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| - | ====== Le Monde – Michel Wieviorka, | ||
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| - | DÉBATS | ||
| - | Michel Wieviorka, sociologue : « L’idée d’un front ou d’un axe républicain supposé faire barrage à l’extrême droite ne tient plus » | ||
| - | TRIBUNE | ||
| - | Michel Wieviorka | ||
| - | Directeur d’études à l’EHESS, sociologue | ||
| - | Le directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales souligne, dans une tribune au « Monde », comment l’attaque, | ||
| - | Article réservé aux abonnés | ||
| - | Dans le paysage politique français existent non pas une seule mais deux radicalités extrémistes de droite, l’une et l’autre apparues dans le contexte des années 1980. | ||
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| - | La première, c’est une évidence, est nationaliste. Elle est portée par le Front national, le FN, devenu Rassemblement national (RN), en 2018, et accessoirement, | ||
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| - | La seconde radicalité est « républicaniste ». Elle n’a pas d’expression partisane, tout au plus de modestes collectifs comme le Printemps républicain, | ||
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| - | Au départ, dans les années 1980, il s’agit d’un raidissement intellectuel et politique qui procède d’inquiétudes venues de la crise naissante des institutions de la République et de l’émergence de l’islam en France. L’émergence de différences culturelles demandant sur un mode parfois victimaire à être reconnues semble alors mettre en cause le « modèle républicain d’intégration ». Se montrer à leur écoute, c’était se constituer en multiculturaliste « traître » ou « casseur » de la République, | ||
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| - | Vocabulaire fédérateur | ||
| - | Avec l’« affaire du foulard », en 1989, un sentiment de menace se diffuse : l’islam, indissociable de l’immigration, | ||
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| - | La critique ensuite se durcit avec l’émergence de l’islamisme et du terrorisme : l’islam et l’immigration ne seraient-ils pas incompatibles avec les valeurs universelles qu’incarne la République ? Les musulmans, les immigrés, incapables de s’intégrer, | ||
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| - | Cette critique a trouvé récemment un vocabulaire fédérateur avec la dénonciation du « wokisme », ce fourre-tout s’en prenant à l’« islamo-gauchisme », à la « cancel culture », à la « théorie critique de la race », à la « théorie du genre », au « décolonialisme », au « postcolonialisme », à l’« intersectionnalité » ou, pour faire bonne mesure, à l’« écriture inclusive ». Souvent, elle s’associe au souverainisme. | ||
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| - | Ainsi, deux approches distinctes proposent un cadre droitier pour penser l’unité du corps social, avec en commun la hantise de l’islam et de l’immigration, | ||
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| - | Le nationalisme du FN, fondé et longtemps dirigé par un leader notoirement antisémite, | ||
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| - | Un manifeste publié dans Le Parisien, avec quelque 300 signataires, | ||
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| - | Dédiabolisation | ||
| - | L’autre moitié l’a été, au cours de la même période, par Marine Le Pen. Ayant exclu, en août 2015, Jean-Marie Le Pen du FN, elle s’en explique sur BFM-TV le 6 mai 2024, en évoquant des « désaccords sur ce sujet [l’antisémitisme] tellement profonds avec mon propre père ». Déjà dès 2011, une fois à la tête du FN, elle avait souhaité, en vain, être accueillie en Israël, et, à plusieurs reprises ensuite, elle marquera son rejet de l’antisémitisme. A la croire, le RN serait « le meilleur bouclier pour les Français de confession juive », car il lutte contre le fondamentalisme islamiste, « danger majeur » qui pèserait « particulièrement sur nos compatriotes de confession juive ». | ||
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| - | On peut certes émettre quelques doutes sur ce positionnement : Jordan Bardella, président du RN, a affirmé, en novembre 2023, que Jean-Marie Le Pen n’était pas antisémite, | ||
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| - | Dès lors, le principal barrage qui séparait les deux radicalités droitières cesse de les distinguer de façon irréductible. Le nationalisme des uns et le républicanisme des autres diffèrent, certes. Mais accélérées par les drames qui déchirent le Proche-Orient depuis le 7 octobre 2023, des convergences deviennent possibles, des reclassements, | ||
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| - | Dorénavant, | ||
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| - | Michel Wieviorka est sociologue et directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Il a notamment écrit « La Tentation antisémite » (Robert Laffont, 2005) et « La Dernière Histoire juive » (Denoël, 2023). | ||
| - | Michel Wieviorka (Directeur d’études à l’EHESS, sociologue) | ||
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