| Les deux révisions précédentes
Révision précédente
|
|
elsenews:spot-2024:09:lemonde-jeunes-doudou [26/12/2025/H02:01:57] 216.73.216.167 supprimée |
— (Version actuelle) |
| |
| @DATE@ | |
| |
| |
| ---- | |
| ====== Le Monde – Pour atténuer les angoisses du présent, les jeunes se tournent vers des « époques doudous » ====== https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2024/09/07/pour-attenuer-les-angoisses-du-present-les-jeunes-se-tournent-vers-des-epoques-doudous_6305998_4497916.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default | |
| |
| <hidden Article Complet (utilisateurs connectés)> | |
| <ifauth @user> | |
| |
| Vous pouvez partager un article en cliquant sur l’icône de partage en bas à droite de celui-ci. | |
| La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite. | |
| Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente. | |
| Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr. | |
| En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ». | |
| |
| https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2024/09/07/pour-attenuer-les-angoisses-du-present-les-jeunes-se-tournent-vers-des-epoques-doudous_6305998_4497916.html | |
| |
| |
| GUILLAUME BELVÈZE POUR « LE MONDE » | |
| Pour atténuer les angoisses du présent, les jeunes se tournent vers des « époques doudous » | |
| Par Anne Chirol et Nicolas Santolaria | |
| Par Anne Chirol et Nicolas Santolaria | |
| Par Anne Chirol et Nicolas Santolaria | |
| Aujourd’hui à 06h00 | |
| Article réservé aux abonnés | |
| Offrir | |
| ENQUÊTE Fan des années 1980, 1990 et 2000, une partie de la jeunesse se réfugie dans un passé fantasmé, persuadée que « c’était mieux avant ». De la Game Boy à Kate Bush, les références d’antan font office d’antidote aux impasses d’aujourd’hui. | |
| Lecture 10 min | |
| Une fois par mois, à Paris, à l’occasion des soirées Chronologic qui ont lieu au club de la Machine du Moulin Rouge, il est possible de remonter le temps. Le concept ? Tel Marty McFly dans Retour vers le futur, vous êtes invités à vous déhancher sur « les meilleurs tubes dansant de chaque décennie », des années 1950 aux années 2010, pour vivre – selon l’expression des organisateurs – un « jetlag intemporel ». « Cette soirée a le même succès depuis douze ans, elle est toujours complète deux semaines avant », assure Anaïs Condado, programmatrice à la Machine du Moulin Rouge au moment de l’interview. A chaque Chronologic, la liste d’attente s’élève à 1 500 personnes, un record pour le lieu. « Il y a un aspect communion sur le dance floor, on partage avec des inconnus des musiques qu’on connaît tous. Une sorte d’inconscient collectif se met en place. » Présentée comme « la soirée où les Beatles twistent avec Beyoncé », la Chronologic permet de glisser sur les époques aussi simplement que l’on scrolle sur Instagram. | |
| |
| Dans ce même club, d’autres soirées en vogue, plus spécifiques, ambitionnent également de vous offrir un pas de côté par rapport à la grisaille du présent, histoire d’oublier les guerres, le dérèglement climatique et l’effondrement des écosystèmes : la We Are The 90’s et sa petite sœur, la Bug de l’an 2000. Sur la piste se côtoient des trentenaires et quarantenaires nostalgiques, mais pas que. On y trouve aussi de nombreux jeunes, qui n’ont pas directement vécu l’effervescence de ces années-là. Anne-Sophie et Solène (elles n’ont pas souhaité donner leur nom), 22 ans, nées en 2002, sirotent un verre au bar. « Nous, on est plus années 2000. Il y a un degré de folie en plus ! », lance Solène, vêtue d’une tenue au motif panthère, santiags aux pieds. Pour les deux copines, cette thérapie sonique est, en premier lieu, un moyen de s’abstraire de leur quotidien, comme si l’insouciance n’était plus possible aujourd’hui et qu’il fallait en chercher les germes dans d’autres temps. | |
| |
