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-======  Le Monde: Johanna Silva : « Que François Ruffin se soit comporté avec moi comme il l'a fait, c'est aussi un problème politique »](   ====== 
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-[Le Monde: Johanna Silva : « Que François Ruffin se soit comporté avec moi comme il l'a fait, c'est aussi un problème politique »](https://www.lemonde.fr/livres/article/2024/03/17/johanna-silva-que-francois-ruffin-se-soit-comporte-avec-moi-comme-il-l-a-fait-c-est-aussi-un-probleme-politique_6222515_3260.html ) 
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-LE MONDE DES LIVRES 
-ESSAIS ACTUALITÉ 
-Johanna Silva : « Que François Ruffin se soit comporté avec moi comme il l’a fait, c’est aussi un problème politique » 
-Pendant cinq ans, la militante a partagé la vie publique et privée du journaliste et homme politique François Ruffin. Elle fait le récit d’un engagement éprouvant dans « L’Amour et la Révolution ». 
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-Par Jean Birnbaum 
-Publié hier à 07h01  
-Temps deLecture 6 min. 
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-Johanna Silva, le 8 mars, chez elle, à Paris. CAMILLE NIVOLLET/HORS FORMAT POUR « LE MONDE » 
-Dans un inoubliable roman intitulé Rouge c’est la vie (Seuil, 1998), l’écrivain Thierry Jonquet (1954-2009) dépeint une scène où Victor, jeune révolté de l’après-Mai 68, postule pour adhérer à un groupe révolutionnaire. « Nous sommes une organisation pro-lé-ta-rienne, prévient la camarade qui lui fait passer son examen d’entrée. Et toi, tu es un petit-bourgeois. Un intellectuel petit-bourgeois, puisque lycéen. » Or le lycéen en question, fils d’ouvriers, habite un minuscule appartement sans salle de bains, et il sent bien que sa tutrice en bolchevisme vient d’un milieu beaucoup plus privilégié que lui… « Victor écarquilla les yeux, ravala l’indignation qui lui montait dans la gorge », note Jonquet, résumant ainsi le malaise vécu par tant de militants de gauche passés ou présents, dont le dévouement discipliné s’est souvent confondu avec un sentiment de culpabilité. 
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-Johanna Silva, elle aussi, a d’abord ravalé sa colère. Cinq années durant, elle s’est tenue aux côtés de François Ruffin, épousant ses idées, veillant sur lui et prenant en charge nombre d’aspects logistiques – chercher une salle, acheminer la sono, animer la discussion, récupérer le micro… Elle a tenu un rôle important dans le succès du film Merci patron ! (2016), puis dans la campagne qui a permis au rédacteur en chef du journal Fakir d’entrer à l’Assemblée nationale, où elle a été sa première assistante parlementaire : « “L’intendance suivra.” C’est-à-dire Johanna », résumait le député à propos de cette militante incontournable qu’il saluait à la fois comme son « bras droit » et sa « compagne de route ». 
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-La question de la domination 
-Pendant cette période, raconte-t-elle dans le livre qu’elle publie, L’Amour et la Révolution, Johanna Silva a accepté d’entendre « François » et ses camarades, tous des hommes, la chambrer en l’appelant « la petite-bourgeoise ». Et puis, un jour, elle a réalisé non seulement que cela n’avait pas de sens, puisqu’elle venait d’un milieu modeste, mais surtout qu’il y avait là une manière de prendre le pouvoir sur elle. « Me traiter de “petite-bourgeoise”, c’est sûr que c’était un bon moyen d’avoir un ascendant, une prise, confie-t-elle au “Monde des livres”. Je m’étais moi-même surclassée socialement, je ressentais une profonde culpabilité à l’égard de ma mère, qui a connu une jeunesse bien plus pauvre que la mienne. Donc, en me parlant comme ça, François s’engouffrait dans une vraie faille. D’ailleurs, dans mon livre, quand j’évoque la domination, je réfléchis à la façon dont la personne dominante prend, mais aussi à la façon dont la personne dominée se laisse prendre… » 
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-Affronter la question de la domination, celle des autres avec qui on luttait et celle de l’autre qu’on adorait, l’affronter d’abord en soi, en fouillant les béances intimes qui la rendent possible et parfois désirable, voilà l’une des forces de ce texte que Johanna Silva a eu beaucoup de difficultés à achever : « Quand j’ai commencé, ça m’a déprimée, je faisais des insomnies, je me levais à 5 heures chaque matin pour m’y mettre, le reste du temps je retapais une maison en Corrèze avec des copains », raconte celle qui vit aujourd’hui des minima sociaux et de ses quelques économies. 
