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| - | ====== Le Monde – Alain Delon : « Si j’étais resté charcutier, je n’aurais jamais eu autant d’emmerdes » | ||
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| - | DISPARITIONS | ||
| - | Alain Delon : « Si j’étais resté charcutier, je n’aurais jamais eu autant d’emmerdes » | ||
| - | Depuis l’été 2018, l’acteur avait pris l’habitude de téléphoner au « Monde ». Manière de se raconter, encore et toujours, de la part d’un homme hanté par le passé. | ||
| - | Par Samuel Blumenfeld | ||
| - | Par Samuel Blumenfeld | ||
| - | Par Samuel Blumenfeld | ||
| - | Aujourd’hui à 11h33, modifié à 11h37 | ||
| - | Lecture 7 min | ||
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| - | Alain Delon, en 2007. DENIS ROUVRE /MODDS | ||
| - | C’était devenu une forme de rituel, après une série consacrée à sa carrière, publiée dans Le Monde durant l’été 2018, puis un entretien au long cours, sollicité par l’acteur, paru le 21 septembre 2018 dans les colonnes du journal : Alain Delon téléphonait régulièrement. C’était une manière de prolonger une conversation, | ||
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| - | Au début de chaque conversation, | ||
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| - | L’instant présent | ||
| - | Dans ses conversations, | ||
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| - | Alain Delon, mort d’un acteur de légende : ses films cultes en six épisodes | ||
| - | La seconde hypothèse le ramenait à ses trois années en Indochine, où il s’était enrôlé mineur, à 17 ans et demi, grâce à une autorisation de ses parents, tolérance qui le perturbait encore. Partir à l’armée lui avait permis de devenir un homme, mais aussi de réaliser qu’il aurait pu y laisser la vie. « Cela peut en déranger beaucoup que j’estime avoir tout appris à l’armée, mais je les emmerde », insistait-il. Il fallait entendre les plaintes et les lassitudes derrière les mots. L’armée avait été sa seule école, et l’enseignement reçu plus tard, sur un plateau de cinéma, par ceux qu’il appelait ses « maîtres », René Clément, Luchino Visconti et Jean-Pierre Melville, avait prolongé son éducation. | ||
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| - | Sens de l’honneur et fidélité | ||
| - | Mais le mépris qu’il ressentait trop souvent à l’encontre de gamins partis comme lui, sous les drapeaux, combattre pour une guerre coloniale dont ils ignoraient les tenants et les aboutissants, | ||
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| - | Delon avait organisé en 1973 le combat revanche du Français contre Carlos Monzon pour le titre de champion du monde dans la catégorie des poids moyens. Bouttier s’était entraîné tout l’été à Douchy et, le 29 septembre, à Roland-Garros, | ||
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| - | Lire aussi | ||
| - | Alain Delon : « Tout ce que j’ai fait au cinéma, je l’ai vécu » | ||
| - | Il restait – héritage, entre autres, de l’armée – l’image droitière de l’acteur. Peut-être serait-il plus juste de souligner son engagement gaulliste qu’il revendiquait, | ||
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| - | Obsédé par son visage | ||
| - | Quand on lui rendait visite dans ses bureaux, boulevard Haussmann à Paris, on ne pouvait qu’être frappé par l’aspect mausolée de cet appartement. Des photos de Delon partout sur les murs, parfois de Jean Gabin et de Romy Schneider. L’acteur avait choisi de vivre au milieu des disparus. D’ailleurs, | ||
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| - | Devant une des photos, où il apparaissait tellement plus jeune, âgé d’un peu plus de 30 ans, à l’époque du Samouraï, de Jean-Pierre Melville, et de La Piscine, de Jacques Deray, soit à l’apogée de sa beauté, Delon expliquait, en plaisantant : « Vous voyez, le mec qui est sur cette photo n’est pas tellement différent du mec qui se tient devant vous. » Il fallait bien entendu comprendre l’inverse. Delon était, plus que d’autres, attentif au temps qui passe. Son visage, qui l’obsédait tant, et avait fasciné la Terre entière, s’était effacé. Il en avait tellement conscience qu’il s’emparait de livres de photos de lui pour les partager. Il levait les yeux à chaque nouveau cliché pour partager l’évidence de sa beauté puis refermait le livre pour signifier la fin de son histoire. | ||
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| - | Une manière unique de s’emparer d’un espace | ||
