| Les deux révisions précédentes
Révision précédente
|
|
elsenews:spot-2024-03a:serie-israelienne [26/12/2025/H02:10:01] 216.73.216.167 supprimée |
— (Version actuelle) |
| ~~NOTOC~~ | |
| @DATE@ | |
| |
| |
| |
| ---- | |
| ====== [La série israélienne « Fauda » s’en va-t-en-guerre]( ====== | |
| |
| |
| [La série israélienne « Fauda » s’en va-t-en-guerre](https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/03/09/la-serie-israelienne-fauda-s-en-va-t-en-guerre_6221017_4500055.html?lmd_medium=pushweb&lmd_campaign=pushweb&lmd_titre=la_serie_israelienne_fauda_s_en_va_t_en_guerre&lmd_ID=6221079 ) | |
| |
| <hidden Article Complet (utilisateurs connectés)> | |
| <ifauth @user> | |
| Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci. | |
| La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite. | |
| Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente. | |
| Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr. | |
| En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ». | |
| |
| https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/03/09/la-serie-israelienne-fauda-s-en-va-t-en-guerre_6221017_4500055.html?lmd_medium=pushweb&lmd_campaign=pushweb&lmd_titre=la_serie_israelienne_fauda_s_en_va_t_en_guerre&lmd_ID=6221079 | |
| |
| Navigation | |
| Retour à la page d’accueil du Monde | |
| |
| JM | |
| |
| |
| nav_close_menu | |
| Guerre Israël-Hamas | |
| Le bilan des 100 jours de guerre | |
| Dans les tunnels de Khan Younès | |
| L’attente des déplacés | |
| LUCIEN LUNG / RIVA PRESS POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE » | |
| M LE MAG | |
| GUERRE ISRAËL-HAMAS | |
| La série israélienne « Fauda » s’en va-t-en-guerre | |
| Par Lucas Minisini | |
| Publié hier à 06h00, modifié hier à 19h39 | |
| Temps deLecture 11 min. | |
| |
| Article réservé aux abonnés | |
| |
| |
| Offrir l’article | |
| |
| |
| Partager | |
| REPORTAGECette fiction, qui raconte depuis 2015 les missions peu orthodoxes d’une unité de soldats infiltrés en Cisjordanie et à Gaza, a pris une dimension plus politique après l’attaque du 7 octobre. Plusieurs acteurs, réalisateurs et techniciens se sont engagés derrière l’armée, jusqu’à devenir des héros pour le pays. Un tournant que devrait suivre la cinquième saison à venir. | |
| |
| A l’entrée de la galerie d’art Sheetrit & Wolf, dans un quartier chic du sud de Tel-Aviv, une foule compacte trinque et rit. Portant bijoux clinquants et vestes de créateurs, des dirigeants de start-up, des producteurs et des personnalités comme le chef étoilé Assaf Granit ou l’avocate Michal Herzog, compagne du président israélien Isaac Herzog, se pressent pour une vente aux enchères inédite. Cette soirée mondaine doit permettre de lever plusieurs dizaines de milliers de shekels pour l’ONG Mamatcal, qui soutient les familles de soldats en opération à Gaza et dans le nord du pays. Mais ce 6 février au soir, les galeristes ne présentent pas eux-mêmes les œuvres de Yaacov Agam, un grand nom de l’art optique, ou les toiles pop art de la célèbre peintre Zoya Cherkassky : derrière le pupitre, au micro, le commissaire-priseur est remplacé par Lior Raz, un ancien militaire, devenu le très populaire créateur et acteur principal de la série Fauda. | |
| |
| Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « BeTipul/En thérapie », « Hatufim/Homeland »... Les séries TV israéliennes sont des machines à clones | |
| |
| Le feuilleton diffusé depuis 2015 (et sur Netflix depuis 2016) symbolise l’incroyable succès des productions télévisuelles israéliennes, dont certaines ont même été adaptées à l’étranger, comme Hatufim (devenue Homeland aux Etats-Unis) ou BeTipul (En Thérapie, diffusée sur Arte). Suivie par des millions de personnes en Israël et dans le monde, la série Fauda (« chaos », en arabe) raconte la traque frénétique de plusieurs militants du Hamas en territoire palestinien par une unité d’élite de soldats israéliens sous couverture, parlant parfaitement l’arabe. | |
