25/12/2025/H20:52:54

"Un dégoût total, 108 salariés se retrouvent à la rue" : faute de repreneur, Caddie, c'est fini

Caddie n'aura pas survécu à son quatrième redressement judiciaire en douze ans.
Le célèbre fabricant de chariots de supermarché n'a pas trouvé de repreneur et est placé en liquidation.
“Une mise à mort” pour ses salariés rencontrés par TF1.
À l’instar du Bic, de la Cocotte-Minute ou des Boules Quies, Caddie aura connu les honneurs de l’antonomase : la marque déposée tellement entrée dans le langage courant qu’elle a fini par désigner l’objet lui-même, toutes marques confondues. Une postérité qui n’aura pas suffi à sauver le célèbre fabricant alsacien de chariots de supermarché, placé en liquidation judiciaire. C’est Me Pierre Dulmet, l'avocat du Comité social et économique (CSE) de l'entreprise, sonné, qui est venu l’annoncer aux salariés massés derrière les grilles du tribunal de Saverne (Bas-Rhin), comme le montre le reportage du JT de 13H de TF1 diffusé ce mardi 16 juillet, à retrouver dans la vidéo en tête de cet article.
“Il n’y aura pas de repreneur. Le tribunal n’a pas de proposition de reprise à étudier pour vous. Ce qui fait que, cet après-midi, il formalisera la cessation totale d’activité de Caddie”, leur lâche-t-il, les yeux embués. “On assiste à la mise à mort de Caddie”, réagit un futur ex-salarié dans l’assistance, derrière ses lunettes de soleil. “C’est un dégoût total ! 108 salariés se retrouvent à la rue, sans emploi”, déplore un autre. Une de ses collègues résume : “Toutes les carrières s’arrêtent aujourd’hui.”
Un symbole historique
C'est la fin d’une histoire, aussi. Nom déposé en 1959, inspiré du golf, Caddie, dont les origines industrielles remontent même à 1928 avec des produits en fil de fer, a connu un succès croissant, jusqu’à vivre son âge d’or avec l’essor de la société de consommation, puis s’exporter dans 75 pays. Mais 65 ans plus tard, après quatre redressements judiciaires depuis 2012, le fabricant, surendetté et dépassé par la concurrence étrangère, essentiellement allemande, n’a jamais redressé la barre.
“Ce qui a réduit les parts de marché de Caddie, c’est également une réduction de la demande, qui a entraîné une baisse significative des commandes, puis des revenus de l’entreprise”, précise à TF1 Sophie Bollinger, maîtresse de conférence à la faculté des sciences économiques et de gestion de Strasbourg (Bas-Rhin). Avec des tarifs devenus en moyenne 15% plus élevés que ceux de ses concurrents, la marque française n’a pas su innover, ni moderniser son offre, pour demeurer compétitive.
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