26/12/2025/H00:57:51
Paris continue de perdre de l’influence au Niger. Le gouvernement en place en Niamey a confirmé lundi soir le « retour dans le domaine public de l’Etat » de l’important gisement d’uranium d’Imouraren dont le permis d’exploitation a été retiré la semaine passée à la compagnie française Orano (ex-Areva).
Cette déclaration intervient après l’adoption en Conseil des ministres d’un « projet de décret portant retrait du permis d’exploitation de l’uranium à la société Imouraren SA », une filiale d’Orano. Jeudi, la société française avait annoncé « prendre acte » de la décision du Niger, mais les autorités n’avaient pas communiqué sur le sujet.
Un permis accordé en 2009
Le permis d’Imouraren avait été accordé à Orano « pour une grande exploitation d’uranium » en janvier 2009, a rappelé le gouvernement qui précise que les travaux d’exploitation du gisement devaient « démarrer en janvier 2011 pour une première production prévue en 2012 ».
Imouraren, dans le nord du Niger, est l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, avec des réserves estimées à 200.000 tonnes. La chute des prix de l’uranium sur le marché mondial, après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, avait gelé les opérations d’Orano. Le 12 juin dernier, l’entreprise avait par contre annoncé le lancement récent de « travaux préparatoires ».
« Nonobstant les reports accordés à sa demande », la société française « n’a jamais honoré ses engagements » malgré deux « mises en demeures » qui lui ont été « adressées par le ministère des Mines le 11 février 2022 puis le 19 mars 2024 », a détaillé le gouvernement pour justifier sa décision de retirer le permis.
La donne a changé depuis le putsch de juillet 2023
Le régime militaire au pouvoir à Niamey depuis un coup d’Etat en juillet 2023 – qui a fait de la souveraineté une de ses priorités – a plusieurs fois répété qu’il souhaitait revoir en profondeur le système d’exploitation des matières premières sur son sol par des compagnies étrangères.
Le Niger fournit 4,7 % de la production mondiale d’uranium naturel, loin derrière le Kazakhstan (45,2 %), selon des chiffres de 2021 de l’agence d’approvisionnement d’Euratom (ESA). Environ un quart de l’approvisionnement en uranium naturel des centrales nucléaires européennes en 2022 provenait du Niger, le 2e pays derrière le Kazakhstan et devant le Canada.
20minutes
you see this when javscript or css is not working correct