| |
| Le groupe s’inspire largement de Duvdevan, une unité spéciale de l’armée israélienne engagée dans les opérations clandestines en Cisjordanie occupée, dont des assassinats extrajudiciaires. En 2022, cette escouade a notamment été mise en cause, selon des aveux partiels de l’armée à la suite d’une enquête dans le New York Times, dans la mort de Shireen Abu Akleh, la journaliste d’Al-Jazira tuée par un sniper israélien dans un camp de réfugiés palestiniens. | |
| |
| « Propagande de guerre » | |
| Après le 7 octobre, par le biais de tribunes régulières dans la presse israélienne, Avi Issacharoff, ancien reporter spécialiste de la Cisjordanie et cocréateur de Fauda, soutient explicitement les actions de l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Contrairement à certaines productions télévisuelles de ces dernières années, « l’absence totale de critique » de l’Etat hébreu dans Fauda conviendrait à une société israélienne aujourd’hui traumatisée, à en croire Hagai Levi, le créateur de BeTipul. | |
| |
| |
| Dans la saison 1 de « Fauda », Tsahi Halevi, mobilisé en tant que réserviste après les attaques du 7 octobre 2023, Rona-Lee Shimon, et Lior Raz, cocréateur et star de la série, qui s’est engagé sur le front. NETFLIX | |
| En 2018, la série, souvent présentée par la production comme équilibrée par sa volonté d’« humaniser » tous les protagonistes, était pourtant visée par le mouvement de boycott d’Israël BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions). L’organisation militante, lancée en 2005 par des organisations non gouvernementales (ONG), syndicales et politiques palestiniennes, avait même écrit à Netflix pour demander l’arrêt de la diffusion de la série et menaçait la plate-forme de streaming aux 260 millions d’abonnés dans le monde de potentielles poursuites judiciaires. A l’époque, BDS considérait la série comme de la « propagande de crimes de guerre ». | |
| |
| Grâce à son succès, Fauda, désignée parmi les dix meilleures séries de la décennie par le New York Times, est devenue un outil de soft power efficace pour l’armée israélienne. Une série d’une efficacité redoutable, qui se transforme en un combat manichéen entre des bons aux méthodes parfois discutables (les Israéliens) et des méchants, humains malgré tout (les Palestiniens), sans jamais aborder frontalement les racines politiques et historiques du conflit. | |
| |
| Mobilisation générale | |
| Depuis le 7 octobre 2023, la réalité semble avoir rattrapé la fiction : lui-même ancien membre de cette unité, Lior Raz s’est engagé sur le front, pour l’Etat hébreu. Le 9 octobre, dans une vidéo visionnée plusieurs millions de fois sur les réseaux sociaux, le quinquagénaire se filme contre un muret, alors que plusieurs roquettes lézardent le ciel. La star participe à une opération risquée avec Brothers and Sisters in Arms, une ONG de soutien humanitaire gérée par des anciens militaires, à Sdérot, à quelques centaines de mètres de la bande de Gaza, aux côtés de l’ancien député du centre Yohanan Plesner et d’Avi Issacharoff, ancien reporter spécialiste de la Cisjordanie et cocréateur de Fauda. | |
| |
| Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Israël, la gauche en quête d’alternative à la guerre | |
| |
| « Nous avons été envoyés dans cette ville bombardée [depuis Gaza] pour extraire deux familles », écrit, en anglais, Lior Raz sur X. Dans la foulée, des dizaines d’anonymes remercient « Doron », le nom de son personnage de fiction, décrit comme un « modèle » pour l’Etat hébreu. Contactés, les cocréateurs Lior Raz et Avi Issacharoff n’ont pas souhaité répondre à M Le magazine du Monde. | |
| |
