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-[Le Monde – Œuvres pillées en Chine : la question complexe des restitutions](https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/04/27/uvres-chinoises-pillees-la-question-complexe-des-restitutions_6230185_3246.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) 
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-https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/04/27/uvres-chinoises-pillees-la-question-complexe-des-restitutions_6230185_3246.html 
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-CULTURE 
-Œuvres pillées en Chine : la question complexe des restitutions 
-A la veille du voyage en France, les 6 et 7 mai, du président chinois, Xi Jinping, pour les 60 ans des relations diplomatiques entre les deux pays, retour sur le destin des objets volés à Pékin par les troupes françaises lors du sac du Palais d’été, en 1860. 
-Par Roxana Azimi et Sylvie Kerviel 
-Par Roxana Azimi et Sylvie Kerviel 
-Par Roxana Azimi et Sylvie Kerviel 
-Aujourd’hui à 05h00, modifié à 15h14 
-Lecture 11 min 
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-Gravure historique, réalisée en 1865, représentant le Palais d’été, à Pékin. IMAGE BROKER / HEMIS.FR 
-Le spectacle est donné chaque soir devant un public de 1 000 personnes. Depuis plus de vingt ans, en plein désert de Gobi, au cœur des grottes des Mille Bouddhas de Dunhuang, site patrimonial chinois réunissant plus de 400 temples rupestres et chapelles creusés dans la roche entre le IVe et le XIVe siècle, une pièce de théâtre met en scène, avec des acteurs grimés en Occidentaux, le « pillage » de leurs trésors. 
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-Au début du XXe siècle, sous la dynastie déclinante des Qing, le site de Dunhuang, quasiment à l’abandon, attise la convoitise d’archéologues et d’explorateurs occidentaux, car la rumeur veut qu’y soient conservées des richesses. 
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-C’est dans ce contexte que le sinologue Paul Pelliot (1878-1945), membre de l’Ecole française d’Extrême-Orient, fait l’acquisition, pour une somme dérisoire, d’une dizaine de milliers de manuscrits, peintures et estampes, qu’il déposera à son retour en France au Musée Guimet et à la Bibliothèque nationale, où ils sont encore. Maigre consolation : la France a offert à la Chine les microfilms d’une partie des manuscrits. Les diplomates français n’aiment guère aborder le sujet. « Notre ligne directrice, c’est de planter notre drapeau partout, sauf là où on est allé et où on n’a pas laissé de bons souvenirs. En gros, on bosse plutôt sur l’armée de terre cuite à Xian plutôt qu’à Dunhuang », résume l’un d’eux. 
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-« Attention, dossier sensible, il ne faut pas que les Chinois se réveillent ! », s’est d’ailleurs entendu dire Yannick Lintz en prenant, en novembre 2022, la présidence du Musée Guimet. Joyaux de la collection, les œuvres de Dunhuang y sont exposées par rotation. « Plutôt que la culpabilité mal placée, j’ai préféré jouer la transparence et le dialogue », raconte-t-elle. Fin mars, Yannick Lintz s’est rendue à l’académie de Dunhuang avec une idée sous le bras : « Je leur ai proposé de travailler ensemble pour valoriser ce patrimoine en numérisant l’ensemble des fonds pour permettre une restitution numérique, afin d’avoir un jour à Dunhuang l’équivalent de la réplique qui a été faite de la grotte de Lascaux », annonce-t-elle, saluant la « relation de confiance » avec les autorités chinoises, qui l’ont d’ailleurs nommée ambassadrice culturelle de Dunhuang. 
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-A Pékin, aucune voix officielle n’a réclamé à ce jour le retour des originaux. Le gouvernement chinois n’a pas davantage exigé la restitution des milliers d’œuvres et objets pillés par les troupes françaises et anglaises engagées dans la seconde guerre de l’opium, lors du sac du Palais d’été (Yuanmingyuan), les 7 et 8 octobre 1860, et disséminés aujourd’hui à l’étranger, dans des collections privées ou des musées. Le vaste ensemble de quelque deux cents résidences impériales (comparable en magnificence à Versailles) avait été incendié, et les trésors qu’il recelait – calligraphies, soies, bijoux, porcelaines, mobilier… – emportés. 
