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| - | INTERNATIONAL | ||
| - | Le réarmement russe, un secret bien gardé | ||
| - | Depuis de longs mois, l’industrie de défense de Moscou s’est réorganisée et sa capacité à rebondir surprend et inquiète de plus en plus des deux côtés de l’Atlantique. | ||
| - | Par Elise Vincent et Chloé Hoorman | ||
| - | Par Elise Vincent et Chloé Hoorman | ||
| - | Par Elise Vincent et Chloé Hoorman | ||
| - | Article réservé aux abonnés | ||
| - | Véhicule de combat d’infanterie B-11 « Kourganets-25 », lors du salon de l’armement Forum Army, à Koubinka, près de Moscou, le 14 août 2023. | ||
| - | Véhicule de combat d’infanterie B-11 « Kourganets-25 », lors du salon de l’armement Forum Army, à Koubinka, près de Moscou, le 14 août 2023. PAVEL MIRNY POUR « LE MONDE » | ||
| - | Alors que s’est ouvert, mardi 9 juillet, à Washington le sommet annuel de l’OTAN, qui célèbre ses 75 ans, l’une des grandes questions à laquelle sont confrontés les alliés pour organiser dans la durée leur soutien militaire à l’Ukraine est la capacité de l’armée russe à se régénérer. Dans quelle mesure parvient-elle à réapprovisionner ses stocks de munitions ? De quelles ressources dispose-t-elle pour accroître sa puissance de feu ? | ||
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| - | Après plus de deux ans de guerre, le nombre de chars, de drones ou de missiles mobilisables par l’armée russe demeure, de l’avis de nombreux experts, le secret le mieux gardé côté russe comme occidental – avec le nombre de morts. C’est aussi l’une des clés du conflit. | ||
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| - | Longtemps, les alliés de l’Ukraine ont mis en doute la capacité de Moscou à reconstituer son arsenal au fil de la guerre, notamment à produire des missiles de précision. Au début du conflit, tous soulignaient les faiblesses du complexe industriel de défense russe (Oboronno-promychlennyï Kompleks) et sa dépendance à l’égard des technologies et des composants importés des pays occidentaux. Mais, aujourd’hui, | ||
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| - | En avril, le général Christopher Cavoli, qui commande l’ensemble des forces américaines en Europe, tirait le signal d’alarme. « La Russie est en bonne voie pour produire ou remettre en état plus de 1 200 chars de combat par an et pour fabriquer au moins 3 millions d’obus et de roquettes par an, soit le triple de ce que nous estimions au début de la guerre, et davantage de munitions que les trente-deux pays de l’OTAN réunis », expliquait-il, | ||
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| - | Depuis de longs mois, l’industrie de défense russe s’est réorganisée : passage au 3 × 8, hausse du nombre de lignes de production, relance de sites industriels en veilleuse, etc. Une impulsion nouvelle a aussi été donnée, en mai, avec la nomination à la tête du ministère de la défense russe d’un économiste, | ||
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| - | Soutien de pays parias | ||
| - | Les sanctions imposées par les Etats-Unis et l’Union européenne ont certes gêné l’industrie de défense russe au début de la guerre. Mais, depuis, Moscou a « partiellement atténué les sanctions occidentales par des tactiques d’évasion », soulignait, en janvier, une note de l’Institute for the Study of War, l’un des think tanks de référence sur le suivi de la guerre en Ukraine. Le Center for Strategic and International Studies (CSIS), un autre puissant cercle de réflexion américain, est parvenu à la même conclusion en avril, en étudiant les chaînes d’approvisionnement de Moscou. | ||
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| - | Depuis le début de l’année, la Russie a, par exemple, dépassé, en matière de missiles de croisière, une arme qui cause d’énormes dégâts, ses niveaux de production et de stocks d’avant la guerre. En 2023, elle produisait ainsi six missiles Iskander 9M723 par mois, avec une réserve de 50 unités. Or, depuis janvier, ce stock est passé à 200 unités. Cette hausse vaut pour toutes les autres catégories de missiles, selon une note publiée, en février, par le Royal United Services Institute, l’un des principaux think tanks britanniques sur les questions de défense. | ||