| Depuis ses débuts, dix ans plus tôt, Fauda a la particularité d’être fabriquée par une équipe mixte composée de Juifs israéliens et de Palestiniens d’Israël, une configuration potentiellement délicate en cas de conflit déclaré. En 2014, le tournage de la saison 1 coïncide avec le début de l’opération « Bordure protectrice », en partie déclenchée par le meurtre de trois adolescents israéliens, au mois de juin de la même année, en Cisjordanie. | |
| |
| Les premières prises dans le village arabe israélien de Kafr Qassem, où cinéma et télévision israéliens filment la grande majorité de leurs scènes en territoire palestinien, sont interrompues par des alertes à la roquette qui obligent tout le monde à se réfugier immédiatement dans un abri anti-bombes. Alors que les manœuvres militaires dans la bande de Gaza font en deux mois plus de 2 100 morts côté palestinien contre 53 côté soldats israéliens, selon les chiffres officiels, la production propose à ceux qui le souhaitent de se retirer du projet si la situation devient trop pesante pour eux. Le lendemain, Arabes israéliens comme Juifs israéliens étaient de retour sur le plateau. | |
| |
| L’ambassadeur des blessés | |
| Aujourd’hui, après avoir imaginé et scénarisé le conflit entre Israël et le Hamas, de nombreux membres de l’équipe de la plus populaire des séries israéliennes s’engagent eux aussi. Parmi les centaines de personnes impliquées dans cette superproduction, beaucoup, au sein de la vingtaine d’acteurs de Fauda, se présentent régulièrement à l’hôpital pour remonter le moral des blessés de l’attaque terroriste du 7 octobre. D’autres soutiennent des ONG de volontaires, qui partent aider aux récoltes agricoles ou soutenir les centaines de milliers de déplacés israéliens par la guerre. Une cinquantaine de membres de l’équipe, dont plusieurs acteurs emblématiques des quatre premières saisons, comme Tomer Kapon ou Tsahi Halevi, sont même devenus réservistes dans l’armée. | |
| |
| Alors que de nombreuses personnalités de l’audiovisuel israélien, comme le scénariste Hagai Levi (BeTipul, Our Boys) ou le réalisateur Ari Folman (Valse avec Bachir), se sont organisées pour réaliser des courts-métrages à propos des otages détenus par le Hamas, comédiens, producteurs et techniciens de Fauda ont choisi de partir combattre à Gaza. Certains d’entre eux interviennent même en première ligne. « Dans tout le pays, ces comédiens sont aujourd’hui considérés comme des héros », raconte, par téléphone, Liat Benasuly, coproductrice sur la série. Le 10 novembre 2023, Matan Meir, coproducteur des saisons 2 et 3, qui se passent en partie dans la bande de Gaza, meurt en pleine opération, à l’entrée d’un tunnel du Hamas. Placé à côté du commandant de son unité, le trentenaire est tué par une charge explosive. Grâce à une autorisation spéciale obtenue par sa famille auprès des autorités, le jeune homme âgé de 38 ans a été enterré sur le très militarisé plateau du Golan, un territoire syrien illégalement annexé par Israël, en présence de toute l’équipe de la série. | |
| |
| |
| De gauche à droite, dans la saison 2 de « Fauda », Boaz Konforty, Doron Ben David, Lior Raz, Idan Amedi (qui a été blessé à Gaza) et Yaakov Zada Daniel. NETFLIX | |
| Deux mois plus tard, Idan Amedi, musicien et acteur célèbre pour son rôle de Sagi Tzur, un nouveau venu dans l’unité d’élite de Fauda, est à son tour grièvement blessé à Gaza, dans une explosion causée par l’armée israélienne elle-même, au cours de laquelle six soldats sont tués. Après deux semaines et demie de soins intensifs, l’artiste de 35 ans, intubé, organise une conférence de presse à l’hôpital, où il se présente comme un « ambassadeur » pour tous les blessés de ce conflit brutal où 235 soldats sont morts dans la bande de Gaza (plus de 30 000 Palestiniens ont été tués dans le même temps, selon les chiffres du ministère de la santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas). Entouré par les médecins qui ont soigné ses graves brûlures et micro à la main couverte de pansements, Idan Amedi a précisé : « Je prévois de continuer à chanter, à jouer la comédie, notamment dans Fauda. Et si c’est possible, je retournerai combattre aussi. » | |
