25/12/2025/H19:33:23
Son mode d'inhalation était identique à celui de la cocaïne. De quoi être dans le viseur des autorités chargées des politiques de prévention et de santé publique. La poudre énergisante « Sniffy » vient d'être interdite à la vente, selon un arrêté publié au « Journal officiel » fin juillet, signé par la ministre de la Santé, du Travail et des Solidarités démissionnaire, Catherine Vautrin.
Décliné en plusieurs saveurs, le « Sniffy » était, non sans polémique, commercialisé depuis quelques mois sur Internet et chez certains buralistes.
« Protéger les jeunes générations »
« Ma crainte, c'est celle d'une très mauvaise habitude, parce qu'une poudre blanche que vous commencez à sniffer, c'est parfaitement addictif et le lien avec des produits illicites est évident », a ainsi justifié Catherine Vautrin juste avant la publication de l'arrêté. Le 3 juin dernier, elle avait indiqué avoir saisi la Commission européenne pour demander l'autorisation de prendre un arrêté d'interdiction concernant le produit. La requête a reçu une réponse favorable.
Le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, avait promis fin mai de tout faire pour interdire ce produit énergisant. « C'est mon devoir de protéger les jeunes générations », a-t-il souligné sur X à l'annonce de la publication de l'arrêté.
D'après cet arrêté, la mise sur le marché de produits sous forme de poudre qui contiennent « des substances actives ayant un effet stimulant sur le corps, et en particulier sur le système nerveux » et de produits destinés à « être consommés par voie intranasale ou qui […] entretiennent une confusion avec la consommation de stupéfiants » est suspendue pour une durée d'un an.
Une inquiétude des addictologues
Le « Sniffy » contient plusieurs composants tels que de la L-arginine, un acide aminé, de la créatinine, de la L-citrulline, de la taurine ou encore de la maltodextrine. Si ces substances sont légales, le mode d'inhalation du produit inquiétait les addictologues et avait été condamné par des représentants de plusieurs professions comme des syndicats policiers ou des buralistes.
Cette interdiction intervient alors que la consommation de cocaïne est en hausse en France. D'après une étude de l'Observatoire des drogues et des tendances addictives (OFDT) paru fin juin, près d'un adulte sur dix (9,4 %) avait consommé au moins une fois de la cocaïne dans sa vie en 2023, contre 5,7 % en 2017.
https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/sante-pourquoi-la-poudre-energisante-sniffy-a-ete-interdite-a-la-vente-2112123
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