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elsenews:spot-2024:08:campements [ElseNews]

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-====== Les évincés de la rue ====== 
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-<newcolumn> 
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-« Tu perds tes repères, tu perds tout » 
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-Richard Côté regarde dans le vide avec un air sidéré, alors que le bruit du camion à ordures s’estompe en s’éloignant de ce bout de terrain qui était sa maison encore quelques minutes plus tôt. Pour lui comme d’autres personnes en situation d’itinérance, c’est une autre expulsion forcée et encore plus de précarité.    
-« Je commençais à être installé, soupire Richard Côté. Le matin, j’ouvrais mon petit poêle, je me faisais des œufs et des hot-dogs. »   
-Ce mercredi 17 juillet, les employés de la Ville de Montréal sont arrivés au petit matin accompagnés de policiers, non pas pour lui proposer une option d’hébergement, mais avec l’ordre de démanteler le campement de fortune qu’il s’était fait le long de la piste cyclable Des Carrières depuis le mois de mars.         
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- PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE   
- Richard Côté jette ses effets personnels à la poubelle.      
-Pendant qu’il remplit une poubelle des derniers biens qu’il lui reste, une préposée à l’entretien de la Ville nettoie le terrain des derniers signes de vie qu’auraient laissés ses habitants.  
-« Ça me fait mal au cœur de devoir faire ça, car il faudra qu’il se relocalise ailleurs, alors que ç’a été tout un travail pour eux de monter tout ça, avoue l’employée municipale, qui préfère demeurer anonyme. C’est dur, je trouve ça plate. »   
-Ce jour-là, ses derniers échanges avec Richard Côté furent un simple sourire, quelques cigarettes et le peu de monnaie qu’elle avait sur elle.  
-Une « question de survie »  
-Sous un pont du Mile End, deux amoureux de longue date passent le temps au milieu des bâches, de leur tente en plastique et des objets qui leur servent au quotidien.  
-La vie de Gemini Keiths et de son partenaire Raphi, originaires de Nouvelle-Écosse, est rythmée par les avis d’éviction qui les forcent à se reconstruire continuellement une nouvelle « maison ».  
-Gemini Keiths sait ce que peut coûter un démantèlement. Rien que depuis le début de l’année, elle et son partenaire ont dû déménager deux fois après avoir reçu un avis de la Ville de Montréal. Avec le temps, elle a appris à protéger ses biens les plus chers afin qu’ils ne servent pas de nourriture au camion à ordures.         
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- PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE   
- Jeune femme en situation d’itinérance, Gemini Keiths sait très bien ce que représente un démantèlement pour ceux qui, comme elle, campent dans la rue.      
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-C’est comme si tu quittais ta maison pour aller au travail et qu’il y avait 50 % de chances que lorsque tu rentres, tout soit disparu, ta maison entière n’est plus et tout ce que tu chéris est parti. C’est stressant sur le long terme quand les personnes vivent ça quotidiennement.  
- Gemini Keiths, jeune femme en situation d’itinérance    
-Malgré sa joie de vivre contagieuse, elle ne peut cacher la colère qu’elle ressent vis-à-vis des personnes employées pour démanteler son campement.   
-« Je ne suis pas l’oppresseur, et le gars soûl qui crie sur le trottoir non plus, dit-elle. [L’oppresseur], c’est cet immense groupe de personnes qui possèdent toutes les armes existantes et qui peuvent légalement les utiliser sur toi sans raison. »  
-« La sécurité vient en étant nombreux »  
-« C’est comme une famille », explique Gemini Keiths en décrivant la vie en campement. Pour elle, la vie en communauté permet de veiller les uns sur les autres, notamment dans les pires situations telles que des surdoses.  
-« Tu finis par être super proche de tout le monde, dit-elle. Même si tu n’aimes pas la personne qui vit à côté de toi, si un jour elle se réveille et qu’elle ne va pas bien, tout le monde va venir pour l’aider. »  
-La jeune femme peine à s’expliquer l’approche des autorités à l’égard des campements.   