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-Les ruines de l’ancien Palais d’été, à Pékin, le 11 juin 2016. LIU HUAIYU / IMAGINECHINA VIA AFP 
-L’historien Bernard Brizay en rend compte avec précision dans son livre Le Sac du Palais d’été (Editions du Rocher, 2003), résumant l’épisode ainsi : « Ce serait comme si les Prussiens en 1870 avaient rasé Versailles, pillé le Louvre et incendié la Bibliothèque nationale. » Victor Hugo, dans une lettre de 1861, avait dénoncé ce « vol », commis par « deux bandits, la France et l’Angleterre » : « J’espère qu’un jour la France renverra ce butin à la Chine spoliée. » 
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-Alors que l’appropriation du patrimoine africain a fait l’objet d’une prise de position forte d’Emmanuel Macron promettant, en 2018, à Ouagadougou (Burkina Faso), de favoriser les restitutions à l’Afrique, discours suivi d’effet puisque, en 2021, ont été rendus au Bénin vingt-six objets du trésor d’Abomey, les biens pillés lors du sac du Palais d’été n’ont, jusqu’à présent, pas suscité d’engagement équivalent, malgré les réactions patriotiques d’une partie de l’opinion publique chinoise. 
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-Evocation en petit comité 
-La Chine elle-même se garde de prendre position sur le sujet. Les occasions d’ouvrir le dossier n’ont pourtant pas manqué : l’année du tourisme culturel franco-chinois, célébrée en grande pompe en janvier à Versailles ; la préparation du voyage, les 6 et 7 mai, en France, du président chinois, Xi Jinping. « La Chine ne réclame pas, parce que ce n’est pas encore l’heure, estime Emmanuel Lincot, professeur à l’Institut catholique de Paris, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), auteur de Géopolitique du patrimoine (éditions MKF, 2021). Ça nous pend au nez. Les relations sont actuellement au beau fixe avec la France, on passe ça sous le tapis. Mais à un moment donné, ça va arriver. » 
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-Christine Howald, l’une des rares chercheuses en Europe à travailler sur le sujet, abonde : « Quand l’Allemagne a lancé en 2019 le vade-mecum sur comment gérer les collections coloniales, la partie chinoise m’a rapidement demandé si cela signifiait qu’on allait rendre les objets », raconte la directrice adjointe des Archives centrales, l’organe coordonnant la recherche de provenance dans les musées de Berlin. D’après les informations du Monde, la question des restitutions a bien été évoquée en petit comité, en marge de la visite officielle d’Emmanuel Macron, en avril 2023 en Chine : « Le sujet n’apparaît pas de manière frontale, mais par allusion, on tourne autour du pot », reconnaît un familier de ces dossiers. 
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-L’Unesco a estimé à 1,6 million le nombre d’objets chinois pillés et dispersés à travers le monde. En 2009, un an avant les commémorations à Pékin des 150 ans du pillage du Palais d’été (avec l’acteur Jackie Chan désigné porte-parole pour la restitution des reliques), Chen Mingjie, son directeur, avait annoncé envoyer à l’étranger une équipe chargée de recenser les pièces volées dans les musées, bibliothèques et collections privées – recension qui n’avait finalement pas été menée à bien. « Nous ne savons pas exactement combien d’antiquités ont été prélevées puisque le catalogue des trésors du jardin a brûlé pendant la catastrophe », déclarait alors Chen Mingjie au China Daily. 
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-Chine : les écueils de la diplomatie culturelle française avec Pékin 
-Depuis, toutefois, les évaluations se sont affinées. « Si on se base sur un rapport de l’administration du Palais durant la fin de la dynastie Qing, il y avait plus de 87 000 objets au Yuanmingyuan. C’est sans doute une estimation réaliste de ce qui a “disparu” », précise au Monde Jian Xu, professeur d’archéologie et d’histoire de l’art à l’université de Shanghaï. 