| |
| Trouble dans la fiction | |
| Sur un groupe de discussions WhatsApp, créé pendant le tournage de la deuxième saison, une quinzaine de personnes impliquées dans Fauda se donnent régulièrement des nouvelles et partagent quelques photographies de l’offensive, qu’elles ont prises dans la bande de Gaza. Dans un étrange enchevêtrement de réalité et de fiction, certains clichés, comme celui d’un soldat israélien sur la plage bordant la ville de Gaza, ressemblent à des plans de la série. | |
| |
| Après cinq mois de guerre, la violence de l’opération militaire a dépassé toutes les hypothèses de scénario. Fin janvier, des images d’une caméra de vidéosurveillance, diffusées dans les médias israéliens, montraient une opération de militaires sous couverture, vêtus des tenues traditionnelles palestiniennes, à la recherche de trois combattants (dont au moins un du Hamas) au troisième étage de l’hôpital Ibn Sina de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie – ces hommes seront tués lors de cette opération clandestine. Une version de cette scène existait déjà dans la saison 1 de la série, en 2015, à l’intérieur d’une clinique de Ramallah. | |
| |
| |
| Dans la saison 2 de « Fauda », Itzik Cohen et Yaakov Zada Daniel. NETFLIX | |
| « La réalité du conflit semble avoir dépassé tout ce qu’on a pu imaginer », écrit Avi Issacharoff dans le quotidien centriste Yediot Aharonot. Selon Liat Benasuly, quand les scénaristes avaient envisagé une intrusion massive de combattants du Hamas en Israël depuis la bande de Gaza, l’idée, jugée « trop fictionnelle », avait été écartée. « Aujourd’hui, Fauda est devenue bien plus que de la fiction », assure-t-elle. La série aurait encore conquis un nouveau public depuis le 7 octobre, affirme la coproductrice. Contactée, Netflix refuse de communiquer ses chiffres d’audience. | |
| |
| Un message de paix | |
| Pour autant, les fractures de la société israélienne se répercutent aussi au sein de l’équipe de Fauda, souvent décrite comme une « famille » par ses membres. Plusieurs d’entre eux vantent « l’impressionnante tolérance » du groupe vis-à-vis des opinions de chacun, tout en reconnaissant une communication difficile dans cette « période de tensions si graves », comme la décrit la comédienne française Laëtitia Eïdo. Celle-ci interprète à l’écran la docteure Shirin – une Franco-Palestinienne qui vit une histoire d’amour avec Doron (Lior Raz), l’un des responsables de l’unité israélienne, dans les deux premières saisons. | |
| |
| Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Guerre Israël-Hamas : les tensions sont de plus en plus vives entre Israël et l’ONU | |
| |
| L’actrice de 38 ans, dont la mère libanaise et le père français lui permettent d’adopter une « position unique » face à la guerre, insiste pour parler à tout le monde. Dans un train en direction de la Suisse, juste après le déclenchement du conflit, la trentenaire passe « des heures » à envoyer des messages à ses connaissances, dont toute l’équipe de Fauda, Juifs israéliens comme Arabes israéliens. Elle veut s’assurer que chacun se porte bien, leur apporter un peu de réconfort. « Tout le monde répondait que c’était l’horreur, raconte-t-elle aujourd’hui. Ils ont compris tout de suite que ça ne serait pas un conflit comme les précédents. » Impliquée dans Les Guerrières de la paix, un mouvement de femmes musulmanes et juives pacifistes, créé en France par les militantes Hanna Assouline et Fatima Bousso, Laëtitia Eïdo espère rester « porteuse d’espoir ». Ce, malgré la polarisation extrême et les dizaines de milliers de morts du conflit. « Avec ma notoriété, on m’a déjà dit que je pouvais devenir porte-parole d’un message de paix. » | |
