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-====== [Le Monde – Trafic de stupéfiants : la maire d’Avallon placée en détention provisoire à l’issue de sa garde à vue] ======
-[Le Monde – Trafic de stupéfiants : la maire d’Avallon placée en détention provisoire à l’issue de sa garde à vue](https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/04/10/trafic-de-stupefiants-la-maire-d-avallon-placee-en-detention-provisoire-a-l-issue-de-sa-garde-a-vue_6227101_3224.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default )
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-SOCIÉTÉ
-Trafic de stupéfiants : la maire d’Avallon placée en détention provisoire à l’issue de sa garde à vue
-L’élue avait été interpellée au cours d’une opération de gendarmerie dimanche 7 avril. Dans une annexe de son domicile, les enquêteurs avaient découvert 70 kg de haschich. Quatre autres personnes, dont deux de ses frères, ont également été incarcérées.
-Par Antoine Albertini et Thomas Saintourens
-Par Antoine Albertini et Thomas Saintourens
-Par Antoine Albertini et Thomas Saintourens
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-La quiétude de la petite ville d’Avallon (Yonne) a basculé en soixante-douze heures. Soit la durée de la garde à vue de sa maire, Jamilah Habsaoui (DVG), interpellée dimanche matin dans le cadre d’une enquête sur un trafic de stupéfiants. Au sortir de ces trois jours et deux nuits d’auditions, l’édile de 46 ans a été mise en examen et placée en détention provisoire, mercredi 10 avril en début de soirée, comme l’a indiqué le parquet d’Auxerre dans un communiqué de presse.
-Après avoir été entendue, à huis clos, par le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire d’Auxerre, elle a été incarcérée. Elle n’est pas la seule mise en cause dans cette affaire : cinq autres personnes ont également été mises en examen pour trafic de stupéfiants et quatre placées en détention provisoire, tandis qu’un dernier individu est ressorti libre, sous contrôle judiciaire.
-Parmi ces personnes figurent notamment deux des frères de Mme Habsaoui. Car l’élue ne constituait pas, à l’origine, la cible prioritaire de la brigade de recherches de la gendarmerie d’Avallon (6 000 habitants). L’un de ses frères en revanche était déjà connu de la justice pour des affaires de stupéfiants, qui intéressaient les gendarmes. Contacté, son avocat, Me Steeve Ruben, affirme que son client « conteste les faits qui lui sont reprochés, et que ce dossier n’a d’intérêt que par la qualité de l’un des mis en examen ».
-Une particularité du dossier rendait cette enquête, initiée au mois d’octobre 2023, particulièrement sensible : les frères de l’élue pouvaient « se livrer à l’achat et la revente de manière habituelle de produits stupéfiants depuis le domicile de leur sœur », toujours selon les déclarations du procureur de la République d’Auxerre, Hugues de Phily.
-kg de résine de cannabis, 983 grammes de cocaïne
-Les moyens mis en œuvre pour les investigations avaient été décuplés lors de l’opération lancée dimanche 7 avril, à 6 heures du matin. Au total, 75 militaires ont été mobilisés, avec l’apport de chiens renifleurs et le renfort de la section de recherches de Dijon. Le cadre de cette intervention spectaculaire n’est pas anodin : elle s’inscrit dans une opération dite « Place nette XXL » promue par le ministère de l’intérieur, en cours sur cette zone depuis quelques jours.
-De source proche de l’enquête, on précise que ce dossier, certes « déjà bien avancé », a été inclus dans le périmètre d’une opération « Place nette » pour en accroître les résultats : les enquêteurs, s’ils s’attendaient sans doute à mettre au jour des produits stupéfiants, n’avaient peut-être pas anticipé l’ampleur de leurs découvertes à l’occasion de leur intervention.
-Au cours des perquisitions, réalisées aussi bien à la mairie, dans la pharmacie où l’édile travaille à temps partiel comme préparatrice, que dans plusieurs logements de sa famille, 70 kg de résine de cannabis, 983 grammes de cocaïne et 7 143 euros en liquide ont ainsi été saisis. Une vingtaine de lingots ont également été découverts mais, selon plusieurs sources citées par L’Yonne républicaine, des analyses auraient établi que la plupart seraient des faux. Une information apparemment confirmée dans le communiqué du parquet local, qui se borne à faire état de « deux lingots d’or » saisis par les forces de l’ordre. Seul le cannabis a été découvert dans l’annexe d’une maison appartenant à la maire de la commune, précise une source proche de l’enquête.
-D’après un porte-parole de la gendarmerie, « Avallon n’est pas un territoire plus concerné qu’un autre, mais il s’inscrit dans la dynamique actuelle des zones rurales ou périurbaines où sévissent désormais les trafics de stupéfiants. »
-Extension du trafic en zone rurale
-L’enquête devra à présent faire la lumière sur la connaissance qu’a pu avoir la maire de l’utilisation de son domicile comme lieu de stockage, et son degré d’implication dans les trafics ayant abouti aux saisies de dimanche. Dans les couloirs du palais de justice d’Auxerre, l’avocat de l’un des frères de l’élue, Me Cesar Lauwerie, a précisé devant la presse que son client, qui reconnaît les faits, « dédouane complètement sa sœur. C’est un dossier qui n’a rien d’extraordinaire. Il n’y a pas forcément de connexion entre les six mis en cause ».
-Originaire du quartier populaire de la Morlande, Jamilah Habsaoui – « Madame le maire », comme elle tient à être appelée – a été élue en 2021 à l’occasion de la démission du maire en fonction, Jean-Yves Caullet (Territoire de progrès).
-« La ville d’Avallon, le département de l’Yonne et la Région sont sous le choc, a réagi mercredi Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, où Mme Habsaoui siégeait en tant qu’élue en charge de la ruralité. Il est de ma responsabilité, afin de préserver l’action régionale, de suspendre la délégation que j’avais confiée à Jamilah Habsaoui. Dans le même temps, en accord avec Jérôme Durain, président du groupe majoritaire auquel elle appartient au sein du conseil régional, j’acte sa mise en retrait de notre groupe politique. »
-Ironie du sort : également sénateur (groupe socialiste, écologiste et républicain) de la Saône-et-Loire, Jérôme Durain préside la commission d’enquête sur le narcotrafic qui clôturait, le jour même, son cycle d’auditions.
-Antoine Albertini et Thomas Saintourens
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