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-Professeure invitée au Pratt Institute de New York, la chercheuse anglaise Katrina Hill a épluché pendant des années les registres des musées britanniques, les catalogues non illustrés des ventes aux enchères du XIXe siècle, les articles de presse de l’époque et les mémoires des militaires. Selon sa comptabilité, quelque 4 081 objets provenant du Palais d’été se trouvaient au XIXe siècle en Grande-Bretagne. 
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-A ses yeux, ce pillage a contrevenu aux lois militaires alors en vigueur. « Il y aurait de vraies bases pour des demandes de restitution », dit-elle. Dans le cadre d’une réglementation datée de 1859, les officiers britanniques pouvaient saisir des objets après une bataille et les remettre à des agents qui évalueraient les marchandises avant de les remettre au gouvernement. « Or, les ventes aux enchères de ces objets ont court-circuité toutes les règles établies, poursuit Katrina Hill. Par ailleurs, des diplomates, comme Lord Elgin, qui, selon les règles de l’époque, n’avaient pas droit à ces objets, en ont bénéficié. » 
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-« Musée chinois » à Fontainebleau 
-Quelque 300 pièces se trouveraient aujourd’hui en France, selon le calcul du ministère de la culture, principalement au château de Fontainebleau (Seine-et-Marne) qui, sous Napoléon III (1808-1873), s’est doté d’un « Musée chinois » à l’initiative de l’impératrice Eugénie (1826-1920). Pour y exposer les œuvres saisies par le corps expéditionnaire français, transférées à Fontainebleau par caisses entières, et les somptueux cadeaux offerts par l’ambassade de Siam lors de sa visite, le 23 février 1861, elle fait aménager en 1863 deux salles, au rez-de-chaussée du Gros Pavillon, où elle recevait ses invités amateurs d’exotisme. Présentés dans un désordre rappelant les cabinets de curiosités, jades, porcelaines, objets en laque, ivoire et émail cloisonné emplissent des armoires-vitrines dans un espace tendu de tissu rouge agrémenté de panneaux de laque à fond d’or. 
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-Le « Musée chinois » de l’impératrice Eugénie, au château de Fontainebleau, en 2019. PHOTO JOSSE / LA COLLECTION 
-« Musée chinois », une dénomination que ne veut plus entendre l’actuelle présidente du château de Fontainebleau, Marie-Christine Labourdette, lui préférant « Musée de l’impératrice Eugénie ». « L’appellation “Musée chinois” concerne plus la décoration que les collections elles-mêmes, insiste la présidente. On y trouve des objets chinois, environ 200 sur les 405 pièces référencées, mais aussi des œuvres du Japon, d’Anam, du Siam, des objets achetés, des cadeaux diplomatiques… » 
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-Qu’en est-il des œuvres en provenance directe du Palais d’été ? « Peut-être une boîte en laque rouge », avance-t-elle, minorant un inventaire établi en 2010 qui établissait à 250 pièces le butin du corps expéditionnaire français conservé à Fontainebleau, dont une aiguière en or, une chimère en bronze et émaux cloisonnés et des jades. « C’est très difficile de se prononcer avec certitude », justifie le conservateur en chef du château de Fontainebleau, Vincent Cochet, qui précise que l’évaluation scientifique de la collection du musée, devenue propriété de l’Etat français en 1873, a été faite de manière parcellaire, par un régisseur qui n’était pas expert en art asiatique et qu’aucune enquête de provenance n’a été réalisée. 