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| - | L’effort de guerre russe est tout aussi significatif sur le segment des chars, pièce maîtresse sur le champ de bataille. D’après les évaluations de l’International Institute for Strategic Studies (IISS), qui fait référence en matière de recensement des arsenaux militaires mondiaux, la production annuelle en la matière est passée d’environ 40 chars avant février 2022 à 60-70 en 2023, et « peut-être encore plus » au cours de cette année. « Sur la base de ce schéma, le taux de production à partir de 2025 pourrait être supérieur à 90 par an », ajoute l’IISS dans une note publiée le 11 juin. | ||
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| - | Pour soutenir son effort de guerre, la Russie est allée chercher le soutien de pays parias, comme l’Iran et la Corée du Nord. A partir de l’automne 2022, des drones kamikazes fournis par Téhéran, s’apparentant à de petits missiles, ont commencé à être identifiés sur le front, et dès le printemps 2023, la première chaîne d’assemblage russe de ce type de drone est devenue opérationnelle. Une usine située dans le Tatarstan, à 800 kilomètres à l’est de Moscou, produit une version plus puissante encore, rebaptisée « Geran-2 ». Selon les comptages du CSIS, près de 3 000 de ces engins ont été utilisés par Moscou entre janvier et avril. | ||
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| - | Produits à « double usage » | ||
| - | Pour les munitions, la Russie s’est adressée à la Corée du Nord, avec qui elle partage dix-neuf kilomètres de frontière. Après des débuts discrets, ce soutien s’est amplifié. Rien qu’en 2023, environ 2,5 millions d’obus – soit plusieurs mois de consommation sur le front ukrainien – ont été livrés via le port de Vostotchny, à l’est de Vladivostok, | ||
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| - | Pour doper son économie de guerre, la Russie a aussi besoin de matériaux et de composants. Un temps ralenti par les sanctions occidentales, | ||
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| - | Les produits dits « à double usage » sont nombreux à avoir vu leurs ventes s’envoler. C’est le cas de l’aramide, | ||
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| - | Autre domaine crucial pour l’industrie de défense russe : les systèmes automatisés en service dans les machines-outils qui fabriquent des moyeux de rotors d’hélicoptères, | ||
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| - | Réorientation massive de l’économie | ||
| - | Parallèlement à la sécurisation de ses chaînes d’approvisionnement, | ||
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| - | Tous ces efforts destinés à développer l’économie de guerre russe obligent le Kremlin à faire des compromis. Afin de préserver ses ressources, Moscou a suspendu un certain nombre de ses contrats à l’export et racheté des pièces détachées destinées à des pays restés très dépendants en matière d’armement à la Russie. C’est le cas notamment de la Turquie ou de l’Inde. Plusieurs chars de type T-90 destinés à New Delhi ont, par exemple, été détournés et utilisés sur le champ de bataille ukrainien, selon des observations de terrain de l’IISS. | ||
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| - | La réorientation massive de l’économie russe vers l’armement, | ||
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| - | Face à la montée en puissance de l’industrie de défense russe, le département du Trésor américain a décidé, le 12 juin, d’élargir sa panoplie de sanctions anti-Moscou. Et ce, en demandant des sanctions « secondaires » contre plus de 300 sociétés dans le monde contribuant d’une manière ou d’une autre à l’effort de guerre de russe. Soit un éventail de sociétés basées en Chine, au Kazakhstan, en Bulgarie, ou encore à Hongkong. Autre pas inédit : à partir du 12 septembre, les Etats-Unis interdiront toute fourniture de conseils et de solutions informatiques à des sociétés russes, qu’il s’agisse de simples logiciels de gestion ou de systèmes de stockage de données. | ||
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| - | La capacité de Moscou à soutenir cet effort dans la durée est très incertaine, mais les stocks déjà constitués montrent que les Russes s’approchent de cet objectif. « La Russie sera en mesure de poursuivre son assaut contre l’Ukraine au rythme actuel d’attrition pendant encore deux ou trois ans, voire plus », estiment les chercheurs Yohann Michel et Michael Gjerstad, qui ont publié, en février, pour le compte de l’IISS une note très détaillée sur la consommation d’armes et de munitions sur le front ukrainien. De quoi accentuer la pression sur les membres de l’OTAN, réunis à Washington, que Kiev exhorte à accroître encore leur soutien. | ||
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| - | Elise Vincent et Chloé Hoorman | ||
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