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-====== Les compagnies aériennes se ruent vers l’Afrique 
-Air France et Emirates, entre autres, veulent profiter de l’essor de la classe moyenne sur le continent.   ====== 
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-[Le Monde: Protectionnisme et taxes : voyager en avion à travers l'Afrique, un onéreux chemin de croix](https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/03/07/protectionnisme-et-taxes-voyager-en-avion-a-travers-l-afrique-un-onereux-chemin-de-croix_6220648_3212.html ) 
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-ÉCONOMIE 
-Les compagnies aériennes se ruent vers l’Afrique 
-Air France et Emirates, entre autres, veulent profiter de l’essor de la classe moyenne sur le continent. 
- 
-Par Guy Dutheil 
-Publié le 06 avril 2017 à 11h51, modifié le 11 avril 2017 à 11h24  
-Temps deLecture 4 min. 
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-Après l’Asie, l’Afrique ! Depuis peu, ce continent est l’objet de toutes les attentions des compagnies aériennes. En témoigne l’inauguration par Air France, le 28 février, de sa nouvelle desserte d’Accra. Dans un premier temps, des vols directs relieront trois fois par semaine Paris et la capitale ghanéenne. Plus qu’une nouvelle destination, le groupe Air France-KLM a choisi de renforcer sa présence au Ghana, où KLM est active de longue date, avec sept dessertes par semaine. Au total, avec la venue de la compagnie française, dix vols hebdomadaires desserviront Accra via les deux hubs du groupe franco-néerlandais de Roissy-Charles-de-Gaulle et Amsterdam-Schiphol. 
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-La ruée vers l’Afrique des compagnies aériennes ne surprend pas le groupe. « C’est un continent qui nous a toujours intéressés », rappelle Frank Legré, directeur général Afrique d’Air France-KLM. « En 2016, Air France a fêté les 80 ans de la desserte de Dakar (Sénégal), en 2015, c’était les 75 ans de celle d’Abidjan (Côte d’Ivoire) ». 
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-Une croissance économique rapide 
-Mais c’est surtout l’avenir qui intéresse la compagnie française. « Ce qui justifie le développement de notre présence, c’est la décennie de croissance économique rapide de l’Afrique qui atteint 5,8 % en moyenne depuis dix ans », reconnaît M. Legré. Pour s’imposer sur le continent noir, Air France-KLM s’appuie sur « deux piliers ». D’abord « la croissance endogène de nos propres liaisons », comme au Ghana, explique-t-il, puis les « partenariats » conclus avec des compagnies locales. 
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-En Afrique de l’Est, Air France s’est associée avec Kenya Airways, détenue à 26,73 % par KLM, son deuxième actionnaire. Dans l’Ouest, Air France est aussi présente, notamment dans les anciennes colonies françaises. La compagnie a acquis 11 % d’Air Côte d’Ivoire pour en devenir le troisième actionnaire, une position qu’elle souhaite absolument maintenir. Elle a ainsi décidé de suivre la prochaine augmentation de capital de la compagnie ivoirienne. 
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-Ces deux prises de participation pourraient bien ne pas être les seules. « Nous regarderons d’autres opportunités », assure M. Legré. « Il n’est pas impossible » que l’Afrique du Sud figure prochainement au menu du groupe franco-néerlandais. L’année 2017 pourrait même être une année Afrique pour Air France-KLM. Outre Windhoek, en Namibie, et Accra, le groupe franco-néerlandais a aussi augmenté sa présence à Monrovia (Liberia), Freetown (Sierra Leone) et Luanda (Angola). 
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-« Pas de low cost en Afrique » 
-Air France-KLM n’est pas la seule à avoir les yeux de Chimène pour l’Afrique. Les compagnies du Golfe ont elles aussi jeté leur dévolu sur ce continent. Ces dernières années, Qatar Airways a planté son drapeau sur de nombreuses destinations, principalement dans l’est et le sud de l’Afrique. En 2016, la compagnie a inauguré la liaison avec Windhoek et, cette année, elle va agrandir sa zone de chalandise avec les ouvertures prévues de Douala au Cameroun et Libreville au Gabon. Sa grande rivale, Emirates, n’est pas en reste. Depuis son hub de Dubaï, la numéro un des compagnies du Golfe dessert déjà 27 destinations africaines avec plus de 370 vols hebdomadaires. Turkish Airlines est aussi sur les rangs. 
