25/12/2025/H21:22:39
C’est un fait. L’intelligence artificielle (IA) est progressivement en train de transformer le monde du travail. Et ceci est d’autant plus vrai en ce qui concerne les freelances selon une étude de Fiverr, une place de marché de ligne pour les travailleurs indépendants.
Les freelances ont un meilleur rapport à l’IA que les salariés
L’enquête révèle que près de 50 % des freelances utilisent l’IA, contre un tiers des employés. Une tendance qui s’explique par plusieurs facteurs. Les indépendants doivent constamment s’adapter aux nouvelles tendances pour répondre aux besoins de leurs clients. Ils sont plus enclins à proposer des solutions innovantes pour rester compétitifs. Cela a aussi été le cas avec d’autres technologies par le passé comme certains langages de programmation, explique Franck Thomas, responsable France de Fiverr.
Il est plus simple pour un freelance d’intégrer l’IA dans son travail sans passer par des processus d’approbation contraignants ou des politiques strictes. A contrario, les employés sont soumis à des cadres plus restrictifs. « Dans des entreprises très structurées, il faut bien identifier les points d’usage, les cas d’usage, éviter les pertes de données, etc. Il y a finalement un encadrement qui prend du temps », poursuit l’expert.
Pour les freelances, il est aussi question d’optimiser son temps de travail pour devenir plus rentable. « Il sont plus à l’écoute de ces outils pouvant leur permettre de gagner du temps et donc de mieux monétiser celui-ci pour leurs clients », précise Franck Thomas.
L’IA augmente les compétences des freelances
L’IA permet aux freelances de compresser leurs tâches de travail répétitives et, par conséquent, de proposer des services qui étaient auparavant impossibles ou trop coûteux. Ce constat est particulièrement pertinent dans les métiers créatifs.
Le dirigeant prend pour exemple la segmentation d’un élément dans une vidéo. Le détourage, effectué pixel par pixel et image par image, nécessite des heures de travail. Grâce à l’IA, la segmentation est automatisée en quelques minutes seulement. Le détourage s’exécute par lui-même grâce à la technologie. En ayant recours à de tels outils, les freelances deviennent de plus en plus attractifs pour les entreprises.
67 % des indépendants observent ainsi une augmentation de la demande pour leur savoir-faire amélioré par l’IA, selon l’étude. De même, 45 % des chefs d’entreprise recrutent auprès de sources externes, car ils sont confrontés à la rareté des aptitudes en IA en interne. 63 % de ces recrutements sont fléchés vers les secteurs de l’architecture, de l’ingénierie et du bâtiment.
En amont, les dirigeants font aussi appel à des consultants capables d’identifier les cas d’usage pertinents pour leur entreprise. « Ils jouent le rôle d’ambassadeurs techniques, qui vous ouvrir de nouvelles voies pour les sociétés », résume Franck Thomas. L’essor de l’IA voit en outre émerger de nouvelles spécialisations, à l’instar du prompt engineering.
Quid des salariés ?
L’expert est formel : cette propension des freelances à se tourner vers l’IA ne représente pas une menace pour les employés. Selon lui, le salariat ne s’oppose pas au travail indépendant car le freelancing est avant tout une étape dans une carrière : « beaucoup de freelances sont d’anciens salariés ou de futurs salariés ». Ainsi, les compétences et méthodologies acquises en tant que salarié sont souvent appliquées ensuite en freelance, et vice versa.
Les entreprises voient davantage les freelances comme une source de compétences à utiliser ponctuellement. Elles intègrent une équipe cœur de salariés et des freelances pour des besoins spécifiques, permettant de combiner les forces des deux statuts. « Le salarié se retrouve augmenté dans son équipe, tout comme le chef de projet, grâce à ces freelances », résume Franck Thomas.
Une tendance vouée à s’amplifier avec les jeunes générations
L’importance grandissante de l’IA dans le monde professionnel est d’autant plus notable chez les jeunes travailleurs. Un quart des personnes interrogées par Fiverr envisagent de se spécialiser dans l’IA. Le taux est particulièrement élevé chez la GenZ et les milléniaux, avec respectivement 31 % et 34 %. Dans le même temps, 64 % des moins de 35 ans aux États-Unis envisagent de travailler en freelance ou le font déjà, selon une enquête menée par Collective.
La convergence est évidente. « C’est un modus operandi, une façon de fonctionner qu’il va falloir trouver pour les entreprises, afin de s’adapter aux aspirations d’une génération », estime le dirigeant de Fiverr France. L’IA générative étant encore un secteur naissant, les jeunes ne sont pas désavantagés par manque d’expérience dans ce domaine, bien au contraire. Ils peuvent même profiter d’un déficit de l’offre face à une demande croissante.
Pour comprendre les tendances qui nous attendent dans le monde du freelancing, Franck Thomas évoque le business trend index de Fiverr, qui permet de déterminer quelles compétences seront les plus requises à l’avenir. Les aptitudes liées à l’IA y ont explosé.
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