| |
| |
| L’actrice française Laëtitia Eïdo, à Paris, le 14 février 2024. LUCIEN LUNG / RIVA PRESS POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE » | |
| Depuis le tournage de la saison 1, en 2014, la jeune femme s’est engagée, notamment sur les conseils d’un technicien de Fauda, dans plusieurs ONG qui défendent l’idée d’une coexistence pacifique entre les deux camps. Dans l’association YaLa Young Leaders, basée à Jérusalem, elle a passé trois mois à se former au journalisme citoyen. En parallèle de son travail d’actrice sur la saison 2, en 2017, son investissement au sein de l’association le Cercle des parents (ces familles israéliennes et palestiniennes se rassemblent pour partager leur histoire après avoir perdu un enfant dans le conflit, souvent dans des attentats), du mouvement Women Wage Peace (« les femmes font la paix ») ou encore de l’association suisse B8 of Hope (pour « bait of hope », « l’appât de la paix ») lui permettent de ne pas se sentir « impuissante » et de calmer son inquiétude sur l’avenir de la région. | |
| |
| Un écho international | |
| Malgré ces efforts pour un dialogue apaisé, un climat de suspicion généralisée règne aujourd’hui en Israël, où la coexistence des Juifs israéliens avec la communauté arabe israélienne, déjà difficile, s’est complexifiée. Début novembre 2023, le quotidien de droite Israel Hayom publiait le contenu de certains textos envoyés par Mouna Hawa, qui incarne la veuve d’un jeune Palestinien tué durant son mariage, dans la saison 1 de la série. La comédienne arabe israélienne aurait dénoncé la « propagande » de l’Etat hébreu à propos des massacres commis par le Hamas et, selon le quotidien, elle suggère un « manque de preuves » concernant les viols et certains meurtres commis par les assaillants du 7 octobre. | |
| |
| Lire aussi | Attaques du 7 octobre 2023 : un rapport israélien pointe des violences sexuelles « systématiques » | |
| |
| Malgré un démenti de ses propos « pris hors contexte », selon les mots de l’actrice à Israel Hayom, et des déclarations où elle condamne fermement l’attaque terroriste contre Israël, l’actrice de 34 ans a été exclue en janvier de l’avant-première de la série policière Manayek, où elle tient pourtant l’un des rôles principaux. Selon le quotidien de gauche Haaretz, au moins un producteur de ce thriller télévisuel aurait annoncé ne plus vouloir travailler avec elle à l’avenir. Contactée par M, Mouna Hawa n’a pas souhaité répondre à nos questions. Publiquement, aucun membre de l’équipe de Fauda n’a pris la défense de l’actrice arabe israélienne. Ni les Juifs israéliens ni les Arabes israéliens – pour qui il est difficile, voire dangereux, de s’exprimer depuis le 7 octobre. | |
| |
| Les dizaines de demandes d’interviews, venant d’Inde, des Etats-Unis ou d’Europe, font comprendre au réalisateur Rotem Shamir à quel point Fauda résonne avec le conflit pour une partie du monde. Aujourd’hui, il se dit tourmenté par des « remords ». Le metteur en scène de la moitié des quarante-huit épisodes estime qu’il a rendu le Hamas « complexe », et s’en veut d’avoir donné cette image, jugée, selon lui, non manichéenne. « En lui accordant autant de place dans notre fiction, j’ai le sentiment que nous en avons fait une organisation légitime », regrette aujourd’hui le cinéaste, sur Zoom, depuis Tel-Aviv. | |
| |
| |
| Dans la saison 2 de « Fauda », Luna Mansour et Firas Nassar. NETFLIX | |
