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-====== Le Monde – « “Kaizen” est hors la loi. Mais un procès aurait un effet désastreux pour le milieu du cinéma, qui serait accusé d’être antijeunes » ====== https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/20/kaizen-est-hors-la-loi-mais-un-proces-aurait-un-effet-desastreux-pour-le-milieu-du-cinema-qui-serait-accuse-d-etre-antijeunes_6324997_3232.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default 
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-Débats 
-« “Kaizen” est hors la loi. Mais un procès aurait un effet désastreux pour le milieu du cinéma, qui serait accusé d’être antijeunes » 
-Chronique 
- 
-Michel Guerrin 
-Rédacteur en chef au « Monde » 
-Pourquoi un public intensément jeune a-t-il payé une place de cinéma pour le documentaire d’Inoxtag qu’il pouvait voir gratuitement le lendemain sur YouTube ?, s’interroge, dans sa chronique, Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde ». 
-Article réservé aux abonnés 
-Quel phénomène ! On veut parler d’un documentaire de deux heures trente où l’on voit l’influenceur de 22 ans, Inoxtag, de son vrai nom Inès Benazzouz, pas vraiment sportif mais bien préparé, gravir l’Everest. Le Toit du monde ; 8 848 mètres. Le film se situe dans les mêmes hauteurs : pas moins de 300 000 spectateurs dans les cinémas de France en douze heures à peine, entre la soirée du vendredi 13 et la matinée du samedi 14 septembre, avant que le film, à 14 h 30, change de support et soit diffusé gratuitement sur YouTube. Où il a atteint le chiffre ahurissant de 26 millions de vues en six jours. 
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-Kaizen. 1 an pour gravir l’Everest déborde de sincérité. Il a autant suscité l’émotion folle des fans qu’une avalanche de critiques. Il est vrai que le héros est à la fois humble et narcissique, vante l’aventure tout en maniant le placement de produits à l’écran, dénonce la montagne polluée et participe à la souillure. 
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-Penchons-nous sur une petite révolution : jamais on n’avait sorti un film payant en salle, puis le lendemain gratuit sur YouTube, dans les deux cas avec succès. Les millions de vues sur YouTube disent le tourbillon d’Internet, qu’il faut relativiser un chouïa, une vue étant comptabilisée dès trente secondes de visionnage. 
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-Le résultat au cinéma est, lui, plus intrigant. Le film étant à l’affiche quelques heures à peine, les fans se sont rués sur les sites de réservation, au point que certains ont disjoncté – il a d’ailleurs fallu ajouter des séances en catastrophe, dans les villes comme dans les zones rurales. 
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-Pourquoi un public intensément jeune a-t-il payé une place pour un film qu’il pouvait voir gratuitement le lendemain sur son ordinateur ? Pour les gens de cinéma, la réponse est évidente : l’aura inoxydable du grand écran. C’est vrai mais réducteur. Inoxtag a 8,6 millions d’abonnés sur YouTube, 5,9 millions sur TikTok et 5,8 millions sur Instagram. Il peut compter sur eux suivant un attachement communautaire. Il aurait pu les convoquer dans un champ façon Woodstock, ils seraient venus. Ses fans avaient d’abord le désir furieux de participer à un événement collectif, d’en être, de se retrouver. Dans beaucoup de salles, des jeunes applaudissaient au milieu. 
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-Manuel de développement personnel 
-Kaizen n’est pas qu’un film. C’est aussi une succession étirée de posts façon Instagram, avec pour fil conducteur un exhibitionnisme dont les réseaux sociaux sont friands. C’est autant l’histoire d’une ascension qu’un manuel de développement personnel – son titre est un concept emprunté au manga One Piece, visant à s’améliorer de jour en jour pour réaliser ses rêves. La question n’est plus tant de savoir si c’est un film ou s’il est bon, mais s’il change la vie des fans. 
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-Kaizen est si multiple qu’il est brandi par ses producteurs pour réconcilier le cinéma et le numérique, et donc pour exister partout et en même temps : salle, Internet, télévision, plate-forme. C’est ainsi que TF1, en quête d’un public jeune et pour prolonger la fête, le diffusera sur sa plate-forme TF1+ à partir du 28 septembre, puis sur sa chaîne, le 8 octobre, à 23 h 30. 
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-Jusqu’ici, passer des réseaux sociaux à la salle de cinéma n’était pas possible – sauf exceptions expérimentales –, les films de youtubeurs étant surtout proches du bricolage plus ou moins créatif. Inoxtag est le chef d’orchestre d’un film dont le budget se compte en millions d’euros, avec cent personnes au générique, pour un résultat spectaculaire avec des à-pics vertigineux, du suspense, de l’émotion, une image léchée et une musique lacrymale. Ce n’est pas un hasard si, derrière Kaizen, on trouve le groupe Webedia, un champion des médias en ligne (dont Allociné) et soutien d’influenceurs, et le producteur et exploitant de salles MK2. Soit deux groupes qui s’évertuent à déverrouiller la porte entre Internet et le cinéma. 
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-De la stratégie chez l’influenceur 
-Les youtubeurs ont tout à gagner à élargir leur spectre, des sous et de la légitimité. Leur atout premier est d’avoir dans leurs bagages cette jeunesse biberonnée à la culture YouTube. Ils peuvent s’afficher en sauveurs. Car la jeunesse déserte de façon inquiétante les salles. Selon une étude de juin du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), les 15-24 ans sont allés un peu plus de quatre fois au cinéma en 2023, soit une baisse de 32,5 % par rapport à 2016. Les absents ont évidemment basculé sur les réseaux sociaux et les plates-formes comme YouTube, Twitch ou TikTok. 
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-Alors qu’il vient d’atteindre, en larmes, le sommet de l’Everest, Inoxtag implore ses fans dans le film : « Arrêtez d’être derrière les écrans ! » Méfions-nous des exhortations. Il faudra bien plus qu’un film pour jeter les jeunes dehors. Et il y a de la stratégie chez l’influenceur. Mais le film révèle bien, à sa façon, un enjeu culturel de taille concernant les jeunes. De son côté, pourtant, le monde du cinéma est plus qu’embarrassé par le phénomène Kaizen. Comment ne pas se réjouir que 300 000 jeunes débarquent dans une salle, payent une entrée et alimentent la filière ? En plus, ils vont découvrir des bandes-annonces, premier vecteur – et de loin – dans le choix d’un film pour un jeune. 
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-Mais voilà, Kaizen est hors la loi. Un film ne peut être projeté au cinéma un jour et sur YouTube le lendemain que si la sortie en salle est « exceptionnelle », marginale en somme, soit limitée à 500 séances. S’il y en a plus, il s’agit d’une vraie sortie cinéma, et alors le film doit patienter plusieurs mois avant d’être montré sur une plate-forme. Or il y a eu 900 séances partout en France, qui ont formé un événement aussi important, sinon plus, que la diffusion sur le Net. 
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-Le CNC a dû signaler l’infraction auprès du procureur de la République, le film risquant 45 000 euros d’amende. C’est une paille en comparaison des millions engrangés. Surtout, un procès aurait un effet désastreux pour le milieu du cinéma, qui serait accusé d’être antijeunes et déconnecté de la société. Sans oublier que les youtubeurs et leurs communautés se sentent déjà méprisés par le monde culturel. La sagesse serait plutôt que le cinéma et Internet trouvent des passerelles qui conviennent à tous. Mais parlent-ils la même langue ? 
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-Michel Guerrin (Rédacteur en chef au « Monde ») 
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