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-Le Musée départemental des arts asiatiques à Nice, dont les collections se sont constituées à partir de 1997, à une époque où sont déjà établies des conventions internationales, de même que le Musée Cernuschi à Paris affirment ne détenir aucun objet provenant du Palais d’été. Au Musée Guimet, une vingtaine de pièces léguées par le collectionneur Ernest Grandidier (1833-1912) pourraient en être issues. « Mais la provenance est seulement supposée, tient à préciser Yannick Lintz. Les vieux registres indiquent “palais ?” avec un point d’interrogation à côté de certains objets. D’autres mentionnent “palais” sans point d’interrogation. Ces annotations datent-elles de l’époque ou sont-elles ultérieures ? Impossible à savoir. » 
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-Le Palais d’été, symbole d’un « ground zero » culturel pour les Chinois 
-Une autre œuvre provenant du Palais d’été se trouve à la Bibliothèque nationale de France (BNF), Les 40 vues du Yuanmingyuan, album de peintures réalisées par deux artistes de cour, rapporté en France par le colonel Du Pin, que la Bibliothèque impériale aurait acquis en juin 1862 auprès d’un libraire parisien. 
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-Comme dans le cas des manuscrits de Dunhuang, la France et la Chine jouent, pour l’heure, la carte de la coopération plutôt que de la restitution. En 2015, la Bibliothèque nationale de Chine (BNC) et la BNF ont signé un partenariat, faisant suite à un premier accord signé en 2007, formalisant une coopération avec la maison d’édition chinoise Shanghai Far East Publishers, pour la publication d’un fac-similé des 40 vues du Yuanmingyuan, présenté en avril 2015 à Pékin. A cette occasion, une copie des numérisations a été remise à la BNC, et la BNF a cédé au pays tous les droits d’exploitation des images. 
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-Selon l’Unesco, la Chine aurait obtenu le retour de quelque 1 800 objets en dix ans. En 2009, la mise aux enchères par Christie’s de la collection de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent, qui comprenait deux têtes de bronze, un rat et un lapin, ornant autrefois la fontaine zodiacale du Palais d’été, déclenche une vive protestation de la part de la Chine, dans un contexte de tension diplomatique avec la France. Le jour de la vente, un acheteur chinois pousse les enchères, qui grimpent jusqu’à 31,49 millions d’euros. Quelques jours plus tard, le mystérieux enchérisseur annonce bruyamment qu’il n’honorera pas son achat. 
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-François Pinault, propriétaire de la maison de ventes, suggère alors à Pierre Bergé de faire un geste en offrant les têtes à la Chine. « Bergé lui a répondu qu’il ne ferait quelque chose que quand les droits de l’homme seraient rétablis en Chine et que le Tibet serait libre », se souvient Jean-Jacques Aillagon, conseiller du milliardaire breton. 
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-Soucieuse de développer ses affaires en Chine, notamment l’implantation de Christie’s à Shanghaï, la famille Pinault achète les deux têtes et les remet officiellement aux autorités chinoises en avril 2013. Le geste fut alors salué « comme un témoignage de l’amitié envers le peuple chinois et une contribution à la restitution des vestiges spoliés ». « François Pinault n’a pas parlé alors de restitution, mais de cadeau », nuance Jean-Jacques Aillagon. 
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-Plainte contre le Musée Guimet 
-L’intérêt des Chinois pour les têtes de la fontaine zodiacale remonte à 2000. Cette année-là, le groupe Poly, une émanation de l’Armée populaire de libération, rachète trois têtes (buffle, tigre et singe). La même année, le magnat des casinos de Macao, Stanley Ho (1921-2020), acquiert la tête de cochon, qu’il donne aussitôt au gouvernement chinois, avant de négocier en 2007 chez Sotheby’s une tête de cheval, également confiée par la suite aux autorités chinoises. Mais l’élan des hommes d’affaires, désireux de bien se faire voir par Pékin, est freiné par les réseaux sociaux. « De nombreuses voix s’élèvent en Chine pour dire que si le butin est illégal et immoral, il n’est pas approprié, du moins pas encouragé, d’en récupérer la propriété en l’achetant sur le marché », explique le professeur Jian Xu. 