| Plutôt que de s’engager comme réserviste dans l’armée israélienne, Rotem Shamir a préféré venir en aide à des familles israéliennes originaires de la région autour de la bande de Gaza ou du nord du pays, désormais réfugiées près de Tel-Aviv. Pendant tout le mois d’octobre, il a transporté des canapés, conduit des personnes chez leurs proches et apporté quelques produits de première nécessité. A l’occasion d’une de ses journées de bénévolat, le quadragénaire a croisé Boaz Komforty, l’interprète du soldat Avihai dans les quatre saisons de Fauda, avant d’envoyer une photo d’eux deux sur le groupe WhatsApp partagé par l’équipe. | |
| |
| Tout réécrire | |
| Ces quatre derniers mois, une seule longue réunion des membres historiques de la série a été organisée, non pas pour « partager ses émotions », mais plutôt pour réfléchir à la meilleure façon « d’agir » ensemble. Avec une question centrale : faut-il poursuivre la production de Fauda ? Le réalisateur, qui considère une solution à deux Etats comme la seule manière de mettre fin au conflit, envisage désormais la série comme un futur reflet de ses idées politiques et un « levier pour convaincre » le public. « Des millions de personnes vont regarder la prochaine saison, prédit-il. Cela restera la meilleure plate-forme pour parler de la guerre. » Et poursuivre le combat, à leur manière. | |
| |
| Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Téhéran », une série israélienne au cœur du réacteur | |
| |
| L’écriture du scénario de la saison 5 de Fauda était déjà terminée, et le tournage prêt à démarrer, avant l’attaque terroriste du Hamas. Mais, selon Leora Kamenetzky, la scénariste de la saison 1, comme ce fut le cas pour de nombreuses productions israéliennes, le récit imaginé il y a quelques mois semble désormais « anachronique » face à la violence de la guerre en cours. | |
| |
| Après réflexion, l’équipe a pris la décision de tout réécrire. Dans une interview donnée à la Chaîne 12 de la télévision israélienne, début février, Lior Raz a annoncé officiellement la nouvelle orientation du projet : « La saison prochaine, nous ne montrerons pas l’humanité du côté palestinien, décrit-il, en direct. La suite va être plus difficile. » Selon plusieurs membres de l’équipe, les épisodes à venir débuteront au lendemain du 7 octobre. | |
| |
| Lucas Minisini | |
| Contribuer | |
| Nos lecteurs ont lu ensuite | |
| |
| Article réservé à nos abonnés « Le choix d’Aya Nakamura pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 soulève des enjeux politiques qui la dépassent » | |
| |
| Tournoi des six nations : l’Angleterre fait chavirer son public, fin de série pour l’Irlande | |
| |
| Article réservé à nos abonnés Un apéro avec Lou Trotignon : « En vrai, ça me soûle quand la boulangère m’appelle “madame” » | |
| |
| Tournoi des six nations : l’Italie, tombeuse de l’Ecosse, crée la sensation | |
| |
| Article réservé à nos abonnés Quand l’extrême droite dénonce, au mépris de la réalité, l’installation d’un « camp de migrants » dans un château | |
| |
| Elections européennes : Gabriel Attal critique la « vaste tromperie » du « clan Le Pen » | |
| |
| SERVICES LE MONDE | |
| |
| GUIDES D'ACHAT LE MONDE | |
| |
| CODES PROMO | |
| |
| LE MONDE À L'INTERNATIONAL | |
| |
| SERVICES PARTENAIRES | |
| |
| SITES DU GROUPE | |
| NEWSLETTERS DU MONDE | |
| |
| Recevoir les newsletters du Monde | |
| APPLICATIONS MOBILES | |
| |
| Sur iPhone | |
| Sur Android | |
| ABONNEMENT | |
| |
| Archives du Monde | |
| S’abonner / Se désabonner | |
| Se connecter | |
| Consulter le Journal du jour Évenements abonnés Jeux-concours abonnés Contacter Le Monde | |
| Mentions légales | |
| Charte du Groupe | |
| Politique de confidentialité | |
| Gestion des cookies | |
| Conditions générales | |
| Aide (FAQ) | |
| SUIVEZ LE MONDE | |
| |
| Facebook | |
| Youtube | |
| Twitter | |
| Instagram | |
| Snapchat | |
| Fils RSS | |
| |
| Offrir cet article | |
| Plus d’informations | |
| |
| </ifauth> | |
| </hidden> | |