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-====== Arcanes des aides et redistributions sociales : Le Monde – Réforme du RSA : dans la métropole de Lyon, accompagner sans sanctionner ====== 
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-<hidden Article Complet (utilisateurs connectés)> 
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-POLITIQUE 
-Réforme du RSA : dans la métropole de Lyon, accompagner sans sanctionner 
-La réforme vantée par le gouvernement Attal et décriée par le Nouveau Front populaire est expérimentée dans les communes de Givors et de Grigny sans contrainte d’heures d’activité mais avec un accompagnement renforcé. 
-Par Thibaud Métais (Givors (Rhône), envoyé spécial) 
-Par Thibaud Métais (Givors (Rhône), envoyé spécial) 
-Par Thibaud Métais (Givors (Rhône), envoyé spécial) 
-Article réservé aux abonnés 
-L’agence France Travail de Givors (Rhône) grouille de monde. Un peu partout dans le hall, ça foisonne d’échanges. Ce mardi de la mi-juin, Yanis (il n’a pas souhaité donner son nom), 29 ans, y entre pour la première fois. Il a été convoqué, comme soixante-dix autres personnes, à une « rencontre d’information et d’orientation » organisée pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). Ce solide gaillard, crâne rasé, barbe de trois jours, a le regard un peu perdu devant la multitude de comptoirs. De nombreux organismes sont présents face à lui pour ce rendez-vous spécifique : caisse d’allocation familiale, caisse primaire d’Assurance-maladie, maison de la métropole de Lyon, régie des transports publics… 
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-Après un premier entretien avec un conseiller France Travail, Yanis passera à chacun de ces stands. Six comptoirs différents qui permettent d’emblée de connaître assez précisément la situation de la personne, ses besoins, les aides auxquelles elle peut éventuellement prétendre, etc. « C’est vraiment une bonne chose de rencontrer tous ces gens tout de suite, j’ai pu poser toutes les questions que je voulais », affirme Yanis. Ancien plombier, inactif depuis plusieurs années en raison de problèmes de santé, il souhaite se reconvertir et suivre une formation de chauffeur poids lourds. 
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-A la fin de cette première rencontre de deux heures, une fois son orientation décidée, un agent France Travail lui remet immédiatement une convocation pour un rendez-vous plus spécifique. Trois parcours sont possibles. Un accompagnement social avec un conseiller de la métropole pour les plus éloignés de l’emploi ; un suivi intermédiaire dit socioprofessionnel et, enfin, pour les personnes susceptibles de retrouver un travail le plus facilement, un accompagnement professionnel avec France Travail. 
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-Cette journée est la première pierre de l’accompagnement rénové des bénéficiaires du RSA expérimenté depuis avril 2023 dans dix-huit bassins d’emploi. Le projet de loi pour le plein-emploi, adopté par le Parlement en décembre 2023, prévoit sa généralisation à partir de 2025. Le texte, qui a suscité de nombreuses critiques venues de la gauche, qui promet d’ailleurs de revenir dessus si elle parvient au pouvoir, conditionne le versement du RSA à au moins quinze heures d’activité hebdomadaires. 
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-« Public plus difficile à mobiliser » 
-La métropole de Lyon, qui fait partie des trois territoires de gauche volontaires – avec la Loire-Atlantique et l’Ille-et-Vilaine –, a choisi une ville enclavée et marquée par la pauvreté pour mener cette expérimentation. Coincée dans un triangle entre Lyon au nord, Saint-Etienne à l’ouest et Vienne à l’est, Givors fait partie de ces territoires sinistrés par la désindustrialisation. Dans la commune traversée par l’autoroute A47, le taux de chômage atteignait 18,6 % en 2021, selon l’Insee. 
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-En février, se félicitant des résultats de ces premiers tests, le premier ministre, Gabriel Attal, avait annoncé l’extension du dispositif avec vingt-neuf territoires supplémentaires. « Depuis un an, une expérimentation [est menée] dans de nombreux départements : jusqu’à quinze heures par semaine de formation, de stage et d’insertion, en contrepartie de l’allocation », a-t-il expliqué sur X. Une obligation dont s’affranchit la métropole de Lyon. « Une mesure démagogique, populiste et irréaliste », lance le président de la métropole, Bruno Bernard (Les Ecologistes). Car, en parallèle de ces heures d’activité obligatoire, la loi a créé de nouvelles sanctions, dont la suspension de l’allocation en cas de non-respect de cette obligation. 
