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| - | SÉRIES D’ÉTÉ | ||
| - | Quand Molière s’attaquait à la querelle des sexes avec « L’Ecole des femmes » | ||
| - | « Les batailles du théâtre » (2/6). En 1662, date de la création de la pièce, l’envol du personnage d’Agnès vers la liberté est un pavé projeté sur le patriarcat. Longtemps négligée ou minorée, la force émancipatrice de l’héroïne s’impose avec le mouvement #metoo. | ||
| - | Par Joëlle Gayot | ||
| - | Par Joëlle Gayot | ||
| - | Par Joëlle Gayot | ||
| - | Aujourd’hui à 16h00 | ||
| - | Lecture 6 min | ||
| - | Article réservé aux abonnés | ||
| - | Offrir | ||
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| - | Pierre Dux et Isabelle Adjani, dans « L’Ecole des femmes », de Molière, mis en scène par Jean-Pierre Roussillon, à la Comédie-Française, | ||
| - | Retrouvez tous les épisodes de la série « Les batailles du théâtre » ici. | ||
| - | « Le petit chat est mort. » Cette réplique d’Agnès a volé la vedette à un vers moins fameux, mais plus vénéneux de L’Ecole des femmes : « Je vous épouse, Agnès. » Acte III, scène 2 : la messe est dite, Arnolphe a parlé. Ce tuteur autoproclamé d’une enfant de 4 ans, cloîtrée entre les murs d’un couvent jusqu’à ce qu’il l’en sorte pour l’enfermer chez lui, ce barbon sûr de lui endosse, d’une phrase, d’une seule, les habits du mari. Arnolphe a 40 ans, et Agnès 17. Peu lui importe : sa petite protégée a été éduquée pour devenir une idiote qui ne le cocufiera pas. Cette comédie de Molière passerait-elle sans encombre sous les radars des combats actuels contre les violences sexistes et sexuelles ? | ||
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| - | Qu’on se rassure. La tentative de prédation sera déjouée par une postadolescente qui se révélera moins sotte que ne le supposait son geôlier. On peut même lire la pièce comme le récit d’une émancipation féminine, sexuelle et intellectuelle, | ||
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| - | Que se passe-t-il le 26 décembre 1662, | ||
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| - | La querelle littéraire vire à la calomnie, on hurle au plagiat, à l’indécence, | ||
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| - | Louis Jouvet et Madeleine Ozeray, dans « L’Ecole des femmes », de Molière, mis en scène par Louis Jouvet, au Théâtre de l’Athénée, | ||
| - | Sortant d’une éclipse de près de trois cents ans, la pièce rebondit, en 1936, sur les planches du Théâtre de l’Athénée, | ||
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| - | Multiples relectures | ||
| - | « Lorsque Jouvet met le texte en scène, c’est lui qu’on vient voir », et pas Madeleine Ozeray en 1936 ou Dominique Blanchar en 1950 dans le rôle d’Agnès, explique l’universitaire et dramaturge Anne-Françoise Benhamou. « En revanche, lorsque, en 1973, Jean-Paul Roussillon [1931-2009] propose sa version à la Comédie-Française, | ||
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| - | La bascule est d’autant plus forte que deux comédiens, Michel Aumont et Pierre Dux, se partagent alternativement le rôle d’Arnolphe face à Adjani, ce qui atténue la mise en vedette du héros. Grâce à Roussillon, en conclut Anne-Françoise Benhamou, Agnès devient un personnage qui intéresse. « Il a fallu ce spectacle, réalisé dans un moment de féminisme actif, les années 1970, pour transformer le regard sur elle et sur la pièce. » | ||
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| - | Cette adaptation est le prélude à de multiples relectures de l’œuvre. Une soixantaine depuis 1973, dans le théâtre public comme privé. Si la plupart sont tombées dans les oubliettes, d’autres font date. Dominique Valadié est de la distribution des « quatre Molière » montés en tir groupé, en 1978, par Antoine Vitez (1930-1990) : | ||
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| - | Didier Sandre, Jean-Claude Durand, Richard Fontana et Daniel Martin dans « L’Ecole des femmes », de Molière, mis en scène par Antoine Vitez, lors du Festival d’Avignon, | ||
| - | Pour cette dernière pièce, Vitez ne tranche pas entre le féminisme et la misogynie du texte. Il veut aller à l’os de l’écriture. Comme le souligne alors Colette Godard dans Le Monde, il entend « retraverser les couches d’interprétations accumulées depuis trois siècles ». Sans qu’Agnès soit effacée, Arnolphe reprend de l’importance, | ||