| Le passé est-il devenu un nouveau moyen de réassurance ? Les jeunes générations se réfugient-elles dans des « époques doudous » pour mieux oublier les crises multiples qui saturent leur horizon ? Pour le psychanalyste Michael Stora, il s’agit d’une « stratégie d’évitement face à une société très anxiogène ». Il est clair qu’en France un fort sentiment de déclassement parcourt l’opinion. D’après une étude Ipsos-Sopra Steria de 2023, 70 % des moins de 35 ans estiment que « c’était mieux avant ». Alors on s’injecte des doses de passé. Sur TikTok, les archives de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) comptent plus de 500 000 abonnés. Depuis qu’elle a effectué un virage programmatique vers les années 1980, Nostalgie est devenue la deuxième radio musicale de France, séduisant un large public jeune. | |
| |
| Lire aussi | |
| La « télé doudou » nous cajole en relançant les programmes phares des années 2000 | |
| Sous une forme ou sous une autre, les motifs vintage omniprésents se multiplient aussi vite que les sacs banane. Cet été, c’est un remix dance de Sound of Silence, de Simon et Garfunkel, qui a résonné sur la piste, quand Marcia Baïla, des Rita Mitsouko, a conféré une patine de fiesta rétrofuturiste à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Sur les plates-formes de streaming, la nostalgie en boîte est presque un genre en soi depuis que la série Stranger Things a remis au goût du jour une esthétique à la Spielberg période E.T., l’extra-terrestre. Du côté du grand écran, les héros eighties – Barbie, Colt Seavers (L’Homme qui tombe à pic) ou encore Maverick (Top Gun) – affichent une vigueur insolente. Alors que la coupe mulet à la MacGyver est redevenue à la mode, on ne sait d’ailleurs plus très bien si on vit encore au XXIe siècle. | |
| |
| « Une bulle d’oxygène » | |
| Notre époque étant devenue un cul-de-sac organisé, c’est paradoxalement dans le passé que l’on cherche un peu de souffle utopique, un point d’appui. Voilà pourquoi le Tamagotchi, la peluche Monchhichi (les descendants des Kiki), le vinyle, la Renault 5 (en version électrique), la colle Cléopâtre ou encore le baladeur sont de retour, figurant nos nouveaux talismans protecteurs. Pour le spécialiste des tendances Vincent Grégoire, « on ressent un sentiment de finitude, alors on se planque dans des périodes où il y avait encore du possible. Dans les années 1960, l’homme allait sur la Lune. Maintenant, on ne voit plus que des films dystopiques aux scénarios catastrophes. En apnée, les jeunes, asphyxiés, cherchent une bulle d’oxygène pour respirer ». | |
| |
| Le sociologue Zygmunt Bauman a forgé le joli mot de « retrotopia » pour qualifier cette inclination à regarder de l’avant en arrière. Il faut comprendre par là que la nostalgie, vieille et poussiéreuse affection conceptualisée par le médecin suisse Johannes Hofer pour désigner le mal du pays des soldats en mission à l’étranger, n’est plus pathologisée, mais au contraire chargée de valeurs positives. Elle ne désigne plus tant cette préférence un peu morbide pour ce qui a cessé d’être que la convocation, ici et maintenant, d’une émotion performative liée à un passé heureux. Comme le résume le chercheur Damien Hallegatte dans un article sur la nostalgie 2.0, « la nostalgie n’est plus ce qu’elle était ». | |
| |
| Le Monde Guides d’achat | |
| Lunch box | |
| Les meilleures lunch box pour la pause déjeuner | |
| Lire | |
| La pandémie de Covid-19 aurait fonctionné comme un véritable accélérateur de ce sentiment mobilisateur. Alors que chacun était cloîtré chez lui, les rediffusions de vieux classiques du patrimoine cinématographique français, de La Soupe aux choux à Mais où est donc passée la 7e compagnie ?, auront constitué une sorte d’antidote à l’angoisse de l’inconnu viral. | |
| |
| |
| Le DVD et une sculpture en résine à taille réelle d’E.T. l’extraterrestre, figure culte des années 1980, sur le stand Vintage Game Room, au marché Dauphine, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le 2 septembre 2024. GUILLAUME BELVÈZE POUR « LE MONDE » | |
