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-[Le Monde – En Ukraine, la colère grandissante des soldats mutilés](https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/03/en-ukraine-la-colere-grandissante-des-soldats-mutiles_6225649_3210.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) 
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-https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/03/en-ukraine-la-colere-grandissante-des-soldats-mutiles_6225649_3210.html 
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-RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE » 
-En Ukraine, la colère grandissante des soldats mutilés 
-Par Jacques Follorou (Odessa et Kiev, envoyé spécial) 
-Par Jacques Follorou (Odessa et Kiev, envoyé spécial) 
-Par Jacques Follorou (Odessa et Kiev, envoyé spécial) 
-Aujourd’hui à 05h00, modifié à 14h11 
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-Offrir 
-DÉCRYPTAGE Selon l’association Pryncyp, qui défend les intérêts des invalides de guerre, près de 70 % d’entre eux ont financé eux-mêmes des soins médicaux. « Semi-aptes » ou blessés, ils espèrent peser sur le gouvernement. 
-Lecture 7 min 
-L’agression russe du 24 février 2022 est loin d’avoir détruit les bases démocratiques en Ukraine. Au cœur même de l’armée, une parole critique grandit contre les autorités sur le sujet sensible du soutien apporté aux soldats blessés. Ce mécontentement est diffus et inorganisé mais relayé par la société civile et certains membres de l’opposition. Parmi eux, le député Oleksiy Hontcharenko estime qu’« une nouvelle demande politique est née avec cette guerre. Un million de personnes mobilisées, plus les familles et les entourages proches, ça fait du monde, même si cela ne constitue pas encore une force politique capable de menacer le gouvernement ». 
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-Par un jour gris et neigeux de la mi-mars, à Kiev, dans l’un des centres de rééducation pour soldats ouverts par l’organisation de Viktor Pintchouk, homme d’affaires ukrainien, apparaît l’autre visage de la guerre. Au détour des couloirs surgit ce que les états-majors n’aiment guère montrer, les chairs meurtries et les yeux pleins d’effroi d’hommes et de femmes pour qui le temps s’est figé. « Nous sommes spécialisés dans le suivi des amputations, on peut traiter une cinquantaine de personnes en même temps, mais la liste d’attente est longue », confie Oleh (qui n’a pas voulu donner son nom), l’un des médecins de l’établissement. 
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-Sur un tapis roulant posé devant une large fenêtre, un homme marche sur deux prothèses chaussées d’une paire de basket. Ses deux avant-bras ont disparu. Ses épaules impriment le mouvement. Il n’a pas de mot pour dire ce qu’il ressent. Sur un brancard contre le mur, un autre soldat se sert du seul bras qu’il lui reste pour faire des tractions avant de s’en recouvrir les yeux comme s’il ne voulait plus voir le jour ou ceux qui se trouvent là. Sa jambe droite est inerte, la gauche n’est plus qu’un moignon. 
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-Gérer les conséquences psychologiques 
-Dans la même pièce, Yevhen Serbin, 36 ans, sait qu’il ne marchera plus, mais son large sourire refuse d’abdiquer. Touché à la colonne vertébrale, le 31 octobre 2022, dans le Donbass, lors d’une percée ennemie, par une balle passée sous son gilet pare-balles, il attend depuis des mois que la commission médicale militaire se prononce sur son invalidité et son régime de protection. Pour l’heure, il touche sa paie de soldat. « Je ne suis pas le seul à être dans le flou, des camarades ayant des handicaps identiques mais venant de bataillons différents ne seront pas traités de la même manière que moi. » Même avec son grade de commandant, il n’a pas assez pour faire vivre sa famille sans le salaire de sa femme. « Il ne faut pas traiter que les blessures, il va falloir aussi gérer les conséquences psychologiques, familiales et financières de la guerre, pendant des générations. » 
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-Daria Chaikivska aide à la rééducation de Yevhen Serbin, dans le centre de réhabilitation Recovery, à Kiev, le 12 mars 2024. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE » 
-Pour ces trois combattants, l’armée, c’est fini. Pas pour Olga Chudna, 47 ans, qui compte bien retrouver son unité. Elle reçoit dans sa chambre. Chargée des premiers secours sur le front, elle a été touchée à la jambe, en avril 2022, près de Lyman, dans l’oblast de Donetsk, par des shrapnells alors qu’elle évacuait des blessés. Elle s’est engagée avec son mari déclaré, depuis, mort au combat. « Des membres de son unité l’ont vu prendre une balle dans la tête, mais ils ont dû le laisser sous le feu de l’artillerie russe. » Son fils aîné, âgé de 29 ans, a également pris les armes. 
