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26/12/2025/H02:13:11
Festival d'Aurillac : ovation pour l'acteur palestinien Ahmed Tobasi, qui se bat sur scène plutôt qu'au front
Un seul en scène absolument bouleversant. Photos © william duran
La pièce de théâtre d’Ahmed Tobasi restera sans doute comme l’un des temps forts d’Aurillac 2024. Très classique sur la forme mais trop puissante sur le fond, la prestation de l’acteur palestinien a longuement été applaudie.
« Par le début. » Voici l’un des précieux conseils que reçoit Ahmed Tobasi lorsqu’il lance sa carrière de comédien. Il lui suffit de commencer par le début et cela nous précipite au milieu « des montagnes d’ordures » du camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie, entre les intifadas et les poubelles utilisées par les enfants comme cages de foot.
Dans le plus grand des calmes, le festival d'Aurillac enregistre une affluence gigantesque : “C'est l'année de tous les records !”
Des scènes du quotidien. Le conflit israélo-palestinien vu à hauteur de gamin. C’est toute la force d’And Here I Am, épopée théâtrale à la première personne. Ce monologue en arabe, d’un débit aussi véloce que la cadence de tir d’un AK-47, est bouleversant. Fils des accords d’Oslo, Ahmed Tobasi observe « les cigarettes en aluminium » consteller sa galaxie et tombe raide dingue d’une fille nommée Sanaa. « Comment une beauté pareille peut-elle exister alors que nous vivons dans une déchetterie ? »
Sa rédemption
Tendre mais brutale, son adolescence bascule lorsqu’on lui tend un fusil d’assaut dans les bras. Les Israéliens veulent entrer dans Jénine ; un sniper touche son petit frère. Frappé au plus profond de son être, Ahmed Tobasi est arrêté en 2002 quand, maladroit comme tout, il échoue à jeter un explosif sur un véhicule militaire israélien. Il part en prison à 17 ans. « Affaire suivante ! » Le voilà engeôlé pour quatre années.
L'imaginaire est aussi puissant que le pogo, au festival d'Aurillac, avec le collectif La Méandre
Et il raconte, joue, nous submerge d’émotions. Le théâtre lui offrira sa rédemption. Aurillac lui a donné sa chance. Et c’est tant mieux.
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And Here I Am par Ahmed Tobasi, samedi 17 août, à 22 heures, 12 € au collège Jeanne-de-la-Treilhe, pastille 29.
Romain Blanc
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Cinq coups de cœur du off à voir absolument lors du dernier jour au festival d'Aurillac
Dernier jour, dernière occasion d'assister aux spectacles de théâtre de rue au festival d'Aurillac. Voici une sélection de cinq coups de cœur parmi les quelque 600 compagnies de passage.
Les Gaufrettes, pastille 49, place Gerbert
Six résidents de l’Ehpad des Mots bleus, encadrés par une aide soignante, offre un concert déjanté et entraînant. Avec eux, on chante tous ensemble, on danse tous ensemble et, surtout, on rigole tous ensemble. Johnny Hallyday, Joséphine Baker, Pharell Williams, Gala…
premium Le résumé de la troisième journée du festival d'Aurillac en dix images
Photo Jérémie Fulleringer Les classiques y passent dans le rire et la bonne humeur d’un comique de situation remarquable et touchant qui met en avant les failles comme les richesses des personnes âgées incarnées par les comédiens. Un moment de partage, multi-générationnel, entre acteurs et public. Que les spectateurs souhaitent prolonger le plus longtemps possible. À 18 h 15, place Gerbert.
Salut, pastille 21, passage du boulevard des Hortes
La recette pour une rencontre : une place, deux acteurs, des petits bouts de papier. Camille et Joseph la décortiquent dans Salut. Et au fil du spectacle, ils la provoquent. La matière de la représentation, ce sont ces petits questionnaires que les spectateurs remplissent. Dévoilés au grand jour par les acteurs, avec un naturel tout improvisé.Photo William Duran La performance est spectaculaire, rythmée, et, en même temps, on a l’impression d’assister à une grande conversation entre amis. Même si, au moment où son papier est tiré du lot, Léa ressent une légère gêne. « Ça met mal à l’aise, mais c’est très vite passé et c’est surtout vraiment drôle. » L’heure passe à toute vitesse et les spectateurs sont nombreux à rester un peu pour discuter avec ceux qu’ils viennent de rencontrer. À 13 h 15, passage du boulevard des Hortes.
