25/12/2025/H20:55:51
Vous recevez un message sur votre téléphone portable et vous pensez qu'il est envoyé par l'un de vos proches qui vous demande de l'argent.
Les banques se mobilisent face à la montée en puissance de ce type d'escroquerie aux sentiments et alertent sur la difficulté d'obtenir un remboursement.
Une mère qui en a été victime témoigne auprès de TF1.
Il y a peu, Valérie Courtinat reçoit un SMS de son fils : “Coucou maman, mon téléphone est cassé, voici mon nouveau numéro, peux-tu m’envoyer un message sur WhatsApp ?”, montre-t-elle à la caméra de TF1, dans le reportage du JT de 20H diffusé ce mardi 9 juillet, à retrouver en tête de cet article. “Là, il me dit ‘maman, j’ai un problème d’argent, peux-tu me faire un virement de 1.460 euros ?’”, poursuit-elle. Dans la panique, elle s’exécute et quand, quelques minutes plus tard, il lui réclame un autre virement, de 1.900 euros, la mère de famille comprend qu'elle s'est fait avoir. Derrière le message : une escroquerie avec usurpation d’identité, appelée arnaque “aux sentiments”, parce qu’elle consiste justement à jouer sur la corde sensible.
“L’escroc emploie des mots familiers, ‘maman’, ‘gros bisous’ ou ‘maison’. Tout ça, c’est une espèce de cocon familial que nous, les mamans, on essaie de protéger”, s'indigne Valérie Courtinat, une victime parmi tant d’autres. Deux réflexes à adopter dans pareil cas : porter plainte, en ayant réuni au préalable les preuves dont vous disposez (numéro de téléphone, captures d’écran des messages, etc) et tenter d'obtenir le remboursement auprès de votre banque. Le gouvernement a, du reste, mis en place un numéro de téléphone, le 116 006, pour vous accompagner dans ces démarches.
Sachez néanmoins que, dans la pratique, se faire rembourser est presque impossible. “La victime qui a fait le virement, elle a donné son consentement, c’est-à-dire son accord pour que le virement soit effectué. Par conséquent, la banque s’engouffre dans la brèche en disant qu’elle ne peut pas rembourser s’il y a eu consentement”, explique à TF1 Me Emma Leoty, avocate en droit de la consommation et en droit bancaire. Dit autrement : le piège s’est refermé.
Il arrive toutefois que certains établissements bancaires, de plus en plus confrontés à ce type d’affaires, consentent à un geste commercial pour recréditer un client pris au piège. “Au titre de la fraude, la décision de rembourser est basée sur le résultat d'investigations menées notamment au niveau des traces techniques, qu'elles soient factuelles ou réglementaires. Les sommes sont variables, mais ce sont souvent des centaines, voire des milliers d'euros qui sont dérobés”, indique un porte-parole de la caisse régionale du Crédit Agricole, dans les colonnes du quotidien Les Échos.
Cette banque privée considère cependant qu’il vaut mieux agir en amont pour empêcher que la transaction bancaire n'aille jusqu'au bout. C'est l'objectif de la cellule de 30 personnes qu’elle a créée le mois dernier, pour lutter contre ces fraudes sentimentales. “On a mis en place des outils très sophistiqués qui permettent d’identifier des connexions, des virements ou des opérations atypiques, par rapport au comportement habituel du client, puis de les bloquer éventuellement”, détaille, au micro de TF1, Clotilde L’Angevin, directrice générale adjointe du Crédit Agricole d'Île-de-France.
De son côté, BNP Paribas a lancé en avril une campagne d’alerte et de sensibilisation à l’adresse de ses conseillers et de ses clients, tandis que la plupart des réseaux bancaires de France multiplient eux aussi les messages de prévention. La Fédération bancaire française elle-même a lancé une campagne de communication dédiée, appelant les clients des banques à ne jamais communiquer de code, de mot de passe ou d’identifiant bancaire. Un conseil émerge dans toutes ces alertes : n'effectuez jamais le moindre virement avant d'avoir pu joindre votre proche directement au téléphone.
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