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-[Le Monde – Nadia Daam, journaliste : « On se croit féministe et on s’entend demander à sa fille : “Tu ne vas pas sortir comme ça ?” »](https://www.lemonde.fr/intimites/article/2024/04/01/nadia-daam-journaliste-on-se-croit-feministe-et-on-s-entend-demander-a-sa-fille-tu-ne-vas-pas-sortir-comme-ca_6225366_6190330.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) 
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-https://www.lemonde.fr/intimites/article/2024/04/01/nadia-daam-journaliste-on-se-croit-feministe-et-on-s-entend-demander-a-sa-fille-tu-ne-vas-pas-sortir-comme-ca_6225366_6190330.html 
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- INTIMITÉS 
-Nadia Daam, journaliste : « On se croit féministe et on s’entend demander à sa fille : “Tu ne vas pas sortir comme ça ?” » 
-« Vie de parents ». Une personnalité évoque les joies et les épreuves de son quotidien avec des enfants. La chroniqueuse à France Inter, 45 ans, élève seule sa fille, en classe de terminale. Elle reconnaît qu’elle doit souvent faire face à des contradictions entre ses principes et le réel. 
-Propos recueillis par Guillemette Faure 
-Propos recueillis par Guillemette Faure 
-Propos recueillis par Guillemette Faure 
-Aujourd’hui à 05h45, modifié à 10h43 
-Lecture 8 min 
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-Nadia Daam et sa fille, à Paris, le 12 décembre 2023. JF PAGA 
-La Gosse, de Nadia Daam, publié en mars chez Grasset (176 pages, 17 euros), commence par une cabane. Une cabane improvisée sur un canapé-lit dans laquelle elle et sa fille restent à attendre que le chagrin passe, après la mort du père de la fille, dont Nadia Daam était séparée. « La gosse et moi, on n’est pas une famille ni même un foyer, on est un petit miracle d’ébénisterie, un tabouret dont le troisième pied s’est décroché et qui tient encore debout. » Ce décès est le point de départ du livre – la fin de l’innocence, le début de l’adolescence, le moment où une mère découvre « l’immensité de son impuissance ». 
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-Coautrice il y a une quinzaine d’années, avec Emma Defaud et Johana Sabroux, de Mauvaises mères. La vérité sur le premier bébé (Jacob-Duvernet, 2008), petit livre drolatique sur les mères indignes assumées, la journaliste, qui tient la chronique « Famille & Co » sur France Inter, a compris depuis que le concept n’avait rien de transgressif, qu’il fleurissait au contraire dans la publicité et les séries télévisées. Dans La Gosse, elle explore l’ambivalence de cette posture affranchie, cette façon de faire semblant qu’on ne surveille pas nos enfants, que l’on ne dirige pas leurs choix tout en fléchant la bonne direction. « Les hésitations entre le projet de laisser nos enfants s’émanciper et le refus de les perdre de vue nous rendent versatiles et illisibles », admet-elle. A 45 ans, elle vit à Paris avec sa fille de 17 ans. 
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-La première fois que vous vous êtes sentie mère ? 
-J’ai un souvenir très précis de la fois où je suis sortie du rendez-vous du premier trimestre [de grossesse] avec la sage-femme, avec la tête farcie de recommandations – les interdits sur le tabac, sur le poisson cru, sur l’alcool, le fait qu’il faille prendre de l’acide folique… J’ai plein de copines qui l’ont mal vécu. Moi, j’ai beaucoup aimé, parce que c’est le moment où je me suis dit : tu n’es plus seule, tes comportements auront des conséquences pour un autre que toi. Je me suis sentie, pour la première fois de ma vie, responsable. J’avais 26 ans et j’avais vraiment l’impression de faire un truc de grand. 
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-Avez-vous déjà pleuré devant votre fille ? 