| Le phénomène a touché d’autres types de divertissement. Fan de rétrogaming, Loïk Ninine, 21 ans, étudiant à l’école des métiers de l’informatique Hetic, se souvient de cette période comme d’un moment de divorce avec la culture vidéoludique du présent : « Pendant la crise du Covid, j’ai abusé des jeux vidéo actuels et j’ai fini par m’en lasser. Ils ont commencé à ne plus du tout m’intéresser parce qu’ils cherchent tous à gagner la course de l’hyperréalisme. J’ai alors racheté des jeux vidéo physiques pour pouvoir jouer sur mes anciennes consoles. Aujourd’hui, je les collectionne. Par plaisir, mais aussi parce que c’est une façon de me réfugier dans un âge d’or du gaming. » Signe des temps, Microsoft sortait, le 13 août, une manette transparente pour sa Xbox, clin d’œil appuyé au joystick de la console Nintendo 64. Fétichisés et chargés de valeurs positives, les objets du passé constituent un antidote aux errements du temps présent, dominés par le caractère insaisissable des flux immatériels. | |
| |
| Lire aussi : | |
| Dotemu, l’entreprise française qui jette un œil dans le rétro du jeu vidéo | |
| Louise Leidelinger, professeure de pâtisserie de 26 ans aux Compagnons du devoir, vit actuellement à Nîmes et convoque, elle aussi, le temps d’avant au moyen d’un objet rituel. « J’ai beaucoup changé de ville pour mon travail. Tous ces moments de baroud, je les ai immortalisés avec un Polaroid. Même si la photo n’est pas très belle ni nette, le Polaroid fait que l’on réfléchit au moment que l’on capture. Souvent, les gens prennent des photos avec leur téléphone qu’ils ne regardent jamais. Moi, comme j’inscris la date et le lieu sur chaque cliché, le Pola me permet un flash-back vers ces petits moments vécus avec des amis, devant des paysages incroyables… » Seul hic : l’appareil coûte cher. « Récemment, je suis passée au jetable, plus simple à acheter en grande surface quand tu pars en vacances l’été. Là, j’ai tous mes souvenirs d’enfance qui remontent en tournant la molette de l’appareil. Quand je vais faire développer la pellicule, je ressens beaucoup de réconfort. » | |
| |
| Succès des friperies | |
| Comme si les technologies actuelles étaient incapables de fabriquer une mémoire digne de ce nom, c’est au travers de la fiabilité supposée d’un artefact du passé que les souvenirs sont fixés. Se tourner, grâce à ces viatiques, vers une époque doudou (ici les années 1980 et leur grain sépia) n’est pas tant un passéisme qu’une façon de se réapproprier sa propre existence ici et maintenant, de l’avaliser. Dans cette dynamique, le vêtement occupe une place particulière, comme en atteste l’incroyable succès des friperies auprès des jeunes générations. Elles figurent un contrepoint au consumérisme jetable de l’époque. « Je n’aime pas la fast fashion, c’est un énorme gâchis, explique Kiara, né en 2004, mais arborant une coupe rock à la Mick Jagger. Il y a des nouvelles collections tout le temps. On a perdu le goût des jolies coupes, des matières… Et les vêtements sont faits d’horribles manières, pas du tout respectueuses de l’environnement ni des droits humains. » | |
| |
| Comme de nombreux vingtenaires, Kiara chérit les années 2000 où elle n’était encore qu’un nourrisson. Elle s’y replonge comme dans un bain de jouvence, avec le sentiment curieux d’être née trop tard. « Dans les années 2000, les gens redoutaient l’arrivée des ordinateurs et d’Internet, ironise cette future animatrice 3D qui craint déjà la concurrence de l’intelligence artificielle. Quel problème sympathique ! Aujourd’hui, les jeunes n’ont plus d’attentes pour le futur. » La nostalgie, ici, se porte bizarrement non pas sur ce qui a été vécu, mais au contraire sur ce qui n’a pas pu l’être. Sur Instagram, l’abréviation Y2K (years two thousand, soit « années 2000 ») accompagne les contenus qui mettent à l’honneur cette décennie dominée par les figures tutélaires de Paris Hilton, Avril Lavigne ou Britney Spears. Même K. Maro, rappeur phare de ce temps révolu, a publié sa bio il y a quelques mois. | |
| |
| |
