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Par Virginie Grolleau et Delphine Dechaux le 06.07.2024 à 07h00 Lecture 3 min.
Les projets résidentiels, souvent griffés par des marques de luxe, foisonnent à Dubai, qui attire nouveaux habitants et investisseurs. Le béton coule à flots.
The 971 Villas, à Jumeirah Islands. Sur cet archipel artificiel, les maisons se négocient à 8 chiffres.
Malen Malacas
Depuis la terrasse, au bord de la piscine à débordement, l’horizon se résume à une plage de sable blanc et une étendue immobile et bleue, sur laquelle glisse un surf électrique. Bienvenue dans l’une des 400 « signature villas » construites sur Palm Jumeirah, le plus petit des trois archipels artificiels de Dubai. Refaite à neuf, située sur un terrain de 680 m² sur une des branches du « palmier », cette maison de 480 m² avec quatre chambres et deux terrasses, l’une avec piscine, l’autre avec bar et jacuzzi, est en vente pour 14 millions d’euros. Une somme rondelette mais très loin des records que collectionne l’émirat, où les prix immobiliers ont plus que doublé en quatre ans.
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Ainsi, en janvier, un penthouse de 2 000 m² avec cinq chambres et piscine sur le toit, situé au sommet de la tour Como Residences de 71 étages, a séduit des acquéreurs d’Europe de l’Est pour 125 millions d’euros. Face au Burj Al-Arab, le fameux hôtel en forme de voile, les neuf « exclusive villas » donnant sur la marina, « vendues autour de 18 millions en 2020, valent aujourd’hui entre 60 et 100 millions d’euros chacune », explique Richard Crossley, directeur commercial de Barnes Dubai.
L’immobilier dubaiote attire le monde entier.
Mais ce qui fait fureur en ce moment, ce sont les immeubles griffés par les plus grandes marques de l’automobile (Bugatti, Lamborghini, Mercedes), de l’hôtellerie (Dorchester, Four Seasons) et du luxe, notamment italiennes (Bulgari, Cavalli, Fendi…). D’un côté, ces licences offrent un argument de vente supplémentaire aux 20 000 agents immobiliers qui opèrent à Dubai. De l’autre, « il s’agit pour les marques d’offrir de nouvelles expériences à une clientèle triée sur le volet et de bénéficier de nouveaux showrooms pour leurs produits », décrypte Laurent Thoumine, directeur général Retail, Fashion & Luxury d’Accenture. En la matière, leur imagination semble sans limites.
D’autant que l’immobilier dubaiote attire le monde entier. De nouveaux arrivants tout d’abord. Rien que l’an passé, 100 000 ont dû se loger. « Il y a une vague liée au conflit russo-ukrainien, mais pas seulement, note Khadija El Otmani, associée de Driven Properties. Ces derniers mois, de nombreux entrepreneurs ont quitté le Royaume-Uni à la suite du changement de législation fiscale. » Des Israéliens aussi ont rejoint l’émirat après les attaques du 7 octobre, des Indiens après la réélection de Narendra Modi, des Libanais confrontés à l’instabilité du pays…
Une fiscalité clémente
Même diversité chez les investisseurs. « De nombreuses nationalités qui ne bénéficient pas d’un système bancaire fiable trouvent ici une sécurité », observe Guillaume Giroux, fondateur de Dubai Immo. Et surtout une grande confidentialité qui fait du pays un coffre-fort longtemps sans contrôle à l’entrée des fonds, contribuant au blanchiment mondial de fortunes mal acquises.
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« Les villas à Dubai sont les nouveaux comptes bancaires suisses », juge Gabriel Zucman, économiste spécialiste de l’évasion fiscale. Last but not least, une fiscalité extrêmement clémente attire de « petits » investisseurs, dont des Français. Ils achètent des appartements autour de 4 000 euros le m² dans le neuf, pour les louer à l’année ou en location touristique, et profitent de rendements locatifs de 7 à 10 %, nets d’impôts.
Emirats arabes unis Dubaï Immobilier
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