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| - | [Le Monde – En Mongolie, un hiver assassin décime les troupeaux des nomades](https:// | ||
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| - | PLANÈTE | ||
| - | En Mongolie, un hiver assassin décime les troupeaux des nomades | ||
| - | De nombreux éleveurs de la steppe ont perdu tout ou partie de leur bétail ces derniers mois, à cause de la formation précoce d’une couche de glace et des froids extrêmes qui ont privé les animaux de nourriture. Pour beaucoup, ce désastre signe la fin de la vie nomade. | ||
| - | Par Harold Thibault (Munkhkhann, | ||
| - | Par Harold Thibault (Munkhkhann, | ||
| - | Par Harold Thibault (Munkhkhann, | ||
| - | Aujourd’hui à 16h07, modifié à 16h16 | ||
| - | Lecture 7 min | ||
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| - | Des carcasses gelées de bêtes mortes, à Sükhbaatar (Mongolie), le 17 mars 2024. SIMON TOWNSLEY/ | ||
| - | La steppe s’est finalement libérée de la glace et de la neige. Le blanc cède au jaune encore sec du début de printemps, mais sur ces étendues vides à perte de vue, on distingue régulièrement des taches d’autres couleurs : brun, beige, noir. Des carcasses de chevaux, de moutons et de vaches, parmi les plus de 6, | ||
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| - | Les nomades n’avaient pas souvenir de telles températures, | ||
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| - | Chaque soir, l’éleveuse de 46 ans repense à ce qu’il aurait fallu faire si seulement on avait su : vendre toutes les bêtes dès décembre. Mais arrivé en janvier, quand le couple a compris l’ampleur de la catastrophe, | ||
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| - | Tas de carcasses | ||
| - | Affaiblies, les bêtes ont succombé au froid et à la faim. Alors que les animaux malades ou vieux mettent du temps à trépasser, raconte la nomade, là, tous mouraient vite. Ils se posaient et ne se relevaient plus. Chaque jour, il y en avait trois ou quatre, parfois plus, vingt d’un coup, un terrible matin. La famille a fait dormir les bêtes les plus affaiblies avec elle dans la yourte, mais elles étaient déjà trop diminuées. Certaines femelles sont mortes d’épuisement durant la gestation ou en mettant bas. « On a tout essayé », | ||
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| - | Elle fait faire le tour du modeste abri hissé pour couper un peu les animaux restants du vent toujours frais. Une chèvre est encore morte, ce matin de la mi-avril. Même si les températures sont désormais bien plus douces, les animaux les plus anémiés continueront, | ||
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| - | Dans son pull à capuche violet, Oyungerel Dolgsuren raconte les discussions avec son mari de 52 ans. « Il me dit : “On n’a plus rien, que va-t-on faire ? | ||
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| - | « Etés très chauds » et « hivers imprévisibles » | ||
| - | Oyungerel Dolgsuren préférerait rester, mais il faudra cinq ou dix ans pour se relancer, si toutefois les hivers à venir étaient plus stables, ce qui n’est pas garanti. Pays de climat continental extrême, la Mongolie a déjà enregistré un réchauffement de ses températures moyennes de 2,46 °C ces quatre-vingts dernières années. Mais cela n’empêche pas certains hivers d’apporter des froids d’une brutalité record, que les spécialistes peinent encore à expliquer. « L’Eurasie centrale, dont la Mongolie, est un important pôle de froid, mais le travail est encore en cours pour tenter de comprendre les dynamiques du changement climatique dans cette région, explique Jacopo Riboldi, professeur de météorologie à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (Suisse). On assiste à des alternances d’extrêmes, | ||
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| - | Un enfant de 4 ans s’efforce de remettre une vache sur pied, à Sükhbaatar (Mongolie), le 17 mars 2024. SIMON TOWNSLEY/ | ||
| - | Les Mongols avaient pour habitude de dire que les dzuds se produisaient chaque décennie, mais leur fréquence s’est accélérée. « Les situations extrêmes sont de plus en plus rapprochées, | ||
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| - | Lire aussi | ||
| - | A Oulan-Bator, | ||