-Les premières années, pas du tout. Je me l’étais interdit. Peut-être que j’ai eu peur de la bouleverser en me montrant vulnérable. J’avais trouvé un petit subterfuge en disant que c’était à cause de mes lentilles. Cela a tenu jusqu’à une période où il m’est arrivé plein de choses au même moment – le deuil, le harcèlement [subi en ligne en 2017] … Il n’était plus possible de serrer les dents comme avant. Maintenant, je pleure sans aucun problème devant elle et, parfois, on pleure ensemble. 
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-Lire aussi l’enquête (2017) 
-Le cas de la journaliste Nadia Daam : décryptage d’un cyberharcèlement 
-La pire chose que vous ayez dite à votre enfant ? 
-Je lui ai dit plusieurs fois : « Ne fais pas ton intéressante », et c’est vraiment une phrase nulle. Ce serait plus cool de dire à son gamin : « Vas-y, fais le malin ! » 
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-La pire chose qu’elle vous ait dite ? 
-Une anecdote qui m’a fait comprendre qu’elle était entrée dans l’adolescence. On regardait un film, et elle m’a dit qu’elle m’entendait respirer. A la même époque, alors que je lui parlais, elle m’a demandé : « Mais tu as toujours eu cette voix, au fait ? » Je me suis dit que si ma voix la crispait comme de la craie sur un tableau, c’est qu’elle ne pouvait plus me supporter. La voix, ce n’est pas rien ! Quand elle était petite, elle ne demandait que ça : la voix qui raconte des histoires, la voix qui chante, qui lui parle à l’oreille. En plus, il y avait cette inversion de la charge, comme si c’était moi qui avais changé, alors que c’est elle qui change ! 
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-La manie qui vous agaçait chez vos parents et que vous reproduisez quand même ? 
-Quand j’étais gamine, cela me rendait dingue que ma mère planifie les repas à venir au moment où on était en train de manger. Je me suis rendu compte que je faisais pareil et ma fille ne s’est pas gênée pour me le faire remarquer. Le matin, je lui sers son chocolat et je lui demande ce qu’elle veut manger le soir. Avec cette manie, je me suis dit : « Ça y est, je suis ma mère. » Après, j’ai expliqué à ma fille – et cela me permet de pardonner à ma mère – que ce n’est pas par passion pour la bouffe et pour la confection de plats, c’est simplement logistique ! Faire la bouffe à ton gamin trois fois par jour pendant dix-huit ans, en vrai, c’est un cauchemar ! 
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-L’histoire que vous avez préféré lui lire ? 
-Quand elle est née, j’avais de grandes ambitions, je me disais que j’allais lui lire des trucs très profonds, des contes africains, ce genre de choses, j’en achetais plein… sauf qu’elle, elle voulait juste Tchoupi et Crocolou. J’ai rangé mes petits bouquins et lui ai lu Tchoupi et Crocolou, qu’elle adorait. J’ai aussi été marquée par la passation des livres d’ados, mes Marie-Aude Murail, mes Judy Blume que j’ai été super contente de lui donner quand elle avait 12-13 ans. 
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-Lire aussi 
-L’écrivaine Marie-Aude Murail a l’oreille des jeunes 
-Le rapport aux écrans ? 
-Quand ma fille a commencé à être sur les écrans, il n’y avait pas encore le discours actuel, il n’y avait pas Desmurget qui les traitait de crétins [le chercheur Michel Desmurget est l’auteur de La Fabrique du crétin digital, Seuil, 2019]. J’ai, comme plein de parents, tenté de cadrer au début, mais je ne savais pas comment faire. Mettre son téléphone sous clé ? Dans ce cas-là, il ne fallait pas lui en acheter un ! Elle m’a elle-même montré que j’étais hypocrite à parler de son temps d’écran tandis que je regardais des vidéos de chatons sur Instagram. 
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-Vous avez été, en 2017, la cible d’un violent cyberharcèlement qui s’est terminé par un procès et la condamnation des harceleurs. Est-ce que cette expérience a affecté la liberté que vous avez laissée en ligne à votre fille ? 
