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-======  Le Monde – Les femmes, premières victimes du burn-out : « Du jour au lendemain, je n’ai plus réussi à lire ni à tenir une conversation avec mes enfants  ====== 
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-[Le Monde – Les femmes, premières victimes du burn-out : « Du jour au lendemain, je n’ai plus réussi à lire ni à tenir une conversation avec mes enfants »](https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2024/04/04/premieres-victimes-du-burn-out-les-femmes-s-entraident-du-jour-au-lendemain-je-n-ai-plus-reussi-a-lire-ni-a-tenir-une-conversation-avec-mes-enfants_6225869_4497916.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) 
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-https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2024/04/04/premieres-victimes-du-burn-out-les-femmes-s-entraident-du-jour-au-lendemain-je-n-ai-plus-reussi-a-lire-ni-a-tenir-une-conversation-avec-mes-enfants_6225869_4497916.html 
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-L'ÉPOQUE 
-Les femmes, premières victimes du burn-out : « Du jour au lendemain, je n’ai plus réussi à lire ni à tenir une conversation avec mes enfants » 
-De l’« effondrement » à la reconstruction, l’association bordelaise L’Burn prend en charge de nombreuses femmes épuisées de toute la France. Selon Santé publique France, ce sont elles, plus que les hommes, qui sont touchées par la souffrance psychique en lien avec le travail. 
-Par Brune Mauger (Bordeaux et Talence, envoyée spéciale) 
-Par Brune Mauger (Bordeaux et Talence, envoyée spéciale) 
-Par Brune Mauger (Bordeaux et Talence, envoyée spéciale) 
-Aujourd’hui à 05h00, modifié à 17h50 
-Lecture 6 min 
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-CLAIRE LE MOING 
-Chaque lundi à Talence, en périphérie de Bordeaux, une dizaine de femmes passent discrètement le portail de la Maison des Burnettes, entourée d’un mur de verdure. L’ancienne propriété viticole fut le refuge des habitants de la ville pendant la seconde guerre mondiale. La demeure reçoit désormais des femmes, de tous âges, exerçant différents métiers, des mères célibataires pour la plupart, et victimes d’un syndrome d’épuisement professionnel. 
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-L’accueil par les membres de L’Burn se fait autour d’un café, dans les salons « décorés par une ancienne burnette [une femme qui a adhéré à l’association après un burn-out] ayant fait une reconversion dans l’architecture d’intérieur », indique Anne-Sophie Vives, directrice de l’association, qui fête ses 5 ans d’existence et reçoit des demandes d’adhésion toujours plus nombreuses. 
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-LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ 
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-L’ancienne notaire assistante, qui a elle-même connu un « burn-out sévère », avec perte de la mémoire immédiate, raconte son choix d’aider d’autres femmes : « Je l’ai longtemps caché à mon entourage. J’ai pu me reconstruire en parlant avec d’autres femmes de ma difficulté à concilier mon travail, mon rôle de mère et celui de femme. » Avant de préciser sa démarche : « Nous sommes aujourd’hui deux fois plus concernées, à cause des inégalités intrafamiliales et professionnelles, de la charge mentale et de la difficulté à concilier vie privée et vie professionnelle. C’est un épuisement multifactoriel, qui nécessite un accompagnement spécifique. » 
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-« Errance médicale » 
-Les chiffres de fréquentation à l’association confirment les dernières conclusions de Santé publique France. En effet, selon le bulletin épidémiologique du 5 mars, la souffrance psychique en lien avec le travail était deux fois plus importante en 2019 qu’en 2007 et, sur toute cette période, cette souffrance était deux fois plus élevée chez les femmes, avec notamment davantage de troubles anxieux et dépressifs. 
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-Grâce à des fonds publics et à plusieurs mécénats, dix salariées et une trentaine de bénévoles actives de l’association sont venues en aide à plus de 600 femmes en Gironde et ailleurs en France (grâce à la visioconférence) en 2023. Groupes de parole, permanence juridique ou encore ateliers de remobilisation professionnelle… le dispositif a été pensé avec des spécialistes du secteur (médecins, avocats), tout en se basant sur la « pair-aidance », l’entraide entre personnes ayant souffert de la même maladie somatique ou psychique. 