| - | Delon a toujours entretenu un rapport conflictuel avec son visage. Il estimait, à raison, qu’il n’était pas qu’une « gueule ». Son physique lui avait ouvert toutes les portes mais il n’aurait jamais pu accomplir cette carrière en s’appuyant uniquement sur ce visage hors du commun. C’était éclatant depuis son premier grand film, Plein soleil, de René Clément : Delon possédait une manière unique de s’emparer d’un espace. Il entrait dans une pièce et celle-ci s’en trouvait transfigurée. L’arrogance et la fierté de Delon y étaient pour beaucoup, et son art de se placer devant la caméra, qu’il racontait avoir appris auprès de René Clément, encore bien davantage. La tension créée par sa présence, présence parfois discrète, toujours subtile, sa façon de se tenir, de regarder, suffisait à faire comprendre au spectateur qu’il existait un phénomène Delon, jamais observé auparavant, plus jamais constaté depuis. | ||
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| - | Le goût de l’abstraction chez Delon, en l’occurrence ce talent pour offrir à chacun de ses gestes l’aura du mystère, avait trouvé le metteur en scène idéal en la personne de Jean-Pierre Melville, et s’était exprimée dans trois films, Le Samouraï (1967), Le Cercle rouge (1970), Un flic (1972). | ||
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| - | Le réalisateur français, rétif à la psychologie, | ||
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| - | Delon-Melville, | ||
| - | Il suffit de constater à quel point la gestuelle de Delon dans Le Cercle rouge est unique – quand il ouvre une porte, on a l’impression qu’il vient de forcer un coffre – pour comprendre qu’un réalisateur aussi méticuleux et directif que Melville, obsessionnel du contrôle, à commencer sur ses comédiens, se contentait ici de laisser régulièrement l’initiative à sa vedette, jamais aussi à l’aise quand elle pouvait se passer de mots, laissant son corps s’exprimer. Delon assurait qu’il n’avait aucune conscience, lui si narcissique, | ||
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| - | Il est difficile de trouver un couple cinématographique aussi homogène, d’une complicité à ce point absolue que Delon et Melville. Errol Flynn et Raoul Walsh auparavant, Scorsese et De Niro ensuite pourraient leur être comparés, sauf que le couple Delon-Melville n’éprouvait aucun besoin de dialoguer ou d’argumenter. Les deux hommes ne se voyaient guère en dehors des plateaux. Lorsque Melville est mort brutalement, | ||
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| - | Delon et Melville, les derniers samouraïs | ||
| - | Les deux hommes avaient pour projet de tourner Arsène Lupin. Le personnage inventé par Maurice Leblanc apparaissait comme une évidence pour les deux hommes, naturellement portés vers les rituels du dandy cambrioleur. Delon vous montrait son poing pour raconter le projet, il délivrait alors un doigt, puis deux, puis tous pour signifier qu’il se préparait encore à ce film qui ne sera jamais tourné. | ||
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| - | Rendez-vous manqués | ||
| - | La carrière de Delon a été extraordinairement courte pour un acteur aussi grand. Si on ne prend en compte que ses chefs-d’œuvres, | ||
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| - | Il évoquait souvent ses conversations avec François Truffaut et Claude Sautet, pour des projets qui ne virent jamais le jour, alors qu’ils apparaissaient comme autant d’opportunités de prolonger, dans les années 1980, une carrière de la plus avantageuse des manières. Ces rendez-vous manqués accentuaient sa mélancolie, | ||
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| - | Lire aussi | ||
| - | Festival de Cannes 2019 : | ||
| - | Il avait des velléités de raconter cette vie dans un livre de mémoires. Il en avait trouvé le titre, L’Insignifiance des choses, emprunté à une phrase des Mémoires de guerre du général de Gaulle : « D’un point élevé du jardin, j’embrasse les fonds sauvages où la forêt enveloppe le site, comme la mer bat le promontoire. Je vois la nuit couvrir le paysage. Ensuite, regardant les étoiles, je me pénètre de l’insignifiance des choses. » Mais Delon n’arrivait pas à aller au-delà de son intention. L’histoire de sa vie ne resterait qu’un rêve, une succession de rencontres et de récits décousus auxquels il n’aura jamais donné corps. | ||
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| - | Curieusement, | ||
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| - | Samuel Blumenfeld | ||
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