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"Je veux rester vivre ici" : les témoignages de jeunes qui ont décroché le diplôme d’études en langue française à Aurillac [ElseNews]

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25/12/2025/H21:12:09


"Je veux rester vivre ici" : les témoignages de jeunes qui ont décroché le diplôme d’études en langue française à Aurillac

Ils viennent d’Afghanistan, du Bangladesh, d’Ukraine, de Guinée, de Pologne. Ils sont arrivés seuls, ou en famille. Rescapé d’une traversée de la Méditerranée en bateau ou passage d’un vol régulier. Tous ont une histoire particulière. Et un point commun : apprendre le français au lycée Monnet-Mermoz, à Aurillac. Pour saluer leur travail, leur volonté de rester sur cette terre qu’ils considèrent accueillante, ils ont reçu un diplôme sanctionnant leur niveau.

Il s’appelle Mansour. Et il a demandé à prendre la parole à l’issue de la remise des diplômes. Une cérémonie qui s’est déroulée vendredi 5 juillet dans la salle polyvalente du lycée Monnet-Mermoz. En son nom et au nom de tous ses camarades. Il tenait à prononcer ces mots. Des mots simples, mais sincères : « Voilà, c’est juste pour vous dire merci. Surtout à nos professeurs, M. Ranzini et Mme Cannet qui ont toujours été très gentils avec nous, avec moi ».
Mansour, pas encore majeur, voulait souligner la bienveillance de l’équipe éducative réunie en ce jour particulier autour de la proviseure adjointe, Naïma Horchani-Carton lors de cette remise officielle des diplômes d’études en langue française (DELF) de différentes niveaux. Yann Maleville, inspecteur de l’Éducation nationale, était chargé de remettre ce précieux sésame. Avec une gentille attention à chacun, il saluait le parcours d’apprentissage. Nous avons rencontré quatre jeunes diplômés qui ont accepté de partager une partie de leur histoire.
Mohamed, 15 ans
La situation politique reste compliquée dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Mohamed vient de Côte d’Ivoire. À 15 ans et demi, son parcours a déjà été particulièrement semé d’embûches. En quittant son pays, il a pu rejoindre la côte méditerranéenne. Qu’il franchit à bord d’un bateau jusqu’en Italie. « Et puis je suis arrivé à Paris, et là ils (les autorités françaises, ndlr) ont décidé de m’envoyer à Aurillac ». Mohamed est arrivé « il y a 8 ou 9 mois ». Il a franchi seul ses épreuves. Et aujourd’hui, « je vais être apprenti à la brasserie Marguerite à Naucelles. J’ai déjà fait un stage chez eux ». En parallèle, il suivra des cours pour compléter sa formation à l’Institut de formation professionnelle et permanente (IFPP) d’Aurillac.
Burhan, 17 ans
Burhan est un garçon étonnant. À 17 ans, il maîtrise avec une surprenante aisance le français. « Mon père était déjà à Aurillac. En Afghanistan, il était professeur d’anglais et a connu des problèmes avec les Talibans. Il a réussi à faire que nous puissions le rejoindre. Nous sommes tous là maintenant », sourit Burhan. « Je parle anglais grâce à mon père. J’avais commencé à prendre des cours dans mon pays. J’ai envie de devenir médecin. Je voudrais continuer les études. Bien sûr, ce sera dur, je le sais ». Il sourit encore, lui aussi. « Je veux dire aussi que les professeurs sont très gentils et surtout très professionnels. Ils savent bien comment apprendre aux élèves. »
L'association qui apprend le français aux adultes du monde
Sahed, 17 ans
« Je suis arrivé en France le 29 août 2022. Je ne suis pas sûr, en anglais, c'est august, c’est bien août le mot français ? » Un sourire fait passer la faiblesse, très relative, de son vocabulaire. Pour le reste, Sahed maîtrise suffisamment la langue de Molière pour avoir obtenu ce diplôme et se débrouiller dans la vie au quotidien. « Je viens du Bangladesh. Je suis parti parce qu’il y a beaucoup de problème là-bas. » Comment êtes-vous venu en France ? Là encore, un sourire et sa seule réponse sera : « Je suis venu seul. » Dans l’immédiat, le jeune homme est apprenti cuisinier à l’hôtel des Carmes, à Aurillac. Et son avenir ? « Ce sera en France. »
Samira, 19 ans
Elle est encore un peu réservée, intimidée. « J’ai quitté mon pays, l’Afghanistan, à cause des Talibans. Ils ne laissent rien faire aux femmes, pas le droit d’étudier, de sortir… Et il y a trop de bagarre. » Samira vit avec sa maman et ses trois sœurs aînées à Aurillac. Et entend, tant que possible, y rester. « Nous avons pu venir en avion avec ma famille ».
« J’aimerais devenir coiffeuse. Je suis à la recherche d’une patronne ou d’un patron pour faire mon apprentissage, explique la cadette de la fratrie. Parce que je veux rester vivre en France. »
Photos : Jérémie Fulleringer Texte : Bruno-Serge Leroy
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