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-« Il existe peu de structures qui permettent aux femmes de se faire aider. Elles arrivent parfois chez nous après une errance médicale, car elles n’ont pas trouvé de psychiatre. Des médecins généralistes nous envoient même leurs patientes », note Anne-Sophie Vives. Pour toute cette singularité, l’association a été finaliste en 2023 du prix de la fondation La France s’engage, présidée par François Hollande. L’ancien chef de l’Etat, qui s’est rendu à la Maison des burnettes en février, a salué à ce titre leur « travail d’expertes » sur cette « souffrance mentale, qui n’est pas simplement une dépression et qui devrait être reconnue comme maladie professionnelle ». 
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-« Tout le monde est touché » 
-Marie Pezé, docteure en psychologie et responsable du réseau des 200 consultations Souffrance et travail dont L’Burn fait partie, ne peut que partager les mêmes constats : « Avec l’intensification du travail, l’accélération des rythmes, mais aussi l’essor du numérique, tout le monde est concerné. Au départ, ce syndrome concernait les soignants. Maintenant, cela concerne tous les secteurs socioprofessionnels et toutes les fonctions dans l’entreprise : du salarié de base au cadre de direction d’un grand groupe international. » 
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-Selon elle, les travailleurs les plus touchés sont les plus consciencieux et, parmi eux, les femmes ont la difficulté supplémentaire de devoir « composer avec une organisation du travail pensée par les hommes et pour les hommes, où l’on doit prouver à l’entreprise son engagement par un présentéisme. Cela les dessert forcément, car elles doivent le plus souvent assumer la double journée ». Elle ajoute que, en entreprise, ces femmes sont aussi davantage victimes de sexisme et, pire, de harcèlement moral et sexuel. 
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-L’avocate en droit social, Elise Fabing, rejoint cette analyse. Dans son livre intitulé Ça commence avec la boule au ventre (Les Arènes, 199 pages, 20 euros), écrit en collaboration avec notre confrère du Monde Jules Thomas et qui sort le 4 avril, la juriste raconte le quotidien dans son cabinet, à savoir « la rencontre avec des femmes maltraitées par le monde du travail à chaque étape de leur carrière ». Sexisme ordinaire, discriminations liées au genre, harcèlement moral ou sexuel… Elle met en lumière les « obstacles » et les « embûches » auxquels elles font face, « jusqu’à ce que le corps craque ». 
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-Pharmacienne hospitalière dans une clinique privée à Brest, Sophie (qui a souhaité garder l’anonymat), 50 ans, et plus de soixante heures de travail par semaine au moment de son burn-out, témoigne du calvaire qu’elle vit depuis son « effondrement » en 2021 : « Un matin, je n’ai pas pu aller travailler. Crise d’angoisse, pleurs et panique au volant. Cela faisait plus d’un mois que je ne dormais plus, ne mangeais qu’en grignotant, n’avais plus de vie sociale. Le travail me hantait », raconte la cheffe de service, qui devait assumer l’activité de deux postes, celui d’adjoint étant vacant. « Mon directeur me harcelait en me demandant toujours plus : il me contactait parfois à 23 heures pour être sur le pont le lendemain à 8 heures afin d’envoyer du matériel de réa en urgence. » 
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-Nombreux divorces 
-Cette mère de quatre enfants, arrêtée par son médecin traitant, et dont l’épuisement a depuis été reconnu comme maladie professionnelle (ce qui est très rare en France), a alors eu « le sentiment de plonger dans un puits sans fond ». Elle décrit un « monde fait de noir, de manque d’envie, de pertes fortes de mémoires, de concentration, d’attention ». « J’avais la réputation d’avoir une grande force de travail et, du jour au lendemain, je n’ai plus réussi à lire, ni même à discuter avec mes enfants », confie-t-elle. 