-« Qu’est-ce qui est mieux ? Avoir un seul feu sous contrôle ou avoir plein de petits feux partout ? demande-t-elle. [Les campements], c’est aussi une question de survie, car la sécurité vient en étant nombreux. »  
-« Il nous faut, en tant que communauté, nous assurer que cette personne [dans la rue] est en sécurité, ajoute-t-elle. Il ne s’agit pas de la soumettre à davantage de stress en l’isolant et en la pointant du doigt. »  
-« Ils se font enlever tout ce qu’ils avaient »  
-Assis sur son canapé dans le studio qu’il occupe depuis sept mois, Guylain Levasseur se souvient très bien de ces années vécues dans la rue et des conséquences des démantèlements sur les vies humaines.  
-Il a été parmi les résidants du campement qui avait vu le jour à l’été 2020 le long de la rue Notre-Dame Est et dont il supervisait le bon fonctionnement. Au moment de son démantèlement au début de l’hiver 2020, plus de 120 personnes s’y étaient créé une communauté.   
-« On avait une équipe pour la cuisine, une pour l’entretien, et on avait des bacs à recyclage », raconte Guylain Levasseur avec le sourire aux lèvres.         
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- PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE   
- Guylain Levasseur et sa chienne Micha      
-Il évoque ensuite avec beaucoup d’amertume cette journée de décembre 2020 où les autorités sont arrivées pour démanteler le campement après qu’une des tentes a pris feu.   Lisez notre article sur le démantèlement du campement Notre-Dame     
-« J’en ai perdu, du stock [ce jour-là], dit-il. On a perdu tous les équipements de cuisine, les bouteilles de propane, tout s’est retrouvé dans des conteneurs, et la majorité du monde n’a pas retrouvé ses affaires. »  
-Guylain Levasseur affirme que ce jour-là, de nombreuses tentes jetées aux déchets n’ont même pas été ouvertes pour y récupérer les effets personnels de leur propriétaire.  
-« Il y avait une femme qui était assise à terre et qui pleurait, car elle ne savait pas où s’en aller, raconte-t-il. Tu perds tes repères, tu perds tout. »         
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- PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE   
- La Ville a procédé en décembre 2020 au démantèlement du campement de la rue Notre-Dame.      
-« Il y a du monde qui n’a pas grand-chose dans la vie et c’est extrêmement dur quand ils se font enlever les seules petites choses qu’ils ont, dit-il. Il y en a qui vont se planquer et se mettre à risque de mourir seuls. »   
-Une relationniste de la Ville de Montréal, Camille Bégin, explique qu’on « assume ses responsabilités et intervient afin d’assurer la sécurité urbaine et la cohabitation sociale ».  
-Pourtant, la rapporteuse spéciale de l’ONU sur le droit à un logement convenable considère que les expulsions forcées sont « une violation flagrante des droits de la personne et sont interdites en toutes circonstances, y compris dans le contexte des campements ».  
-« Dans tous les cas, la Ville de Montréal opte pour une approche graduelle et adaptée auprès des personnes, avec un temps d’intervention leur permettant de se relocaliser et de contacter des organismes d’aide, assure Mme Bégin. Les campements posent des enjeux de sécurité. Pour la Ville de Montréal, les campements urbains ne sont pas une solution viable, sécuritaire ou pérenne. »  
-Mais pour Guylain Levasseur, il ne fait aucun doute que les démantèlements exposent les personnes à un plus grand risque de mortalité.  
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-Ils se font enlever tout ce qu’ils avaient et ensuite ils doivent recommencer [leur vie], mais à un moment donné, il y en a qui vont baisser les bras et ça peut mener à un suicide ou à une surdose, car il y en a qui sont découragés dans la rue.  
- Guylain Levasseur, ancien sans-abri    
-Il évoque l’histoire tragique de Sarah, une jeune trentenaire en situation d’itinérance qui se faisait démanteler « tout le temps », selon lui. Cette dernière aurait perdu la vie à la suite d’une surdose alors qu’elle s’était isolée pour se mettre à l’abri des regards.    
-« Démanteler peut tuer […]. Ça te décourage, mais ça peut aller jusqu’à tuer, dit-il. S’ils sont déjà à terre, ça ne donne rien de leur en mettre plus sur le dos, car ils sont déjà complètement à terre. »  
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-</columns> 
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