| A gauche, le modèle Fat de la Game Boy de Nintendo commercialisé en 1989. A droite, un lecteur de CD portables Discman de Sony datant des années 1990, sur le stand Vintage Game Room, au marché Dauphine, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le 2 septembre 2024. GUILLAUME BELVÈZE POUR « LE MONDE » | |
| En 2021, au sortir du Covid-19, Juliette Darkwings a alors 25 ans et possède sa friperie « Y2K » en ligne, créée un an auparavant. Etonnée qu’aucun marché spécialisé n’existe dans des lieux physiques, elle lance le sien pour s’amuser. « J’ai été complètement dépassée par le succès. Depuis, j’en ai fait à Paris, à Strasbourg, à Lyon, mais aussi à Amsterdam, à Bruxelles et peut-être bientôt à Berlin. Je l’ai appelé le “Britney Market” parce que Britney Spears est une icône incontestable des années 2000 que tout le monde connaît, pas parce qu’elle me plaît particulièrement. D’ailleurs, pour l’anecdote, le premier marché a eu lieu le jour où la tutelle de la star a pris fin, en 2021. Des vendeuses portaient un tee-shirt “FREE BRITNEY”, c’était une drôle de coïncidence. Les gens étaient à fond. » | |
| |
| |
| Pour partir vers les années 2000, rien de tel que d’enfiler un vêtement d’époque. Un dimanche parmi tant d’autres, les modeux se bousculent entre les étals du Britney Market, installé pour l’occasion au Bastille Design Center, à Paris. Téléphone à clapet en guise d’accessoire accroché au sac à main, on vient chiner pêle-mêle des fausses fourrures, des hauts Playboy, des ensembles peau de pêche Juicy Couture… Quand on se balade pour rencontrer les clients, on se rend rapidement compte que beaucoup sont très jeunes. Julia Alteen, une New-Yorkaise en études d’animation à Paris, née en 2003, regrette, elle aussi, d’être passée à côté de la frénésie des années 2000 : « Les tendances de notre enfance nous manquent. On les a un peu ratées quand on était petites. » | |
| |
| Les époques doudous, ce sont ces périodes mythifiées dont on visite les recoins inexplorés, une fois devenu adulte. Ce passé fantasmé à portée de shopping, la créatrice de contenus Léa Waldberg s’y immerge, elle aussi. Très casanière, cette adepte des années 2000 au petit carré blond platine avec pointes rose flashy, âgée de 25 ans, a recréé, adulte, la chambre dont elle a rêvé toute son enfance. Tapis et bougie Hello Kitty, poster de Charmed, de Fight Club, de Britney Spears dans ses grandes années, des poupées Barbie, un mur de CD… « A l’époque, je n’ai pas pu choisir comment décorer ma chambre ou m’habiller. Mes parents m’ont fait la guerre jusqu’à mes 18 ans par rapport à mes looks. Je devais me changer dans l’ascenseur, avoue-t-elle. J’ai envie de faire plaisir à la petite fille qui aurait rêvé que je m’habille comme ça ! » | |
| |
| Des repères temporels brouillés | |
| Mais cette manière de regarder vers hier n’a pas grand-chose à voir avec une démarche muséale. « Personne ne recrée de pastiche historique », souligne Brune Ouakrat, du cabinet de tendances Peclers. Bien au contraire, le passé vient ici revivifier le présent. « Aujourd’hui, on reprend ces pièces sans les porter exactement comme avant, confie la créatrice du Britney Market. Mon but n’est pas de copier-coller les années 2000, mais de leur donner en plus les valeurs d’inclusivité et de féminisme de notre époque. J’adore voir des jeunes de tout âge déambuler dans les allées et laisser libre cours à leur créativité vestimentaire, sans qu’ils soient ennuyés par leurs camarades de classe. » Incontestablement, l’époque doudou est un safe space à la fois psychique et temporel. | |
| |
| Pour autant, ceux qui s’y réfugient se gardent généralement d’une certaine forme trop naïve d’idéalisation. Quand on leur demande s’ils auraient réellement aimé vivre à ces moments-là, la réponse – unanime – est paradoxale : certainement pas ! Laure Busnel, 30 ans, propriétaire de la friperie Frusques, à Paris, a tout fait pour se créer un petit cocon réconfortant à son image. Chez cette trentenaire, les objets et meubles vintage de différentes époques se rencontrent et se superposent, comme son exemplaire du magazine érotique Lui des années 1960, une table en Plexiglas des années 1970, une lampe donuts orange des années 1980 et un présentoir de cartes postales vintage qu’elle a trouvé dans la rue, un peu par magie. Malgré ça, elle n’embarquerait pour rien au monde dans une machine à remonter le temps : « Je n’aurais pas voulu vivre à une autre époque qu’aujourd’hui. Pour l’esthétisme, j’apprécie le passé, mais la condition de la femme dans toutes les autres époques ne donne pas envie d’y revenir. » | |
