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| - | ====== Les mensonges de Caroline Fourest | ||
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| - | « J’ai besoin de toujours examiner les faits, rien que les faits. » Il faut prendre Caroline Fourest au mot, et lire attentivement son dernier livre, Le Vertige MeToo (Grasset). Cet opus, dont la sortie fait déjà l’objet d’une importante promotion (Le Parisien, France Inter, France 5…), met gravement en cause Mediapart, ses journalistes et même ses lecteurs et lectrices. | ||
| - | Mentionné plusieurs dizaines de fois, notre journal, avec ses enquêtes et son indépendance, | ||
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| - | La critique est libre et il ne s’agit pas d’alimenter un débat que nous n’avons ni suscité ni souhaité entre une essayiste, qui se présente comme « féministe », « journaliste » et « réalisatrice », et un journal d’information générale. | ||
| - | Il n’est pas question en revanche de laisser place à l’infamie, | ||
| - | Dans cet ouvrage, Caroline Fourest sous-entend que Mediapart choisit ses enquêtes selon des critères ethno-raciaux ou religieux. Que nous contribuons, | ||
| - | « En France, le procureur médiatique MeToo le plus actif, Mediapart, vient de la gauche radicale. Et il choisit ses cibles en fonction de l’appétit de son public, qui aime surtout croquer du people et du puissant : blanc ou juif, moins musulman. » Ce soupçon, qui ne se fonde sur aucune base factuelle, est insupportable. | ||
| - | Dans le livre, il repose sur des insinuations toutes plus fumeuses les unes que les autres. Ainsi, Caroline Fourest évoque une émission de Mediapart, datant de 2017, dans laquelle notre journaliste Mathieu Magnaudeix, alors en poste aux États-Unis, | ||
| - | « Comme il l’explique à l’antenne, | ||
| - | Ne plongeons pas dans l’absurde en produisant un extrait de milliers d’émissions télé ou radio dans lesquelles les prononciations varient. Ne cédons pas au ridicule. En revanche, tenons la promesse des « faits, rien que les faits ». Lors de l’émission citée par Caroline Fourest, le journaliste de Mediapart cité « n’insiste » pas sur ce point, puisqu’il ne l’évoque pas. C’est François Bonnet, alors directeur éditorial, qui souligne les deux prononciations qui coexistent alors au journal (comme dans le reste du pays)… | ||
| - | Caroline Fourest relaie une autre fake news, celle sur notre travail concernant l’islamologue Tariq Ramadan. « Le média s’est contenté de faire le service minimum », écrit-elle. Notre dossier consacré à cette affaire emblématique compte pourtant 28 articles (dont une longue enquête de 2017 intitulée « Violences sexuelles : le système Tariq Ramadan » et des révélations en 2018 sur le fait que l’islamologue a acheté le silence d’une femme qui avait dénoncé son emprise). À titre de comparaison, | ||
| - | L’essayiste reproche à Mediapart d’avoir « mis en valeur » l’avocat général Matthieu Bourrette, qui a requis une relaxe partielle dans l’affaire Ramadan. En réalité, nous l’avons bien reçu sur notre plateau. Mais en 2021, à une époque où il n’était pas encore en charge de ce dossier : il était procureur à Reims et il venait parler d’un dispositif mis en place pour améliorer le traitement judiciaire des violences sexistes et sexuelles. | ||
| - | Il est également faux d’écrire qu’Edwy Plenel, cofondateur de Mediapart, « a passé beaucoup de temps à faire la tournée des banlieues en compagnie du prédicateur », « après les attentats de 2015 contre Charlie ». Qualifiant de « procès en sorcellerie » cette campagne mensongère, | ||
| - | Autre erreur factuelle : Mediapart n’a pas publié une enquête en cinq volets sur Ramadan « sous pression » après les accusations de violences sexuelles, comme l’écrit Fourest. Cette série d’articles, | ||