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Ces commerçants qui restent ouverts pour le festival d'Aurillac : “C'est pour l'ambiance, pas pour le chiffre d'affaires”
Faudrait pas rester planter là, pastille 66, parking Gravier
« Il est infatigable ! » Ce spectateur a résumé la pensée du public qui assiste à Faudrait pas rester planter là. Devant eux, les comédiens de La Folle allure tournent et retournent dans un cercle, enchaînant prouesses techniques et d’équilibre sur leur vélo à pignon fixe.Photo William Duran Après des premiers tours d’acrobatie, la tension monte sur la première moitié du spectacle. La dresseuse dompte petit à petit le virtuose jusqu’à le contenir dans un cercle minuscule qui éprouve la qualité de surplace du cycliste. Un moment intense, où le temps semble presque arrêter de tourner à l’image de leur monture, avant de reprendre, dans un rythme plus endiablé, s’affranchissant du cercle puis des codes installés depuis le début du spectacle. À 11 heures, parking Gravier.
Un os dans le cosmos, pastille 121, parc de La Fraternité
Il y a la promesse, tenue : celle d’un film en trois dimensions… sans écran. Et il y a la performance, redoutable, de Maboul distorsion, qui attire plusieurs centaines de personnes, tous les soirs, au collectif Turbo Love avec Un os dans le cosmos. Ici, pas d’écran mais un décor qui évolue au fur et à mesure et amène le public dans le vaisseau OMSUITOM 44, et sur la planète Altaïr 4.Photo William Duran Surtout, les festivaliers sont transportés dans un film de science-fiction des années 80, avec toutes les références de la pop culture qui vont avec. C’est à la fois hilarant et impressionnant, et ça se termine en standing ovation. À voir ! À 20 h 40, parc de la Fraternité, au sein du collectif Turbo Love.
Chienne de vie, pastille 77, croisement des rues Alexandre-Pinard et Marie-Maurel
Tirage au sort. Le spectacle Chienne de vie s’ouvre sur un plateau de téléréalité. Les lifeurs et les lifeuses se lancent dans l’aventure de la vie. Ils reçoivent leur liste de départ. Lieu de naissance, métier des parents, sac à dos pour affronter les imprévus…Photo Jérémie Fulleringer Le public observe leurs visages frappés d’un grand sourire, puis il se sépare en trois. Chaque groupe suit le parcours de vie d’un candidat. Et le grand spectacle laisse place à l’humilité du quotidien. Les chemins se croisent, déambulent dans la rue, jusqu’au retour sur plateau. Les lumières se rallument pour une représentation qui se finit dans les rires. Un spectacle qui peut se regarder trois fois sans se lasser. Et beaucoup reviennent le lendemain pour suivre un autre parcours de vie. À 14 heures, au croisement des rues Alexandre-Pinard et Marie-Maurel.
https://www.lamontagne.fr/aurillac-15000/loisirs/cinq-coups-de-cur-du-off-a-voir-absolument-lors-du-dernier-jour-au-festival-d-aurillac_14550057/
Aurillac. Festival de théâtre de rue : le programme du samedi 17 août 2024
Voici le programme du “ In ” de ce dernier jour du festival de théâtre de rue d'Aurillac.
Rendez-vous au Festival ©Nicolas GASTAL/photo d’archive
Par Nicolas Gastal Publié le 17 août 2024 à 7h20
9h : Kiroul présente Jours, place Michel Crespin, durée : 1h15. Une vraie mise en joie par effet cathartique pur.
17h : Mathias Lyon présente Seul Duel, 8 rue du Cayla, durée : 40 min. Tarif : 8 euros. La relation d’un homme avec son cheval, les animaux, le vivant et la nature en général. Un monde en marge, fait de beauté et de violence, de poésie et de férocité.
18h : [lodudo] producción, présente FLIP, parking de la Tour, durée : 40 min. FLIP est à la fois un hommage et une célébration de l’homme, du danseur, de l’artiste, mais également l’opportunité pour les deux complices de revisiter avec humour et passion leurs années de jeunesse, en ramenant le patin là où il·elle l’ont d’abord pratiqué : dans la rue.