-Il y a eu une période compliquée parce qu’elle s’est mise à taper mon nom sur Internet et elle tombait sur des trucs comme : « Nadia Daam grosse pute va crever. » Elle avait à peu près 11 ans, cela a été un moment un peu douloureux pendant lequel les écrans n’étaient plus en libre-service. Mais je ne les ai pas davantage diabolisés parce que ce qui m’est arrivé n’était pas de la faute d’Internet, mais de quelques mecs qui avaient bien d’autres moyens de nuire. 
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-Et l’argent de poche, ça se passe comment ? 
-Ce dont je me souviens, c’est que je m’en suis servie comme d’un outil de chantage et ça, c’est toujours bien [rires]. Les enfants vous convainquent toujours que les autres ont plus. A l’entendre, ses copains, ce n’est pas de l’argent de poche qu’ils ont, mais un salaire ! Je lui fais un virement tous les mois sur son compte auquel j’ai accès, en bon parent hélicoptère. Ce qui m’a permis de comprendre qu’elle fumait. Quand j’ai commencé à voir sur le relevé « La Civette », « Le Balto »… je me suis dit : « Tiens, ça, ce n’est pas du maquillage. » 
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-Votre mère était femme de ménage, votre père, ouvrier. Vous parlez dans votre livre de la facilité avec laquelle les enfants accueillent l’abondance, de la façon dont vous vous réfrénez de faire des comparaisons, de lui dire qu’elle dispose de ce que vous n’aviez pas… 
-Il y a une question qui n’a pas totalement été explorée ces derniers temps, c’est le fait que transfuge de classe, ce n’est pas une identité pérenne. A partir de quel moment on ne l’est plus ? La deuxième ? La troisième génération ? Avec ma fille, on regardait le discours de l’acteur Raphaël Quenard [meilleure révélation masculine] aux Césars 2024 quand il disait qu’il était petit-fils d’agriculteur. Je me disais : « OK, il peut le dire, ce sont ses grands-parents », mais à partir de quand tu ne peux plus te revendiquer de l’origine sociale de tes parents ? 
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-LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ 
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-Cette question a de l’incidence sur ma relation avec ma fille. Parfois, on va faire les courses ou du shopping et je lui dis : « Allez, fais-toi plaisir » et, cinq minutes plus tard, je vais dire : « Ah non, là quand même, tu as vu le prix… » Je lui parle beaucoup d’argent, de la manière dont je gère mon budget, mais j’aimerais bien que ce soit l’école qui s’en occupe, qu’il y ait des cours d’éducation financière, de gestion de budget. Quand je suis arrivée à Paris [après une enfance à Strasbourg], toute seule à 18 ans, j’avais ma petite bourse, je n’étais pas du tout préparée à gérer mon argent. 
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-Lire l’entretien 
-Laélia Véron : « Les récits de transfuges de classe empêchent de penser les vrais enjeux de la mobilité sociale » 
-Votre meilleure qualité de parent ? 
-Ma fille sait qu’elle peut compter sur moi. Quand son père était là, c’était un père un peu défaillant [il avait un problème d’alcool], pas fiable, pas à l’heure à l’école. Il a fallu que je compense, j’étais très présente, très fiable, très ponctuelle, en place. Quand il est mort, j’ai compensé encore davantage. J’ai la faiblesse de croire qu’elle sait que je serai toujours là pour elle. 
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-Votre pire défaut ? 
-Selon elle, je ne suis hypermnésique que pour certaines choses : je ne retiens aucun nom de professeur ou de copine, mais je peux lui parler de ce qu’elle a fait de travers le 25 avril 2023. 
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-Qu’est-ce qui vous agace chez votre enfant ? 
-Elle me pique mes fringues. Plus jeune, quand je voyais ça dans un film ou sur une publicité de Comptoir des cotonniers [marque qui faisait poser des duos mère-fille], je me disais que ce serait trop mignon qu’elle porte mon pull. En fait, pas du tout, cela me rend dingue. 