| - | Le volet #MeToo n’y figure pas. Et pour cause : nous sommes un an et demi plus tôt et nous n’avions alors jamais été alerté·es à ce sujet, comme nous l’avons expliqué à de nombreuses reprises. Caroline Fourest, en revanche, avait recueilli la parole de trois femmes dès 2009, mais avait délibérément choisi de ne pas enquêter à l’époque au point de se taire et de ne rien en dire publiquement. « Je ne me suis pas sentie de relayer leurs accusations tant que la justice n’était pas saisie », explique-t-elle aujourd’hui. Au début du livre, elle écrit : « Comme journaliste, | ||
| - | Manifestement obsédée par la signature de Mathieu Magnaudeix, l’essayiste rappelle que notre journaliste a longuement enquêté sur sa trajectoire intellectuelle et politique, dans un article intitulé « Les croisades de Caroline Fourest ». « Autant vous dire qu’il ne m’a pas contactée pour son “enquête” », écrit-elle. C’est absolument faux, comme le démontrent des mails que nous avons conservés. | ||
| - | À la demande d’entretien adressée par Mathieu Magnaudeix en novembre 2016, elle répond : « Merci pour votre intérêt mais l’exercice ne m’intéresse pas. Mes livres vous éclaireront mieux que moi. » La relance du journaliste de Mediapart restera sans réponse. | ||
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| - | « Les faits, rien que les faits », toujours. Caroline Fourest écrit aussi que Mediapart a consacré « plus de quatre articles en six ans au directeur du festival de Cannes et de l’Institut Louis Lumière, Thierry Frémaux ». Entre 2018 et 2024, Mediapart a consacré seulement trois articles à ce personnage clé du monde culturel (ici, ici et encore là). | ||
| - | D’après l’essayiste, | ||
| - | Le livre relaie une autre fausse information, | ||
| - | Nous rechignons toujours à commenter les commentaires sur notre travail, a fortiori sur la « rumeur » d’une « enquête » jamais publiée. Mais « les faits, rien que les faits » : nous n’avons jamais enquêté sur Alain Terzian. Ni même envisagé de le faire. | ||
| - | Caroline Fourest est admirative du talent de réalisateur de Nicolas Bedos. C’est son droit. En revanche, non, il n’y a pas une « enquête de Mediapart, où des femmes l’accusent de mal se comporter en état d’ivresse et en soirée ». Dans notre article, publié en juillet 2023, la journaliste Marine Turchi rapporte l’ouverture, | ||
| - | Notre journaliste n’a pas non plus « convaincu » Adèle Haenel « de dénoncer Christophe Ruggia », comme l’écrit Caroline Fourest. Comme l’ancienne actrice l’explique dans notre enquête de 2019, ainsi que dans l’émission qui a suivi, Adèle Haenel avait déjà choisi d’en parler publiquement parce qu’elle était « puissante aujourd’hui socialement » et au nom de son « engagement militant ». | ||
| - | Mediapart n’a pas non plus « forcé [la] parole » de Maïwenn, « en faisant fuiter des extraits de son témoignage recueilli au cours de l’enquête par la police ». Son audition avait été révélée par de nombreux médias avant notre journal (dans Paris Match, Le Point, Madame Figaro, dans la presse people), comme nous l’avons déjà expliqué dans un billet en accès libre. | ||
| - | Mediapart n’a pas non plus « compté » les affaires #MeToo, en en dénombrant 100 (c’est à la page 123 du livre de Caroline Fourest) : comme nous l’expliquons, | ||
| - | Il va sans dire qu’en dépit des règles minimales de la déontologie journalistique, | ||
| - | Aucun désaccord intellectuel ou politique ne légitime la calomnie et le mensonge. Directrice éditoriale d’une publication, | ||
| - | Par la voix de sa présidente, | ||
| - | Lénaïg Bredoux et Valentine Oberti, codirectrices éditoriales de Mediapart | ||
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