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-Ce livre est sa première publication. Bien qu’elle rêve d’écrire depuis l’enfance, la militante ne s’était jamais autorisée à le faire dans les colonnes de Fakir, où signaient divers « copains » mais aucune copine. C’est d’ailleurs l’un des aspects frappants de ce récit qui donne à voir l’engagement politique dans sa réalité quotidienne, ses ambivalences humaines, ses non-dits : au milieu des années 2010, c’est-à-dire juste avant le déploiement de la vague #metoo, un groupe se réclamant de la gauche radicale pouvait encore trouver normal que son journal ait une rédaction exclusivement masculine ou que ses meetings comptent onze hommes à la tribune. 
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-Dans l’un des passages les plus forts du livre, Johanna Silva raconte comment elle a fondu en larmes en exhumant, des années plus tard, l’enregistrement d’une réunion organisée chez François Ruffin. L’évidence partagée qu’elle doit s’occuper du repas, le tapage des voix masculines qui recouvrent la sienne et, cette fois encore, le rôle de la « petite-bourgeoise » qu’on lui fait endosser dans un grand éclat de rire… Tout la renvoie à cette éclipse de soi, cet autodénigrement dont elle peine à s’extraire : « Quand j’écoute cet enregistrement, j’ai honte de ma honte, soupire-t-elle. Avec le recul, j’ai envie de prendre cette personne dans mes bras et de lui dire : “Ma pauvre, tu as cru qu’il fallait t’effacer, te tordre pour jouer ce rôle.” Il faut dire que j’étais toute seule au milieu de onze mecs. Mais je vois aussi là où j’ai résisté. Je l’ai fait maladroitement, ça m’a épuisée, mais je l’ai fait. » 
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-« La soif d’être sauvée » 
-Et pourtant la honte insiste, on la perçoit encore clairement dans les silences, les intonations. Avec ce livre, du reste, Johanna Silva ne s’y expose-t-elle pas, une fois de plus ? Dépeindre les « dynamiques délétères » qui seraient à l’œuvre dans le groupe de François Ruffin, n’est-ce pas « faire le jeu » de ses ennemis, donc trahir la cause ? Mêler à cette critique politique une blessure amoureuse (elle parle plutôt de « colère »), aller jusqu’à dévoiler mots doux et SMS de rupture, gestes tendres et attitudes humiliantes, n’est-ce pas s’attirer des reproches légitimes ? « Bien sûr que je marche sur des œufs, prévient Johanna Silva. Rendre publics des morceaux de la vie de quelqu’un, c’est violent. En même temps, Fakir et François, c’était totalement entremêlé, je ne pouvais pas ne pas évoquer la dimension sentimentale. Que François se soit comporté avec moi comme il l’a fait, c’est aussi un problème politique. Quand on prétend redonner le pouvoir aux gens, on les remet au centre de leur propre vie, et c’est pas du tout ce que François fait avec ceux qui l’entourent. Je n’aurais pas dû lui confier ce pouvoir, mais j’avais une telle soif d’être sauvée, je n’existais pas dans cette relation, je n’étais pas un sujet. Mais je continue de le protéger, malgré la colère, puisque je lui ai fait relire mon manuscrit. J’ai décidé d’adopter une position de nuance et de douceur, il m’en est reconnaissant car il sait que j’aurais pu y aller beaucoup plus fort. » 
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-La honte insiste, donc, et avec elle l’obéissance, le sacrifice de soi. Toute l’audace de Johanna Silva est de traverser ses contradictions intérieures afin de poser des questions politiques. Ces questions, le XXe siècle totalitaire nous les a léguées en héritage, et pourtant bien peu s’y sont confrontés. Quelle place pour les sentiments dans le combat militant ? Comment défendre les libertés quand on réprime les émotions ? Si les femmes et les hommes qui se réclament de la justice sociale cèdent au même réalisme, au même cynisme que les autres, alors l’émancipation peut-elle être autre chose qu’un rêve de pierre ? 