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-Cadeau fait à Pékin par la famille Pinault de deux sculptures de têtes d’animaux en bronze, le 28 juin 2013. XINHUA / ZUMA / REA 
-La croisade prend dès lors des chemins de traverse. Expert en arts asiatiques, Bernard Gomez a ainsi été mandaté en 2005 par les provinces de Shaanxi, Gansu et Hubei ainsi que par le Poly Art Museum pour passer au peigne fin le marché international et stopper des ventes le cas échéant. « Les Chinois m’ont confié cette tâche, parce qu’ils ne souhaitent pas le faire officiellement », raconte le spécialiste, qui vit entre Paris et Barcelone. 
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-En 2006, l’émissaire dépose plainte contre le Musée Guimet pour « recel des pièces de fouilles sorties illégalement de leur territoire dans le début des années 1990 ». Soit trente-deux plaques en or, qui, selon Pékin, auraient été pillées dans la tombe d’un haut dignitaire de la dynastie des Zhou, dans les montagnes du Dabaozi. 
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-Ces précieux objets, achetés par le marchand d’art asiatique Christian Deydier, avaient été donnés par ce dernier ainsi que par François Pinault au musée parisien. Après enquête, la plainte de Bernard Gomez tourne court. Mais la Chine persévère, officiellement cette fois. A deux reprises, en 2010 et en 2013, la direction du patrimoine chinois réclame directement à Guimet le retour des plaques. Le dossier est finalement rouvert et, en 2015, le ministre de la culture, à la demande des donateurs, qui ont annulé rétroactivement leurs dons, finit par les restituer à la Chine. 
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-La question des restitutions d’objets chinois bute aujourd’hui sur plusieurs écueils. La recherche de provenance en matière d’art asiatique est balbutiante – l’Institut national d’histoire de l’art n’identifie ainsi aucun chercheur français spécialisé sur le Palais d’été. Les sources d’époque sont lacunaires, voire peu fiables. Des objets portant des marques d’empereurs chinois apparaissent sur le marché, sans que l’estampille atteste avec certitude de leur présence au Palais d’été. « Le chantier est ardu », reconnaît-on au ministère de la culture. 
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-Difficultés juridiques 
-Le sujet est aussi tabou chez les descendants des militaires et des diplomates impliqués dans le pillage. John Roote, un financier américain passionné par l’histoire du sac du Palais d’été au point de lui consacrer en 2017 un livre à compte d’auteur, Destruction of Paradise : Triumph, Tragedy, and the Sack of the Summer Palace, a ainsi contacté plusieurs de ces héritiers. « Dans 99 % des cas, ils ne savent rien du détail des objets pillés. Quand les soldats meurent, les histoires disparaissent, les objets finissent par faire partie des meubles. » 
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-Les difficultés sont aussi juridiques : une loi-cadre visant à faciliter les démarches de restitution, qui devait être soumise au Parlement en avril, a été repoussée sine die. 
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-« De façon pathétique, la France freine un mouvement de restitutions d’œuvres à l’Afrique qu’elle a lancé et qui est inéluctable » 
-Emmanuel Lincot voit d’autres raisons au peu de combativité des autorités chinoises sur la question : « La plupart des pièces qui pourraient être incriminées renvoient, pour les plus tardives d’entre elles, à la dernière dynastie sino-mandchoue, celle des Qing (1644-1911), qui a assez mauvaise presse dans l’historiographie, mais aussi dans la Chine d’aujourd’hui, parce qu’elle est associée à son déclin par rapport aux puissances impériales occidentales. Et puis le Parti communiste chinois, au pouvoir depuis 1949, pouvait difficilement défendre un patrimoine ancien qu’il avait en partie détruit, au nom de la société nouvelle, de l’homme nouveau. Sans faire de l’uchronie, si toutes ces pièces chinoises n’avaient pas été en France pendant la Révolution culturelle, elles auraient été détruites. Elles ont été sauvées en étant pillées. » 
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-Les jeunes générations de Chinois, toutefois, ont une autre lecture, décoloniale, de l’histoire. « Je pense vraiment que le gouvernement chinois devrait les réclamer officiellement, insiste Jian Xu. J’espère que ce sera bientôt le cas. » 
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-Roxana Azimi et Sylvie Kerviel 
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