18h : Notre Insouciance présente JOUIR, square des Justes, durée : 1h20. Récits intimes et témoignages documentaires, cabaret musical et stand-up façon Comedy Club se succèdent ainsi dans des formes très variées, drôles, troublantes, souvent inattendues et qui, ensemble, participent à décloisonner notre regard sur la jouissance.
18h30 : Begat Theater présente HOME/LAND, Lycée Saint-Géraud, durée : 45/60 min. Tarif : 12 euros. Un parcours intime, personnel et collectif à la fois, en tout cas généreux et bouleversant, que l’on garde longtemps en soi, au chaud, comme un cadeau.
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19h30 : Mariano Pensotti/Grupo Marea présentent Une Ombre vorace, lieu communiqué sur le billet, durée : 1h20. Tarif : 12 euros. Dans Une ombre vorace, on suit le destin de deux hommes : l’un est un alpiniste reconnu, l’autre celui qui l’a incarné au cinéma.
20h : A PERSON;S présente SU:M (Breath), Rue du Puy Courny, durée : 35 min. Sanghyun Seo, un homme, habillé de blanc, grimpe sur une corde lisse de trente mètres de haut suspendue à une grue. L’ascension est ardue, semée d’embuches, il y a le risque, le danger, l’âme qui frôle la mort.
20h : Maurice et les autres présente Carmen, Haras National, durée : 1h45. Tarif : 12 euros. En résonance totale avec ce qu’il se passe actuellement en termes de violences conjugales dans notre société, cet audacieux opéra-paysage transpose l’art lyrique dans l’espace public, tout en brisant les conventions le sourire aux lèvres et le poing levé.
21h15 : Elephants Laugh présente MULJIL, place des Carmes, durée : 1h10. Elephants Laugh raconte la peur, le danger, l’accueil, le partage, grâce à ces vitrines posées verticalement sur le sol, de l’eau à ras bord ou presque.
21h30 : Liquid Sound présente Long : Yeonhee Project I, Enclos Bideau, durée : 1h. Tarif : 12 euros. Une invitation à un voyage vers la culture coréenne, de ses codes traditionnels aux aspects les plus contemporains – voire parfois franchement avant-gardistes
22h : Ahmed Tobasi présente And Here I Am, Collège Jeanne de la Treilhe, durée : 1h15. Tarif : 12 euros. And here I am est à la fois un road-movie théâtral d’une puissance incomparable, une comédie politique écorchée et un plaidoyer sur la résilience, empli de chagrin et de fantômes, de liberté et d’espoir, malgré tout.
22h : Galmae présente C’est pas là, c’est par là, bas du Jardin des Carmes, durée : 45 min. Enchevêtrement complexe, réseau dense et étriqué, un lien, un autre, encore. Telle la toile d’une araignée géante, le motif final est chaotique mais fascinant. Lorsque débute la représentation, il fait nuit, l’éclairage joue avec les ombres, l’ambiance sonore avec les repères.
22h : PAL/SECAM présente Combustion, terrain de sport de la Jordanne, durée : 40 min. Sur grand écran, un pamphlet format clip vidéo regroupe des images de glorification collective glanées sur le net, défilé militaire et concert de pop-star, vidéos Tiktok uniformisées et meeting politique nord-coréen.
22h30 : Le G. Bistaki présente Tancarville, parking Château Saint-Etienne, durée : 1h. Un simple linge qui se fait tantôt enveloppe corporelle, accessoire, décor ou instrument, et que les performeurs tordent et distordent à l’envi.
22h45 : Ambiguous Dance Company présente Fever, place Michel Crespin, durée : 35 min. Les danseur·euses affichent un look plus improbable encore avec couleurs flashy et verres teintés, mix assez surréaliste de références aux arts traditionnels coréens et éléments futuristes. Commence alors un défilé de mode complètement lunaire, très coloré, très dynamique, ultra rafraichissant
23h : Hoods Flakes présente Dj Flakes ft. David Guetto, parvis de l’Hôtel de Ville, durée : 2h. De l’électro au hip hop, en passant par l’afrobeat, le reggaeton, la techno ou la musette, DJ Flakes et David Guetto ont plus de genres sur leur playlist que vous n’avez de paires de sneakers dans votre placard.
23h30 : Collectif La Méandre présente Fantôme, place des Carmes, durée : 1h. Avec une infinie tendresse et une ingéniosité sans pareilles, Fantôme est une œuvre inouïe où se combinent savoir-faire artisanal et art numérique, théâtre, animation et spectacle vivant.
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