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-C’est la montée en puissance d’une classe moyenne en Afrique qui attire les compagnies aériennes, qui visent autant la clientèle affaires que les passagers loisirs. A l’instar d’Air France-KLM, qui a noté « le succès rapide » de sa liaison vers Windhoek, grâce aux touristes, et celui de la ligne vers Luanda, porté par le trafic business lié à l’exploitation pétrolière. Le groupe franco-néerlandais cite aussi en exemple la réussite de sa liaison vers Abidjan, où « 40 % de la cabine affaires est vendue sur le marché ivoirien », note M. Legré. 
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-« D’ici cinq ans, l’Afrique représentera 20 % de l’activité long-courrier d’Air France-KLM », prévoit Frank Legré directeur général Afrique d’Air France-KLM. 
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-Pascal de Izaguirre, PDG de la compagnie aérienne française privée Corsair, a aussi fait de l’Afrique l’un de ses axes de développement privilégiés. « C’est aujourd’hui le continent qui connaît un développement sensible avec la desserte aérienne la plus faible. C’est la zone géographique la moins desservie », explique-t-il. De plus la concurrence y est moins rude qu’en Europe, car « il n’y a pas de low cost en Afrique ». Pour l’instant, Corsair se concentre sur les anciennes colonies françaises, avec des vols vers le Sénégal ou la Côte d’Ivoire. Avec une certaine réussite, se félicite M. de Izaguirre. Selon lui, Corsair aurait déjà atteint « 45 % de parts de marché à Dakar ». Notamment, dit-il, grâce à ses « tarifs 20 % à 30 % moins chers que ceux d’Air France ». 
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-A l’examen, l’Afrique commence à peser lourd dans l’activité des compagnies aériennes. Ce continent compte pour « 17 % de l’activité long-courrier d’Air France-KLM », ajoute M. Legré. « Un réseau rentable même s’il n’est pas le plus rentable du groupe », fait-il savoir en estimant que « d’ici cinq ans, l’Afrique représentera 20 % de l’activité long-courrier d’Air France-KLM ». 
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-Lire aussi  Article réservé à nos abonnés La nouvelle bataille du low cost aérien 
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-« Un avantage concurrentiel » 
-L’engouement pour l’Afrique fait écho à la « très grande déception ressentie par les compagnies aériennes en Amérique du Sud », explique Laurent Magnin, PDG d’XL Airways et de La Compagnie. Les compagnies régulières « attendaient beaucoup de pays comme le Brésil ou l’Argentine, mais c’est retombé comme un soufflé », ajoute le patron. Air France, comme d’autres, en a fait l’amère expérience. En 2016, elle a fermé la desserte de Brasilia. A l’époque, la direction avait justifié cette fermeture de ligne « en raison de la baisse de la demande sur cette route, causée par le ralentissement économique au Brésil, entraînant une pression croissante sur la recette unitaire depuis la fin 2014 ». 
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-La ruée vers l’Afrique est aussi stratégique. Les compagnies aériennes veulent « prendre position. Etre first in business », explique Stéphane Albernhe du cabinet de conseil Archery Strategy. Selon lui, « les premières sur place bénéficieront d’un avantage concurrentiel », notamment quand le ciel africain sera véritablement ouvert à la concurrence. A l’en croire, les groupes qui empruntent cette démarche sont « ceux qui cherchent des relais de croissance et qui ont les moyens d’investir ». De nouveau bénéficiaire en 2016, Air France a cette fois les moyens de ses ambitions. 
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-Lire aussi  Article réservé à nos abonnés XL Airways et La Compagnie s’unissent pour peser dans la bataille du low cost long-courrier 
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-Guy Dutheil 
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