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-« Système d’aide incohérent » 
-Elle apprend à marcher sans béquilles et espère trouver un autre séjour de rééducation avant de se présenter devant la commission médicale militaire pour être déclarée apte. En attendant, elle révise des cours de mathématiques pour un examen. Elle peint des natures mortes. Et, guitare à la main, elle chante l’histoire d’amour impossible d’un soldat pour la femme d’un frère d’arme. « Je m’en sors, assure-t-elle, et je continuerai à servir mon pays, mais le gouvernement n’apporte pas le soutien qu’il devrait aux blessés, le système d’aide aux vétérans est incohérent. » 
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-Olga Chudna, blessée sur le front, dans sa chambre au centre de réhabilitation Recovery, à Kiev, le 12 mars 2024. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE » 
-Lorsque les soldats doivent se faire soigner à l’étranger, ce n’est guère plus simple. Yevhen Berdnyk, 40 ans, était dans les forces spéciales. Le 28 août 2023, sur le front de Zaporijia, une mine a coupé son corps en deux, ne laissant, aujourd’hui, qu’un tronc posé sur un tapis de sol dans une salle d’exercice du centre. Pourtant, il a le moral. Le 10 avril, il part au Minnesota, aux Etats-Unis, dans le seul institut fournissant les prothèses adaptées à son handicap. « L’Ukraine ne donne rien si vous sortez du pays pour des traitements, il me fallait 45 000 dollars [42 000 euros], mes amis, à Kiev, ont collecté la moitié et les Américains ont dit qu’ils compléteraient. » 
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-LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ 
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-Masi Nayyem connaît bien cette problématique. Le visage de cet avocat porte les stigmates des blessures subies, en juin 2022, lorsque son véhicule a sauté sur une mine. Son énergie fait vite oublier son œil manquant, et de son expérience il a fait un combat en créant avec Lyubov Galan, une militante des droits civiques, l’association Pryncyp qui défend les intérêts des soldats blessés et vétérans. « Nous sommes encore tributaires du système soviétique des commissions médicales de l’armée, très bureaucratique, qui donne trop de latitude aux gens qui les composent, sans parler de la corruption », expose-t-il. 
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-Yevhen Berdnyk est pris en charge par le centre de réhabilitation Recovery, à Kiev, le 12 mars 2024. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE » 
-La liste des griefs est longue. L’armée refuse de prendre en charge des maladies, comme l’épilepsie, que de nombreux médecins civils estiment être aggravées par les combats. « Je dois assumer seul le traitement de mon diabète et de mon ulcère », ajoute Masi Nayyem. Selon Pryncyp, près de 70 % des soldats ont financé eux-mêmes des soins médicaux. De même, seuls 20 % à 30 % des blessés sur le front ont obtenu, à ce jour, le « statut de combattant » qui donne droit à quinze jours de vacances supplémentaires, à des rabais sur les travaux de maintenance à leur domicile et à la gratuité des frais d’école et d’université pour leurs enfants. Près de 500 000 soldats pouvant y prétendre seraient privés de ces avantages. 
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-« Défaut de protection sociale » 
-Le traitement réservé aux « semi-aptes », trop diminués pour retourner dans leur unité mais assez opérationnels pour rester dans l’armée, est symptomatique de cette gestion jugée défaillante. Faute de nouvelles affectations disponibles à cause des milliers de demandes, nombre de soldats « semi-aptes » attendent chez eux. Ils recevaient une indemnité comprise entre 20 et 35 euros par mois jusqu’à une loi de juin 2023 qui l’a élevée à 475 euros. Début avril, la mesure n’était pas encore généralisée et interdisait toujours de cumuler un autre travail. 
