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Pour remédier à cette injustice fiscale flagrante, Zucman propose l’introduction d’un impôt minimum mondial sur la fortune des milliardaires. Ce projet vise à établir une taxation de 2 % sur le patrimoine des 3.000 individus les plus riches du monde. Selon ses estimations, cette mesure pourrait générer entre 200 et 250 milliards de dollars de revenus fiscaux chaque année. De plus, en élargissant cette taxe aux fortunes situées entre 100 millions et 1 milliard de dollars, il est possible d’ajouter 100 à 140 milliards de dollars supplémentaires aux recettes fiscales mondiales.
Le patrimoine
L’argumentation de Zucman repose sur le constat que la richesse des ultra-riches est principalement constituée de patrimoine, comme des actions et des biens immobiliers, dont la valeur a considérablement augmenté avec le temps, principalement grâce à la croissance des marchés financiers. Cette accumulation massive de richesse, combinée à des lacunes dans les systèmes fiscaux nationaux et internationaux, a permis aux milliardaires de bénéficier d’un traitement fiscal préférentiel, payant proportionnellement moins d’impôts que les travailleurs ordinaires.
Le soutien pour un impôt minimum mondial sur les milliardaires est substantiel parmi certains membres du G20, incluant le Brésil, la France, l’Espagne, et l’Afrique du Sud. Ces pays voient dans cette mesure une opportunité de corriger les inégalités exacerbées et de rétablir une certaine équité fiscale dans un contexte de mondialisation économique. Cependant, les États-Unis, bien que sous l’administration Biden l’on explore une taxation spécifique pour les milliardaires, restent prudents quant à l’idée d’un impôt global.
Justice sociale
En réponse aux critiques selon lesquelles un tel impôt pourrait être difficile à mettre en œuvre sur le plan politique et administratif, Zucman et ses partisans soulignent que l’impôt proposé pourrait être instauré sans nécessiter de traiter multilatéral complexe. Chaque pays serait libre de décider s’il souhaite l’adopter, tout en reconnaissant que des discussions politiques approfondies seront nécessaires pour réaliser cette réforme fiscale ambitieuse.
Pour Zucman, l’impératif de taxer équitablement les milliardaires n’est pas seulement une question de justice sociale, mais aussi une nécessité économique et politique. La concentration croissante de la richesse parmi les ultra-riches alimente les tensions sociales et menace la stabilité économique globale. En rendant les systèmes fiscaux plus progressifs et en réduisant les privilèges fiscaux des plus fortunés, il est possible de promouvoir une répartition plus juste des richesses et de soutenir des initiatives sociales et économiques nécessaires à long terme.
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