de la Fédération nationale des transports routiers, un secteur qui connaît un niveau record de défaillances. | |
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| Covid-19, inflation et croissance faible ont formé « une équation complexe » qui a particulièrement affaibli les PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI), « parmi les plus employeuses et les plus installées, constate Alain Tourdjman, directeur des études et prospectives du Groupe BPCE. Leur taux de marge est plus bas que la moyenne, leur rentabilité économique plus faible les expose à des chocs. Ces PME-ETI vivent de la demande intérieure, désormais quasi nulle. La défaillance de ces établissements, censés être les plus solides, doit nous alerter ». | |
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| A son tour, la forte hausse des taux d’intérêt décidée par la Banque centrale européenne pour lutter contre l’inflation a grippé tout le secteur de la construction et de l’immobilier. Le nombre de permis de construire a touché en septembre un plus bas depuis 2015 ; les mises en chantier sont à leur plus faible niveau depuis 2000. | |
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| « Un permis de construire qui n’est pas délivré, c’est un chantier qui ne sera pas fait deux ans après. Ce qui explique qu’alors que la situation était plutôt bonne jusqu’en 2023, avec des chantiers à finir, on savait déjà que ça allait se compliquer », explique Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment, qui redoute des pertes de 40 000 à 60 000 équivalents temps plein sur l’année. « Sous Chirac, Sarkozy et Hollande, quand on a fait face à une crise du logement, on a eu des mesures dans les six mois pour relancer la construction. Là, c’est moins que zéro ! », s’emporte-t-il, évoquant la disparition des aides à l’investissement locatif et l’instabilité des dispositifs d’aide à la rénovation énergétique. | |
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| Instabilité politique | |
| « Les industriels ont besoin de visibilité sur leurs marchés et donc de stabilité pour réaliser des investissements qui se chiffrent en centaines de millions d’euros et créent des centaines d’emplois (…). La France doit agir vite ! », alertait déjà en février, dans Les Echos, Damien Carroz, le directeur général du groupe Atlantic, fabricant de pompes à chaleur, alors que la baisse soudaine des ventes obligeait la plupart des sites à avoir recours au chômage partiel. Le chauffagiste Saunier Duval s’est résolu en juillet à supprimer 250 postes en Loire-Atlantique. | |
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| Pour ces secteurs comme pour les autres, la vacance du pouvoir cet été et l’instabilité politique depuis ont encore dégradé la situation. « Avec la dissolution, les mesures pour lesquelles on se battait n’ont pas été prises, souligne M. Salleron. Rendez-vous compte : nous sommes mi-novembre et nous ne savons toujours pas à quelles aides auront droit nos clients en janvier ! » | |
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| Dans ce contexte, les employeurs font tout pour que se referme le débat sur l’utilité des milliards d’exonérations de cotisations sur les bas salaires qui venait de s’ouvrir pour la première fois depuis trente ans grâce au rapport Bozio-Wassmer, remis au gouvernement en septembre. Chantier censé inciter les entreprises à augmenter les salariés tout en dégageant des économies. « Si, comme le prévoit le PLFSS [projet de loi de finances de la Sécurité sociale], les entreprises supportent 8 à 9 milliards d’euros de coût du travail en plus, c’est l’équivalent de 350 000 emplois », a prévenu le président du Medef, Patrick Martin, sur RTL. | |
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| « On n’entend parler que de hausses d’impôts, de taxes, de renchérissements du coût du travail, c’est désastreux, insiste François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises. Il y a une main invisible indispensable en économie, c’est la confiance, qui s’appuie sur la visibilité et la stabilité. Ces derniers mois, on a perdu les deux. » | |
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| « Donner des aides là où elles sont efficaces » | |
| Les syndicats, eux, ont la lecture inverse. « Ce qui se passe aujourd’hui, c’est la démonstration que ces politiques d’aides aux entreprises n’ont pas d’effet positif, et qu’on doit changer de logique générale. Il faut orienter les fonds publics, issus des impôts de la nation, pour réellement soutenir le développement de l’industrie et des emplois », fait valoir Baptiste Talbot, chargé de la coordination des luttes à la CGT. Le syndicat alerte depuis mai sur la casse sociale, en s’appuyant sur sa propre carte des plans sociaux. | |
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| « Le plan de soutien de 8 milliards à l’automobile lancé en 2020, j’aimerais savoir le solde des emplois ! renchérit M. Destugues à la CFDT. Il faut donner des aides là où elles sont efficaces, mesurer les aides que l’on donne. » | |
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| Le serpent de mer de la conditionnalité des aides aux entreprises ressurgit | |
| « Plutôt que de dépenser des millions à subventionner des emplois non qualifiés, on ferait mieux de mettre des taxes aux frontières », ajoute François Hommeril, président de la CFE-CGC, qui met également en garde contre l’« effet d’aubaine de la conjoncture » : « Regardez l’évolution des dividendes et des rachats d’actions : pour les grandes entreprises françaises, il n’y a pas de problème ! » Elles ont distribué en 2024 des montants de dividendes inégalés (67,8 milliards d’euros). « Michelin subit la concurrence chinoise, mais ça reste une entreprise planétaire, cotée, qui applique les mêmes méthodes que les autres : il faut être toujours plus rentable. Quand la conjoncture se dégrade, elle ferme les usines qui dégagent le moins de marge. Tout en rachetant pour 500 millions d’euros d’actions en 2024. » | |
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| Aline Leclerc et Béatrice Madeline | |
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