| - | Le climat n’est pas le seul coupable. « C’est une combinaison de facteurs », | ||
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| - | Chevaux disparus dans le blizzard | ||
| - | Etrange voyage que de traverser l’est de la Mongolie à la fin de cet hiver furieux. Tout au long de la steppe, les éleveurs mènent les chevaux, moutons et vaches paître à nouveau, ils les rabattent en filant à moto. Mais partout il y a ces carcasses. Les bêtes qui n’ont pu suivre les troupeaux sont mortes là, juste au bord d’une piste ou à peine plus loin. | ||
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| - | Depuis Munkhkhaan, il faut parcourir une dizaine de kilomètres pour parvenir chez Gansukh Banzragch. En soixante-trois ans de vie de nomade, cet éleveur qui en a pourtant vu d’autres n’a pas le souvenir de telles chutes de neige, avec de telles variations en début de saison. « Ça a fait des couches et des couches de neige et de glace superposées », | ||
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| - | Lire aussi : | ||
| - | En Mongolie, le cuivre, matière première du développement | ||
| - | Il pense qu’il est trop tard dans leur vie pour que lui et son épouse puissent envisager de rebâtir le même élevage, mais il veut accompagner au mieux ses sept enfants. Pour eux, il n’y a pas d’autre choix que de se relancer. Une de ses filles, Bayartsetseg Gansukh, raconte que son mari et elle se sont demandé si l’heure était venue de partir vivre en ville. « Mais pour y faire quoi ? | ||
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| - | La pression des banquiers | ||
| - | Le père s’inquiète aussi de ses dettes, il y pense tout le temps. Comme beaucoup de nomades, il a emprunté à la banque au début de l’automne pour acquérir du foin et des grains qui doivent permettre de traverser l’hiver. Les années normales, l’opération est anodine : les éleveurs remboursent au début de l’été en vendant les animaux ou la laine. Mais la famille ayant perdu plus de 80 % de ses bêtes, elle ne pourra pas honorer l’échéance, | ||
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| - | Zagdsuren Batsuuri, éleveur, dans sa maison, à Munkhkhaan (Mongolie), le 18 avril 2024. HT/LE MONDE | ||
| - | Malgré l’annonce d’un accord au niveau national pour repousser les remboursements, | ||
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| - | « Ce sont des familles dont l’économie est détruite, elles sont seules face à la perte de ce qui les faisait vivre », résume Manish Tewani, | ||
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| - | « La nature ne se remet plus » | ||
| - | Toutes les familles nomades ne sont pas égales dans leur malheur. Certaines sont un peu plus riches et mieux formées aux techniques d’élevage. Munkhtsatsral Khatanbaatar, | ||
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| - | « C’est tout le travail fait ensemble depuis vingt ans que nous sommes mariés qui se perd », dit Munkhtsatsral Khatanbaatar. Tous deux blâment le climat qui change, ces herbes qui poussent moins haut que dans leur jeunesse, mais aussi ces familles qui élèvent trop de bétail, jusqu’à un millier d’animaux parfois, et vont empiéter sur les terres utilisées par d’autres. « La nature ne se remet plus », ajoute la femme. | ||
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| - | Lire notre archive (2016) : | ||
| - | La Mongolie victime du surpâturage | ||
| - | Ces derniers temps, les deux éleveurs ont passé autant de temps à dégager des animaux morts vers la fosse la plus proche qu’à soigner leurs bêtes. Ce matin encore, un cheval est mort. A nouveau, ils ont lié les quatre pattes par une corde, accrochée celle-ci à l’arrière de leur Toyota Prius pour treuiller la pauvre bête à l’arrière d’un pick-up. Puis ils l’ont déposée à quelques kilomètres, | ||
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| - | Harold Thibault (Munkhkhann, | ||
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| - | Le 31 août 2023 à 20h10 | ||
| - | A l’Elysée, | ||
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| - | Le 21 mai 2023 à 14h18 | ||
| - | Steppes by steppes en Mongolie | ||
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| - | Le 21 septembre 2017 à 06h43 | ||
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