25/12/2025/H20:51:46
Honneur, d'abord, à notre clown blanc, Andy Kerbrat, député de La France insoumise, pour son exercice victimaire – un grand numéro intitulé « Ce n'est pas moi, c'est le pot de confiture ». Alors qu'il faisait l'acquisition de « produits récréatifs » dans une officine de rue tenue par un stagiaire de troisième, Kerbrat a été arrêté par la police, zélée, pour achat de drogue de synthèse, déclenchant une vague d'indignation et d'appel à sa démission pour « manque d'exemplarité ». Dans un tweet de contrition digne d'un manuel de Sciences Po, Kerbrat s'est donc plaint de la cruauté des temps médiatiques, dénonçant « l'acharnement de la presse d'extrême droite » alors même que lui se débattait dans une « souffrance insoutenable » : celle de l'addiction.
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Heureusement, ses camarades Insoumis et écologistes, formant une sorte d'UFC-Que choisir de la dope, ont aussitôt volé à son secours. Ils ont invoqué la défense du consommateur, et loué la bravoure du député. Non, Andy n'est pas un coupable, mais la victime d'un système de santé défaillant qui, à défaut de remboursements suffisants, le pousse à s'approvisionner dans la rue, au péril d'un vilain rhume.
Sandrine Rousseau a salué la démarche de son collègue et martelé que « les addictions sont des questions de santé publique » ; d'ailleurs, elle le soutient puisqu'il dit être « entré dans un parcours de soins ». Certainement le même parcours de soins que DSK lorsqu'il plaidait, lui aussi, une addiction au vice.
Un bras « presque d'honneur »
Le second fait d'armes de la semaine revient justement à Sandrine Rousseau, qui nous gratifia d'un geste inédit : un « presque bras d'honneur », soit une sorte d'invective inaboutie. Victime d'une probable montée de « masculinité toxique » systémique, c'est avec la grâce d'un supporteur de foot un soir de défaite que la députée écologiste esquissa ce qui ressemblait à un bras d'honneur envers les députés du Rassemblement national alors que ces derniers célébraient ostensiblement l'adoption d'un amendement.
La scène, d'une grande violence symbolique, se déroula au Palais-Bourbon, ce centre d'accueil des hyperactifs de la NFP, en pleine discussion budgétaire. Le député RN Bryan Masson, visiblement bouleversé, en appela aussitôt à la présidence de l'Assemblée, comme si un bras vaguement tendu pouvait choquer l'appareil RN… Pour éviter le rouge de l'exclusion et face aux preuves accablantes de la vidéo, Rousseau dut se résoudre à s'excuser, avouant à la tribune : « Le geste que j'ai entamé n'avait pas sa place dans l'hémicycle. » Ainsi, Sandrine Rousseau inventa le bras d'honneur inachevé, oscillant entre main tendue et majeur réticent. Les parties n'ont, pour l'heure, nullement sollicité de parcours de soins.
Les délires chromatiques de LFI
À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Enfin, le maillot jaune revient à mon homonyme, le député Frédéric Maillot, dont l'intervention fit revêtir aux débats budgétaires une couleur inédite. Alors que la France attend fébrilement le budget sous l'œil des agences de notation, notre « sans-culotte » Maillot trouva un grand combat de justice fiscale : la stigmatisation chromatique. En pleine session budgétaire, il prit la parole pour dénoncer le « travail au noir ». Non point pour en condamner la pratique ou les effets, mais pour fustiger la violence langagière du terme. Selon lui, l'expression serait raciste, évoquant les « heures les plus sombres » – ou, devrais-je dire, « dissimulées » – de notre patois colonial.
Pourtant, l'origine de l'expression remonte à l'époque médiévale, quand, en l'absence de conventions collectives, certains prévôts un peu zélés faisaient bosser les gens de nuit. Mais cela n'a point dissuadé notre Don Quichotte d'exiger un « nettoyage chromatique » de notre dictionnaire, proposant de bannir des expressions comme « mouton noir », « broyer du noir » ou « liste noire » – autant de formulations à condamner au goulag linguistique. On attend donc avec hâte la fin de ces expressions qui devraient nous tirer du rouge de la dette. Tandis que nos finances virent à l'écarlate, nous voilà donc face à une urgence de premier ordre : chasser le mot « noir » du Larousse ou, devrais-je dire, du dictionnaire blond vénitien ?
https://www.lepoint.fr/debats/la-nfp-devient-la-nouvelle-farce-populaire-28-10-2024-2573823_2.php
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