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-Lire aussi : 
-La régulation de la charge de travail, grande oubliée du management 
-Toujours sous antidépresseurs et suivie par un psychiatre, la pharmacienne a vu sa vie voler en éclats : elle s’est éloignée de sa famille et a divorcé de son mari. « J’ai fait mon burn-out en octobre. En avril de l’année suivante, il était parti. Il n’a pas compris. Je lui ai demandé : “Si j’avais eu le cancer, tu serais resté ?” Il m’a répondu “oui”. » Son cas n’est pas une exception. La psychanalyste Marie Pezé insiste : « De nombreux divorces ont lieu au moment du burn-out de l’un des deux conjoints. Le taux s’élève à 80 % en cas d’épuisement grave. La personne aidante ne reconnaît plus la personne avec qui il ou elle vivait. » 
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-Pour sortir les femmes de leur isolement et leur montrer le chemin de la reconstruction, la Maison des burnettes organise différents rendez-vous. Le groupe de parole « Comprendre mon burn-out », animé par une ou deux psychologues, est le premier atelier gratuit proposé aux nouvelles arrivantes. En ce froid lundi de janvier, plusieurs femmes ont décidé de se livrer à l’exercice : une mère célibataire, maîtresse de conférences surchargée de tâches administratives et en arrêt longue durée ; une femme de 55 ans, avec un enfant à charge, et ayant repris un poste de secrétaire pour pouvoir retrouver une autonomie financière en vue d’un divorce ; une salariée d’une entreprise d’habillement rachetée par un grand groupe et n’ayant pas réussi à se conformer aux exigences de son nouvel employeur… 
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-« Détecter les signaux forts et faibles » 
-Chacune se raconte en dévoilant des fragments de sa vie, certaines disent avoir eu des pensées suicidaires. La psychologue Emmanuelle Duc apporte ses connaissances pour diagnostiquer le syndrome d’épuisement, et parfois faire sortir les femmes du déni : « L’idée est de comprendre comment c’est arrivé, d’identifier les signaux forts et faibles, en mettant en évidence les symptômes : des vertiges, une altération de la mémoire, de la concentration, de l’anxiété, de l’irritabilité, des troubles gastriques ou hormonaux – aménorrhées –, etc. » Le partage d’expériences « à vocation thérapeutique très puissante » fait ensuite son œuvre : « Les femmes se comprennent et se sentent reconnues comme victimes, c’est très important. Surtout quand l’entourage ne saisit pas et associe le burn-out à une dépression. » 
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-Vient ensuite le partage de bonnes pratiques : « On met alors un médecin, voire un psychiatre ou un neuropsychologue, dans la boucle ; on propose des ateliers de méditation, de cuisine, de Pilates, pour rompre l’isolement et créer du lien. L’idée étant de trouver tous les moyens possibles pour repartir après l’effondrement », insiste la psychothérapeute qui voit souvent arriver des femmes « dans le sacrifice et l’exigence » au travail et à la maison, « perfectionnistes » jusque dans leur reconstruction. 
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-Arrive en fin de course la remobilisation professionnelle, où les femmes qui ont bénéficié des ateliers peuvent devenir bénévoles et reprendre ainsi une activité en douceur, en acceptant une mission au sein de l’association, par exemple. Elles ont aussi la possibilité de participer à des sessions de « job dating » lors desquelles elles peuvent rencontrer des entreprises sensibilisées à ce sujet. « L’accompagnement d’une femme dure entre six mois et un an, avec différents stades de reconstruction indispensables. Plus on s’éloigne de l’emploi, plus il est difficile d’y revenir, d’où l’importance pour les bénéficiaires de pouvoir être actives dans un second temps », explique Anne-Sophie Vives, la directrice de l’association, où « sororité » demeure le maître mot, et permet de redonner de l’espoir. Car, elle en est persuadée : « Avec le recul, mon burn-out était la meilleure chose qu’il puisse m’arriver. » Une occasion insoupçonnée de changer de vie. 
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-Une pièce de théâtre jouée en entreprise pour prévenir le burn-out 
-Inspirée du témoignage d’Aude Selly dans Autopsie d’un burn-out (Dunod, 2022), dans lequel la jeune femme raconte son épuisement professionnel, qui la mène à une tentative de suicide, la pièce Bien naître au travail. L’histoire de Nelly a d’abord été jouée au théâtre, à Paris, avant d’être proposée comme outil de prévention aux entreprises. Créée et mise en scène par Norbert Mouyal, ancien comédien mais aussi formateur en ressources humaines, cette représentation a pour objectif de lever le tabou sur le burn-out. Sur scène, deux comédiennes, Myriam Allais et Anne-Sophie Garrigues, jouent Nelly, une jeune femme au parcours difficile dans une grande chaîne de restauration qui, malgré les signaux que son corps lui envoyait, a fini par s’isoler au travail et se « consumer ». 
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-« C’est une pièce cathartique, explique l’actrice Anne-Sophie Garrigues. Beaucoup de spectateurs ont la larme à l’œil quand ils viennent discuter avec nous à la fin du spectacle. Cela permet de montrer en quoi la surcharge de travail vécue en entreprise peut occulter l’aspect humain et les besoins vitaux de chacun. » 
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-Brune Mauger (Bordeaux et Talence, envoyée spéciale) 
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