| |
| |
| A gauche, des peluches Kiki produites en 1974. A droite, une voiture de manège de la série « K 2000 » datant des années 1980, sur le stand Vintage Game Room, au marché Dauphine, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le 2 septembre 2024. GUILLAUME BELVÈZE POUR « LE MONDE » | |
| Dans son ouvrage Foreverism (Polity, 2023, non traduit), Grafton Tanner émet une hypothèse intéressante : rendre le passé consommable à loisir fait qu’en réalité il ne passe plus, devenant une ressource disponible « for ever » (« pour toujours »), convoquée à discrétion dans le temps présent. « Le foreverism peut nous amener à considérer l’explosion actuelle des contenus nostalgiques comme une preuve de notre nostalgie du passé, mais ce n’est pas parce que nous avons un accès quasi illimité à des contenus nostalgiques que nous sommes nécessairement nostalgiques. Peut-être que, dans un monde d’abondance rétromaniaque, alors que nous avons plus que jamais accès au passé, nous n’avons pas ressenti de nostalgie depuis des lustres. » | |
| |
| Lire aussi | |
| Parentologie : pourquoi nos enfants vivent-ils dans les années 1980 ? | |
| Lorsqu’on en gratte le vernis fluo, on peut se demander si les époques doudous ne témoigneraient pas, au final, d’une nostalgie de la nostalgie ? Hier et aujourd’hui se confondant dans une grande orgie de références superposées, tous nos repères temporels s’en trouveraient brouillés. D’où une tentation : réanimer la possibilité nostalgique en se tournant vers des époques lointaines, sauvages, fonctionnant comme des contre-modèles radicaux. | |
| |
| Dans une interview vidéo en 2021, le jeune rappeur Luv Resval, mort depuis (en octobre 2022) d’une crise d’asthme, confiait : « Tout me fascine dans ce qui était avant moi. (…) Je suis très, très, très, très nostalgique ; mon émotion préférée, c’est la nostalgie. Ça me procure de l’inspiration. » Quelle est la période qui t’attire le plus ?, lui demandait l’intervieweur Mehdi Maïzi. « Le Moyen Age. Le Moyen Age pour toutes les rébellions, les guerres, la liberté. Pas de caméras dans les rues. Je trouve ça magnifique, cette époque. Les duels se lancent à l’épée. Dans la saleté, je trouve qu’il y a une certaine pureté aussi, une beauté, une clarté », concluait le jeune artiste, qui, dans son titre MPC, part.2 (la rivière), chantait : « La nostalgie me foudroie. » | |
| |
| Anne Chirol et Nicolas Santolaria | |
| NOS LECTEURS ONT LU ENSUITE | |
| Au procès Pelicot, la douleur et la sidération de la famille : « Comment a-t-on pu ne rien voir ? » | |
| |
| Hier à 21h41 | |
| Un apéro avec Théo Curin : « Je l’ai tellement racontée, ma maladie, c’est fatigant à la fin » | |
| |
| Hier à 18h00 | |
| Une militante américaine anti-occupation tuée par l’armée israélienne lors d’une manifestation en Cisjordanie | |
| |
| Aujourd’hui à 14h03 | |
| En direct, nomination de Michel Barnier : « Résistance », « destitution »… des milliers de manifestants de gauche défilent contre Emmanuel Macron | |
| |
| Aujourd’hui à 16h48 | |
| Germaine Tillion et Jacques Lebon, la grande résistante et le collabo énamouré | |
| |
| Aujourd’hui à 05h30 | |
| « C’est regrettable de devoir aller sur le terrain judiciaire » : des maires ruraux prennent des arrêtés appelant l’Etat à un « plan d’urgence d’accès à la santé » | |
| |
| Hier à 16h46 | |
| CONTRIBUTIONS | |
| Bienvenue dans l’espace des contributions | |
| Pour améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation. | |
| Voir les contributions | |
| </ifauth> | |
| </hidden> | |