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-A Givors, la contrainte des heures d’activité n’est pas appliquée, les nouvelles sanctions non plus. Et sans cette condition, les résultats sont sensiblement les mêmes qu’ailleurs. Selon un document de France Travail d’avril, que Le Monde s’est procuré, 62 % des bénéficiaires du RSA visés sur les territoires de Givors et Grigny (Rhône) sont entrés dans le dispositif, contre 74 % en moyenne. Un écart qui s’explique par la spécificité du public concerné sur Givors. « Plus de la moitié des allocataires sont issus de quartiers prioritaires de la ville, donc un public plus difficile à mobiliser », explique Bruno Bernard. 45 % des bénéficiaires sont entrés dans un parcours professionnel, au même niveau que la moyenne des dix-huit territoires (44 %). 
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-Après six mois, 33 % des allocataires ont accédé à un emploi, contre 43 % en moyenne. Mais l’écart est bien moindre lorsqu’on se concentre sur les emplois durables (14 % contre 17 %). Inutiles, donc, les heures d’activité ? La question n’est pas tant dans l’obligation que dans la réalisation concrète de l’accompagnement. « Si on accompagne mieux, on a de meilleurs résultats, c’est une lapalissade mais il est visiblement nécessaire de le rappeler régulièrement », souligne le président de la métropole. Sans créer d’obligation nouvelle, le renforcement de l’accompagnement induit inévitablement une mobilisation supplémentaire des allocataires. 
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-Vies cabossées 
-Problèmes de santé presque rédhibitoires, monoparentalité, exclusion en matière de mobilités, langue française non maîtrisée… Pénétrer dans le milieu de l’insertion, c’est opérer une plongée dans les abîmes de la précarité. Une immersion dans des vies cabossées, où les parcours professionnels sont au mieux tortueux, au pire inexistants. C’est aussi se confronter à la réalité de ce qu’on nomme les freins périphériques à l’emploi mais qui occupent une place pourtant centrale dans la vie des bénéficiaires du RSA. Loin du mythe parfois tenace du profiteur fainéant des aides sociales. 
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-A Givors, le CEFI (Culture éducation formation individualisée) accueille ces publics depuis des années et a donc logiquement fait partie des partenaires de France Travail pour l’expérimentation. L’organisme a notamment mis en place des ateliers collectifs pour remettre sur les rails les bénéficiaires du RSA. Avec succès, malgré des profils esquintés. Freddy, au RSA depuis un grave accident de la route en 2020, est en train de trouver sa voie. « J’ai eu une grosse opération chaque année depuis mon accident, j’ai sombré, j’ai connu beaucoup de bas », reconnaît-il. Mais grâce à ces ateliers spécifiques, il est en train de rebondir. « J’étais dans le BTP avant, mais je ne peux plus y travailler avec mon handicap, explique-t-il. Je me suis donc tourné vers l’animation, et c’est une révélation, c’est ce que je veux faire. » Après un stage découverte en milieu scolaire, il pourrait obtenir un CDI dans une école et un centre aéré. Mais il ne veut pas crier victoire trop vite. 
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-Pour financer cet accompagnement renforcé, l’Etat a apporté plus de 700 000 euros en 2023 et près d’un million d’euros en 2024. L’expérimentation de Givors prévoit le suivi de tous les allocataires de Givors et Grigny, sans exception, c’est-à-dire 1 322 personnes au moment du démarrage du test. Au 1er avril, ils n’étaient plus que 1 204 bénéficiaires, une baisse de 9 % qui n’est pas corrélée à une hausse des radiations, signe que c’est l’accompagnement renforcé qui fonctionne, précise-t-on dans l’entourage de Bruno Bernard. Pour un dispositif de même nature mis en place sur l’ensemble de la métropole de Lyon, qui compte 40 000 habitants au RSA, cela nécessiterait un budget de 40 millions d’euros. Le succès de ces expérimentations repose donc en partie sur un financement d’ampleur, difficilement extensible à l’ensemble du pays. 
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-Et, pour certains, même ce déploiement de moyens exceptionnels ne suffit pas et le RSA reste un fardeau. Malek, 45 ans, est à deux doigts de baisser les bras à cause d’un « parcours du combattant qui n’en finit jamais ». Il ne cherche pourtant rien de compliqué, selon ses propres mots, travailler dans les espaces verts, par exemple : « J’ai honoré tous mes rendez-vous, suivi toutes les formations, mais chaque fois que je candidate, c’est toujours un refus, on trouve toujours un point négatif. » Alors il vit de plus en plus mal les jugements portés sur les allocataires, la pression mise par ce système de droits et devoirs. « On ne vit pas correctement avec 400 euros par mois, c’est impossible, regrette-t-il. Mais même avec une vie pareille, si on rate un rendez-vous, on nous menace de sanction. Moi, je vais finir par leur dire de le garder leur RSA, tout lâcher. » Et conclut d’une phrase, qui résume sa situation et celle de beaucoup d’autres : « Pouvoir travailler et vouloir travailler, ce sont deux mondes différents. » 
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-Thibaud Métais (Givors (Rhône), envoyé spécial) 
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