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-Autre chose qui m’exaspère, c’est quand elle me lance un « frère ». Je déteste, mais parfois ça lui échappe. Les gamins qui vivent dans les quartiers, on leur dit : « Attention, ne parlez pas comme ça, ne dites pas wesh… » Eux ne peuvent pas se le permettre, et ceux des beaux quartiers font les malins en disant « wesh », « wala », ça me rend folle. Arrêtez de faire semblant d’être ce que vous n’êtes pas ! 
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-Et qu’est-ce qui vous émerveille ? 
-La capacité à inventer des mots qui devraient exister. Quand elle était émue par un film, elle disait : « Ça m’émout » parce que l’émotion la ramollissait, elle ne faisait pas des insomnies mais des « insomnuits ». A l’adolescence, ils ont une richesse de langage incroyable. 
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-Vous parlez de l’ambivalence de la mère féministe qui dit à sa fille qu’elle a le droit de s’habiller comme elle veut mais qui espère secrètement que sa fille sorte en gros pull… 
-J’étais persuadée que jamais je ne lui dirais : « Tu ne vas pas sortir comme ça ! », et pourtant… Pendant les débats sur le crop top à l’école, j’avais une version officielle – « laissons ces gamines s’habiller comme elles veulent » –, mais à la maison, c’était plus compliqué. Je n’étais pas emballée à l’idée que ma fille sorte « le nombril à l’air » puisque j’ai même employé l’expression… Elle voit ces contradictions, et elle me rappelle que je n’arrête pas de dire : « Mon corps, mon choix. » Mais tant qu’il y aura des violences sexistes et sexuelles, tant qu’il y aura des mecs qui reluquent le cul d’une gamine de 12 ans, on n’a pas d’autre choix que l’hypervigilance. 
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-Lire aussi les témoignages 
-Tenues au lycée : quand le « crop top » s’invite à la table des discussions familiales 
-Ce bain de contradictions permanentes entre les principes et le réel, on le vit aussi dans le rapport au corps. On assure en tant que parent que tous les corps sont beaux, et elle m’a dit : « Tu crois que je ne t’entends pas te peser tous les soirs ? » C’est une manière de me dire qu’il faut que j’arrête de lui mentir et qu’on ait des échanges moins hypocrites. Cela a été plus facile de parler de ses insécurités physiques quand j’ai fini par lui dire que moi aussi, parfois, je me trouve grosse ou moche et que je passe mon temps à me comparer. A partir du moment où j’ai assumé ma duplicité, cela a été plus simple pour elle d’en parler. 
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-De quoi vous sentez-vous coupable vis-à-vis d’elle ? 
-La clope. Elle m’a toujours vue avec. 
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-Votre dernière réussite en tant que parent ? 
-Parcoursup. Au début, je ne comprenais rien. J’ai passé une matinée sur Internet à me former et ça y est, je suis bilingue français-Parcoursup. 
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-La dernière fois que vous vous êtes sentie démunie ? 
-Quand son père est mort. J’ai su quoi faire, mais je n’ai pas su quoi dire. 
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-Retrouvez tous les entretiens « Vie de parents » ici. 
-Guillemette Faure 
-NOS LECTEURS ONT LU ENSUITE 
-Bataille juridique entre Netflix et le réalisateur Vincent Dietschy autour d’un poisson tueur dans la Seine 
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-Aujourd’hui à 05h30 
-Laélia Véron : « Les récits de transfuges de classe empêchent de penser les vrais enjeux de la mobilité sociale » 
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-Aujourd’hui à 05h00 
-La large victoire de l’opposition aux municipales en Turquie, un désaveu cinglant pour le camp d’Erdogan 
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-Aujourd’hui à 05h00 
-Kara Swisher, la journaliste tech la plus redoutée des Etats-Unis, raconte sa désillusion sur la Silicon Valley 
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-Aujourd’hui à 03h00 
-Ce qui change le 1ᵉʳ avril pour votre budget : retraite, RSA, allocations familiales, crédit immobilier, vignette verte, MaPrimeRénov’… 
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-Aujourd’hui à 05h00 
-Le paysage médiatique français ressemble de plus en plus à celui de la Hongrie 
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-Aujourd’hui à 04h45 
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