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| - | Dominique Valadié, qui incarnait Agnès, se souvient de son partenaire, Didier Sandre : « Il était jeune et beau. Il jouait un Arnolphe dont l’âge n’importait pas. Seule comptait l’innocence d’Agnès. Une jeune fille se livrait, sans retenue, à celui qui pour elle était un père ou un grand frère. Mais Arnolphe, peu à peu, était gagné par une souffrance terrible. Il y avait quelque chose de profondément tragique entre cet homme qui voulait façonner une femme, la rendre idiote au sens de pure, et l’émancipation de cette femme. » | ||
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| - | « Arnolphe est la légalité » | ||
| - | Le psychanalyste Jacques Lacan, quant à lui, préfère disserter sur la nature authentiquement comique de l’amour dans L’Ecole des femmes sans pour autant contester la sincérité des émotions du héros : « Il préfère encore être cornard (…) plutôt que de perdre l’objet de son amour. » (Le Séminaire, livre V, Seuil, 1998.) | ||
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| - | Cette thèse est reprise à la volée par le metteur en scène Eric Vigner qui, en 1999, privilégie une approche onirique et poétique de L’Ecole des femmes : « Si Arnolphe est présenté comme un pervers, ça n’a aucun sens de monter la pièce, dit-il aujourd’hui. Cet homme a un projet personnel et utopique. Il éduque cette jeune fille en étant mû par une pensée à la Descartes : | ||
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| - | Qu’on le blâme ou qu’on l’encense, | ||
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| - | A quel moment le héros, Arnolphe, que le critique du Monde Michel Cournot n’hésitait pas, en 2001, à qualifier de « pédophile », | ||
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| - | Le théâtre, écho de l’indépendance de la femme | ||
| - | Il n’est pourtant pas d’usage qui tienne, face aux préoccupations contemporaines : | ||
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| - | Moins tapageuse, mais plus révolutionnaire sera l’approche, | ||
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| - | Lire aussi | ||
| - | Théâtre : un Molière très #metoo | ||
| - | Sur le plateau, Agnès (interprétée par Suzanne Aubert) apparaît sur un écran vidéo. Elle est filmée dans la chambre où l’assigne Arnolphe (Claude Duparfait). Même mutique, elle impose sa stature, sa présence et son poids de réalité. Elle n’est pas une coquille vide, mais un sujet pensant. Pour Anne-Françoise Benhamou, collaboratrice artistique de Stéphane Braunschweig, | ||
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| - | Pour Anne-Françoise Benhamou, L’Ecole des femmes porte un enjeu politique plus profond : restaurer la subjectivité des personnages féminins issus du répertoire et de la tradition. « Il est temps de cesser de prendre la domination comme une évidence, mais de l’observer depuis les consciences des héroïnes féminines en pointant leurs endroits de lutte et de résistance. » | ||
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| - | Lire aussi l’entretien | ||
| - | Stéphane Braunschweig : | ||
| - | Sans nier la violence qui lui est faite, le personnage d’Agnès ne peut plus se réduire à un statut victimaire : | ||
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| - | Quant aux héroïnes classiques, elles ont beau dépendre d’hommes dont elles sont les épouses, les filles ou les mères, elles sont animées de vies intérieures. Ce sont ces vies échappant au contrôle masculin que les artistes d’aujourd’hui cherchent à révéler par leurs mises en scène. Que pensent-elles, | ||
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| - | Retrouvez tous les épisodes de la série « Les batailles du théâtre » ici. | ||
| - | Joëlle Gayot | ||
| - | NOS LECTEURS ONT LU ENSUITE | ||
| - | Cinq accessoires utiles pour la rentrée | ||
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| - | Aujourd’hui à 15h32 | ||
| - | Au Royaume-Uni, | ||
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| - | Aujourd’hui à 18h36 | ||
| - | Au théâtre, le retour d’une censure qu’on croyait évanouie avec l’Italien Romeo Castelluci | ||
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| - | Hier à 16h00 | ||
| - | « Las Azules », sur Apple TV+ : | ||
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| - | Aujourd’hui à 16h00 | ||
| - | L’ancêtre commun à tout le vivant actuel en partie décrypté | ||
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| - | Trump Fictions : « Un justicier dans la ville », la gâchette facile | ||
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