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-« On vient d’une école politique où l’on dépose son cœur à l’entrée », a tranché un jour Jean-Luc Mélenchon… pour mieux placer le sien au poste de commandement. Mais qui osera le dire publiquement ? « Ce qui se passe à La France insoumise est inquiétant. D’un côté, c’est l’endroit dont je me sens le plus proche idéologiquement, mais de l’autre, il y a un fanatisme autour de Mélenchon… à qui j’ai aussi proposé de relire mon texte, et que je continue d’apprécier, peut-être par masochisme, je ne sais pas », sourit Johanna Silva. 
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-Mélenchon n’a pas répondu. Ruffin, si, et son ancienne compagne a pris en compte une partie de ses remarques. Comme un ultime geste d’amour. Et aussi parce que ce livre s’adresse à plus que lui, tirant les leçons d’une expérience politique qui le dépasse. L’autrice s’inspire notamment du mouvement Nuit debout (2016), où elle a rencontré des militants attentifs, elle n’a pas peur de dire « gentils », simplement gentils, et qui prenaient soin des autres. A leur contact, elle a vu naître le désir de lutter à la première personne, de s’exprimer en son nom propre (elle envisage maintenant de rejoindre un groupe féministe). Si bien qu’aujourd’hui, Johanna Silva n’a plus peur d’affirmer une certaine éthique de la vulnérabilité, celle qui n’évacue pas les larmes, qui considère même que les opprimés peuvent en faire une arme. 
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-« J’ai essayé de mettre mes émotions dans un trou, mais je n’y arrivais pas, conclut-elle. Je chialais tout le temps, donc je n’avais pas le choix. Avec ce livre, j’ai voulu être précise dans la description de mes émotions, m’enfoncer tellement profond dans la sincérité qu’on ne pourrait plus me la reprocher. D’ailleurs je me dévoile beaucoup plus que je ne dévoile François. La quête de pouvoir abîme tellement, j’ignore si on peut rester humain tout en désirant le pouvoir, ce livre est une manière de lui dire : “Ne te prends pas pour le sauveur suprême.” Mais je voulais surtout enlever la peur, la mauvaise foi, la honte. » 
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-« L’Amour et la Révolution », de Johanna Silva, Textuel, « Petite encyclopédie critique », 288 p., 21,50 €, numérique 16 €. 
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-Lire aussi | Article réservé à nos abonnés François Ruffin se prépare pour l’élection présidentielle de 2027, en tenant compte de l’équation Mélenchon 
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-PARCOURS 
-1988 Johanna Silva naît à Paris. 
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-2013 Elle rencontre François Ruffin. 
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-2014 Bénévole au journal Fakir. 
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-2016 Sortie du documentaire Merci patron !, dont elle est la productrice. 
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-2017 Devient l’assistante parlementaire de François Ruffin, lui-même député. 
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-2018 Décide de quitter l’équipe de François Ruffin. 
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-EXTRAIT 
-« Le groupe de musique que nous avions créé l’année précédente, les Oiseaux, n’était composé que de femmes. Nos répétitions débutaient toujours par une discussion, qui devint au fil des mois de plus en plus personnelle. (…) C’était l’un de ces moments hors du temps, l’un de ces moments lors desquels les conversations ne s’étirent pas seulement, mais s’approfondissent, s’épaississent, et les liens qui nous unissent avec elles. Quand j’avais refait tout l’historique de ma relation avec François (…), l’une d’elles s’était mise à pleurer. Peut-être que ça faisait écho à sa propre expérience, mais c’est mon récit qui avait provoqué ses larmes. Je me souviens bien de ce moment parce que j’avais été décontenancée d’avoir provoqué une telle émotion. C’est ça, décontenancée, pas touchée ou émue. J’avais l’impression de regarder la scène de l’extérieur et de m’être dit : alors comme ça, mon histoire est si triste que ça ? » 
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-L’Amour et la Révolution, page 228 
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-Jean Birnbaum 
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