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-Lire aussi : 
-Derrière le secret des pertes militaires en Ukraine, un massacre à grande échelle 
-Devant le centre médical de rééducation et sanatorium d’Odessa, Oleksandr Kornigenko, 45 ans, chirurgien et président de l’une de ces commissions médicales militaires, jure qu’il s’efforce, avec les huit médecins militaires et civils qui l’entourent, « de suivre les souhaits des soldats ». En moyenne, sur dix cas, trois sont déclarés semi-aptes, un inapte, et les autres sont considérés comme valides. « Certaines indemnités sont injustes, admet le chirurgien, mais c’est une autre commission qui décide, si cela se traduisait en colère politique et sociale, ce serait une victoire pour l’ennemi. » 
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-Lyubov Galan et son équipe, dans les locaux de l’ONG Pryncyp, à Kiev, le 14 mars 2024. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE » 
-Selon le député Oleksiy Hontcharenko, « des centaines de milliers de soldats sont concernés par ces dysfonctionnements ». La faute incombe souvent à l’absence d’un document, le « formulaire 5 », qui décrit les « circonstances du traumatisme primaire » et prouve le lien entre « la défense de la patrie » et la blessure. Cette pièce est délivrée par les commandants d’unité qui expliquent les retards par les contraintes de la guerre. De ce formulaire dépend aussi le paiement, en une fois, d’une indemnité liée à la blessure, à sa nature, au rang du soldat… Elle varie de 15 000 à 25 000 euros. 
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-« Ces problèmes nous ont convaincus de créer une coalition avec quatre autres organisations pour défendre l’idée d’une politique du vétéran auprès du gouvernement et du Parlement », lance Masi Nayyem, notamment, sur les questions de la prise en charge des soins et la numérisation des dossiers de chaque soldat. D’après le député Hontcharenko, « si le blocage par le Congrès américain des 61 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine et la bureaucratie plombent le système, le refus du président [Volodymyr] Zelensky de signer les décrets de mise en application des lois votées en leur faveur, notamment celle sur la digitalisation, empêche aussi d’avancer ». 
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-« Où et comment trouver un emploi pour les anciens combattants », une conférence organisée par l’association Veteran Hub, à Kiev, le 22 mars 2024. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE » 
-Pour Lyubov Galan, 27 ans, l’autre figure de Pryncyp, venue au militantisme en 2013 avec la révolution de Maïdan, « le principal souci des soldats et vétérans réside dans l’accès au marché de l’emploi et le défaut de protection sociale qu’ils estiment due après leur sacrifice ». « Il existe, ajoute-t-elle, une multitude de structures dans le pays qui œuvrent pour améliorer le sort des soldats et des vétérans, au niveau national et local. » 
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-Réformer le système grâce au numérique 
-Selon le député Oleksiy Hontcharenko, cette prise de conscience va conduire les soldats à s’engager dans la vie politique. « De nouvelles figures vont apparaître, mais, pour l’instant, dit-il, les élus traditionnels restent encore les principaux relais de leurs revendications. Tous les partis chercheront à avoir leur héros. Les sondages donnent déjà Zelensky à 32 % contre 67 % à Valeri Zaloujny [ex-chef de l’armée ukrainienne]. » 
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-Lire aussi 
-Eviction de Valeri Zaloujny, réformateur de l’armée ukrainienne à la forte popularité 
-En réponse, le gouvernement tente de réformer le système grâce au numérique et à la centralisation des procédures. La cheffe des forces médicales de l’armée ukrainienne, Tetyana Ostashchenko, a été évincée en novembre 2023. Le ministre de la santé, Viktor Liashko, assure que son pays étudie de près le modèle israélien de rééducation des anciens combattants et qu’il a, depuis juin 2023, augmenté l’enveloppe réservée à la rééducation de chaque soldat blessé, de 439 à 1 086 dollars, en fonction de la gravité de la blessure. 
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-Un physiologiste prend soin d’un soldat blessé sur le front, dans une salle de sport privée, à Odessa (Ukraine), le 6 mars 2024. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE » 
-Dans une arrière-salle du club UnderAir Fitness, situé dans les beaux quartiers d’Odessa, face à la mer, Oleh (qui n’a pas souhaité donner son nom), 47 ans, blessé une première fois en septembre 2022, près de Mykolaïv, essaie de réparer son dos, après une vilaine hernie et une épaule abîmée, à peine revenu dans son unité, en 2023. « Je suis cassé de partout, je ne pensais pas vivre tout ça, je ne vois aucun futur et je vais toucher moins que mon salaire de soldat. La colère monte. On ne se sent pas protégé. » 
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-De la grande salle voisine perce la musique tonitruante d’une séance où une quinzaine de jeunes femmes aux tenues multicolores s’activent sous les ordres d’une coach à la voix autoritaire. Oleksandr Pelin, l’un des responsables du club, explique que si les soldats blessés peuvent venir chez lui gratuitement, c’est grâce aux dons privés et à son activité. 
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-Jacques Follorou (Odessa et Kiev, envoyé spécial) 
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